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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 17:56

 

Mardi 3 octobre 2006, 10 h 30,

 

Dans mon casier, à l’université, je trouve le dernier livre de Christoph Wulf, Anthropologie kultureller Vielfalt, Interkulturelle Bildung in Zerten der Globalisierung, transcript, Bielefeld, 2006, 162 p.

 

Je me plonge dans cette lecture aussitôt ; mes commentaires auront leur place dans Le journal de l’interculturel.

 

11 h 30,

 

Réunion avec G. Lapassade. Pour les manuscrits rendus précédemment, il me propose de nouveaux titres :

- Ville à vendre, et autres propos mogadoriens

- Ethnosociologies. 

 

Remi Hess

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 10:36

Vendredi 29 septembre 2006, 11 h 20

 

Nous avons des soutenances tout l’après-midi. Je veux aller à la réunion des IrrAIductibles. Benyounès Bellagnech a annoncé ma venue. Je dois faire le compte rendu de mon voyage au Brésil.

 

Maintenant, c’est la soutenance d’un étudiant passé par la formation permanente. Thierry Marchal qui parle sur le thème : « quels sont les éléments singuliers d’un récit de vie susceptible d’entraîner une reprise d’études ? »

 

Je note quelques références :

- Berthaux (D.) 2005, (1ère éd. 1997), Le récit de vie, Armand Colin, série : « L’enquête et ses méthodes », 128 p.

- Peneff (J.) 1984, Autobiographie, histoire et sociologie, sous la direction de M. Verret, thèse pour le doctorat es lettres et sciences humaines à l’université de Nantes, département de sociologie, 531 p.

- Pineau (G.), Le Grand (Jean-Louis) 2002 (1995), Les histoires de vie, Paris, Puf Que sais-je ?, 127 p.

 

J’ai envie de penser le «moment familial » que l’on pourrait ajouter au plan Daoud. « Du vécu au conçu familial » serait la thématique qui soutiendrait cette partie.

 

Remi Hess

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 13:48

Vendredi 29 septembre 2006, 9 h,

 

Je suis membre de jurys. On se trouve dans la salle A 426. Christian Verrier et Lucette sont «les deux lecteurs privilégiés» du mémoire que présente l’étudiante, jeune, parlant bien le français, mais voilée.

 

Ce matin, je suis parvenu à écrire une petite lettre à Gaby pour la remercier d’avoir fait le rapport d’Augustin… J’ai hâte de revoir Gaby pour « penser » avec elle.

 

Pour la réunion des IrrAIductibles, j’ai tiré la liste des articles pour le livre Daoud. Je les ai mis en ordre à partir d’un plan qui émerge :

I. Le moment interculturel

II. Le moment pédagogique

III. Le moment institutionnel

IV. Le moment de la danse

V. Du quotidien et de son écriture

VI. Le moment de la recherche

 

N’y aurait-il pas quelque chose à produire sur le moment de la famille ?

(...)

 

Lucette parle sérieusement sur le mémoire qui vient d’être présenté.

Parmi les étudiants qui passent aujourd’hui : Aurélie Douadi. Elle présente un mémoire qui s’intitule : «échanges interculturels franco-sénégalais à travers un chantier de solidarité internationale : expériences de quatre jeunes français à Darou Mousty, au Sénégal ». On lui demandait 30 pages. Elle en rend 160. C’est impressionnant.

 

Christian Verrier accepte d’écrire un texte sur « le journal de voyage ». Je vais lui envoyer mon Journal des États-Unis, mon Journal du Brésil, mon Journal de Buenos-Aires. Il faudrait lui donner les 2 derniers journaux, pour qu’il voit comment se présente la première version de mes journaux de voyage. Christian Verrier parle bien de l’éducation populaire. Je l’écoute avec attention. J’associe avec Le Play.

 

On passe à Aurélie. Elle parle avec assurance. Elle voulait attendre Lucette, sortie pour raisons administratives. Aurélie a fait deux séjours au Sénégal. Comment se fait la rencontre ? Comment parler de l’interculturel ? Pourquoi Aurélie a-t-elle le projet d’arrêter sa recherche ? C’est la seule question qui m’intéresse. Elle l’évoque à l’oral. Du coup, je parle d’autre chose… Christian a lu le mémoire. Il trouve qu’Aurélie a le talent de restituer ce qu’elle voit sur le terrain. Il compare Aurélie à Michel Leiris (L’Afrique Fantôme). Il évoque encore Marcel Griaule (Dieu D’eau). La pyramide humaine est un film sur un lycée sénégalais, où l’on a mélangé des Blancs et des Noirs, et on observe… Je me dis que ce serait bien qu’Aurélie continue avec Christian. Christian discute cette phrase d’Aurélie « plus un individu voyage régulièrement, moins il ressentira de transformations ». Cela veut-il dire que celui qui reste immobile est celui qui change le plus ? C’est une question intéressante. Est-ce que mes voyages sont du répétitif ? Ou au contraire, n’y a-t-il pas un progrès d’un voyage à un autre.

 

Il est 10 h 30. On change d’équipe : Christian Verrier est remplacé par Patrice Ville. Je n’ai pas lu le mémoire. Je vais aller voir Madame Bonello… Je retrouve Zhen Hui Hui. On va chez Marie-Hélène Bonello. Je passe en danse, pour avoir les téléphones des profs de danse… Faut-il en mettre dans le jury ?

 

La soutenance de maîtrise de Fatima Azeggach traîne en longueur. La fille ne dit rien. Christian Verrier est revenu.

 

Remi Hess

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 10:48

Jeudi 28 septembre, 15 h,

 

Après avoir appris de Zheng Hui Hui qu’elle allait faire traduire en chinois mon Tango, (cf. journal de danse du 28 sept.), je reçois la visite d’Augustin Mutuale qui m’achète Le mythe de l’identité, L’organisation du travail et Groupes, organisations, institutions (5e éd.).

 

Je lui donne le pré-rapport que Gabriele Weigand a fait de sa thèse de philosophie sur Kierkegaard, je lui prête Schule der Person. Il me montre l’article qu’il a rédigé (30 pages) pour le livre de Daoud : « De la pédagogie institutionnelle au moment pédagogique ». Ce texte est objectivement génial, mais il veut le corriger. D’accord !

 

Ce matin, coup de fil de Pierre Montecchio. On parle. Je lui dis deux mots du projet Daoud. Il veut faire « R. Hess et le travail social ». Je le rajoute au dossier.

 

L’avant-propos de Zhen Hui Hui est déjà un bon fond pour l’article « R. Hess et la percée de la danse sociale en Chine ».

 

Remi Hess

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 18:35

Mercredi 27 septembre 2006, 10 h 45,

 

J’ai continué ce matin la relecture de mon journal de Californie. J’y trouve une clé pour réécrire La relation pédagogique.

Je crois qu’il faut le développer à partir des ouvrages édités depuis 10 ans chez Anthropos (R. Fonvielle, J. Korczak, etc.).

J’en parle à Lucette. Pour elle, la priorité, c’est : La théorie des moments (seul) et théories de l’expérience. Je suis sensible à ses arguments… Théorie de l’expérience et autorité sociales pourrait être le bon titre.

Il me faut travailler tous les matins pour avancer mes dossiers.

 

Remi Hess

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 16:56

Peu de professeurs ont, autant que lui, aimé l’université (Paris 8).

Il s’intéressait à l’éducation comme à un processus qui devait continuellement se poursuivre, d’où son enthousiasme pour l’éducation permanente qu’on appelle aujourd’hui « éducation tout au long de la vie ».

Ainsi j’ai pu constater son intérêt pour les rencontres interculturelles (café-échange interculturel) que je réalise avec Catherine Modave depuis des années en France et en Belgique.

Georges y avait participé, il continuait à s’y intéresser et nous encourageait à les développer.

Son âme de chercheur était attentive à tous les phénomènes émergeants, et spécialement à ceux qui sont liés à la jeunesse défavorisée et marginale.

Ses expériences et études sur le mouvement rap sont célèbres : en 1990, il a publié Le rap ou la fureur de dire, avec Philippe Rousselot, qui a été réédité 5 fois.

Il était toujours intéressé par mon approche « Contact pour la Créativité » pour le développement humain et social et participa en 2004 à un séminaire que je donnais sur celle-ci à l’université de Paris 8, en s’intéressant à son influence sur le développement des jeunes et des enseignants.

J'ai eu la chance de collaborer à ses derniers cours d'ethnométhodologie et informatique, où participait aussi François-Xavier Lalaison. On y avait beaucoup parlé de Carlos Castaneda, ce qui avait permis à Georges Lapassade d'expliciter sa conception énergétique sur la dynamique des groupes.

 

Nous avions prolongé ce thème en participant ensemble à une émission de France-Culture sur la vie et l'oeuvre de Carlos Castaneda en 2005.

Je voudrais illustrer l’importance qu’il donnait à l’énergie à travers un mail du 19 décembre 2004, qu’il avait envoyé aux participants du cours d’Ethnométhodologie et Informatique, auquel j’ai collaboré : « Lors de la séance du mercredi 15 décembre 04, j’ai eu l’impression que le fonctionnement de notre groupe interprété en termes énergétiques se caractérisait davantage peut être que d’habitude par des blocages de l’énergie qui doit circuler dans le groupe. On pourrait faire l’hypothèse que des bouchons d’énergie (je fais ici référence à Mesmer) bloquaient au moins partiellement l’énergie dans notre groupe.

Je représente ici une tendance plutôt Mesmerienne et Reichienne dans la conception de la dynamique de groupe davantage qu’une conception plus freudienne qui a cours dans le milieu de la psychosociologie française.

J’ai adopté depuis longtemps une telle conception énergétique des groupes mais je ne m’en préoccupais plus jusqu’au moment où la lecture et la relecture des ouvrages de Castaneda m’a remis assez récemment sur cette voie.

Nous y reviendrons à la rentrée de janvier et en attendant j’aimerais avoir vos réactions au présent message dans notre forum électronique.

Je vous souhaite bon Noël et bonne année. GL »

Lors des dernières visites à Georges à la clinique, avec Catherine Modave, il nous a parlé d'une maison autogérée pour des jeunes. Quelques jours auparavant, il avait approuvé avec joie mon idée de faire un musée de la dissociation dans sa maison de Saint-Denis: «Bonne idée! Chez moi il y a de l'espace ».

 

On ne dispose pas encore de suffisamment de recul aujourd’hui pour prendre toute la mesure de l’importance de son oeuvre.

Elle est une invitation à participer aux processus de transformation à travers des actions concrètes.

Comprenant comment la bureaucratie étouffait la vie, il a approfondi l’étude de la dynamique des groupes en montrant comment les institutions déterminent notre vie quotidienne.

En étant un des principaux fondateurs de l’analyse institutionnelle, il s’intéressait à sa mise en pratique à travers différents dispositifs, comme la socianalyse et l’analyse interne.

Georges Lapassade a ouvert un chemin en nous invitant à avancer dans la tâche de comprendre, analyser et intervenir dans la réalité qui nous entoure.

Son authenticité est exemplaire : il disait ce que peu osaient dire et il faisait ce que peu osent faire.

Quand il avait un doute, il pouvait dire : « Je ne comprends rien » ou « J’en sais rien ». Peu de gens ont la sagesse de reconnaître cela.

C’était aussi une invitation et un défi pour que l’autre fasse l’effort d’expliciter sa pensée.

Lui, il comprenait beaucoup et savait beaucoup. C’était un grand plaisir de parler avec lui des innovateurs des sciences sociales qui s’intéressaient à comprendre comment le monde se construit à partir des actions quotidiennes, comme Harold Garfinkel, Carlos Castaneda, Erving Goffman, Alfred Schutz et d’autres. Et même à la clinique, les derniers jours de sa vie, il était disponible pour partager son savoir.

Lors des « conversations du dimanche » qui avaient lieu chez nous, on passait de bons moments où il exprimait un équilibre harmonieux entre la conversation, l’écoute des autres, la lecture, la musique et le chant. Ces réunions duraient souvent de midi jusqu’à minuit.

Il aimait les repas que Catherine préparait pour répondre à sa demande de poule au pot et autres plats en souvenir de sa région natale du Béarn.

Il se sentait en confiance pour se reposer lorsqu’il se sentait fatigué.

Georges était imprévisible, il aimait voyager pour découvrir des nouvelles réalités ; il a connu des gens de presque tous les pays.

Ce n’est donc pas par hasard que maintenant ce soit un Argentin, professeur d’université au Mexique, qui vous parle de lui.

Et je voudrais ajouter une anecdote qui concerne son séjour en Argentine en 1970 :

Lors de son séjour à Buenos Aires en 1970, il a participé à un important congrès international d'éducation. Pendant une réception officielle en présence du président du régime militaire de l'époque, il s'approcha d'un piano sur lequel il osa jouer l'Internationale, en surprenant tout le monde. Il posait des actes selon ses idées. Souvent, il surprenait ou dérangeait l'ordre établi.

Son influence s’étend bien au-delà de la France.

 

Je peux témoigner, comme professeur à l’université pédagogique de Mexico, que les étudiants connaissent les écrits de Georges Lapassade depuis longtemps.

Depuis 1983, les étudiants de mes cours de Pédagogie Institutionnelle ont pu lire ses livres traduits en espagnol : L’entrée dans la vie, Groupes, organisations et institutions, L’analyseur et l’analyste, La bioénergie, Autogestion pédagogique, Socianalyse et potentiel humain, Clefs de la sociologie (avec René Lourau).

Il a marqué des générations d’étudiants en étant un grand maître. Son oeuvre dépasse les disciplines….

On pourrait dire que la valeur de quelqu’un se mesure aux amitiés et aux influences qu’il a laissées sur terre. Georges Lapassade, ou Jojo, en est un bon exemple.

Il nous a laissé beaucoup de richesses en tant qu’être humain impliqué dans les transformations pour une société plus juste.

Je souhaite que ceux qui ont été touchés par sa présence inoubliable, puissent travailler ensemble pour approfondir son oeuvre et ses projets.

 

Rubén Bag rubenbag@gmail.com

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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 11:29

 

APPROFONDIR LES FACETTES DE GEORGES LAPASSADE

 

Texte écrit par Rubén Bag, ami et collègue

 

Nous sommes réunis au Collège Coopératif de Paris, ce 13 décembre 2008, pour partager différents aspects et dimensions de la vie et de l’oeuvre de Georges Lapassade.

Il était un observateur toujours très présent, qui savait bien choisir le moment pour participer. Et quelquefois sa participation provoquait de forts dérangements qui montraient comment la vie sociale fonctionne dans l’ici et le maintenant. C’était sa façon d’être dans la vie et c’était aussi son outil de recherche pour la connaissance et l’intervention institutionnelle.

Même s’il a toujours été modeste, il n’a pas pu échapper à la célébrité.

Il a été surpris quand je lui ai montré sa biographie dans le Dictionnaire des intellectuels français (Jacques Julliard et Michel Winock, Seuil, Paris, 2002).

Il a été surpris quand nous lui avons montré qu’il figurait dans Wikipedia. Après avoir regardé le contenu, il a déclaré que c’était incomplet et inexact. Malgré plusieurs efforts nous n’avons rien pu modifier.

Il était aussi étonné de la grande quantité de pages consacrées à lui sur internet. Il pensait plutôt à l’utilité que ses oeuvres pourraient avoir pour les étudiants qui consultaient la bibliothèque de l’université de Paris 8 plutôt qu’à cultiver son curriculum.

Chez lui, dans sa maison, il n’y avait presque pas de livres, seulement quelques uns apportés par des gens qui voulaient qu’il les lisent.

 

Dans la présentation que Gérard Gromer fait de lui lors de la série de 5 émissions de radio, 2 au 6 novembre 1998, il ne se trompe pas quand il nous dit que Georges ‘est quelqu’un d’assez inclassable’.

Et nous disposons aussi du témoignage d’un ami d’enfance, Joseph Hondet, -qui fût un ancien maire d’Arbus, son village natal-, lequel a participé à la cérémonie d’adieux à Arbus le vendredi 29 août 2008, à l’église du village, organisée par Renée Lapassade-Grandin, la soeur cadette de Georges.

Joseph Hondet, avant ma participation dans cet hommage, nous a raconté des aspects de sa personnalité que l’on ne connaît pas assez. Il a dit :

Tu étais pour nous l’animateur au cours de nos rencontres, le musicien pour les fêtes du Carnaval et également le compositeur et l’organisateur de nos mini séances théâtrales préparées dans la grange Lapassade ». 

« Puis-je rappeler ici, tous nos ébats d’adolescent dont tu étais l’ instigateur»

 

Nous sommes ainsi en contact avec un témoin qui nous apporte les identités plus lointaines de Georges.

Donc, retenons aussi de sa riche personnalité ses qualités d’animateur, de musicien, de compositeur, d’organisateur et d’instigateur évoquées par un ami, témoin des années d’enfance et de jeunesse, parlant ‘ du souvenir d’un enfant et d’une jeunesse passée à Arbus’.

Cet ami nous a rappelé aussi comment on t’appelait là-bas :‘ Oui Jojo, comme on avait coutume de t’appeler, le village qui t’a vu naître garde de toi l’image d’un garçon aimable et jovial’. 

 

Georges a dit aussi lors de l’émission de radio : « Ma première carrière, c’était l’analyse institutionnelle et la seconde, c’est l’ethnologie. Je me suis occupé de plus de la possession, des transes et, finalement, de la dissociation. Cette seconde carrière intellectuelle l’emporte sur la première . »

 

Il savait que la réalité est complexe et ne craignait pas d’aborder le sujet des états modifiés de conscience à travers la transe et les rites de possession. Il savait bien que l’homme pouvait vivre des expériences de dissociation. Il a fait des recherches et publié sur le thème des états de dissociation et sur les états modifiés de conscience.

Georges nous raconte : « En Tunisie, en 1965, j’ai découvert un rite de possession local, le stambali, et je me suis engagé dans l’étude des rituels analogues. »

Après son retour de Tunisie, il a enseigné la sociologie à l’université de Tours en 1967.

Il avait participé activement au mouvement de mai 68. On peut voir des images de lui dans le film Grands Soirs et Petits Matins de William Klein.

En 1970, il est invité à l’Université de Québec à Montréal pour faire une recherche sur la participation, ce qui donnera lieu à son livre L’arpenteur.

En 1970-71, il travaille au département des sciences politiques à Vincennes.

Il adorait l’université, et resta jusqu’à la fin de sa vie à Paris 8 à Saint Denis, participant quotidiennement à des activités. Il n’a jamais perdu le contact avec les étudiants.

 

Je préfère le laisser parler de son identité : « …je n’insisterai pas assez sur le fait que je ne sens pas mon identité, c’est peut-être pour ça que je me suis tellement intéressé à la dissociation. Je ne me sens pas unifié. Quand je réfléchis là-dessus, je pense toujours à Max Pagés parce que j’ai l’impression que lui, bien que l’on ait des points communs assez nombreux, il s’est senti toujours psychologue.

Moi, je ne me sens rien du tout. Je ne peux pas me donner d’identité, c’est pour ça que j’aimerais être aidé à exprimer cela et à formuler les différentes facettes de ma nonidentité. » ( séance du laboratoire de changement social de Paris 7 sur le thème « Histoires de vie et choix théoriques » centrée sur Georges Lapassade, 2004?)

Un homme multidimensionnel et génial, donc difficile à cerner. On a essayé de le classer comme psychosociologue, ethnologue, pédagogue, philosophe, écrivain, universitaire, sociologue, ethnomusicologue, intellectuel. Mais choisir une identité professionnelle, ou même plusieurs, ne donne pas l’ampleur de la richesse de sa personnalité.

En réalité, beaucoup de gens le considèrent, avec son collègue René Lourau comme le créateur de l’analyse institutionnelle.

Il admirait les gens qui avaient une identité professionnelle consistante. Il a pourtant aidé les autres à découvrir leur identité.

Un jour, je lui ai demandé : « quel est ton livre préféré parmi ceux que tu as écrits ? »

Il m’a répondu tout de suite : L’entrée dans la vie.

Il entrait continuellement dans la vie en essayant d’en vivre l’ici et maintenant.

Jusqu’à ses derniers jours, il continuait à avoir des projets.

 

Il avait développé la pratique de l’observation participante, une méthode très utilisée en ethnologie, et cette méthode lui permettait d’observer et de participer.

Il avait publié un article clé sur ce sujet dans un ouvrage de référence important Vocabulaire de la psychosociologie.

Il a trouvé que le fil conducteur de son existence était la dissociation, ce qui veut dire que les êtres humains partagent plusieurs réalités autant en pensée qu’en actions quotidiennes.

Georges a eu la chance de connaître beaucoup de gens de différentes cultures et pays.

En nombreuses occasions, on a échangé nos points de vue et je trouvais qu’il était un homme ouvert et très sensible - il avait une très bonne écoute- aux projets des autres, qu’il savait encourager.

L’écriture fut très importante pour lui. Ainsi après avoir publié beaucoup, il continuait à s’y intéresser.

Dans les dernières périodes, il donnait plus d’importance à l’écriture des autres qu’à la sienne. Il encourageait ceux qui l’entouraient à écrire. C’est la raison pour laquelle il participait en permanence à la revue Les IrrAIductibles de laquelle il était le coeur depuis le début. Tous les vendredis, il assistait à la réunion hebdomadaire au cours de laquelle on lisait et discutait les textes à publier. Il était toujours présent dès le début de la réunion et stimulait des processus d’autogestion. Tout le monde se sentait à l’aise : on discutait, on lisait des textes, on proposait. Il y avait une ambiance de convivialité, d’écoute et de respect de l’autre.

 

Ruben Bag

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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 18:29

11 h

 

Visite de Lamia.

Cette étudiante veut faire son M2 sur les monographies de famille. Je lui montre l’organisation du travail. Elle va l’acheter.

 

Dossier administratif rendu à Lucette.

 

J’ai rajouté un chapitre «l’historien» au dossier Daoud, en lisant les pages d’introduction au journal de Californie (pp. 3-5)

 

Arrivée de Kareen à midi. On regarde le chantier Daoud. Elle trouve que les gens du Labo sont absents ! Michel Manson ne pourrait-il pas faire l’historien ?

 

Remi Hess

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 11:54

Vendredi 28 octobre 2010

de 11 h 30 à 13 heures

 

 

Zones d'attraction

 

 

Entretien avec Judith Butler

Il sera question de genre, de performance, de performativité, des possibles et des ressorts de cette pensée critique 

 

Zones d’attraction est une émission consacrée aux pensées critiques. Oui, «Zones », car il s’agira, en compagnie d’un ou plusieurs invités, également de chroniques de notre cru, de faire zoner les concepts.

« Attraction » : car nous irons là où notre flânerie nous portera : philosophie, littérature, psychanalyse, pédagogies alternatives, édition indépendante, analyse institutionnelle...


Notre émission se voudra une sorte de laboratoire où laisser la voix et la voie libres aux formes de résistances qui agitent aujourd’hui l’institué, déstabilisent les discours dominants qui se présentent à nous comme vérités.

Espace d’interrogation des pratiques, que celles-ci soient théoriques, sociales ou politiques, et vigilance toujours quant à la congruence entre théories et pratiques. Faire danser ensemble les hétérogènes. Interférences, confrontation, transversalité et ironie en guise de sol. Pour de nouvelles constellations.


Retrouvez l'ensemble de nos émissions en accès libre sur le site


ZONES D'ATTRACTION

Une émission présentée par Charlotte Hess et Valentin Schaepelynck

sur RADIO LIBERTAIRE (89.4)

Le vendredi de 11h30 à 13h (tous les 15 jours).

 

Contact radio:radio@zonesdattraction.org


Ecoute en différé:www.zonesdattraction.org - Rubrique Symphilosophie
www.zonesdattraction.org, rubrique SYMPHILOSOPHIE

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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 18:19

Mardi 26 septembre 2006, 8 h 30

 

Lucette va partir à la fac ce matin. Je vais rester ici pour travailler sur la relecture de mes voyages américains. Je commence par les États-Unis. Cela aidera Liz Claire, passée hier, à produire un texte sur moi pour le dossier Daoud.

 

Hier soir, réception de Jean-Guy Lacroix. Lucette avait préparé un repas somptueux. Nous nous sommes parfaitement entendus. Il a un parcours lefebvrien assez proche du mien. Il est entré progressivement dans cet auteur. Il trouve remarquable mon travail sur Lefebvre, à la fois au niveau de la biographie, mais surtout au niveau de l’édition.

 

Il va écrire l’article sur ma relation à H. Lefebvre, dans le Daoud. Il a aussi accepté d’écrire sa biographie lefebvrienne pour les actes du colloque.

Jean-Guy m’a donné un long texte de lui : « Sociologue et transition millénariste : entre l’irraison totalitaire du capitalisme et la possibilité-nécessité de la conscientivité », Cahiers de recherche sociologique, n°30, 1998, pp. 79-152.

Il me suit sur L’homme total, l’aliénation, la théorie de la conscience.

 

Hier après-midi, j’ai avancé ma lecture d’Ana Maria Araujo, Tuparnara, dos femmes de l’Uruguay, Des femmes, Paris, 1980. J’en suis à la page 90.

 

Coup de fil de Chine de Zhen Hui Hui. À Shanghai, elle veut me faire travailler le week-end ! Je ne suis pas d’accord, mais je ne lui ai rien dit. On verra !

 

Remi Hess

http://lesanalyseurs.over-blog.org

 

 

 

 

 

 

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