9 h 22
Avant de passer à une autre grande figure, j'ai parcouru rapidement le petit livre de Bernard Reymond, mais c'est un ouvrage essentiellement consacré à la religion. Je suis allée sur la toile également et j'ai trouvé un article de Thimothée Colani (1), sur le site de l'édition électronique du « Nouveau dictionnaire de la pédagogie et de l'instruction primaire» publié sous la direction de Ferdinand Buisson. J'y ai pris quelques notes, en vrac.
Schleiermacher y est présenté comme un théologien mais aussi un philosophe, philologue, pédagogue et orateur, une figure majeure du 19ème siècle allemand.
Les 800 pages de son œuvre pédagogique sont issues essentiellement de la prise de notes d'étudiants sur 3 années de cours relatifs à la pédagogie en 1813, 1820, 1826. Bien qu'entre chaque cours un temps assez long se soit écoulé, il semble que le contenu en ait été assez similaire.
Pour la première année, les écrits sont de la main de Schleiermacher, brefs et agrémentés d'aphorismes tels que « L'enseignement doit être éloquent ; la vie, loquace ; l'éducation, laconique».
L'auteur de cet article présente Schleiermacher comme un auteur dont la pensée est parfois difficile à pénétrer, puissante, originale, exerçant une dialectique « bizarre».
Il traite de l'éducation en séparant 3 âges : - l'enfant, - le garçon, - la préparation à la vie et à l'université.
Comme, il est dit dans le cours d'Augustin, les filles sont exclues de l'enseignement, apparemment de manière assez dédaigneuse. Cela semble en contradiction d'ailleurs avec l'enseignement qui a lui-même reçu, inspiré de Comenius et qui attribuait aux filles les mêmes capacités intellectuelles que les garçons.
Il sépare l'éducation familiale de l'éducation scolaire notamment en matière de châtiment. L'école est une société civile où règne une Loi qui ne peut être violée impunément. Cependant, le châtiment doit être, ne doit pas aboutir à rendre l'enfant paresseux et lâche, elle doit seulement être le symbole de la réprobation.
Alors qu'il est avant tout un théologien et un prédicateur, il n'est pas favorable à ce que la Bible soit étudiée à l'école.
14 h 00
Je voulais poursuivre dans l'ordre des séquences, mais en commençant à lire la partie sur Herbart, je me suis aperçue que le roi Guillaume II l'avait nommé comme deuxième successeur de Kant à l'Université de Göttingen pour qu'il puisse y développer les principes éducatifs de Pestalozzi. Je me suis dit, qu'il serait alors peut-être judicieux de commencer par celui-ci.
Séquence 7 : Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827)
Cette séquence s'ouvre par une citation par laquelle Pestalozzi lie, de par son expérience, la gaieté, le développement, la bonté, la confiance de l'enfant à l'attention qu'on lui porte et notamment aux enfants qui pour une raison ou une autre se retrouvent dans le besoin.
1) Vie
La famille de Pestalozzi est d'origine italienne et s'est installée à Zurich dans la seconde moitié du 16ème siècle (2). Cette famille appartenait à l’Église réformée. Le grand-père de Pestalozzi était pasteur, son père, chirurgien (recouvre à l'époque toutes les activités d'interventions sur le corps) et sa mère, fille de médecin. L'essentiel des données biographiques concernant son enfance se trouvent dans son autobiographie.
A l'âge de 6 ans, son père décède, et la mère et ses trois enfants auront à vivre avec de faibles revenus mais aidés par une fidèle servante, Babeli à qui le père, sur son lit de mort, avait fait jurer de ne pas abandonner sa famille.
Au début de sa scolarité, il se montre peu brillant et présente un comportement estimé bizarre, distrait, rêveur.
A l'âge de 18 ans, il entre au collège des humanités où là encore, il a la réputation d'être un original.
Alors qu'il devait devenir pasteur, il change d'avis à la lecture de l'Emile et du Contrat Social de Rousseau, qui rencontra de fervents admirateurs en Suisse. Il décide alors de se consacrer au droit afin de pouvoir se mêler des affaires politiques de son pays. C'est une époque où à Zurich, des cercles se forment et certains dénoncent les comportements frauduleux et avides d'hommes de pouvoirs. La plupart du temps ces dénonciateurs seront poursuivis et Pestalozzi, en fera partie. Sa carrière de juriste est donc compromise.
C'est ainsi qu'il poursuivra des études dans une école d'agronomie de 19 à 20 ans tout en ayant en tête un but social, améliorer les conditions de vie de la population paysanne suivant en cela une formule de Rousseau «Dans le pays de l'esclavage, l'homme doit se faire artisan ; dans le pays de la liberté, il doit se faire laboureur. »
A l'occasion des obsèques de son grand ami Bluntschli, il rencontre sa future épouse Anna Schulthess fille de riches bourgeois, qui était, elle aussi, préoccupée par l'aide à apporter aux nécessiteux. Lors de sa demande en mariage, il lui écrira une lettre dans laquelle il lui exposera ses défauts, l'imprévoyance, l'imprudence, l’impressionnabilité, la négligence de son aspect et la priorité qu'il accorde à ses devoirs citoyens sur ses devoirs conjugaux. Il la prévient d'avance qu'il se lancera dans des entreprises hasardeuses et qu'elle aura certainement à en subir les conséquences.
Anna accepte la proposition, mais l'opposition de sa famille à ce mariage peu avantageux pour elle, font qu'ils se fiancent secrètement.
A 21 ans, il étudie chez un grand agriculteur et s'enthousiasme pour cette activité qu'il pense prometteuse. Il cherche alors une terre et se fait aider financièrement par un de ses amis fils de banquiers pour son acquisition. Mais les terres achetées étaient de mauvaises qualités, Pestalozzi s'était fait berné sur leur valeur financière.
Pendant ce temps, les parents d'Anna restent opposés au mariage. Celle-ci décide donc de passer outre leur refus et le mariage est célébré en 1769, Pestalozzi a 23 ans. Le couple se réconciliera rapidement avec la famille d'Anna qui finalement les aidera souvent financièrement.
Les projets agricoles de Pestalozzi, s’avérèrent couteux et peu réalistes, si bien que les banquiers, même après l'intervention de ses beaux parents lui retirèrent leur confiance. Anna venait d'accoucher d'un fils. Ils purent quand même garder les terres et la maison qu'ils avaient commencée à faire construire et s'y installèrent en 1771. Ce domaine prit le nom de Neuhof.
Toutes ses tentatives agricoles furent un échec du fait de la mauvaise qualité des terres et de son manque de compétence agricole. Le couple ruiné fut secouru par la famille d'Anna. Ils décidèrent alors de se lancer dans l'industrie du filage en y faisant travailler les enfants pauvres dans un but charitable basé également sur l'éducation de ces enfants. Pestalozzi lance, pour cette création, un appel à souscription en 1775 qui lui permit de recueillir une somme d'argent assez conséquente et de monter cet établissement où furent accueillis prés de 40 enfants. Mais l'entreprise n'était pas prospère du fait notamment de l'incapacité de Pestalozzi à diriger un tel établissement et ce fut à nouveau la ruine en 1780.
La famille connaît alors une grande misère. Si Pestalozzi est admiré pour son dévouement, ses idées sur l'éducation, par quelques seigneurs, intellectuels et philanthropes, il n'est pas apprécié voire repoussé par les habitants de son village, du fait de ses comportements et de ses pensées qui leur semblent excentriques. Le couple se laisse aller, la maison et le jardin sont à l'abandon. C'est l'arrivée d'une jeune servante Elizabeth Näf qui les sortira de cette ambiance sordide.
(1)http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3596&format=print
70 Éléments pris sur le site Nouveau dictionnaire de la pédagogie et de l'instruction primaire,http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=3376&format=print,le 1/01/2011
Hélène M.
http://lesanalyseurs.over-blog.org