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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 15:31

De Ahmed Benani et Salah Elayoubi


A

Monsieur François Hollande


Monsieur,

 

Depuis le début de l’année 2011, un irrépressible vent de liberté, souffle sur les pays arabes.

 

Celui-ci a déjà emporté trois dictateurs, et bientôt un quatrième, et menace, sérieusement, d’en faire autant, avec les survivants, qui persistent, dans leur aveuglement, à vouloir gouverner, par le moyen de l’absolutisme et du pouvoir personnel, des rivages de l’Atlantique à ceux du Golfe arabique et de la Corne de l’Afrique aux confins de l’Asie mineure.


Le Maroc n’a pas échappé à ce raz-de-marée, puisque dès le 20 février, nos compatriotes sont descendus réclamer, par la rue, ce que la monarchie leur refuse par les institutions, en même temps qu'elle refuse d'évoluer vers une véritable monarchie parlementaire.


Dans le cas du Maroc, le soulèvement pacifique n’a pas faibli depuis le 20 février Bien au contraire, les Marocains continuant de descendre dans la rue, pour exiger la dissolution du parlement, la démission du gouvernement, la formation d’une assemblée constituante, l'instauration d'une véritable démocratie, le désengagement du roi, de sa famille et de ses proches des affaires, la recherche, l'arrestation et le jugement des responsables des crimes de sang et des crimes économiques.

 

L'autisme et le mépris dont persiste à faire preuve le roi, pousse, désormais, certains manifestants, certes minoritaires, pour le moment, à réclamer jusqu'à son départ.

 

Malgré le caractère pacifique des manifestants, le régime marocain ne se sera pas privé, de leur opposer la brutalité dont il est coutumier.


Sauf à maîtriser les arts divinatoires ou la prescience, nul ne peut écrire l’avenir, autrement qu’à coups d’interrogations.


Le nôtre s’écrit, avec le même point d’exclamation sanguinolent, depuis plus de cinq décennies. Depuis que le régime marocain a pris les dispositions prétoriennes, pour agir, en lieu et place du colonialisme français, et se substituer à lui, sans que cela n’ait jamais soulevé l’indignation de votre famille politique.


Tous les présidents qui se sont succédés à la tête de l’Etat français, se sont prétendus les amis du Maroc.


Pourtant, tout dans leur attitude porte à croire qu’ils étaient, plutôt, l'ami du dictateur.
 

Il est, probablement, plus facile, d’écouter, en effet, celui-ci disserter sur la démocratie et jeter l'anathème sur ses compatriotes épris de liberté, confortablement installé dans les salons feutrés, sous les dorures du palais, plutôt que prêter l'oreille aux misérables, qui dénoncent ses méthodes despotiques, dans les méandres obscurs et infâmes, d’un bidonville de Casablanca.

 

Votre pays, dont on dit qu’il est la patrie des droits de l’homme, le phare présumé des consciences, se transforme, du coup, en miroir des vanités du despote.

 

Pourtant, s’ils avaient, une fois, consenti à quitter les tours d’ivoire, dans lesquelles les consignait le régime, à chacune de leurs visites, pour écouter s’exprimer les centaines de milliers de laissés pour compte, Ils auraient entendu une toute autre histoire, que celle que leur sert le régime, sur les prétendues libertés, dont nous jouirions, dans ce pays, qu’ils ont surnommé « le plus beau pays du monde », pour y avoir tout confisqué, à leur bénéfice.

 

Ainsi ils auraient appris que la liberté d’expression et la liberté de la presse appartiennent, exclusivement, aux laudateurs, et aux applaudisseurs du régime.

 

Les voix dissonantes, se sont, depuis longtemps tues, réduites au silence par des procès initiés par une justice qui administre tout, sauf la justice.

 

Les journaux libres sont, ainsi, passés à la trappe et les journalistes réduits au chômage, quand ils ne sont pas passés par la prison, avant l'exil.

 

Le régime y trouve, sans doute, son compte, les citoyens en étant réduit, à lire ses caisses de résonance.


La liberté de réunion reste du ressort d’autorités jupitériennes, qui ne consentent à autoriser les rassemblements que sous le patronage du roi ou d’un organe tutélaire, forcément inféodé au système.


Les deux autres conditions qui ne sont pas sans nous rappeler le temps des soviets, étant la présence dans la salle des représentants des services de renseignements et l’affichage de portraits gigantesques du monarque dans les lieux de réunion.

 

La liberté de conscience et la tolérance qui ont toujours fait l’exception marocaine, sont soumises à rude épreuve, par l’instrumentalisation de l’Islam, par le régime qui donne, ainsi, des gages à ses islamistes.

 

La liberté d’entreprendre. Un autre point noir, pour le citoyen qui doit en passer par les fourches caudines d’une administration pléthorique, corrompue et incompétente.

 

Et lorsque, miraculeusement, il arrive à s’affranchir de cette étape, il doit se munir de ce que les suppôts du régime qualifient, pudiquement, de parapluie et qui n’est, ni plus ni moins, que le traditionnel « Pizzo », en vigueur dans les organisations mafieuses.

 

Je lis, ou entend, ici ou là, que vos compatriotes ont du mal à changer de véhicule ou à partir en vacances. La majorité des miens se bat, tout simplement, chaque jour, pour survivre, assurer la subsistance à sa progéniture et envoyer celle-ci à l’école, quand elle ne se résout pas, simplement, à la mettre sur le marché du travail, pour éviter à la famille de sombrer.

 

Les citoyens français dénoncent parfois les brutalités policières dont ils ont eu à souffrir. Au Maroc, la dureté policière est la règle, et la police qui se revendique au service exclusif de la monarchie, recourt systématiquement au délit de faciès, en présence du simple citoyen, qu’elle n’hésite jamais à rabrouer et rudoyer dans les démarches les plus anodines. Quant à ceux qui ont le malheur d’échouer dans ses quartiers, pour les besoins d’une enquête, ils goûtent à la violence et à la férocité de fonctionnaires, dépourvus de toute humanité.

 

Les "Points fixes" du précèdent règne ont été supplantés par le centre de torture de la DST, par où passent désormais, les opposants réels ou supposés du régime et où leur sont administrées les tortures les plus barbares, imaginées par des monstres sanguinaires et sadiques. Le pays est, à ce point, passé maître dans l'art de la torture qu'il en est devenu un sous-traitant qualifié.

 

Soixante ans après la fin de la tragédie de la Seconde guerre mondiale, on continue de rechercher et de poursuivre les responsables de crimes contre l’humanité.

 

Au nom de quelle obscure raison, ceux qui ont brisé les espérances de millions d’individus, torturé, emprisonné, humilié, tué mes compatriotes, devraient-ils échapper à la justice, continuer à nous défier, nous menacer et nous poursuivre de leurs assiduités criminelles, pour ensuite, s’éteindre paisiblement dans leur lit ?

 

Sommes-nous tenus de visiter et visiter encore, notre histoire, frappée du sceau de la tragédie et de l’infamie?

 

La vie d’un marocain aurait-elle, donc, moins de valeur que celle d’un autre?

 

Lorsque la société civile française, les associations caritatives ou les médias, dénoncent les logements insalubres, Il ne se trouve personne pour pointer du doigt, les taudis où des millions de mes compatriotes ont trouvé refuge.

 

Si le système éducatif français se maintient dans la moyenne mondiale, le système marocain a sombré définitivement dans des profondeurs abyssales, sciemment démembré et détruit, dans le but d’abrutir notre jeunesse, l’acculturer et l’«analphabétiser ».


Pendant ce temps, pour les entreprises françaises, le Maroc est réellement et définitivement, « le plus beau pays du monde », puisqu’elles y ont investi en masse, y trouvant le terreau favorable à leur prospérité.

 

Alors que les entreprises étrangères sont livrées aux serres prédatrices des sbires du régime, comme ces entreprises espagnoles qui ont décidé de s’unir en groupement d’intérêt pour se défendre contre les méthodes mafieuses, la majorité des entreprises françaises, pour la plupart, des multinationales, associées au palais, à la famille royale ou à ses proches, bénéficient de protections spéciales et de passe-droits révoltants, qui n’ont pour objectif qu’un retour rapide sur investissement, sans commune mesure avec ce qu’elles auraient engrangé ailleurs, la cupidité de leurs associés marocains, ne leur en laissant guère le choix.

 

Certaines, sinon la majorité, se comportent, à ce point, en terrain conquis, qu’elles en arrivent à dévaster notre biotope, saccageant impunément la flore et la faune, appuyées par des autorités locales corrompues et soumises.

 

Les Marocains auraient-ils tous disparu, pour que votre industrie jouisse, à ce point, de ce droit d'Aubaine ?

 

Comme ce Train à grande vitesse que la France a revendu à mon pays, en parfaite transgression des règles de l’Organisation mondiale du Commerce, concernant les appels d’offres internationaux.

 

Cet énième et révoltant fait du Prince, commis par le chef de l’Etat marocain, n’en ressemble pas moins, pour votre pays, à un abus de pouvoir du suzerain obligeant son vassal.

 

Ce n’est pas en rachetant les échecs commerciaux du TGV, que le Maroc désenclavera ses populations amazighes ou rifaines, oubliées, intentionnellement, par un régime, qui leur dénie le droit à une existence digne.

 

Et puis il y a ce chapitre qui vient se superposer à l'insupportable que je viens d’énoncer.

Ces pervers sexuels, venus de France, « jusqu’en nos bras », investis d’une sorte de droit de cuissage, prodigué par la puissance de l’argent, trousser nos filles, nos sœurs et nos cousines, tout juste sorties de l’enfance, leur arrachant et leur innocence et leur vertu.


Puis, un étage encore plus bas dans les sous-sols de la boue et de la sordidité. Ces pédophiles qui souillent, à tout jamais, nos enfants, et leur volent leur innocence, avec la complicité du régime qui n’hésite pas à les remettre en circulation, aussitôt que la justice les a, par accident, appréhendés et jugés, leur permettant, ainsi de continuer leurs errements criminels, dans le pays.


Monsieur Hollande,

 

Je formule un premier espoir. C’est que vous ne considériez pas ces lignes comme l’expression d’une impertinence, à votre égard, ni d’une quelconque détestation de votre pays ou de vos compatriotes dont un grand nombre figure parmi mes amis.

 

Mais à ma place, vous n’auriez pas agi autrement et vous n’en auriez pas, non plus, attendu moins de ma part, si les liens de la patrie nous avaient réunis et si le devenir de celle-ci se trouvait, en grand danger, comme c’est le cas pour la mienne.

 

Dans quelques mois vous aurez à subir l’épreuve des urnes et les Français choisiront peut-être, de vous conduire aux affaires du pays.

 

Oserais-je, alors, formuler un second espoir ? Celui que vous vous souviendrez de ces modestes lignes, au nom de l'amitié franco-marocaine, pour corriger une vieille injustice envers mon peuple, pris les enjeux économiques, et géostratégiques de votre pays et les intérêts personnels d’un dictateur cynique, brutal et prédateur.


Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.

 

Ahmed Benani et Salah Elayoubi

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 10:49

Aujourd’hui je suis Syrien

 

!انهار دا أنا سوري

 

Anahar da ana soury ! C’est la traduction littérale du slogan adopté par les révolutionnaires égyptiens de la Place Al Tahrir (Place de la Libération) au Caire, à travers un appel lancé sur les réseaux sociaux il y a une semaine pour faire de cette journée du 10 décembre une date marquant la solidarité de tous les peuples du monde avec le peuple syrien.

 

Aujourd’hui, par le biais de ce blog, je me déclare arabe syrien, faisant partie de ce peuple qui s’est levé contre la dictature du Parti Baâth syrien, frère ennemi de son homologue tristement célèbre le Baâth iraqien. Ces deux Partis ont dominé la scène politique dans la région depuis 50 ans. Le Baâth iraqien est tombé suite à l’intervention américaine en Iraq au prix de milliers de morts, tandis que le Baâth syrien est encore en place et poursuit sa guerre contre le peuple syrien, qui manifeste pacifiquement pour la liberté et la démocratie à l’instar des autres populations dans plusieurs pays arabes.

 

Ceux qui ne connaissent pas le Parti Baâth ou qui font semblant de ne pas le connaître, nous ont présenté Bachar Al Assad comme un homme libéral et ouvert, formé en Grande Bretagne et destiné à soigner les enfants, par conséquent incapable de réitérer les crimes commis par son père Hafed Al Assad, lequel, faut-il le rappeler, a rasé la ville de Hama faisant plus de 15000 morts. La réalité et le quotidien des Syriens, notamment depuis le début du Printemps arabe, nous font craindre le pire, car le visage du «  pédiatre » se révèle monstrueux et l’homme capable de pires atrocités.

 

Compte tenu de la gravité de la situation et des crimes commis contre les Syriens, le temps de la diplomatie arabe et internationale parait lent et inefficace face à l’entêtement du dictateur Bachar Al Assad. Il faut rappeler qu’il a soutenu Khadafi jusqu’au dernier jour, comme l’a fait d’ailleurs ce dernier en soutenant Ben Ali et Moubarak jusqu’à leurs chutes. Les dictatures se tiennent les coudes et dans le monde arabe, Elles ne sont pas encore toutes tombées et rien ne nous dit que Bachar ne bénéficie pas de largesses de la part de certains dirigeants de la région du Moyen-Orient.

 

Il est urgent que les peuples du monde entier interviennent aux côtés du peuple syrien pour l’aider à se débarrasser de ce régime meurtrier.

 

Que cette journée soit le début d’une mobilisation générale qui doit se poursuivre jusqu’à la victoire du peuple syrien dans sa lutte pour la liberté et la démocratie.

 

Benyounès Bellagnech

http://lesanalyseurs.over-blog.org    

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 16:27

Les blagues occupent une place importante dans la vie quotidienne des Marocains. En voici une pour rire même en période révolutionnaire.

Blague postée sur Facebook par Khalil Jemmah

 

(Une petite blague, question de décontracter l'atmosphère :)


Trois individus de nationalités, américaine, britannique et marocaine meurent dans un accident et se retrouvent en Enfer.

Après quelques semaines, l'Américain désireux de savoir si, enfin, Ben Laden a été arrêté, sollicite la possibilité de passer un coup de fil vers l'Amérique.

Le diable accepte et lui facture, aussitôt le coup de fil terminé, les trois minutes à 3 millions de Dollars. L'Américain sort son carnet de chèque et s'acquitte de sa dette sans sourciller…

Le Britannique, à son tour sollicite la même faveur, afin de s'enquérir de la santé de la Reine Elisabeth...

Le diable accepte et lui facture, aussitôt la conversation achevée, les trois minutes à 4 millions de dollars que notre ami s'empresse de payer...

Ce fut, enfin, au tour du Marocain. Ce dernier hésitant du fait de la faiblesse de ses moyens, se décide quand même à demander l'autorisation d'appeler au Maroc pour avoir des nouvelles du pays, si le pouvoir d'achat est assez bas, si les maladies primaires causent toujours des victimes, si les routes sont toujours catastrophiques, si les voleurs gagnent toujours du terrain, si la bureaucratie étouffe les citoyens, si le chômage est le titre de la jeunesse perdue, si le logement est aussi un rêve et si et si et si.......

La conversation s'achève enfin au bout de trois heures. Le Marocain osant à peine regarder le diable, lui demande en bégayant, le prix de la communication. 
Le diable tout serein répond : Oh, pour les trois heures ça fait trois Dirhams!

Surpris, le Marocain : Mais co..... co....comment ça se fait ??

Le diable lui répond : Et bien, de l'Enfer à l'Enfer, c'est un appel local !!!

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 15:38

Safi : La mort en direct d’un militant du 20 février, tabassé par la police

 

Source: http://www.demainonline.com/?p=5146

 

Depuis le début de cette année 2011, je vis dans le moment révolutionnaire arabe. J’ai prévu de lui consacrer une rubrique du blog. Les informations en provenance des milieux révolutionnaires s’accumulent via les réseaux Internet, ce qui exige un discernement et un peu de recul pour élaborer non seulement une pensée mais aussi une position. Les Marocains sont rentrés en mouvement de contestation pacifique depuis le 20 février, c’est aussi le nom du mouvement organisateur de manifestations une fois par semaine dans tout le pays. A la fois tolérant et répressif, l’Etat makhzénien a franchi un cap la semaine dernière en réprimant durement les manifestants pacifiques faisant plusieurs victimes qui s’ajoutent à une longue liste d’exactions, de meurtres, de tortures et d’enlèvements…

 

La vidéo que vous allez voir a été postée hier et diffusée par les réseaux sociaux marocains et ce matin par des journaux électroniques et montre les dernières minutes avant la mort d’un activiste pacifiste tabassé par 7 membres des forces du Makhzen.

 

Devant le silence des médias classiques sur les crimes de l’Etat marocain et l’urgence de témoigner à temps j’ai opté pour la diffusion de cette vidéo malgré son caractère insoutenable. 

 

http://www.youtube.com/watch?v=5vF2GkHDLhE&feature=player_embedded

 

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