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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 10:31

Un bilan nécessaire et provisoire

 

6/01/2011 1 h 05 Mozart, sonates et variations sur pianos

 

Des engagements d'avant ressurgissent. Bernard Friot, sociologue retraité de Paris 10 et membre de l'Institut Européen du Salariat, dont j'avais mis une partie de notre formation sur les retraites en ligne, nous (1) a recontacté. Il est en train d'écrire l'Enjeu du salaire et souhaite mettre en place un groupe de développeurs d'outils et discuter de son livre. Le rendez-vous est pris pour le 12 février à Paris. J'ai des idées plein la tête pour ce projet. Nous les avions déjà évoquées avec lui le 6 novembre à Vannes mais j'avais considéré cela comme une petite graine qui ne serait certainement pas arrosée et puis voilà qu'elle a germé.

 

Les 4 et 5 janvier, j'ai écrit aussi dans ce journal. Ce sont des lignes pleines de fureur et de révolte mais aussi d'analyse sur moi, sur ce qui se joue dans l'écriture d'un journal, sur mes relations avec cette institution universitaire, sur mon rapport au savoir. De journal de lecture, ce journal est devenu un journal brouillon. Il ne sera pas soumis tel quel.

 

Décision a été prise de faire une pause et de me poser. Depuis début novembre, ces études ont été comme une tempête pour moi. Tout est bousculé, ma maison, mon jardin, ma famille, mes amis, mon travail, mes décisions, tout s'ébranle en permanence. Ce n'est pas pour me déplaire, mais il y a un temps pour tout. Et là, le temps est venu de faire le point sur ce que m'ont déjà apporté ces études, de dresser un premier bilan.

 

Le programme est donc de finir de travailler sur l'enseignement du journal appliqué et de mettre en forme celui-ci. J'espère avoir fini pour le soumettre aux enseignants, ne serait-ce que pour recueillir leur avis, avant de le leur remettre terminé à la session de juin.

 

Ça y est, les livres en ligne sont à nouveau disponibles sur le site de Paris 8 et je les ai tous téléchargés au cas où un bug se produirait à nouveau.

 

J'ai relu, la séquence 6 sur le diariste.

 

(1) Durant toutes les conférences qu'il a donné sur les retraites durant la dernière campagne, il a listé un certain nombre de personnes souhaitant développer des outils d'éducation populaire sur les questions de salaire et de cotisation sociale.

 

Hélène M.

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 10:41

Suis-je folle?

 

4/01/11 17 h 38

Robert Wyatt, Rock Bottom, puis Ruth is stranger than Richard

 

J'ai pris une décision dans la voiture, en revenant du travail : je finis Pestalozzi et puis je tire un premier bilan de ce que j'ai appris dans ce cours des grandes figures, mais aussi en psychosociologie et sur le journal. Et puis je réfléchis à sa mise en forme, son indexation. Et je tenterai de le soumettre tel quel en essayant de recueillir un avis des enseignants afin de pouvoir continuer sur des bases saines. Saine n'est pas le mot ou peut-être justement l'est-il! Et continuer, est-ce vraiment mon intention?

 

Je découvre qu'il y a un jeu en permanence entre ce journal, moi, les enseignants, l'institution qui doit le valider mais aussi que ce journal est en lui même un espace de jeu comme l'est tout écrit soumis à un lecteur.

 

Et lorsque l'auteur soumet son écrit au lecteur, cela doit l'être avec tact sinon c'est qu'il est fou.

 

Le journal de formation échappe-t-il à cette règle?

 

De formation et non de lecture comme il l'est demandé, de ma formation tel que je l'ai nommé le 27/11/2010, le moment même où le pas de côté a été effectué, où la rivière a été franchie me faisant passer d'une rive à une autre. En faisant ce pas, j'ai détourné la commande. Me suis-je désinstituée? Je crois que par là, j'ai affirmé mon impossibilité de reconnaître l'autorité d'un autre à valider ma progression. Est-ce prétentieux? Est-ce définitif ?

 

L'écrit fou! C'est ce à quoi m'a renvoyée les messages postés sur le forum et qui concernaient je crois la longueur de mes notes sur Herbart, c'est à cette rencontre impossible dans l'espace potentiel du texte.

 

« La confrontation entre le texte et le lecteur a comme premier enjeu l'occupation d'un territoire : l'espace potentiel, qui est le haut lieu de la co-jouissance littéraire, et qui constitue le site privilégié d'un très délicat lien social, le jeu » (1)

 

Bien sûr, une note de lecture n'a à priori rien à voir avec un texte littéraire, mais lorsqu'elle provoque ce type de réaction d’inquiétude ou de rejet (je dis rejet, car je n'ai pas été nommée), alors que son contenu n'est ni agressif ni destiné, c'est que quelque chose s'est passé, que la manière de le faire n'était pas conforme à ce qui est acceptable. « Car si pour nous « le contraire du jeu n'est pas le sérieux mais la réalité (2) », que penser de cette étrange réalité qui est une irréalité? » (3)

 

L'irréalité ne tient pas au contenu de mon message sur Herbart, mais sur la manière dont je l'ai traité. Trop, c'était trop. Et je passe sur mon Pestalozzi qui n'est pas fini et que je ne posterai pas. L'irréalité est le fait que je ne suis pas ces enseignements pour avoir le diplôme et que si le jeu me tente d'apprendre, j'y joue, complètement, corps et âme et que cela n'a rien à voir avec la réalité d'un passage de diplôme.

 

Me revient aussi cette question de faire oeuvre ou non qui se trouvait dans l'un des forums de Lucette Colin conseillant les étudiants. (J'ai recherché les références mais les anciens forums ont été supprimés entre-temps). Un étudiant s’inquiétait de l'imperfection de son travail et Lucette Colin lui répondait qu'il ne s'agissait pas de faire une oeuvre, et qu'il avait tout le reste de sa vie pour en faire une.

 

C'est un grand mot une œuvre ! Ensemble des productions d'un artiste notamment de celles réalisées par une technique particulière (4). Production, il y a ! Technique particulière également, c'est le journal ! Manque l'artiste....Manque-t-il réellement?

 

Si depuis que j'ai accès à cette plateforme et aux différents journaux lisibles en ligne je devais compter le nombre d'heures passées à les lire.... Je ne me laisserais pas absorber comme cela par un ouvrage de sociologie ou d'ethnologie, c'est qu'il se passe autre chose que la simple retransmission de lecture, il existe une mise en scène de soi dans l'écriture du journal.

 

Il y a des artistes reconnus, et d'autres non. Cela leur enlèvent-ils la qualité d'artiste?

 

(1) Monique Plazza, Ecriture et folie, Puf, Perspectives Critiques, Paris, 1986, p 93.

(2) S. Freud, La création littéraire et le rêve éveillé (1908), Essai de psychanalyse appliquée, Paris, Gallimard, 1971, p70, cité par Monique Plazza.

(3) Monique Plazza, Ecriture et folie, Puf, perspectives critiques, Paris, 1986, p 98.

(4) Définition du Petit Larousse, Grand Format.

 

Hélène M.

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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 11:09

14 h 24

 

Sur le forum des grandes figures j'ai lu les messages de V. Elle s'inquiétait de ce qu'il fallait mettre dans le journal de lecture ...quand j'ai vu ce message, je me suis demandée si ce n'était pas moi qui avait provoqué cette réaction avec les écrits que j'avais posté sur Herbart.

 

Il ne faut pas être parano, mais c'est vrai qu'au moment de le poster, je me suis posée la question de la longueur de cet écrit (et des autres aussi, qui sont d'ailleurs souvent plus longs).

 

Le fait que ce journal soit plus un ramassis de mes notes de lecture, pas assez synthétisé. C'est à mon tour de me questionner sur la validité du travail que je vais rendre, c'est trop long, imbuvable. Ce qui est sûr c'est que je ne poste pas mon Pestalozzi, sinon je vais me faire lapider.

 

D'un autre côté, si je veux que ça puisse me servir ultérieurement, il faut que ce soit assez précis, que je puisse retrouver assez rapidement où j'ai lu, telle ou telle information. L'autre fois, je parlais avec mon beau frère de l'herméneutique et Schleiemacher, si je n'avais pas pris tant de notes, je n'aurais pas pu lui en parler comme je l'ai fait. Et puis E. s'en ait servi aussi pour son journal des images, de mes notes sur Lapassade. Autre exemple, j'ai mis un temps pas possible à retrouver comment j'ai découvert le livre de Remi Hess, La pratique du journal (en fait, c'était en lisant le livre Accueillir et encadrer un stagiaire de Gérald Boutin et Louise Camaraire qui faisait référence à l'écriture d'un journal d'encadrement du stagiaire, c'était en 2006!) et bien, si à ce moment là, j'avais tenu ce journal de lecture, je n'aurais pas eu ce problème et en plus, j'aurais des notes!!!!!

 

C'est un journal brouillon que je fais et normalement, le journal brouillon, on ne le fait pas lire....

 

Faire des synthèses de mes lectures, oui, je sais faire. Mais ça me demande énormément de temps. Si je dois faire un autre journal de mon journal, je ne m'en sortirais jamais. Avec le risque, en plus de me laisser happer par mon sentiment de non maîtrise qui me fera encore chercher et chercher.

 

Thierry Ducrot a répondu à P. d'aller voir les exemples de journaux et P. a rassuré V. en lui disant qu'elle faisait la même chose qu'elle.

 

Je viens juste d'hésiter à demander à Sandrine, ma tutrice de me donner un conseil, de lui proposer de lui envoyer mon journal pour qu'elle dise ce qu'elle en pense. Du coup, j'ai commencé à me relire et je me dis que je suis complètement folle, qu'ils ne vont rien y comprendre. Je vais avoir un sacré travail de remise en forme à faire. Peut-être donner des titres aussi, voire des petits résumés comme cela se fait dans certains ouvrages. Par exemple pour cette partie que je viens d'écrire : Question sur le journal de lecture- sa finalité – ses buts où comment je me demande si je ne suis pas complètement barrée?

 

Bon, faut que je fasse de la gym, ça me sortira de labyrinthe.

 

J'ai finalement envoyé un message sur le forum, m'excusant presque d'être trop longue.....

 

Salut V., P. et C.,

 

J'espère que ce n'est pas moi, qui inspire ces inquiétudes vu la longueur de mes messages....

 

Moi, je suis époustouflée par vos qualités de synthèse et de réactivité. J'en suis complètement incapable et mon cerveau est lent, il a besoin de répéter et répéter encore. Et puis je ne sais pas m'arrêter, c'est une catastrophe. Si bien que je n'arriverais certainement à valider aucune matière, vu le temps que je mets. J'hésite d'ailleurs toujours à poster mes notes de lecture sachant qu'elles sont trop longues mais bon, on sait jamais, ça peut peut-être servir à quelqu'un. Du coup, je me dis que pour le journal de lecture que je vais soumettre, il va falloir que je fasse des coupes, que je synthétise. Bref, j'en suis pas sortie!!!

 

Une des petites chances qui me reste encore, c'est qu'à priori, il y a une grande diversité dans ce que l'on peut rendre (en regardant les journaux des années précédentes)....

 

Bien à vous, bonne continuation,

ln

 

Hélène M.

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 11:41

11 h 48

 

Sur le forum du groupe du journal, en réaction à la fin du journal « Le cours des Images » d'Em., Ev. a posté ce message :

 

Le 2/01/2011

 

Bonjour les filles,

 

Je lisais le cours de Kareen l'autre jour et j'ai beaucoup aimé le petit extrait du Journal à 4 mains qu'elle nous a présenté. En le lisant je me suis dis que ce serait sympa de le faire avec vous. Puis le temps passe et la timidité aidant, je n'ai pas osé vous le proposer.

 

Mais tout à l'heure en lisant le forum d'Em., une réalité s'impose à moi. C'est la fin...

 

Fin du journal, fin du groupe, la fin quoi... C'est un peu triste quand même. On commence juste et c'est déjà fini. Certes, j'ai 2 mois de retard mais quand même j'ai l'impression que le début des cours c'était hier!

 

Alors voilà, je trouve ça trop glauque et décide de me rebeller contre cette fatalité. Je prends mon courage à 2 mains et je vous le propose. Est ce que ça vous dirait que l'on fasse un journal de groupe ? Une façon de donner vie au cours un peu différemment, de créer un lien entre nous et de refuser cette première fin. Chacun serait libre d'y intervenir quand bon lui semble même F. pourrait nous y rejoindre s'il y faisait son apparition. Ce pourrait être sympathique, non?

 

Je vous laisse la liberté de me dire si ça vous intéresse.

 

A bientôt

 

Et je lui ai répondu ça :

 

Le 3/01/2011

 

Chère Ev.,

 

Ah toi aussi tu as des problèmes avec les fins... tu ne te rends pas compte à quel point tu me rassures.

 

Et moi aussi, j'ai juste l'impression de commencer. Ça ne fait que 2 mois en fait, c'est rien, une poussière dans une vie (enfin, ça dépend de combien de temps elle dure).

 

Alors oui, je suis partante pour un journal collectif. Mais ça demande réflexion...il faut peut-être que nous ayons un intérêt commun, un objet commun. Non ? Si oui, qu'est-ce que ce pourrait-être?

 

- une matière que nous aurions en commun au deuxième semestre et qui nous permettrait d'échanger dans un peu plus d'intimité et de confiance que dans ces grands forums, une sorte d'entraide?

 

- notre ressenti sur cet enseignement à distance, ce qu'on y aime, ce qu'on n'y aime pas, des idées que nous pourrions avoir, des réflexions sur les outils pédagogiques utilisés, ce qu'ils produisent chez nous, des trucs dans ce genre. Objectiver ce qui nous objective comme dirait Remi Hess.

 

Peut-être avez-vous d'autres idées?

 

Maintenant, soyons raisonnable, dirait Herbart, avons-nous le temps? Voulons-nous le prendre?

 

L'occasion fait le larron et je me sens souvent larronne, donc pourquoi pas. Ce pourrait-être amusant et puis personnellement ça me permettrait de m'exercer au journal collectif que je tente de mettre en place au niveau militant, alors pour moi, c'est tout bénef!

 

Voilà J., c'est ce que je peux te répondre, et je trouve ton idée géniale et tu as bien fait de dépasser ta timidité ;-)

 

Bien à vous,

 

Ln

 

Hélène M.

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 09:40

10 h 06

 

Je suis allée lire les messages des autres étudiants sur le forum, si j'y retrouve une partie de ce que j'ai lu, à certains moments je me suis demandée si nous avions lu le même texte. Ce qui me donne l'impression que cet auteur doit avoir une pensée particulièrement complexe et vaste. Je vais aller voir du côté de Gabriele Weigand et Remi Hess ce qu'ils en disent (1). Une partie de la séquence du cours est tirée de cet ouvrage. Brièvement, je relève :

 

- Herbart se situe dans l'horizon d'une théorie générale de l'homme.

- le but de l'éducation, c'est le salut de l'homme et de l'humanité,

- je note que dans ce livre il est évoqué Karl et non Ludwig (dans l'écrit de Hilgenheger) dans ce qui a interpellé Herbart lorsqu'il était précepteur,

- il faut partir de l'enfant pour élaborer sa formation,

- il fait partie du courant de la pédagogie humaniste,

- ses disciples ont détourné sa pensée en établissant une organisation rigide (les phases formelles) de l'enseignement,

- sa pensée nous permet de remettre en question certaines orientations actuelles qui sont basées sur l'efficacité, la production,

- lien entre la pensée d'Herbart sur la diversité des intérêts et théorie des moments d'Henri Lefebvre et Remi Hess,

- reprend la tradition de Platon pour qui, les buts de la vie sont le beau, le vrai, le bon (« seul ce qui est vrai et bon peut être réellement beau » (2),

 

et c'est peut-être là que je trouve l'explication de l'utilisation du terme esthétique),

 

- le maître remplit une fonction herméneutique pour tenter de saisir dans quelle disposition se trouve l'élève et avoir la réponse adaptée à cet état.

 

J'aurais bien passé plus de temps avec Herbart, mais selon son conseil, je vais exercer ma force de caractère et renoncer à mes penchants pour me soumettre à la raison qui est d'arriver à valider au moins cette matière au premier semestre. Ce ne sera peut-être qu'un Au revoir, Johann, sait-on jamais?

 

(1) Gabriele Weigand, Remi Hess, La relation pédagogique, Edition Anthropos, Paris, 2007, pp 39-49.

(2) p 44.

  

 

Hélène M.

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 10:12

Johann Friedrich Herbart par Norbert Hilgenheger

 

Cet auteur dit que Herbart est avec Friedrich Fröbel est des successeurs de Pestalozzi. Herbart a dessiné l'idée de l'instruction éducative.

 

- Herbart philosophe

 

Tout en restant fidèle à son maître Fichte, il s’éloigne de la philosophie idéaliste et développe une philosophie réaliste qu'il présente sous la forme de « déductions ».

 

Il reprend chez Leibniz le concept de monade et à partir de Kant s'intéresse à appréhender le réel à partir des concepts. Il utilise des méthodes de calcul pour s'intéresser à la philosophie et la psychologie. « Selon lui, la psychologie a ses racines dans l'expérience, dans la métaphysique et dans les mathématiques » (1). Sa méthode, s'inspirant des sciences dures aurait tout de même influencé Freud ou Wundt (2).

 

(Si j'ai bien compris...)

 

Les cinq grandes idées sont en fait des critères pour exercer/corriger son jugement moral qui est une forme de jugement esthétique. Ce que l'on appelle idée morale, c'est l'évaluation de nos manifestations de notre volonté, c'est à dire de nos choix.

 

- L'idée d'instruction éducative

Herbart distingue l'éducation qui forme le caractère et l'instruction qui donne du contenu pratique dans une certaine représentation du monde. Il a la particularité de soumettre l'instruction à l'éducation, c'est à dire, que le but de certains apprentissages c'est la formation du caractère.

 

· La conception de la science pédagogique chez Herbart

 

Herbart a fait un stage chez Pestalozzi et a fortement été impressionné par ce qu'il y a vu. A partir de là et de la pensée de Fichte, il dégage deux voies de la réflexion pédagogique :

- la pensée pédagogique analytique qui part de l'expérience personnelle pour arriver à la pédagogie philosophique,

- la pensée spéculative et synthétisante qui part d'un système philosophique qu'on applique à une pratique.

 

Si dans un premier temps, Herbart privilégie la première voie dans sa pratique, vers la fin de sa vie, il privilégiera la seconde.

Il distingue aussi les buts de l'éducation (éthique) de ses moyens (psychologiques).

L'auteur de cet article précise que l'élaboration d'Herbart n'est pas achevée.

 

- La genèse de l'idée d '« instruction éducative »

 

Le but de l'éducation c'est la force morale du caractère. L'instruction, qui est un moyen éducatif, relève de la psychologie. Comment arriver à cette force de caractère, c'est à dire à une autonomie, en imposant des contraintes ? C'est le défi posé à l'instruction.

Herbart s'est servi de son expérience de précepteur pour tenter de relever ce défi. Il commença par tenter d'imposer aux enfants dont il avait la charge des règles de caractère mais se rendit compte que ça ne marchait pas pour l'un d'entre eux, Ludwig. Herbart voulait éviter à Ludwig « de se figer en un égoïsme avisé, raisonné et opiniâtre ». Il tente alors de s'appuyer sur ce qu'il a perçu du caractère de l'enfant, à procéder avec lenteur en fonction de ce dont il est capable.

 

Le but de l'instruction est la compréhension du monde au service de l'établissement de la force morale du caractère. Elle se décompose en quatre étapes :

- le jugement moral,

- la chaleur morale,

- la décision morale,

- la discipline morale.

 

Ces étapes sont liées à la psychologie (connaissance, sensibilité, volonté) et doivent tenir compte de la particularité de l'enfant et de son intérêt naturel.

 

Il développe l'idée d'un intérêt polyvalent, multiple qui est une formation à l'humanisme. Le but de l'instruction est que l'intérêt dure même après la période d'enseignement.

 

Pour lui, le «péché capital de l'enseignement est l'ennui».

 

- Le séminaire pédagogique de Königsberg

 

Après avoir accepté la chaire de philosophie à Königsberg, Herbart souhaite tout de même continuer à pouvoir faire des allers et retours entre théorie et pratique. Il s'interroge notamment sur le fait de savoir si ce qu'il a élaboré en tant que précepteur est applicable dans une classe. C'est pourquoi il demande à ce que soit créé un institut scolaire à l'intérieur duquel, avec d'autres enseignants, ils pourraient continuer à élaborer une réflexion pédagogique. Cette demande est acceptée et l'institut créé.

 

Fort de cette expérience, il déclarera en 1832 que sa méthode est achevée et qu'elle peut être généralisée. Ce ne fut pas le cas.

 

- La fortune des idées d'Herbart

 

Herbart s'est souvent senti non reconnu et notamment parce que son « programme » ne fut jamais appliqué de manière globale. Pourtant il fut la source d'un mouvement nommé l'herbatianisme qui présenta la particularité de figer la pensée d'Herbart sur ses derniers écrits en oubliant leur genèse.

 

(1) p2

(2) Psychologue et philosophe allemand (1832-1920) fondateur de la psychologie expérimentale.

 

Hélène M.

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 10:45

Le 3/01/2011 5 h 13

 

Je reprends ma lecture de la séquence sur Herbart qui me donne du fil à tordre et à retordre.

 

· Pédagogie générale – méthode dérivée des visées de l'éducation (1806)

 

Le cours qui éduque est celui qui prend en compte et développe l'univers mental de l'enfant qui est façonné par les affects, les représentations, les expériences. Pour Herbart, le choix que doit faire l'enfant est celui entre ses penchants et sa raison et cela nécessite une discipline.

 

3) Du rapport entre la théorie et la pratique : le tact pédagogique

 

Herbart s'intéresse aux relations entre théorie et pratique en refusant que l'une prenne le pas sur l'autre. Cette relation, il la nomme « le tact pédagogique ». L'enseignant doit en permanence aller de la théorie à la pratique et inversement pour s'adapter à la personnalité des enfants qu'il rencontre. La relation pédagogique doit s'établir sur une affection de l'enseignant pour son élève et l'établissement d'une relation de confiance entre les deux.

 

4) Herbart critique de l'institution scolaire

 

Herbart constate que les élèves ne retiennent pas les mêmes choses d'un même cours car ils n'ont pas les mêmes centres d'intérêt. Il en déduit que l'enseignant doit considérer l'enfant comme sujet de son apprentissage. Les préoccupations, questions des élèves sont des éléments qui informent l'enseignant de ce qui se passe dans la tête des élèves et doivent influer sur la manière dont il doit réorienter son enseignement.

 

5) Pédagogie et éthique chez Herbart

 

Herbart, suivant un impératif posé par Kant, « agis seulement selon la maxime selon laquelle tu puisses vouloir que cette maxime fût également une loi générale.. » formule quatre idées pratiques fondamentales et cinq idées portant sur la vie en société qui découlent des premières (liberté intérieure, perfection, bienveillance, droit, justice).

 

Là, je suis un peu perdue car je ne trouve pas les 4 idées pratiques fondamentales. Quelles soient pratiques ou dérivées j'en trouve 5 à chaque fois dans le cours. Est-ce mon incompréhension ou une erreur de frappe dans le cours ?

 

C'est intéressant car dans le premier tableau on retrouve un peu le découpage qui est fait dans l'enseignement Discours et construction du sens, avec la signification du je-tu-il. Les rapports entre les trois sont nommés rapport esthétique dans la classification présentée et là, je ne saisis pas bien. Dans le Vocabulaire technique et critique de la philosophie (1), la définition qui semblerait le plus correspondre à cette utilisation de ce terme serait « On appelle de même jugement esthétique le jugement d'appréciation en tant qu'il porte sur le Beau ». Qu'est-ce que serait un rapport esthétique? Par exemple, le rapport esthétique entre le je et le je, le Beau serait la liberté intérieure et la perfection? .....!!!!!

 

Dans le second tableau est présenté pour chacune des idées pratiques, sa condition, ses caractéristiques et le problème qu'elle pose.

 

Dans le troisième tableau sont présentées les relations entre les idées pratiques et les idées dérivées.

 

Et là, lorsque je vois Équité – système du salaire ou Bienveillance – système administratif, je ne comprends plus rien.

 

6) Ouvertures

 

Herbart se situe dans le prolongement de Socrate ou de Platon, lorsqu'il cherche à former une personne morale. Il a apparemment été très critiqué sur sa tentative d'établir un lien entre pédagogie et sciences exactes. Cependant, il a ouvert la porte à une réflexion importante sur la nécessité de lier théorie et pratique dans l'exercice de la pédagogie.

 

C'est étrange car dans ce que j'ai lu, je ne vois pas vraiment comment il a pu inspirer une pédagogie rigide. Je vais tenter d'en chercher un peu plus. Je trouve un article de Norbert Hilgenheger, sur le site de l'Unesco, dans Perspectives : revue trimestrielle d'éducation comparée. (2)

 

(1) André Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Puf, 2006, p 302

(2) http://www.ibe.unesco.org/publications/ThinkersPdf/herbartf.pdf

Norbert Hilgenheger est professeur de pédagogie historique et systématique à l'université de Cologne.

 

Hélène M.

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 11:09

Séquence 4 : Johann Friedrich Herbart (1776-1841)

 

C'est donc un contemporain de Schleiermacher et de Pestalozzi.

 

1) Vie et œuvre

 

Il est né à Holdenbourg qui se situe au Nord de l'Allemagne et est fils de juriste. Ayant reçu une éducation rigoriste, il devient précepteur à l'âge de 21 ans et  professeur de philosophie à 28. Toute sa vie, il occupera une chaire universitaire. Il succèdera à Kant à Königsberg en 1809, grâce à l'intervention du roi Frédéric Guillaume III qui souhaitera qu'il développe les principes éducatif de Pestalozzi.

 

En fait, à cette chaire, il se consacrera plutôt à la pédagogie et essaie d'ouvrir une école expérimentale à côté de l'Université. Il sera à l'origine d'un mouvement pédagogique composé d’« Herbartiens » qui par leur rigidité provoqueront une vive critique et jetteront le discrédit sur la pensée d'Herbart. En fait, la pensée d'Herbart en matière pédagogique peut se diviser en deux temps, ceux d'avant 1808 nommés le « le premier Herbart », « Herbart du milieu » et ceux après 1832, « le Herbart tardif »

 

2) Les écrits pédagogiques d'Herbart

 

- Pour une philosophie pratique

 

Il prend ses distances face à la philosophie de Kant ce qui lui vaudra d'entrer en conflit avec son maître Fichte (qui était devenu l'ami de Pestalozzi par ailleurs). La philosophie de Kant est alors dominante, mais Herbart pense que sa pensée originelle a été détournée. Il se place à rebours d'une philosophie idéaliste et prône une philosophie pratique. Pour lui, l'être humain n'est pas un concept, mais le résultat d’interactions qu'il convient d'étudier et de pendre en considération pour construire une pédagogie dont le but est de partir du vrai pour arriver au bien, c'est à dire l'éducation morale.

 

Cette partie du cours est brève mais peu évidente à comprendre. J'espère ne pas faire de contresens ...

 

- « La représentation esthétique du monde comme principal objet de l'éducation » (1804)

 

Pour aboutir à une éducation morale, on ne peut transformer un être, il faut le soutenir dans son travail intérieur, pour qu'il se trouve lui-même. La méthode s’appuierait sur la question du choix en cas de conflit moral entre des intérêts divers. C'est ce choix entre ce qui est légitime, raisonnable et ce qui ne l'est pas qui serait formateur.

 

22h

 

Bien, j'ai été interrompue dans mon travail par l'arrivée de M., avec une bouteille et l'envie de causer, de la vie, de la famille, du collectif, de l'engagement, de mes études, des relations hommes-femmes et puis je lui ai parlé d'un journal collectif du collectif et elle n'a dit ni oui, ni non. Je lui ai prêté L’Arpenteur en lui disant d'y faire très attention car on avait du mal à le trouver. Elle m'a dit qu'elle le poserait à côté de son lit. M. a toujours cru que de poser un livre à côté de son lit suffisait à ce que son contenu passe, par une sorte de magie, de sa table de chevet à sa tête. Chère M.!

 

(…)

 

Je n'ai plus d'énergie pour travailler, je vais me coucher.

 

Hélène M.

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 09:24

17 h 30

 

Des amis conseillent alors à Pestalozzi d'écrire et il s'y met. Il a 34 ans. Après quelques écrits, il rédige Léonard et Gertrude, une fable qui sera éditée en 1781 et fut un succès. Il écrit ensuite en 1782, Christophe et Else, mon second livre pour le peuple qui est un commentaire de son premier ouvrage qui n'aura pas le même succès que le premier.

 

Pour s'assurer des ressources régulières Pestalozzi se lance dans la création d'un journal qu'il publiera hebdomadairement durant l'année 1782. Le contenu en est divers, contes, essais moraux ou politiques, dialogues. C'est l'époque où il éloigne son fils du domicile familial pour faire procéder à son éducation.

 

Pestalozzi continua les années qui suivirent à écrire et notamment la suite en 3 autres volumes de Léonard et Gertrude. L'accueil en fut moins chaleureux et notamment car ils contiennent des propositions de réformes des lois et de la société.

 

Pestalozzi veut alors tenter de mettre en pratique ce qu'il a conçu en matière d'éducation dans ses écrits et échange avec le ministre autrichien Zizendorf sur ses projets. Mais le ministre reste sourd à ses demandes.

 

Plus ou moins ignoré en Suisse et en Allemagne, Pestalozzi a cependant été remarqué en France pour ses idées et il fut distingué par un décret d'Aout 1792, comme ayant pris part à l’oeuvre de l'émancipation de la France et de l'humanité. Il se met alors à travailler à l'écriture d'un ouvrage de philosophie sociale et rédige parallèlement une « Défense de la Révolution Française » qu'il ne publiera pas, redoutant les réactions des pouvoirs de son pays.

 

Il passe l'hiver de 1793/1794 sur les bords du lac de Zurich chez un cousin et c'est là qu'il y rencontre Fichte dont les idées rejoignaient les siennes. Ils devinrent amis et Fichte, dans son Discours à la nation allemande, en 1807 rendra hommage à Pestalozzi.

 

Le 2/01/2011 8 h

 

La situation politique en France et en Europe désespère Pestalozzi qui voit s'enfuir ses rêves de liberté pour les peuples. Sa situation financière est à nouveau très compromise et c'est à cette période qu'il publie son Traité Philosophique et un recueil de fables. Il a 50 ans.

 

En 1798, à nouveau, l'Histoire modifie le cours de sa vie, lors de la création de la République Helvétique qui mit au pouvoir un certain nombre d'amis ou d'admirateurs de Pestalozzi. Il écrivit plusieurs brochures et devient également rédacteur d'un journal populaire destiné à éclairer l'opinion et à instruire le peuple.

 

Certains cantons helvétiques étaient opposés à la nouvelle République Helvétique, et commencèrent à se rebeller contre le pouvoir. L'un d'eux, celui de Nidwald, se révolta et cette révolte fût réprimée violemment laissant des enfants sans parents.

 

Pestalozzi, défenseur de cette répression sanglante, proposa cependant au pouvoir de monter un orphelinat pour y accueillir et éduquer ces orphelins. Le Directoire accepta et Pestalozzi partit fin 1798 s'installer à Stanz. Il est plein d'espoir et d'enthousiasme et son projet est d'alterner le travail manuel et l'éducation élémentaire des enfants.

 

Durant 6 mois, avec très peu de moyens, il travaille dans cet orphelinat, en partageant la vie des enfants et en les instruisant. Mais il est un piètre gestionnaire et la population de Stanz lui est hostile. A nouveau, l'Histoire influe sur les projets de Pestalozzi. Des troupes autrichiennes viennent aider les cantons à se révolter contre la République Helvétique et celle-ci a besoin des bâtiments de l'orphelinat pour y installer ses troupes. L'orphelinat est fermé.

 

Pestalozzi apprend qu'un de ses amis va ouvrir une école au château de Burgdorf et il demande au directoire la possibilité d'y travailler notamment pour y développer une méthode d'apprentissage de la lecture. Sa demande est acceptée, et il commence à mettre en pratique ses méthodes et à rédiger des manuels. Entre-temps, la République Hélvétique est tombée, un nouveau pouvoir se met en place qui conserve tout de même sa confiance à Pestalozzi et notamment au vu des résultats obtenus auprès des enfants. Pestalozzi se sent enfin reconnu.

 

En 1800, il est nommé instituteur d'un établissement accueillant de nombreux orphelins. C'est à ce moment qu'il rédige à la demande du gouvernement ce qu'il appellera sa méthode et dans laquelle il dit chercher à psychologiser l'éducation. Pratiquement, les résultats de sa méthode s'avèrent positifs et le travail de Pestalozzi est à nouveau reconnu.

 

Cela lui permet d'obtenir les fonds nécessaires à la création d'un Institut. Pour formaliser sa méthode, il écrit alors Comment Gertrude instruit ses enfants. Il devient le directeur de cet institut mais n'y prend guère plaisir, sa préoccupation principale étant de finaliser sa méthode. Il continua alors à publier des ouvrages de pédagogie tout en dirigeant l'établissement notamment avec l'aide de sa belle-fille dont le mari était mort.

 

L'établissement accueille de plus en plus d'élèves et la renommée de Pestalozzi grandit.

 

15 h 52

 

J'ai dormi, dormi, dormi.....

Voilà, je me suis laissée happée par la vie d’Henri Pestalozzi, pleine de rebondissements, un vrai roman d'aventure qui ferait un bon sujet pour un feuilleton télévisé. Je me suis basée sur la lecture du site du dictionnaire de la pédagogie de Ferdinand Buisson, mais comme je n'avais plus d'encre pour imprimer et que les boutiques sont fermées j'ai du travailler sur écran et là je n'en peux plus. Je suis obligée de laisser de côté ce que j'ai commencé. J'y reviendrais demain dès que j'aurais de quoi imprimer les pages du site et du cours.

 

Je suis contente d'avoir découvert ce personnage, il m'est très sympathique, avec son comportement non conventionnel, sa ténacité, son engagement politique qui ne ressort peut-être pas assez de mes notes. Cela est du, je pense, à mes lacunes en histoire et en histoire de la Suisse en particulier. Quelle période de turbulences européennes, tout change tout le temps, révolutions, guerres, contre-révolutions, les idées qui foisonnent aussi et puis ceux qui subissent, qui ne mangent pas à leur faim, qui meurent. Maintenant, ici nous vivons dans un milieu assez protégé, même si ce n'est pas le cas de tous, les sans papiers, les sans logements des grandes agglomérations, mais ailleurs, c'est souvent dramatique, la guerre et la misère sont partout.

 

C'est ce qui me touche chez Pestalozzi, il aurait pu certainement, en lâchant ses objectifs politiques et pédagogiques vivre tranquillement, en évitant autant que faire se peut les tumultes de son temps, mais non, il s'y est plongé, avec obstination. Est-ce cela qui donne un sens à une vie ? La vie a-t-elle un sens en dehors d'un engagement ? Quel engagement ?

 

Hier, j'ai fait une pause et regardé Rue Case Nègre sur la chaîne LCP. Cela m'a rappelée les 5 années durant lesquelles j'ai vécu en Guadeloupe et la période où j'ai travaillé comme Assistante Sociale dans le ghetto de Boissard de Pointe à Pitre. Pour en revenir au film, cette Grand-mère qui fait tout pour que son petit fils réussisse à l'école, c'est aussi un engagement.

 

Un engagement anonyme de tous les jours, sans publicité, mais c'est un engagement politique aussi, celui de penser que par l'éducation et l'école, on peut se sortir d'une condition misérable.

 

L'engagement est-il synonyme de sacrifice?

 

Bon, mais je pars sur autre chose là et le temps passe. Je garde Pestalozzi au chaud (je commence à en avoir beaucoup au chaud) et je passe à Herbart.

 

Hélène M.

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 14:29

9 h 22

 

Avant de passer à une autre grande figure, j'ai parcouru rapidement le petit livre de Bernard Reymond, mais c'est un ouvrage essentiellement consacré à la religion. Je suis allée sur la toile également et j'ai trouvé un article de Thimothée Colani (1), sur le site de l'édition électronique du « Nouveau dictionnaire de la pédagogie et de l'instruction primaire» publié sous la direction de Ferdinand Buisson. J'y ai pris quelques notes, en vrac.

 

Schleiermacher y est présenté comme un théologien mais aussi un philosophe, philologue, pédagogue et orateur, une figure majeure du 19ème siècle allemand.

Les 800 pages de son œuvre pédagogique sont issues essentiellement de la prise de notes d'étudiants sur 3 années de cours relatifs à la pédagogie en 1813, 1820, 1826. Bien qu'entre chaque cours un temps assez long se soit écoulé, il semble que le contenu en ait été assez similaire.

 

Pour la première année, les écrits sont de la main de Schleiermacher, brefs et agrémentés d'aphorismes tels que « L'enseignement doit être éloquent ; la vie, loquace ; l'éducation, laconique».

 

L'auteur de cet article présente Schleiermacher comme un auteur dont la pensée est parfois difficile à pénétrer, puissante, originale, exerçant une dialectique « bizarre».

Il traite de l'éducation en séparant 3 âges : - l'enfant, - le garçon, - la préparation à la vie et à l'université.

 

Comme, il est dit dans le cours d'Augustin, les filles sont exclues de l'enseignement, apparemment de manière assez dédaigneuse. Cela semble en contradiction d'ailleurs avec l'enseignement qui a lui-même reçu, inspiré de Comenius et qui attribuait aux filles les mêmes capacités intellectuelles que les garçons.

 

Il sépare l'éducation familiale de l'éducation scolaire notamment en matière de châtiment. L'école est une société civile où règne une Loi qui ne peut être violée impunément. Cependant, le châtiment doit être, ne doit pas aboutir à rendre l'enfant paresseux et lâche, elle doit seulement être le symbole de la réprobation.

 

Alors qu'il est avant tout un théologien et un prédicateur, il n'est pas favorable à ce que la Bible soit étudiée à l'école.

 

14 h 00

 

Je voulais poursuivre dans l'ordre des séquences, mais en commençant à lire la partie sur Herbart, je me suis aperçue que le roi Guillaume II l'avait nommé comme deuxième successeur de Kant à l'Université de Göttingen pour qu'il puisse y développer les principes éducatifs de Pestalozzi. Je me suis dit, qu'il serait alors peut-être judicieux de commencer par celui-ci.

 

Séquence 7 : Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827)

 

Cette séquence s'ouvre par une citation par laquelle Pestalozzi lie, de par son expérience, la gaieté, le développement, la bonté, la confiance de l'enfant à l'attention qu'on lui porte et notamment aux enfants qui pour une raison ou une autre se retrouvent dans le besoin.

 

1) Vie

 

La famille de Pestalozzi est d'origine italienne et s'est installée à Zurich dans la seconde moitié du 16ème siècle (2). Cette famille appartenait à l’Église réformée. Le grand-père de Pestalozzi était pasteur, son père, chirurgien (recouvre à l'époque toutes les activités d'interventions sur le corps) et sa mère, fille de médecin. L'essentiel des données biographiques concernant son enfance se trouvent dans son autobiographie.

 

A l'âge de 6 ans, son père décède, et la mère et ses trois enfants auront à vivre avec de faibles revenus mais aidés par une fidèle servante, Babeli à qui le père, sur son lit de mort, avait fait jurer de ne pas abandonner sa famille.

 

Au début de sa scolarité, il se montre peu brillant et présente un comportement estimé bizarre, distrait, rêveur.

 

A l'âge de 18 ans, il entre au collège des humanités où là encore, il a la réputation d'être un original.

 

Alors qu'il devait devenir pasteur, il change d'avis à la lecture de l'Emile et du Contrat Social de Rousseau, qui rencontra de fervents admirateurs en Suisse. Il décide alors de se consacrer au droit afin de pouvoir se mêler des affaires politiques de son pays. C'est une époque où à Zurich, des cercles se forment et certains dénoncent les comportements frauduleux et avides d'hommes de pouvoirs. La plupart du temps ces dénonciateurs seront poursuivis et Pestalozzi, en fera partie. Sa carrière de juriste est donc compromise.

 

C'est ainsi qu'il poursuivra des études dans une école d'agronomie de 19 à 20 ans tout en ayant en tête un but social, améliorer les conditions de vie de la population paysanne suivant en cela une formule de Rousseau «Dans le pays de l'esclavage, l'homme doit se faire artisan ; dans le pays de la liberté, il doit se faire laboureur. »

 

A l'occasion des obsèques de son grand ami Bluntschli, il rencontre sa future épouse Anna Schulthess fille de riches bourgeois, qui était, elle aussi, préoccupée par l'aide à apporter aux nécessiteux. Lors de sa demande en mariage, il lui écrira une lettre dans laquelle il lui exposera ses défauts, l'imprévoyance, l'imprudence, l’impressionnabilité, la négligence de son aspect et la priorité qu'il accorde à ses devoirs citoyens sur ses devoirs conjugaux. Il la prévient d'avance qu'il se lancera dans des entreprises hasardeuses et qu'elle aura certainement à en subir les conséquences.

 

Anna accepte la proposition, mais l'opposition de sa famille à ce mariage peu avantageux pour elle, font qu'ils se fiancent secrètement.

 

A 21 ans, il étudie chez un grand agriculteur et s'enthousiasme pour cette activité qu'il pense prometteuse. Il cherche alors une terre et se fait aider financièrement par un de ses amis fils de banquiers pour son acquisition. Mais les terres achetées étaient de mauvaises qualités, Pestalozzi s'était fait berné sur leur valeur financière.

 

Pendant ce temps, les parents d'Anna restent opposés au mariage. Celle-ci décide donc de passer outre leur refus et le mariage est célébré en 1769, Pestalozzi a 23 ans. Le couple se réconciliera rapidement avec la famille d'Anna qui finalement les aidera souvent financièrement.

 

Les projets agricoles de Pestalozzi, s’avérèrent couteux et peu réalistes, si bien que les banquiers, même après l'intervention de ses beaux parents lui retirèrent leur confiance. Anna venait d'accoucher d'un fils. Ils purent quand même garder les terres et la maison qu'ils avaient commencée à faire construire et s'y installèrent en 1771. Ce domaine prit le nom de Neuhof.

 

Toutes ses tentatives agricoles furent un échec du fait de la mauvaise qualité des terres et de son manque de compétence agricole. Le couple ruiné fut secouru par la famille d'Anna. Ils décidèrent alors de se lancer dans l'industrie du filage en y faisant travailler les enfants pauvres dans un but charitable basé également sur l'éducation de ces enfants. Pestalozzi lance, pour cette création, un appel à souscription en 1775 qui lui permit de recueillir une somme d'argent assez conséquente et de monter cet établissement où furent accueillis prés de 40 enfants. Mais l'entreprise n'était pas prospère du fait notamment de l'incapacité de Pestalozzi à diriger un tel établissement et ce fut à nouveau la ruine en 1780.

 

La famille connaît alors une grande misère. Si Pestalozzi est admiré pour son dévouement, ses idées sur l'éducation, par quelques seigneurs, intellectuels et philanthropes, il n'est pas apprécié voire repoussé par les habitants de son village, du fait de ses comportements et de ses pensées qui leur semblent excentriques. Le couple se laisse aller, la maison et le jardin sont à l'abandon. C'est l'arrivée d'une jeune servante Elizabeth Näf qui les sortira de cette ambiance sordide.

 

(1)http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3596&format=print

70 Éléments pris sur le site Nouveau dictionnaire de la pédagogie et de l'instruction primaire,http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3376&format=print,le 1/01/2011

 

Hélène M.

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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