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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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30 mai 2018 3 30 /05 /mai /2018 09:55

Le journal et la contextualisation

Bonjour,

Je me permets cette intrusion dans cette période où vous êtes en pleine préparation des cours à valider. Je tiens juste à rappeler que il ne s'agit que d'une contribution à un débat que nous menons et qui peut se poursuivre par la suite. Mes textes seront mis sur le blog. Le débat pourrait se poursuivre pour celles et eux qui seraient intéressés à le poursuivre.

Le journal est un exercice individuel et subjectif d'écriture. Il permet de décrire au jour le jour les faits et gestes, les sentiments et les idées du diariste. La pratique du journal s'est développée pour atteindre des champs de savoirs telle que la lecture et la recherche, la formation, les métiers divers, bref il peut concerner les différents domines de la vie. Son caractère globalisant ne lui enlève pas son fondement et sa réalisation par une seule personne - ou plusieurs personnes, lorsqu'il s'agit de journal à plusieurs mains et cela existe – toutefois il n'en demeure pas moins qu'il reste un travail qui met en scène l'humain par le biais d'une écriture spontanée.

Le je et le moi reviennent sans cesse dans l'écriture diaristique ce qui est tout à fait normal car le diariste s'affranchit de toutes les barrières instituées et jouit d'une liberté totale, étant donné qu'il écrit d'abord pour lui-même avant de passer à l'étape suivante, pour certains, qui consiste à rendre public ses écrits. Le je et le moi sont en jeu pour décrire sa vie et son petit monde moléculaire. Les conditions de vie des diaristes sont diverses et variés bien qu'elles gardent quelques points communs de nature basiques et humaines tels que le sommeil, la nourriture ou les repas, les déplacements ou les voyages, la vie solitaire ou en groupes familiale ou professionnel ou de loisirs, etc. Ces points communs décrits sommairement reviennent très souvent dans les journaux. Il en découle une certaine routine ou monotonie dans l'espace-temps du diariste. Ce fait est parfois à la limite du supportable pour celui qui écrit le journal, ce qui le pousse à douter de l'intérêt d'écrire le journal. Ce doute pourrait être salvateur lorsqu'il l'aide à s'interroger sur sa pratique du journal et envisager de la développer, mais pour celui qui ne doute pas ou ne se pose pas de question, il sombre dans ce que j'ose appeler le narcissisme exacerbé. La pratique du journal sur le long terme ne permet pas seulement de développer une approche de soi et de son entourage mais elle permet aussi le développement de cette tendance très subjective et parfois dévastatrice des relations sociales, car l'individu dans ce cas, certainement très rare, ne voit le monde et ce qui l'entoure qu'à travers un ego surestimé et donc destructeur de l'autre et de la réalité. Il en découle une incapacité d'être, de vie dans le cadre d'un groupe social de quelque nature que ce soit, car le groupe n'est pas seulement la somme d'individus mais il est aussi un équilibre stable ou non des tendances affectives, agressives, dans les quelles l'individu essaie de trouver place, sa place sans exclure les autres.Le narcissisme que peut développer le diariste, lorsqu'il reste supportable par soi-même et par les autres, reste un objectif à atteindre souhaitable, car il aide la personne à affronter la vie en la vivant et en la décrivant sans chercher à la dominer totalement car on sait, par expérience historique, où cela nous emmène.

Que faire pour éviter la dérive narcissique dominante ? Si le journal reste une technique et un outil efficace de la formation, il peut être considéré comme une arme de dissuasion contre les dérives de toutes sortes. C'est pour cette raison que je souhaite introduire la contextualisation dans le débat sur le journal. Lorsque j'écris au jour le jour, je constate que je me répète en essayant d'être le plus précis possible sur ce que je sens, ce que je vois et ce que j'entends et même parfois sur ce que je lis. Ce travail demande du temps et une concentration sur l'idée ou le sujet. Chemin faisant je me rends compte que ce que j'écris ne rend pas du tout compte du contexte si j'exclue la date du début du journal, mais la date en soi ne donne pas autant d'informations sur la journée, elle reste un signe isolée. Idem pour la lecture, si je ne réponds pas à plusieurs questions sur ma lecture, mon écrit devient sans intérêt car il ne fait que répéter la quatrième de la couverture du livre ou un résumé. Tandis que si je réponds à la question pourquoi je lis ce livre, pourquoi cet auteur et en quoi ce qu'il écrit m'intéresse ou ne m'intéresse pas, dans quelles conditions historique cet ouvrage a été écrit, bref son contexte et le mien, à ce moment là j'aurai réussi à contextualiser mon journal de lecture.

Lorsque je relis mon journal, je constate une grande différence entre un texte contextualisé et le texte qui ne l'est pas. Le premier me fait revire un moment comme un film historique vécu , tandis-que le second me renvoie à peine une petite image de mon pauvre moi qui ne fait que passer par ce jour x. Et si mon journal en entier se limite à mon moi il n'aurait aucun intérêt ni pour moi ni pour la communauté.

La contextualisation de nos écrits au jour le jour demeure un moyen d'élever l'écriture diaristique à un niveau qui rend compte d'une manière globale du moment et de l'histoire que nous traversons.

Benyounès Bellagnech

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27 mai 2018 7 27 /05 /mai /2018 11:41
Le journal, outil d'auto-analyse
Bonjour Houria, Helene, Marion, Amandine, Marion, Rabiha, Priscilia, Tiffany, Fatima, Brice, Emilie, Nathalie, Géraldine, Elodie et à tous ceux et celles qui suivent le débat sur ce forum.
Avant de vous lire, j'entame une réflexion sur le journal comme outil d'auto-analyse. J'avais déjà constaté que l'entrée dans la pratique diaire est bien entamée pour vous en premier semestre. Le forum des diaristes intervient au deuxième semestre pour approfondir la réflexion sur l'écriture du journal et sur la théorie du journal en générale.
La question de l'humain a toujours fait l'objet d'approches diverses dans les croyances, les religions, la philosophie, avant les sciences dites pures ou les sciences humaines et sociales et en particulier la psychologie. Ces différentes approches ont recours à des méthodes différentes pour étudier l'humain. La psychanalyse est la discipline qui va introduire ce terme d'analyse, dont les origines scientifiques ne font pas de doutes, bien que dans la pratique de ce courant de psychologie, il reste encore des questions et des débats en cours voire des critiques qui méritent notre attention.
Ce qui m'intéresse dans cette introduction c'est le terme analyse, notion que l'on retrouve aussi en analyse institutionnelle que je ne vais pas aborder dans ce propos. Certains parlent de l'analyse de soi. Je réfute cette idée, car elle suppose que L'homme peut se détacher de soi même pour s'analyser. C'est une tentative du positivisme qui signifie dans le cas présent que l'on peut poser soi-même comme objet d'analyse ou d'étude. Je ne vais pas aller plus loin dans ce débat épistémologique, car ce n'est pas l'objet de mon propos.
De la pratique du journal on peut tirer plusieurs leçons sur le plan de travail, d'apprentissage, de formation, d'acquisition du savoir… on évoque rarement ou pas du tout cette dimension psychologique (la preuve que le journal intime est resté marginalisé ou très peu étudié notamment par les historiens lorsqu'il s'agit de la guerre par exemple). Il s'agit pour moi d'ajouter cette dimension au journal, conclusion de plusieurs années de pratique du journal.
En écrivant le journal au jour le jour, je décris ma vie, mes sentiments, mes lectures mes découvertes, mes échecs, mes réussites, mes déceptions, mes relations, mes actions, ce qui se passe autour de moi, mes réactions aux événements ou aux informations sur ces événements, etc, mais lorsque, après coup, je commence à m'interroger sur tout cela, sur le pourquoi et le comment, j'entame une analyse. En m'interrogeant sur l'écrit d'abord, ensuite je m'interroge sur l'auteur de cette écriture qui est moi-même, je m'analyse donc moi-même, c'est pourquoi j'appelle cela de l'auto-analyse. Le journal permet un recul par rapport aux faits, actions, et comportements, et ce afin de corriger ce qui ne va pas, d'améliorer ce qui ne va pas bien, d'une manière concrète pour soi-même et sans intervention de quelqu'un d'autre comme c'est le cas en psychanalyse. L'auto-analyse se fait par le biais du journal.
Je m'excuse pour la longueur du propos, mais je tenais à le livrer comme il vient avec l'espoir d'élargir le débat sur cette question et de la développer par d'autres.
Par ailleurs, je lis avec beaucoup d'intérêt ce que les étudiants écrivent sur le journal et je préfère ne pas trop intervenir dans votre discussion pour éviter la directivité, qui est comme vous le savez certainement , la bête noire de la pédagogie institutionnelle. Néanmoins, et pour encourager ceux ou celles qui hésitent encore à prendre leur liberté dans l'écriture du journal, je précise que l'écriture du journal doit être libre. Je dis cela à Brice qui dit avoir eu l'impression qu'on lui a imposé l'écriture du journal sous telle ou telle forme. Je ne crois pas à cela. J'ai évoqué précédemment le désir d'écrire qui doit être respecté et aussi le non désir que j'ai qualifié d'un moment dans la vie qui doit aussi être pris en considération.
Quant à la fréquence de l'écriture évoquée par Emilie, je parle de mon expérience qui se poursuit d'ailleurs, je ne sens aucun manque ni gêne lorsque je n'écris pas le journal pour une raison ou une autre. Bien que l'écriture du journal paraît facile, elle demande un dispositif, du temps, et lorsque ces conditions plus la volonté ne sont pas réunies, on n'écrit pas. Ce sera une partie remise et il ne faut surtout pas culpabiliser ce manque d'écriture du journal. A ce propos, l'un d'entre vous a évoqué d'autres supports de journaux qui sont aussi intéressants que le journal, je songe à la photo, la vidéo, le dessin..., ma fille écrit ses journaux sous forme de dessins ou peinture et je les trouve très expressifs, parfois mieux que certains journaux que je qualifie de vrai-faux journaux. Je lis les journaux des artistes et ils m'apportent beaucoup.
Avant de clore cette intervention, je dois juste rappeler que notre débat et les sujets évoqués ne devraient, en aucun cas, être considérés comme imposés. Il est préférable que chacun de nous se sente libre de traiter les sujets ou les questions qui le concerne ou le préoccupe. Je rappelle cela pour éviter tout malentendu. Si j'ai évoqué au début des questions sur les réseaux sociaux ou d'autres sujets, je n'ai fait que rappeler des pistes de réflexions. Je sais que vous êtes occupés par d'autres matières et d'autres devoirs qu'il faut valider et je vous souhaite bon courage.
Je reste à votre disposition en dehors de ce cours avant et après. Vous pouvez me contacter sur :
Benyounès Bellagnech
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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 10:40

Benyounès Bellagnech

Echos du débat sur le journal

 

 

 

Bonjour Nathalie, Houria, Elodie, Manon, Maude, Amélie, Annie et à celles et ceux qui veulent intervenir dans ce forum.

Une tentative de me souvenir de ce que j'ai écrit vendredi et qui est perdu.

Vos interventions confirment que vous êtes bien avancés dans la pratique du journal, ce qui permet un débat ouvert et diversifié sur les questions de la pratique du journal et de sa théorisation. Notre discussion est à ses débuts et l'expérience démontre que tout commencement est difficile et parfois source d'angoisse, reste à trouver comment franchir les premiers pas.

Etant donné que le journal est assimilé, j'ose dire que vous avez des notions sur la pédagogie institutionnelle. Par delà la connaissance livresque de cette tendance pédagogique, je vais vous raconter une histoire vécue dans le cadre des mardi de l'analyse institutionnelle avec René Lourau. Le cours de René, est institutionnellement destiné aux étudiants de DEA (équivalent de Master) mais ouvert à tous même à ceux qui ne sont pas inscrits à la fac, débute à 14 h. Nous arrivons dans la salle A428, nous nous installons. René peut être là avant ou à l'heure ou en retard, tout dépend de ce qu'il a à faire entre midi et 14h. Il arrive, s'installe à nos côté, sort son cahier et se met à lire son journal(Libération) pendant ce temps, nous les étudiants nous nous regardons les uns les autres ou nous regardons René. L'attente s'allonge et l'angoisse gagne les visages avec je suppose des questions silencieuses et à l'intérieur de chacun sur ce qui va se passer. On a l'impression d'être dans l'éternité d'attente, jusqu'au moment où René lui-même balance une information d'actualité ou quelqu'un d'entre nous balance une idée ou une question, c'est à cet instant que le séminaire démarre jusqu'à 17h . Par la suite nous nous dirigeons ensemble vers Le Khédive, bar situé en face de la Basilique de Saint-Denis où nous poursuivons le séminaire jusqu'à 19 ou 20h. Lorsque nous nous séparons le soir, nous n'avons qu'une envie, c'est celle de revenir mardi suivant pour faire la fête.

C'est un exemple concret de la pédagogie institutionnelle et de son efficacité, à la fois pour répondre aux situations de blocage, source d'angoisse, et pour donner envie de progresser dans la joie de vivre et la bonne humeur. Il faut ajouter que la validation se fait uniquement sur la présence et qu'il n'y a pas d'examen à la fin de la session. Je vous laisse faire la comparaison entre la pédagogie institutionnelle et la pédagogie classique dominante.

L'analyse institutionnelle est à l'origine de l'institutionnalisation de la pratique du journal qui appartenait depuis longtemps au domaine publique, car elle relevait de l'écriture en général et parfois du domaine privé comme le journal intime. Avec l'analyse institutionnelle le journal est rentré dans le domaine de la recherche et il est devenu une partie intégrante de la recherche. J'en ai fait l'expérience dans ma recherche que l'on peut consulter sur Internet (Dialectique et pédagogie de possible,.. )

Je suis rassuré que l'étape du début de l'écriture du journal est franchie pour la majorité d'entre les participants à ce forum. Je constate également l'envie ou le désir d'écrire chez vous, toutefois je n'ai pas relevé le non désir d'écrire le journal. Pour rester un peu dans la dialectique du désir et du non désir, je rappelle une petite histoire. Samedi 14 avril, au réveil on me dit que La Syrie vient d'être bombardée par trois grandes puissances, l'information est bouleversante car il y a une crainte d'une guerre totale si la Russie venait à riposter. Je vais sur les réseaux sociaux et je tombe sur une autre information provenant du Maroc où des centaines de détenus politiques auraient été torturés et violés dans les prisons. Je vous laisse imaginer quel effet peut avoir ce genre d'informations sur vous dès le réveil. Je me retrouve dans un état où je ne peux même pas écrire le journal. Je devais aussi intervenir dans le forum dimanche dernier, mais je ne me sentais pas capable de le faire. Je considère donc que le non désir est un moment qui nous guette pour des raisons diverses et dieu sait que la vie quotidienne ne manque pas de problèmes qui parfois paralysent certaines activités comme la lecture ou l'écriture du journal. Notre pratique diaire doit tenir compte du non désir en tant que moment et l'intégrer dans notre manière de réfléchir et d'agir.

Par ailleurs, la France connaît en ce moment un grand mouvement social y compris à l'université investie par la police sur différents campus. Est-ce que cela n'interroge pas l'étudiant en ligne inscrit à l'université. Le journal qui reflète le mieux la réalité de chacun peut-il faire l'impasse sur ce qui se passe autour de soi ?

Elodie et Maude évoque la question du journal et les réseaux sociaux. Je partage le questionnement tout en rappelant que j'ai tenté une expérience malheureuse en la matière. Il y a quelques années je décide d'écrire le journal directement et le diffuser sur un blog intitulé le journal commun. Je ne prends aucune précaution, j'écris tout et le diffuse sur le champs sans aucun retour réflexif. Je commence à lire un journal d'un écrivain et je le commente directement sur le blog. Quelques jours plus tard, je me renseigne sur l'auteur et je découvre qu'il est un théoricien de l'extrême droite. J'arrête tout. J'arrête d'écrire le journal, le blog et je prends du retrait. Je me contente de lire et de réfléchir, mais je n'écris pas.

Si je suis d'accord avec l'idée de considérer les réseaux sociaux comme un journal collectif, du fait de sa richesse au point même de remplacer la réalité parfois, un recul réflexif me semble nécessaire pour appréhender ce phénomène qui commence à coloniser notre espace-temps. Je crois qu'il faut encore creuser la question pour trouver un usage intelligent de ce nouvel outil de vie et communication.

Avant de conclure cette intervention, je jette un œil sur mon cahier et relis les notes de vos interventions qui représentent une référence pour la pratique du journal et J'y adhère. Je remercie Amélie pour le partage de sa lecture de Montaigne. Je ne cite pas dans l'ordre : Nathalie et comment dépasser l'angoisse du début. Houria et le partage d'expérience. Elodie et son interrogation sur le futur du journal dans ce monde du numérique et des réseaux sociaux. Manon avec l'expérimentation des journaux de voyage. Maude et son questionnement sur le réseaux sociaux en tant que journal collectif. Annie et le cheminement avec le journal et Marina évoquant l'angoisse qui a inspiré mon début d'intervention ainsi que ses qualificatifs du journal : réflexivité, spontaneité, implication et découverte de soi.

Vvos interventions sont une source de connaissances et de réflexion pour le lecteur que je suis.

Lorsqu'on comprend tout ce que chacun de nous apporte au groupe, nous mesurons bien l'intérêt de la pédagogie institutionnelle que nous faisons notre dans ce forum.

Bon courage et à très bientôt                    

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21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 17:43

Introduction au forum des diaristes -2018

 

 

Le philosophe ne cherche pas la vérité mais la métamorphose du monde dans les hommes : il lutte pour la compréhension du monde avec la conscience de soi. Il lutte en vue d'une assimilation : il est satisfait quand il a réussi à poser quelque chose d'anthropomorphique. De même que l'astrologue voit l'univers au service des individus particuliers, de même le philosophe voit le monde comme étant un être humain.

Nietzsche, Le livre du philosophe

 

J'introduis cette présentation du forum par cette citation de Nietzsche, non pas pour impressionner celles et ceux qui vont participer aux discussions que nous allons ouvrir, mais tout simplement parce qu'au moment de réfléchir à me présenter, j'étais en train de lire l'ouvrage sus-cité. Ce forum des diaristes existe depuis dix ans, des générations d'étudiants sont passés par là, peut-on se contenter de reproduire les mêmes propos chaque année ? Je ne suis pas de cet avis et je me situe également en opposition par rapport à ceux qui croient encore au cours magistral y compris en ligne.

Les mots clefs de ce texte sont la conscience de soi pour comprendre le monde et la vision du monde comme un être humain. Cette thèse nous plonge dans le journal qui serait un des moyens dont le sujet dispose pour aboutir à cette conscience de soi et par conséquent à la compréhension du monde.

De formation philosophique avant de rejoindre l'analyse institutionnelle à Paris 8, où, non seulement je découvre la pratique du journal, mais aussi le début de sa théorisation par René Lourau dans « Le journal de recherche » et Remi Hess plus tard dans « La pratique du journal ». Au contact avec les parrains du diarisme, je fais du journal mon code de conduite, pas seulement au niveau de la recherche mais dans toutes mes activités intellectuelles y compris en philosophie.

Augustin Mutuale, rencontré dans ce contexte et avec qui je partage la formation et la sensibilité philosophique, m'invite à intervenir dans ce forum en tant qu'animateur de débat et non pas en tant que professeur qui donne des cours, cela me convient très bien.

Que de chemin parcouru depuis une vingtaine d'années, en 2008, je propose dans ma thèse que l'on fasse du journal une discipline, ce n'était pas nouveau à Paris 8, mais c'était minoritaire. Petit à petit l'idée fait son chemin et la pratique du journal se répand à Paris 8 et ailleurs. Toutefois, ce que l'on entend par discipline ne signifie pas qu'il suffit d'enfermer la pratique du journal dans un cours limité à quelques références, bien au contraire, et là où intervient notre sensibilité philosophique, c'est une ouverture sur l'universel, sur le monde ; le journal est une question universelle.

Nous sommes passés par ce que l'on appelle le journal « intime » au journal pédagogique, journal de recherche, journal de route, journal de lecture, on peut continuer à l'infini à créer des journaux avec des titres nouveaux. Pourquoi donc ? A quoi cela sert-il ?

Ma pratique du journal se résume dans l'écriture du journal, dans la lecture des journaux et surtout dans le questionnement de tout cela du point de vue cité ci-dessus, c'est-à-dire du point de vue philosophique. Des lectures récentes de journaux d'artistes, de philosophes, de romanciers, d'avocat, policier, urgentiste, banquier, voyageur etc, m'ont permis à aboutir à cette conclusion qui se résume dans l'ouverture sur le monde réel décrit par ceux qui vivent dans ce monde. Là où l'institution universitaire tend à enfermer la connaissance dans un congélateur, la vie continue, le journal et là pour la décrire et la comprendre voire la changer.

En ce moment j'essaie de réfléchir sur la question des médias, notamment des réseaux sociaux et leur impact sur la pratique du journal. La place de cette pratique millénaire dans un monde où la technique ou les nouvelles technologies de communication prennent davantage de place dans l'espace-temps et dans la vie de tous.

Ce forum est donc largement ouvert sur les questions que chacun peut se poser sur la théorie et la pratique du journal, c'est notre agora, on y vient pour poser des questions, répondre à son camarade, partager des connaissances avec les autres, résoudre des problèmes lorsque l'on pense que ce type de socialisation le permet. Ma disponibilité physique étant limitée, mais je tâcherai quand même à vous lire et à participer à votre débat.

 

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