Le 20/11/2010 3 h 49 Haydn, the surprise and militar
Chapitre 3 : la dynamique du moment, concept de la logique dialectique. P28
Hegel, Marx, les premiers puis Lefebvre, Lourau et Brohm utilisent le concept de moments. Le concept de moment est un élément constitutif de la dialectique.
- Le moment comme instance logique
Pour Hegel, en matière de jugement (phénomène fondamental de l'Être) et de syllogisme il y a 3 moments logiques essentiels : l'universel, le particulier et le singulier (individuel).
Pour Hegel, la présence de l'Être ne se dissocie pas de son opposé, son absence. L'absence est la condition de la présence. Il n'y a pas d'autonomie de l'être. Cela peut s'appliquer de manière spatiale (la prairie est la prairie car à côté il y a la forêt) ou temporelle (la fleur est la fleur car il y eu le germe et avant encore la graine, et elle n'est la fleur que parce qu'après il y aura le fruit). De cette opposition se dégage un mouvement.
Hegel explore le moment du désir et différencie la signification et le sens. C'est cette différenciation qui crée le rapport à la vérité, la totalité.
Dans la jouissance, le désir s'exprime totalement (1ère signification), s'affirme, mais se détruit aussi (2ème signification). Lefebvre dira ainsi que le désir veut sa fin, c'est son sens. Le sens se révèle après coup. Le désir est un moment. « A la fin, le Sujet reconnaît et la vérité de chaque moment, de chaque plaisir, et la vérité de l'ensemble. Il unit la signification des moments, y compris le désir et la jouissance, avec le sens, c'est à dire la vérité totale »(1).
5 h 15
Afin, d'avoir une présentation plus claire de mon écrit, je décide de mettre en retrait mes observations et réflexions personnelles. J'ai résisté à la tentation de l'appliquer à tout mon écrit. C'est maintenant que j'y pense et il faut que je trace la trace de ce changement (2).
J'ai tenté de trouver sur internet l'article de Jean Marie Brohm de la revue Les IrrAIductibles. Je retombe sur le blog de Benyounès Bellagnech. Le lien vers la revue est mort. Je découvre les IrrAIductibles et leurs relations avec l'administration de Paris 8. L'analyse de 2009 qu'en fait Benyounès Bellagnech. Je m'étais laissée dire qu'il y avait une sale ambiance à Paris 8, est-ce de cela dont on me parlait? En attendant, il faudrait que je trouve cet article.
5 h 35 Beethoven Mondsheine sonate-appasionnata pathetique
Je continue sur la dialectique...
« Les trois moments (l'universel, le particulier et le singulier) produisent la dialectique. Toute analyse concrète d'une situation concrète se doit de repérer l'articulation des différents moments, et le niveau ou le statut de la contradiction entre les différents moments. » p30 (exemple du chien en général, des races et de mon chien).
Roman Rosdolsky (3) et Henri Lefebvre remarquent que Karl Marx a repris cette trinité dialectique pour analyser le capital.
Selon Brohm, la méthode dialectique repose sur la compréhension de la nature exacte des contradictions, leur degré d'universalité dans le temps et l'espace.
Est évoqué ensuite, l'exemple que cite Brohm sur l'analyse de Mao Tsé Toung sur la guerre des classes en Chine.
Cet exemple me fait penser à toutes ces comparaisons internationales qui nous sont assénées en permanence par les dirigeants politiques ou les médias, sur des sujets divers et variés (faible taux de syndicalisation en France par rapport à d'autres pays, comparaison des âges de départ à la retraite) et qui ne prennent pas en compte leurs aspects justement particuliers.
La loi générale de la dialectique : « rien ne reste égal à soi-même, tout se métamorphose, tout se transforme en son contraire »p34
René LOURAU utilisera la méthode dialectique pour analyser l'institution en posant les 3 termes : «l'institué », « l'instituant », « l'institutionnalisation » mais aussi, en parallèle il propose une autre « triplette » d'analyse : le moment idéologique, le moment libidinal, le moment organisationnel.
6 h 29
Voilà, j'ai fini ma note sur ce texte. Je n'ai guère envie de quitter ce moment de plongée dans la compréhension de ce qu'est la dialectique, cependant ma formation n'est pas faite que de ce moment-là, les autres m'attendent. Je laisse donc de côté (pour le moment) les textes de Benyounès Bellagnech et de Garaudy (ce choix est-il judicieux, sur Garaudy j'entends) et de passer à la psychosociologie. Tentons tout de même une brève synthèse de mes lectures pour poster sur le forum.
8 h 50
Durant la rédaction de mon message sur le forum, j'ai éprouvé le besoin de lire tout de même l'introduction de Benyounès Bellagnech. C'est passionnant et ça donne envie de lire sa thèse. Voici le message posté sur le forum du journal :
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les interventions sur le forum, les visions/réflexions différentes d'une même réalité....
Cette séquence m'a demandé beaucoup de temps car comme E., j'avais du mal avec la dialectique....
Pour résumer un peu mon approche du sujet...
C'est un terme qui court dans toute l'histoire de la philosophie mais qui revêt des sens différents. Hegel reste le modèle dominant, même si ses propositions ont subi des développements différents.
Pour Marx, Lefebvre, Lapassade, Ardoino, c'est une méthode pour un individu pour approcher, analyser le réel, l'universel. Elle reconnaît le réel comme mouvant et contenant en son sein des contradictions/des conflits qui se travaillent.
Ainsi, lorsque qu'il est évoqué le moment logique de la dialectique, il est établi une différence entre l'universalité, le particulier, le singulier, mais surtout, les spécificités de leur articulation. Dans les exemples que j'ai relevés, il y a celui du chien. Le chien c'est l'universel, une race un particulier, mon chien, le singulier. Le fait de parler de chien, ce n'est pas parler d'une race ou de mon chien. Il y a l'exemple de la plante aussi qui montre bien la succession des différents moments dialectiques, l'existence de l'un étant la négation de l'autre tout en étant sa condition. Pour avoir une fleur, il faut avoir une graine. La fleur n'est pas une graine mais s'il n'y a pas de graine, il n'y a pas de fleur.
Si je ne me trompe pas, la dialectique permet de prendre conscience des contradictions et d'observer leur mouvement.
Dans le cadre du journal, le fait de noter nos moments, nous amène à les conscientiser, les affirmer comme moment. C'est ce moment là et pas un autre. Mais dans mon journal, il y aura plein de moments évoqués (Remi Hess tient plein de journaux de ses différents moments).
Mais c'est une même personne qui vit et écrit ces différents moments. Et si l'on regarde la totalité de ces moments écrits, on pourra voir le mouvement en cours, le sens.
En fait, c'est quelque chose que l'on sent très bien lorsqu'on écrit un journal et qui se matérialise encore plus lorsque c'est dans le cadre d'études.
Le fait de travailler sur ce sujet m'a vraiment modifiée. Je me suis rendue compte que cela m'apaisait de me situer dans cette perspective. Ainsi, au cours de mon étude, mon ordinateur a planté, j'ai perdu plus d'une heure de travail, j'étais furieuse! Alors je suis sortie prendre l'air et je me suis rendue compte que le plus important, ce n'était pas la perte en elle-même qui m'affectait, mais la trace de l'évolution de mon travail, le mouvement qui s'était produit entre ce que j'étais et ce que je suis devenue. Cette perte m'a permise de découvrir ce qu'était ce mouvement qui se produisait dans le journal. De la fureur, je suis passée à un grand contentement.
Voilà, un peu ce que j'ai retenu de tout cela.
J'ai lu pour travailler les introductions de l'ouvrage en ligne de Remi Hess « Henri Lefebvre et la pensée du possible » et de la thèse de Benyounès Bellagnech que l'on peut lire
http://lesanalyseurs.overblog.
org/ext/http://193.54.168.65/docs/IMG/pdf/These_de_Benyounes1-2.pdf
Bonne journée à toutes et tous et aussi aux chiens en général et aux vôtres en particulier.
Hélène
Maintenant, je laisse mon moment journal en constatant que j'ai passé presque 5 heures aujourd'hui !!
(1) Jean-Marie Brohm, « au sujet 'une sainte trinité dialectique : l'universel, le particulier, le singulier » in Les IrrAIductibles, revue interculturelle et planétaire d'analyse institutionnelles, n°1, juin-juillet 2002, p242, cité par Remi Hess.
(2) décision finalement modifiée pour l'évaluation et pour la clarté de ma présentation, le 24/01/2011
(3) (1898-1967), historien marxiste. Roman Rosdolsky est né à Lvov, en Ukraine, en 1898. Il créa avec ses amis, durant la Première Guerre mondiale, "la jeunesse socialiste révolutionnaire et internationale de Galicie ", d'où furent issus les fondateurs du Parti communiste d'Ukraine occidentale au lendemain de la Révolution russe. Exclu du Parti communiste à la fin des années 1920, il adhéra à l'opposition de gauche naissante. Arrêté par la Gestapo en 1942, il fut déporté aux camps d'Auschwitz, Ravensbrück et Oranienburg. Émigré aux États-Unis en 1947, il découvrit dans une bibliothèque un des rares exemplaires des Manuscrits de 1857-1858 de Marx, connus sous le nom de Grundrisse. Cette découverte lui permit de rédiger son oeuvre majeure sur la genèse du Capital, dont seul le premier volume a été à ce jour traduit en français (La Genèse du " Capital" chez Karl Marx, Paris, Maspero, 1976). Il est l'auteur d'un livre intitulé Friedrich Engels et le problème des peuples sans histoire (Friedrich Engels und das Problem der geschichtslosen Völker, Archiv für Sozialgeschichte, Hanovre 1964), dédié aux victimes de la terreur stalinienne en Ukraine : N. Skruypnik, A. Shumsky, K. Maximovitch. Roman Rosdolsky est mort à Detroit en 1967.
Marxistes: les auteurs marxistes en langue française, http://marxists.catbull.com/francais/, consulté le 20/11/2010.
Hélène M.
http://lesanalyseurs.over-blog.org