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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 15:41

4. L’éducation tout au long de la vie (2)

 

La question du savoir prime dans toute nouvelle stratégie. Il faut comprendre que son évolution actuelle modifie les modes de transmissions. « Le savoir se développe rapidement, en une mutation constante ; cette évolution est surtout marquée par le passage d’un savoir objectif à un savoir subjectif, conçu comme construction personnelle et en même temps intensément social. Les stratégies d’éducation tout au long de la vie doivent être adaptées aux nouvelles structures du savoir et passer d’un savoir objectif à un savoir constructif, d’une société industrielle à une société éducative, de l’instruction à l’apprentissage personnel, de la communication à l’acquisition du savoir, et de la scolarité aux modes d’apprentissage non formels (article de K. Mac Grégor, corrd. J. Delors 2002, p. 18) ».

 

Entrer en relation avec le savoir, le sens qui est donné aujourd’hui à l’action d’apprendre. C’est davantage dans le sens de déterminer les facteurs utiles à la recherche de l’information, à son analyse pour la transformer quotidiennement en savoir. Or, l’apprenant doit aussi s’accorder avec les dimensions sociales, culturelles et éthiques de son apprentissage. Quels sont les outils actuels pour la mise en place de cette éducation tout au long de la vie ? Le procédé le plus en vogue est bien entendu la montée en puissance de l’informatique et de la place que prend aujourd’hui Internet. La difficulté c’est que tous les pays ne sont pas au même niveau de progrès technologiques. Pourtant les procédés d’étude à distance se généralisent dans de nombreux pays. Les universités s’ouvrent ainsi au mondial en se prêtant à ces nouveaux moyens de communication pour délivrer leurs cours. Cet enseignement gagne en richesse car l’étudiant travaille en autonomie et plus seulement à partir d’un savoir spécifique à un seul enseignement, mais diversifie ses sources de recherches.

 

Il y a une relation très forte entre l’éducation et le développement économique du pays. C’est pourquoi tous les pays s’intéressent à ce projet d’éducation tout au long de la vie pour procéder à la croissance de la société tout en élevant le niveau d’épanouissement de la personne. « Mais pour que l’éducation tout au long de la vie devienne un objectif véritablement commun, il faut qu’elle attire l’individu et qu’elle apparaisse comme une satisfaction en soi à mesure que les gens s’efforcent de s’améliorer et qu’ils voient dans l’acte d’apprendre une voie vers le bonheur et l’épanouissement, pas seulement un outil de développement (article de K. Mac Grégor, coord. J. Delors, 2002, p. 28) ».

 

De nombreuses réformes doivent permettent le changement de mentalité. L’action d’apprendre doit aussi s’inscrire dans un espace donné et s’intéresser à l’aspect historique et culturel du pays. Chaque nation a sa manière d’éduquer, donc chaque pays doit déterminer sa propre stratégie pour atteindre l’objectif d’une éducation à long terme. La promotion de ce paradigme est une des premières étapes, mais il faut aussi penser à la période transitoire qui se prépare. Aujourd’hui, c’est davantage dans l’enseignement supérieur et chez les adultes que se perçoivent des changements d’attitude. La population tend à se prendre en main pour entrer dans cette modification de l’apprentissage. Pourtant c’est davantage l’aspect de l’emploi qui entre en ligne de compte et surtout le fait de la concurrence importante pour trouver un poste qui devient déterminant. Donc, la recherche de la stabilisation de son niveau de vie prime sur l’épanouissement. L’échelle des besoins humains classe de toute façon ceux-ci et le développement personnel ne peut s’accomplir que lorsque les besoins physiologiques et la sécurité sont satisfaits.

 

Bien que l’idée de promulguer cette éducation tout au long de la vie soit excellente, il reste de nombreux problèmes à résoudre. Les stratégies doivent être graduelles pour permettre à tous d’entrer dans cette nouvelle conception de l’apprentissage sans heurt. Ainsi les critères de culture, d’histoire, de politique et d’économie de chaque pays sont des freins à l’expansion rapide du paradigme. Ainsi, bien que le processus de mise en oeuvre de cet engagement philosophique soit déjà engagé, la plupart des pays ont appliqué de façon fragmentaire les règles essentielles conduisant à une réforme profonde de l’éducation. L’éducation traditionnelle doit donner son accord pour devenir partenaire d’une éducation tout au long de la vie. Elle doit centrer son apprentissage sur un système permettant à tous d’accéder « aux trois dimensions de l’éducation : éthique et culturelle, scientifique et technologique, économique et sociale de façon qu’il puisse se découvrir, enrichir ses rapports avec les autres et acquérir les bases de la connaissance et du savoir-faire (article de K. Mac Grégor, coord. J. Delors, 2002, p. 14) ».

 

L’idée aussi est de réduire l’écart entre la théorie et la pratique. Il faut redonner sa part à l’enseignement professionnel et redonner du concret à une théorie trop souvent considérée comme abstraite. La division de toutes les possibilités de formation n’a pas permis jusqu’à aujourd’hui d’apporter des solutions permettant une harmonie dans l’enseignement. Ainsi, il est prévu dans les réformes de redonner la place à chaque système éducatif : l’école, l’entreprise et le centre de formation pour entrer dans une formation beaucoup plus globale. Faire bouger les grandes instances est la grande difficulté, que ce soit au niveau formel et non formel, le partenariat souhaitable n’est pas encore compris. « Pour atteindre les objectifs dans ce domaine, il faut des activités multiples dans les secteurs éducatifs formel et non formel, il faut revoir le contrat socio-éducatif sur lequel reposent les systèmes actuels, susciter la participation active des acteurs publics et non publics (article de K. Mac Grégor, coord. J. Delors, 2002, p. 14) ».

 

Ce travail de recherche autour de l’éducation tout au long de la vie est fait à partir de divers documents présentant cette théorie à partir des années 1970, puis dans son développement lors de la fin du XXe siècle. Le dernier document dont je dispose date de 2002. C’est le rapport de l’U.N.E.S.C.O.

 

Dans l’ensemble, des procédures sont mises en place dans de nombreux pays et d’importantes démarches sont effectuées autour du développement des technologies de l’information. Tous sont d’accord pour déterminer l’importance de l’informatique, d’Internet comme système permettant d’apprendre en autonomie et redonner à l’apprenant la possibilité de son libre arbitre dans son positionnement quant à la formation. Dans la plupart des pays, c’est l’intensification des enseignements à distance qui priment. L’université est le grand pourvoyeur de ce type d’enseignement ce qui est normal puisqu’il faut garantir une éducation de base pour apprendre à s’autoformer.

 

En 2001, Alain Bournazel écrit que la France est en retard dans ce processus de changement. « La rigidité des programmes actuels ne correspond pas à l’expression des nouveaux besoins. L’approche du savoir par un enseignant compartimenté à l’excès en disciplines, est la cause d’un décalage de plus en plus grand et de plus en plus fortement ressenti avec le monde extérieur et les préoccupations de la vie (A. Bournazel, 2001, p. 136) ». Pourtant, au regard de l’année 2010, de nombreuses réformes ont changé le paysage éducatif de la France. Le développement des apprentissages en alternance transforme des études professionnelles en études supérieures proposant à l’étudiant à la fois un enseignement théorique d’un niveau licence et master, avec un enseignement pratique en période d’apprentissage au sein de l’entreprise. Les universités ouvrent facilement leurs portes aux travailleurs pour leur offrir la possibilité de suivre des cours à distance ou bien en dispensant leurs cours sur une journée par semaine ou en cours du soir. Les aides financières et les droits des travailleurs à la formation continue offrent la possibilité aux salariés de résoudre les contraintes de coûts de la formation et de libérer du temps pour s’y consacrer. Quant à la clause de l’éducation de base préconisée par les organismes, il existe en France l’instauration d’un socle commun de connaissance définissant celui-ci selon sept piliers :

« Le « socle commun de connaissances et de compétences » présente ce que tout élève doit savoir et maîtriser à la fin de la scolarité obligatoire. Introduit dans la loi en 2005, il constitue l'ensemble des connaissances, compétences, valeurs et attitudes nécessaires pour réussir sa scolarité, sa vie d'individu et de futur citoyen. Un livret personnel de compétences permet de suivre la progression de l'élève. À compter de 2011, la maîtrise des sept compétences du socle est nécessaire pour obtenir le diplôme national du brevet (D.N.B.) » (138).

 

(138) http://www.education.gouv.fr/cid2770/le-socle-commun-de-connaissances-et-de-competences.html (consulté le 24/08/2010 14 h 02).

 

Sandrine Deulceux

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 17:31

4. L’éducation tout au long de la vie

 

L’éducation tout au long de la vie est fondée sur l’utopie que la société du XXIe siècle doit être une société éducative. Celle-ci doit s’articuler autour des fondements de l’acquisition, l’actualisation et l’utilisation des connaissances. C’est aussi une manière non pas de contrer la société actuelle de l’information, mais davantage de la structurer au service de tous. La société de l’information multiplie « les possibilités d’accès aux faits, l’éducation doit permettre à chacun de se servir des informations, les recueillir, les sélectionner, les ordonner, les gérer et les utiliser (J. Delors, 1996, 21) ».

 

Marx préconisait déjà une diminution du temps de travail afin que chaque homme puisse se consacrer à un travail concret. Il considérait que le travail du salarié était un travail abstrait dont le seul intérêt était de pouvoir subvenir au besoin de la vie. D’après des calculs, il estimait le temps de travail à six heures par jour. Son gendre, Paul Lafargue prit sa suite, et développa aussi une autre théorie diminuant aussi ce temps de travail, à trois heures. « Le travail ne deviendra un condiment des plaisirs de la paresse, un exercice bienfaisant à l’organisme humain, une passion utile à l’organisme social que lorsqu’il sera sagement réglementé et limité à un maximum de trois heures par jour (P. Lafargue, 1883, Réed. 2009, p. 35). Le temps est aussi une condition qui est prise en compte aujourd’hui. La diminution du temps de travail de ces dernières années apporte une proportion de temps libre de plus en plus appréciable. Selon Alain Bournazel, celle-ci devrait encore se réduire. « Si la période d’activité augmente, la durée globale du travail diminue. Jadis cette dernière était d’environ 100 000 heures pour une vie. Avant les trente-cinq heures, elle était de 70 000 heures. Certains estiment que d’ici 20 ans, elle tombera aux alentours de 45 000 heures. Plus la durée du travail sera réduite, plus la formation sera importante car plus le travail devra être productif. La réduction de la durée du travail élargit le temps libre de la formation mais en contrepartie la formation est indispensable pour réussir la réduction de la durée du travail (A. Bournazel, 2001, p. 90) ».

  

Aujourd’hui, l’O.C.D.E. (134), l’U.N.E.S.C.O. (135) et le Conseil de l’Europe délivrent des rapports sur l’éducation, ayant des caractères précis et différents. Ils sont tous d’accord que la scission entre l’éducation traditionnelle scolaire et la formation pour adulte ne permet pas d’accéder à l’éducation tout au long de la vie. Ces organismes tentent de découvrir le moyen de faire entrer le jeune dans un engagement sur une éducation à plus long terme en garantissant au départ un enseignement tourné vers les savoirs de base. C’est aussi donner les moyens d’apprendre à apprendre et de comprendre le sens de l’autonomie pour qu’à l’âge adulte chacun puisse avoir son propre état de conscience quant aux formations à suivre. Ainsi l’éducation tout au long de la vie pourrait permettre de devenir plus holistique pour entrer dans le mouvement qu’offre la connaissance.

  

L’O.C.D.E. souhaite garantir l’éducation tout au long de la vie dans un but économique lié principalement à l’emploi. Dans ses débuts, cet organisme considérait l’éducation permanente comme un moyen d’égaliser les chances au niveau de la formation, dans un climat plutôt d’ordre économique et dépendant du contexte politique dans lequel il évoluait. Pourtant, l’organisme évolue et en 1996, bien que l’apprentissage reste prédominant dans les recherches de cet organisme. La place de l’éducation tout au long de la vie s’accorde avec les autres parties dans le souhait de garantir l’enrichissement de la vie personnelle.

 

L’U.N.E.S.C.O est une organisation internationale qui a comme tâche importante de déterminer un système éducatif adaptable à tous les pays. Elle doit « concevoir une politique éducative d’ensemble qui unifie les programmes et réponde aux besoins, intérêts et priorités extrêmement divers de ses membres qui couvrent le monde entier (article de G. Papadopoulos, coord. J. Delors, 2002, p. 45) ». Le point d’ancrage de l’éducation tout au long de la vie se situe vers 1972, lors du rapport d’Edgar Faure, Apprendre à être : le monde de l’éducation d’aujourd’hui et de demain. Ce rapport précisait que l’éducation naissait d’un désir inné d’apprendre, et que ce désir pouvait conduire à une société plus humaine. C’est en 1996 que Jacques Delors poursuit cette quête en développement l’idée première de son prédécesseur. Les quatre piliers présentés dans son rapport servent alors de base aux principes d’une éducation tout au long de la vie. « Il souligne la nécessité de repenser et de relier entre elles les différentes séquences de l’éducation de façon à rendre plus variés les parcours tout en les valorisant (article de G. Papadopoulos, Coord ; J. Delors, 2002, p. 47) ».

  

La philosophie du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne est d’ « …introduire les principes des droits de l’homme, de la démocratie, de la tolérance et du respect mutuel, de l’État de droit et de la résolution pacifique des conflits dans la pratique quotidienne de l’enseignement… »(136). Ces organismes considèrent que l’éducation permanente serait le tremplin pour égaliser les chances dans le domaine éducatif, tout en considérant l’aspect théorique et pratique de l’apprentissage pour acquérir les connaissances et les compétences. L’Union européenne s’engage aussi dans ce tournant décisif par rapport à l’éducation, et c’est dans son livre blanc qu’elle met en avant ses principes. En 1995, celui-ci sous le titre de Vers la société cognitive, engage le Conseil des ministres et le Parlement européen de proclamer en 1996, L’année Européenne de l’éducation et de la formation tout au long de la vie. L’objectif à atteindre est « de sensibiliser les Européens aux chocs fondamentaux causés par la société de l’information, la mondialisation, les progrès de la civilisation scientifique et technique et à la réponse que l’éducation et la formation peuvent apporter pour relever ce défi (E. Cresson, 1996, cité dans l’article de G. Papadopoulos, coord. J. Delors 2002, p. 52) ».

 

Devant ce panorama des différents organismes, qui portent un profond intérêt à l’éducation tout au long de la vie, ce paradigme est en progression vers un besoin d’épanouissement personnel. L’heure de la professionnalisation intensive s’estompe quelque peu pour redonner sa place à une éducation dans laquelle la place de la personne reprend ses droits. Pourtant il faut percevoir encore que l’éducation est aussi la possibilité à tous de trouver un métier idéal, de construire la société de demain comme une société éducative et cognitive. C’est aussi offrir à tous un travail correspondant à ses aspirations et compétences. C’est un moyen par lequel le travail devient une tâche concrète différente de ce que pouvait dire K. Marx, concernant l’abstraction du travail et transformant l’homme en machine.

 

Est-ce que l’éducation tout au long de la vie permet de s’élever vers la conception de l’Homme total ? En 1972, à l’aube de l’établissement de la loi sur l’éducation permanente, Edgar Faure rend son rapport présentant les prémices de la construction du paradigme de l’éducation tout au long de la vie. Il tente décrire l’attitude ou plus précisément le sens d’être en tant que devenir de l’homme. C’est un questionnement qui pourrait s’apparenter à la théorie de l’Homme total : apporter à tous la possibilité de se construire dans sa totalité, aller dans la recherche de toutes ses potentialités et se dépasser continuellement pour atteindre l’illusion de l’omniscience.

 

« L’éducation permanente doit-être conçue, dans le cadre général de l’entreprise éducative, comme un processus débutant à l’aube de la vie, englobant ce que l’on nomme communément les années d’école et se poursuivant tout au long de l’existence. Étude et apprentissage s’intègrent au travail et aux loisirs. Ainsi l’éducation est-elle conçue comme un processus de la croissance de l’être humain, de son accomplissement en tant qu’individu et que membre de nombreux groupes sociaux. Ce qui est ainsi visé, c’est donc l’homme total, et non pas seulement l’homme en tant que produit ; l’existence créative et non pas seulement l’existence productrice de biens matériels… (E. Faure, 1972, p. 209) ».

 

Ce premier projet lance les prémices de ce que sera l’éducation du XXIe siècle. L’objectif des réformes à venir est de conduire la société cognitive. « Celles d’une éducation coextensive à la vie, non seulement offerte à tous, mais vécue pour chacun, et visant à la fois au développement de la société et à l’épanouissement de l’homme (E. Faure, 1972, p. IX) ». La mondialisation engage tous les pays vers la tentative d’harmoniser l’éducation. Cette nécessité impose « d’établir de meilleures relations entre les gens, les groupes et les nations, le besoin de l’équité et le souci d’un meilleur développement personnel [...] (article de K. Mac Grégor, coord. J. Delors 2002, p. 9) ». Pour la commission de 1996 dirigée par Jacques Delors, l’éducation tout au long de la vie doit permettre de dégager la capacité d’apprendre, pour seulement ensuite de garantir les possibilités d’acquisition des connaissances et des compétences. Il prône davantage « le développement humain plus harmonieux, plus authentique afin de faire reculer la pauvreté, l’exclusion, les incompréhensions, les oppressions, les guerres (J. Delors, 1996, p. 9) ». Il propose donc quatre piliers comme point de départ qui sont : « apprendre à connaître, apprendre à faire, apprendre à être et apprendre à vivre ensemble (article de K. Mac Grégor, coord. J. Delors, 2002, pp. 11-12)»137.

 

De nombreux paramètres donnent un nouveau sens au monde actuel et permettent la mutation des systèmes éducatifs. L’éducation tout au long de la vie est une conception de l’apprentissage donnant accès au développement de la personne et des communautés, pour découvrir un monde meilleur. Dans les stratégies prévues par ces organismes, les atouts sont importants pour garantir une promulgation possible comme la flexibilité, la diversité et l’accessibilité dans le temps et l’espace de l’éducation. C’est le sens même de l’éducation pour tous, puisque chacun définira son propre rythme et le sens de son apprentissage. Cette éducation doit permettre « une construction continue de la personne humaine de son savoir et de ses aptitudes, mais aussi de sa faculté de jugement et d’action. Elle doit lui permettre de prendre conscience d’elle-même et de son environnement et l’inviter à jouer son rôle social dans le travail et dans la cité (K. Mac Grégor, 2002, p. 13) ».

 

Toutefois, tendre vers cet objectif c’est déjà mettre en place des stratégies de base transformant le sens même que tout un chacun donne à l’éducation. La première étape est que tout individu apprenne à apprendre et s’autonomise de plus en plus dans son apprentissage. Ensuite, que chacun puisse avoir obtenu un savoir de base lui donnant les clés pour poursuivre. C’est en quelque sorte professionnaliser les méthodes employées par les autodidactes. « Les contenus éducatifs essentiels dont l’être humain a besoin pour survivre, pour développer ses facultés, pour vivre et travailler dans la dignité, pour participer pleinement au développement, pour améliorer la qualité de son existence, pour prendre des décisions éclairées et pour continuer à apprendre (article de K. Mac Grégor, coord. J. Delors, 2002, p. 14) ». L’objectif déterminant est la satisfaction de l’individu par rapport à ce système d’éducation. Cet aspect doit être pris en compte car, sans l’implication de celui qui apprend, rien ne permet de croire en sa réussite. La motivation est le seul moyen d’aller vers le succès de ce projet à long terme.

 

(134) http://www.oecd.org/pages/0,3417,fr_36734052_36734103_1_1_1_1_1,00.html (consulté le 21/08/2010 14 h 45).

 

(135) Organisation des Nations Unies pour l’Éducation la Science et la Culture : Construire la paix dans l'esprit des hommes.

 

(136) http://www.coe.int/T/F/Coop%E9ration_culturelle/education/ (consulté le 21/08/2010 15 h 28).

 

(137) Les quatre piliers dont Jacques Delors expose la théorie en 1996, seront les principes de bases du concept de l’éducation tout au long de la vie.

 

- « Apprendre à vivre ensemble en développant les connaissances des autres, de leur histoire, de leurs traditions et de leur spiritualité. Et à partir de là, créer un esprit nouveau qui grâce précisément à cette perception de nos indépendances croissantes à une analyse partagée des risques et des défis de l’avenir, pousse à la réalisation de projets communs ou bien à une gestion intelligente et paisible des inévitables conflits.

 

- Apprendre à connaître, tout d’abord. Mais compte tenu des changements rapides induits par le progrès scientifique et les formes nouvelles de l’activité économique et sociale, il importe de concilier une culture générale suffisamment étendue avec la possibilité de travailler en profondeur un petit nombre de matières. Cette culture générale constitue, en quelque sorte le passeport pour une éducation permanente.

 

- Apprendre à faire, aussi. Au-delà, d’un métier dont on poursuit l’apprentissage, il convient plus largement d’acquérir une compétence qui rende apte à faire face à de nombreuses situations, dont certaines sont imprévisibles, et facilité le travail en équipe, dimension actuellement trop négligée dans les méthodes d’enseignement. Cette compétence et ces qualifications deviennent accessibles, dans de nombreux cas, si l’élèves et étudiants ont la possibilité de se tester et d’enrichir en prenant par à l’activité professionnelles ou sociales, parallèlement à leurs études. Ce qui justifie la place plus importante que devrait occuper les différentes formes possibles d’alternance entre l’école et le travail.

 

- Apprendre à être, enfin et surtout. [...] le XXIe siècle exigera de tous une grande capacité d’autonomie et de jugement qui va avec le renforcement de la responsabilité personnelle dans la réalisation de son destin collectif. Et aussi, en raison d’un autre impératif que le présent rapport souligne : ne laisser inexploré aucun des talents qui sont, comme des trésors, enfouis au fond de chaque être humain. Citons sans être exhaustifs, la mémoire, le raisonnement, l’imagination, les capacités physiques, le sens de l’esthétique, la facilité de communiquer avec les autres, le charisme naturel de l’animateur… (J. Delors, 1996, pp. 20-21) ».

 

Sandrine Deulceux

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 17:43

3. De la formation permanente et à l’éducation tout au long de la vie (2)

 

La réforme de 2003 - 2004 s’appuie sur l’accord interprofessionnel du 20 septembre 2003, enrichi de deux nouveaux dispositifs : un droit individuel de formation de vingt heures cumulable par an et sur six ans (D.I.F.) (130). Cette mesure s'applique aux salariés ayant une ancienneté minimale d’un an dans l’entreprise. La formation se déroule en dehors du temps de travail. Une rémunération de 50 % du salaire compense les frais engagés. La deuxième partie de cette réforme concerne la mise en place d’une période de professionnalisation destinée à acquérir une qualification ou à suivre une formation en alternance avec un contrat de professionnalisation. La loi du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle agit tout au long de la vie de l'homme actif et invite au dialogue social. « La formation professionnelle tout au long de la vie constitue une obligation nationale. Elle comporte une formation initiale et des formations ultérieures destinées aux adultes et aux jeunes déjà engagés dans la vie active ou qui s'y engagent. Ces formations ultérieures constituent la formation professionnelle continue » (131).

 

Cette première phase montre la formation pour adultes comme un moyen de construction du capital humain. Le postulat indique une relation entre le niveau d’éducation de la population et sa productivité. C’est l’une des prérogatives majeures. L’éducation devient un investissement permettant d’améliorer ou d’obtenir des compétences et des qualifications. Ces acquis conduisent à une évolution au niveau de l’emploi et se répercutent sur le salaire. La productivité de l’entreprise augmente lorsqu’elle investit sur le capital de ses salariés. « Le capital humain suppose ainsi que le salarié négocie constamment son salaire en fonction de sa productivité, elle-même liée à sa formation et à son expérience (P. Carré et P. Caspar, 2004², pp 42-47) ». Grâce à l’évolution de ses compétences, le salarié augmente sa productivité individuelle. Aussi l'individu recherche-t-il la possibilité d'une formation qui sera facteur d’un meilleur salaire. Le deuxième élément de la construction de ce capital humain concerne la seconde chance. Par la formation continue, l’homme compense l’absence de formation ou un niveau scolaire trop faible par une formation postscolaire. En se retrouvant sur les bancs de l'école, l'étudiant adulte tente de développer un sentiment d’égalité dans l’accès au savoir et savoir-faire professionnel.

 

L’entreprise considère le salarié par rapport à son niveau de formation, elle lui verse le salaire équivalent à ses compétences. Pourtant, des limites peuvent contrecarrer tout projet de formation intensive : un individu sur-formé pourrait ainsi ne pas être engagé, le montant de son traitement représentant pour l’entreprise un investissement trop important. L’entreprise estime et rentabilise ses investissements. Le salarié se transforme en une sorte de marchandise ou d’outil à augmenter les profits. Dans le cas d'un investissement jugé non-rentable, le candidat n'obtient pas le poste convoité ou consent à percevoir un salaire inférieur à sa qualification. La surqualification peut devenir un danger pour le salarié qui doit se prémunir contre de possibles désillusions. Il conviendrait que le salarié sache étudier la valeur exacte de ce capital humain en l'adaptant à de réels besoins.

 

D’où un deuxième critère qui s’ajoute pour évaluer la valeur de la formation du salarié. Le terme de compétence a fait son apparition dans le monde de la formation pour organiser les pratiques centrées sur l’individu. « La compétence permet d’agir et/ou de résoudre des problèmes professionnels de manière satisfaisante dans un contexte particulier en mobilisant diverses capacités de manière intégrée (article écrit par S. Bellier, dirigé par P. Carré et P. Caspar, 2004², p. 238) ». La grande force du terme de «compétence» tient sans doute dans la capacité d’exprimer une autre façon de voir le problème de formation, de gestion des ressources humaines ou de management. La compétence permet d’agir : mobiliser, intégrer, transférer. Elle est contextuelle et relève du savoir, du savoir-faire, et du savoir-être. Elle est intégrative car elle présente des capacités qui sont intégrées structurées, combinées, construites. Les compétences s’obtiennent principalement par l’expérience, donc par la pratique. D’où un besoin de formation souhaitable si le salarié souhaite augmenter ses compétences. Elle est spécifique à l’activité, ce qui complexifie sa définition. Guy Leboterf en 1994 indique que la compétence «n’est pas un concept opératoire : c’est un concept en voie de fabrication » (132), il est en évolution suivant le monde du travail. C’est une relation qui rentre dans le cadre bipolaire sujet/environnement. La compétence correspond à la situation et « elle est inséparable de la motivation par le fait qu’elle est liée à la situation significative du sujet » (133). La compétence est en lien avec les qualifications et elle se valide par la performance. G. Leboterf définit trois niveaux : apprendre en faisant, apprentissage par transfert, apprendre à apprendre.

 

Devant l’importance que prend la formation permanente, les pays s’engagent dans une recherche d’une autre forme d’éducation permettant de rassembler sous un même paradigme, l’éducation permanente et l’éducation scolaire. Dès les années soixante, trois organismes européens et mondiaux prennent la situation en main, afin d’égaliser le système de l’éducation, ainsi prend sens l’éducation tout au long de la vie.

 

130 Droit Individuel de Formation.

131 (Extrait article 1) www.legifrance.gouv.fr.

132 J. F. Lévy, « État de l’art » sur la notion de compétence, http://www.inrp.fr/Tecne/Savoirplus/Rech40003/pdf/competence_jfl.pdf (consulté le 21/04/2010 14 h 10)

133 J. F. Lévy, « État de l’art » sur la notion de compétence, http://www.inrp.fr/Tecne/Savoirplus/Rech40003/pdf/competence_jfl.pdf (consulté le 21/04/2010 14 h 10)

 

Sandrine Deulceux

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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 16:12

3. De la formation permanente et à l’éducation tout au long de la vie

 

Dès 1970, est signé l’accord national interprofessionnel sur la formation et le perfectionnement professionnels qui définit les modalités du congé-formation. Le 16 juillet 1971, la loi inscrit l’organisation de la formation professionnelle continue dans le cadre de l'éducation permanente. « La formation professionnelle permanente constitue une obligation nationale. Elle comporte une formation initiale et des formations ultérieures destinées aux adultes et aux jeunes déjà engagés dans la vie active ou qui s'y engagent » (125). Les principes reposent sur : la reconnaissance du droit au congé de formation, la consultation obligatoire du comité d’entreprise. Cette loi impose également aux entreprises de plus de 10 salariés une obligation de participation au financement de la formation professionnelle des salariés. Quelques zones d’ombres persistent encore mais dans l’ensemble les petites entreprises se familiarisent avec la formation réglementaire, ce qui donne une impulsion à ce marché. L’Education Nationale organise ses propres réseaux par le biais des services de formation universitaire et du G.R.E.T.A. (126).

 

 Pourtant, dès 1976 jusqu’en 1982, le paysage de la France change. Le ralentissement de la croissance et l’accentuation de la course à la productivité impose une modification dans la loi de 1971. Elle concerne le plan de formation et le congé individuel de formation. L’objectif de la formation évolue avec de nouvelles données. L’augmentation de la concurrence commande une accélération de la compétition et induit pour la formation une nouvelle organisation inspirée par les transformations du travail. Aussi, la formation s’engage davantage dans l’insertion ou la réinsertion sociale et professionnelle en cas de perte d’emploi. À partir de 1982, la formation devient un investissement pour l’entreprise et pour celui qui se forme, l’objectif est d’augmenter le capital des compétences.

 

D’autres lois s'ajouteront, afin d’améliorer ce nouveau système de formation et garantir les droits des salariés. Ainsi, la loi du 19 décembre 1989 favorise le retour à l’emploi et la lutte contre l’exclusion sociale. Puis, la loi du 4 juillet 1990 crée le crédit de formation individualisée (C.F.I.) pour les jeunes les plus défavorisés, afin de réaliser des parcours individualisés de formation et obtenir une qualification et un emploi. Elle vise également à développer la qualité de la formation (contrôlée renforcée par des organismes de formation). Le 17 juillet 1992, la loi porte sur diverses dispositions relatives à l'apprentissage, à la formation professionnelle et modifie le code du travail. Elle est aussi en relation à la validation des acquis professionnels (V.A.P.) Le 20 décembre 1993, la loi quinquennale sur le travail, l'emploi et la formation professionnelle (art. 76 concernant les missions locales et les P.A.I.O. (127)) renforce les relations avec les agences locales pour l’emploi et les conseils régionaux. Le 18 décembre 2002, le décret (128) concernant la Validation des Acquis d’Expérience (V.A.E.) donne le droit au salarié de prendre un congé de vingt-quatre heures pour permettre la préparation et le passage des épreuves en vue d'une V.A.E. Par la loi du 17 janvier 2002 (129), les acquis obtenus par l’expérience se valident au même titre qu’un diplôme ou certificat. La V.A.E. permet de motiver et de mettre en confiance les salariés. Elle reconnaît les compétences obtenues par l’expérience.

  

125 Loi du 16 juillet 1971, extrait de l’article 1.

126 Groupement d’établissement public d’enseignement.

127 Permanence d’Accueil, d’Information et d’Orientation.

128 (Article L.900-1 et R.931-34 et s. C. trav.).

129 http://www.centre-inffo.fr/-Dispositif-de-la-formation (consulté le 21/04/2008 11 h 28.

  

Sandrine Deulceux

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 15:38

2. De l’éducation pour adulte à la formation permanente (5)

 

La France de 1955 entre dans une période de croissance importante. La formation change de cadre, c’est le début de l’éducation permanente. P. Arents et G. Hasson créent une nouvelle fonction dans l’entreprise : la fonction formation (122). Selon Gaston Berger (123), deux constats expliquent ce tournant : l’homme doit acquérir une mobilité professionnelle et une seule qualification n’est plus suffisante. La formation qui jusqu’à cette période était palliative et réparatrice, devient une nécessité structurelle, dans une société en évolution rapide. La loi du 31 juillet 1959 sur la promotion sociale est une ouverture à la formation permanente au service du développement professionnel. Selon trois principes fondamentaux qui sont de : fournir une aide de l’État au stagiaire. Coordonner l’État et les centres de formation, ainsi que la politique de promotion sociale. Depuis 1955, la formation s’est banalisée, elle suit une réglementation stricte à partir des droits du travail, avec une attribution de fonds financiers et la structure d’institutions. Cependant autour des années 1963 - 1964, le doute s’installe et montre une insuffisance dans l’organisation de la promotion sociale. La population trouve une difficulté dans le suivi de la formation sur les temps de loisir. La demande de la population est de réglementer davantage la formation en organisant celle-ci sur le temps de travail. C’est donc le début d’une nouvelle organisation. Le 3 décembre 1966, la création d’un fond interministériel d’intervention, le F.F.P.S. (124), issu de la loi fondatrice du cadre interministériel d’action, joue en faveur de la formation professionnelle et de la promotion sociale. Le F.F.P.S. initie une nouvelle organisation de la formation. Notamment, elle donne la possibilité de s’absenter pour des raisons de formation, ce qui est stipulé dans le droit du travail. Puis, le constat de Grenelle, après le mouvement de mai 68, ouvre des négociations garantissant à l’enfant comme à l’adulte le droit à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture.

 

(122) Ce qui donne une nouvelle responsabilité à l’entreprise : concevoir un système global et cohérent d’organisation et de gestion de la formation postscolaire, devenue une activité normale et nécessaire de la sphère éducative et du travail.

 

(123) G. Berger (1896-1960) philosophe, Licencié ès lettres, diplômé d’études supérieures.

 

(124) Fonds de la formation professionnelle et de la promotion sociale.

 

Sandrine Deulceux

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30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 20:37

2. De l’éducation pour adulte à la formation permanente (4)

 

Dans les années cinquante, le cadre de la formation postscolaire a pour but de « contribuer à la normalisation d’un niveau d’instruction élémentaire de la population, contribuer à l’insertion sociale et professionnelle. Intervenir dans la régulation professionnelle, intervenir dans la régulation du marché de l’emploi, contribuer à la démocratie culturelle, économique et sociale, produire des supplétives qualifications supérieures, offrir de nouvelles chances de développement culturel, permettre la reprise d’études, contribuer à l’amélioration de la productivité (article écrit par Y. Palazzeschi, dirigé par P. Carré et P. Caspar 2004², p. 29) ». Pour fournir une masse ouvrière qualifiée, le pays s’engage dans une campagne de formation accélérée, avec la création notamment d’associations, comme les centres F.P.A. (118) qui forment à l'exercice d'un métier en six mois. « Former en quelques mois des manoeuvres spécialisés pour les jeter immédiatement dans le compartiment de la production qui en a besoin (article écrit par Y. Palazzeschi, dirigé par P. Carré et P. Caspar 2004², p. 29) (119= ». Cette posture marque l’âge d’or du F.P.A. La voie du reclassement et plus tard de reconversion permettra une régulation du marché de l’emploi. En 1954, le décret sur le reclassement annonce la mise à disposition d’un fond public justifiant la requalification collective orientant ainsi la mobilité professionnelle. Attachés au ministère du Travail, les centres se structurent et en 1949 se regroupent en différentes associations professionnelles comme A.N.I.F.R.M.O. (120), qui deviennent indépendantes et cependant soumises à une gestion tripartite entre : le ministère du Travail, les syndicats patronaux et les syndicats ouvriers. Puis en 1966, l’association change à nouveau de dénomination A.F.P.A. (121), sa mission s’oriente vers la régularisation du marché de l’emploi.

 

La formation promotionnelle favorise l'ascension professionnelle des personnes. Elle leur permet d'obtenir des diplômes allant du C.A.P. jusqu’à celui d'ingénieur. Ces formations répondent à un besoin économique de la société démunie, en cette période d'après-guerre, d’un personnel qualifié. Ce constat ouvre la voie à la formation continue qui représente une solution « ciblée » et rapide pour l'élaboration d’un potentiel humain qualifié. Par ce biais, le problème récurrent d'une formation professionnelle initiale incomplète se trouve résolu. Un second aspect se situe au niveau « social », il abolit en partie les inégalités en accordant une chance de réussite à ceux qui en étaient dépourvus. Cette institution permet à chacun de supprimer un handicap né d'un vécu scolaire chaotique. Elle rétablit ce droit à l'instruction auquel doit prétendre tout individu selon le décret de 1948 et qui prévoit, en outre la formation professionnelle pour tous. Titulaires d’un C.A.P. obtenu en cours du soir, ou d’un titre supérieur délivré dans les universités scientifiques, ces «étudiants » de la seconde chance rejoignent l'élite des gens « formés » et aptes au travail. Il se crée peu à peu des Instituts de Promotion Supérieure du Travail (I.S.P.T.) conduisant au diplôme d’ingénieur par cours du soir. A partir de 1952, le C.N.A.M., ouvre des centres régionaux. En 1956, l’examen d’entrée à l’université permet à des non-bacheliers d'accéder aux études supérieures. L’éducation ouvrière se positionne peu à la libération et disparaît au profit du syndicalisme. Les militants occupent diverses responsabilités paritaires comme les conseils de prud’hommes, la sécurité sociale et les comités d’entreprise. Le 27 juillet 1957, la loi sur les congés d’éducation ouvrière ouvre le développement démocratique de la formation continue. La voie du perfectionnement est tracée avec la publication du plan Marshall. L’Amérique apporte son idéologie et prouve le bonheur d’une société capitaliste en pleine expansion. L’organisation de l’entreprise conduit à une productivité accrue coiffée par l’analyse scientifique du travail, créée par Taylor. Les États-Unis fournissent les outils d'une formation accélérée comme pouvait en rêver la France le Training Within Industry (T.W.I.).

 

 

(118) Formation Professionnelle Accélérée.

(119) R Girard, La CGT et la formation professionnelle, servir la France, N°11, p 24, cité par Marcel David et Coll. (1978), L’individuel et le collectif dans la formation des travailleurs, approche historique 1944-1968, Paris, Économica, p. 136.

(120) Association Interprofessionnelle pour la Formation Rationnelle de la Main d’Oeuvre.

(121) Association nationale pour la Formation Professionnelle des adultes.

  

Sandrine Deulceux

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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 14:58

2. De l’éducation pour adulte à la formation permanente (3)

 

Dès le début du XXe siècle, de nombreux moyens seront mis en place pour développer l’éducation des adultes, tant professionnel, qu’intellectuel. La loi Waldeck-Rousseau du 1 juillet 1901 (116), donne le droit à la création des associations, en dehors de l’État. Elle permet une mise en commun, de façon permanente, des connaissances et des activités, sans partage de bénéfices. L’éducation populaire s’organise à partir des mouvements de jeunes, en leur proposant une diversité d’offres. Par exemple, le catholicisme social crée de nombreuses associations : La jeunesse ouvrière catholique en 1926 les jeunes agriculteurs catholiques en 1929, qui ont formé l’élite agricole. Les auberges de jeunesse en 1929 ont démocratisé les voyages et encore bien d’autres possibilités sont proposées à la masse populaire. De multiples initiatives naissent de l’éducation populaire prônant l’usage du loisir pour accéder à la culture et la démocratiser.

 

La loi Astier du 25 juillet 1919 institue des cours professionnels obligatoires pour les apprentis et des cours de perfectionnement facultatifs pour faire évoluer les qualifications des salariés. Après la crise de 1929, des pratiques nouvelles sont mises en place, afin de pallier à la crise du chômage sous forme de formations accélérées. L’État inaugure ainsi une politique de formation publique en 1935. C’est une formation qualifiante dont le principe est de se former sur le tas. En 1932, le lancement des universités ouvrières destinées à tous publics prendront par la suite le nom d’universités nouvelles. Elles s’organisent en donnant des cours du soir et par correspondance pour les salariés, et en cours de journée pour les chômeurs. Leur contenu est varié, ce qui intéresse une grande partie de la population ouvrière. En 1932, les structures syndicales créent la CGT (117), l’Institut supérieur ouvrier, le Centre confédéral de culture et d’éducation ouvrière. En 1936, avec l’arrivée au pouvoir du Front populaire, l’instauration des congés annuels et payés change les modes de vie des Français. C’est le début du temps libre consacré aux loisirs. Sous l’impulsion de Léon Blum, le 30 juin, les premières lois sur la diminution du temps de travail (de 48 h à 40 h), le droit à 15 jours de congés payés et une augmentation des salaires, satisfont la population. Ce temps donné permet à une partie de la population d’accéder à la culture populaire. Ainsi, à la veille de la guerre, la formation montre un nouveau visage, son approche est tournée vers la productivité. Les entreprises s’inspirent du système américain et se soumettent à l’organisation scientifique du travail de Taylor, donnant naissance au taylorisme.

 

Dès l’après guerre, débute une course folle dans laquelle la formation professionnelle s’impose sur l’éducation des adultes. Les travailleurs recherchent davantage à répondre à la demande des entreprises en se garantissant un capital humain. Dans la reconstruction du pays, à la libération, la formation prend une place essentielle. D'emblée elle se caractérise en fonction du secteur dans lequel elle s’exerce, social ou économique. La main d’oeuvre est insuffisante, aussi la France fait-elle appel aux étrangers. Ces émigrés qui parlent peu ou pas du tout notre langue augmentent le taux d’analphabétisme. Cette situation remet en cause la fermeture prématurée des cours pour adulte et impose une révision de cette mesure. Respectueuses de la constitution de 1946 dont les alinéas 11 et 13 garantissent l’accès à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture pour tous, les instances dirigeantes du pays proposent la restauration d'une formation bien adaptée. Il convient ainsi d'offrir à la population les moyens d'une existence convenable, doublée de loisirs, et ceci à l’ensemble de la société. Cette décision est confortée par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, art. 26 qui stipule : « toute personne a droit à l’éducation ». L’éducation populaire, à la fin de la guerre, démontre l'opportunité de façonner l'homme et la société par une meilleure culture notamment à l'égard des jeunes sortis très tôt du système scolaire (l’obligation scolaire est fixée jusqu’à 14 ans). La naissance de Peuple et Culture est fondée par Joffre Dumazedier et Bénigno Caceres. Cette association de la formation des cadres de l’éducation populaire est un laboratoire d’idées.

 

(116) J-C Volkmann, 1997, La chronologie de l’histoire de France, Paris, édition J-P. GISSEROT.

(117) Confédération Générale du Travail.

 

Sandrine Deulceux

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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 11:47

2. De l’éducation pour adulte à la formation permanente (2)

 

Au cours du XIXème siècle. Les entreprises prennent en charge une partie de la formation professionnelle initiale en créant les écoles de la fabrique et utilisent aussi les pratiques des cours du soir. Elles permettent des formations de spécialisation et des formations techniques supérieures. Ces mesures favorisent l’ouvrier qui peut ainsi acquérir une formation personnelle, considérée comme son bien propre. Cette formation étant dispensée au sein de l’entreprise, elle reste en relation avec les attentes de l’entreprise et sont purement professionnelles.

 

L’abbé Grégoire en 1794 crée le CNAM (113) permettant à toute personne la possibilité d’élever son niveau de connaissances et d’accroître ses qualifications professionnelles. Sa mission de formation pour adulte se précise en 1829, avec la création de premières chaires, adaptées au perfectionnement des ingénieurs et industriels. Un public élargi sera peu à peu admis à fréquenter le CNAM. En 1922, il est habilité à délivrer le titre d’ingénieur. Selon les idées de Saint-Simon (114) penseur de « l’avènement d’une société industrielle : l’éducation professionnelle doit se développer comme un vecteur de vulgarisation de la culture technique (article écrit par Y Palazzeschi, dirigé par P. Carré et P. Caspar, 2004², p. 22) ». L’initiative privée se lance avec de nouveaux groupes sociaux composés d’industriels, d’ingénieurs et de scientifiques dans l’enseignement des sciences et techniques aux ouvriers et artisans le soir et les dimanches.

 

À partir de 1830, l’instruction publique se développe. La loi du 28 juin 1833 de François Guizot, ministre de l’Instruction, demande l’ouverture obligatoire d’une école primaire dans chaque commune. Dans l’objectif d’instruire les adultes, elle confie à ces écoles la création d’un cours, suivant la circulaire du 4 juillet 1833. Cette ordonnance vise à réduire l’illettrisme qui atteint les deux tiers de la population française. Entre 1880 et 1905, l’école devient progressivement publique, laïque, gratuite et obligatoire à l’issue du vote de plusieurs réformes et la mise en place de la formation pour adulte prend de l’essor.

 

L’éducation populaire est un projet humaniste. Beaucoup souhaitent mettre en place des systèmes d’éducation. Ces personnes proposent leurs services à leurs semblables en constituant des groupes de formateurs pour adultes, hors du temps de travail. L’éducation du peuple par le peuple se réalise selon différents courants militants comme le mouvement confessionnel. Il grandit de plus en plus, palliant ainsi à l’éloignement de l’homme du savoir des valeurs de l’évangile et de l’humanisme Chrétien. Le mouvement laïc, quant à lui, pérennise une éducation morale basée sur les principes des lumières et d’une citoyenneté républicaine. Jean Macé et Jules Ferry poursuivent en promulguant la laïcité de l’éducation. La ligue se déploie dans toute la France sous forme de séminaires. Elle organise des conférences et en 1912 elle compte plus de 640 000 élèves. Le mouvement intellectuel regroupe des savants et des hommes de lettres voulant prendre part à la formation du peuple, comme le mouvement des universités populaires et la société pour l’instruction élémentaire qui est la plus ancienne. L’objectif est de créer une instruction suffisante pour parfaire l’homme, former des hommes vertueux, amis de l’ordre, soumis aux lois, intelligents et laborieux. Ces communautés persistent jusqu’en 1904. La difficulté de la rencontre et de la compréhension entre les intellectuels et le peuple a raison de ces mouvements. L’objectif lui-même d’éducation, de moralisation et de solidarité contient le ferment de ce rejet. Ainsi, diverses associations se créent permettant d’aider les adultes à d’acquérir un savoir. En 1830, l’association polytechnique est fondée par les étudiants de polytechnique et donne les moyens aux ouvriers d’avoir une éducation gratuite. « Le but qu'elle s'est proposée dès l'origine est de faire des ouvriers « plus habiles, plus à l'aise et plus sages », de moraliser par la science et par l'enseignement professionnel » (115). Puis, En 1848, l’association philotechnique se crée par le mathématicien Eugène Lionnet. Elle se donne l’ambition de former les adultes dans de nombreux domaines, pour donner aux adultes une instruction appropriée à leurs besoins.

 

(113)  Conservatoire National es Arts et Métiers www.cnam-npdc.org.

 

(114) Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825) est un économiste et un philosophe dont les idées ont eu une postérité et une influence sur la plupart des philosophes du siècle. Beaucoup de ces thèmes construiront la doctrine socialiste après avoir nourri un mouvement idéologique qui le vénérera comme s'il avait été un véritable prophète : le saint-simonisme.

 

Sandrine Deulceux

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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 15:09

2. De l’éducation pour adulte à la formation permanente

 

Le 16 juillet 1971, la loi sur la formation professionnelle est promulguée. Dans l’un de ses articles, il est mentionné : « la formation professionnelle continue fait partie de l’éducation permanente. Elle a pour objet de permettre l’adaptation des travailleurs au changement des techniques et des conditions de travail, de favoriser leur promotion sociale par l’accès aux différents niveaux de la culture et de la qualification professionnelle et leur contribution au développement culturel, économique et social (loi n° 71-575, 1971, art 1er) ». Toutefois, dès le début du XXe siècle, la formation permanente est tournée vers la formation professionnelle. Les organismes dispensant les savoirs sont spécialisés et garantissent l’acquisition d’un savoir-faire utile pour augmenter la professionnalité de l’individu. La contradiction, qui a toujours été présente, est la scission existante entre le travail professionnel et le travail intellectuel. Or, pour exécuter une activité manuelle, la réflexion est présente. Cette scission montre la non-congruence entre la théorie et la pratique. La division des tâches tend donc à spécialiser les individus au lieu de les ouvrir au monde de la connaissance. Intéressons nous maintenant aux différentes phases d’évolution du passé.

 

Avant la Révolution française, l’éducation était présente mais elle était davantage organisée dans le milieu des nobles et des bourgeois. Elle était donc peu représentative de la réalité. C’est pourquoi je préfère débuter cet historique à partir de 1789. À la suite de la Révolution française, le droit à l’instruction s’impose comme réalité. Le 3 septembre 1791 l’instruction publique, commune à tous les citoyens, devient un des points de la constitution. Le projet est de répondre à l’idéologie de l’«homme nouveau ». Dans ce début d’une nouvelle société, Talleyrand et Condorcet présentent des projets éducatifs permettant d’ouvrir des écoles publiques et gratuites. Ainsi, ils offrent au peuple un enseignement indispensable à tous les hommes. Ce projet grandiose ne remporte pas tous les succès escomptés car les esprits s’éveillent à nouveau au sujet de la formation pour adulte. Lors des divers bouleversements entre le retour à la monarchie, le Second Empire et la IIIème République, de nouvelles normes apportent une évolution et le remaniement de l’institution. Ce qui engendre aussi une demande de savoir de la population. Les objectifs de l’éducation pour adulte sont : « instruire, moraliser rendre citoyen, en résorbant l’illettrisme (article écrit par Y Palazzeschi, dirigé par P. Carré et P. Caspar 2004², p. 21) ». De plus, par l’éducation à la morale et au civisme, elle est le moyen d’éliminer la débauche et de conduire l’homme vers plus de civilité en tant que « bon français ». Le civisme a aussi sa raison motivante : « nul dans le pays du suffrage universel ne doit se servir d’une main étrangère pour remplir son bulletin de vote (P. Carré et P. Caspar 2004², p. 21) » (110). L’économie devient aussi un élément primordial. L’Etat souhaite égaliser l’évolution de l’instruction de la population, afin d’avoir des travailleurs capables de répondre aux progrès de l’industrie. C’est aussi, reconnaître que l’éducation du peuple donne davantage de puissance à la nation.

 

« Le suffrage universel, le développement de l'instruction, la laïcisation, la naissance de la presse, la révolution industrielle et capitaliste, le développement colonial font que les conditions et le niveau de vie de l’homme de 1900 sont sans commune mesure avec celles de l’homme de 1800. Un propos velléitaire jalonne cette transformation en appelant une contribution de l’éducation pour façonner cet homme nouveau : une instruction élémentaire pour tous. La scolarisation obligatoire ne se réalisant pas en un jour, la population adulte est de fait concernée (P. Carré et P. Caspar 2004², p. 21) ».

 

La formation étatique pour adulte se veut aussi axer vers une professionnalisation pour répondre à la croissance de l’industrialisation. Cependant, cette idéologie est discutable. Selon P-J. Proudhon (111) défenseur de la qualification ouvrière, il l’assimile à une formation ayant pour enjeu la culture de l’organisation du travail qui menacerait l’ouvrier d’une déqualification. « La mission révolutionnaire du prolétariat est de poursuivre plus méthodiquement, plus obstinément que jamais, l’oeuvre d’éducation morale, administrative et technique pour rendre viable une société d’hommes fiers et libres (F. Pelloutier, 1895, p. 10) » (112). À la naissance du mouvement syndical, suivant les idéologies inspirées de P.J. Proudhon, les bourses du travail créées en 1887, proposent des cours d’enseignement général et technique ouverts à tous les travailleurs. Cette institution se développera davantage après la Première Guerre mondiale sous le nom « d’éducation ouvrière ».

 

(110) Parole prêtées à Napoléon III, cité par Boireau, Les instituteurs et l’évolution des cours d’adultes au XIXème siècle, éducation permanente N°62-63, mars 1982, p38. Extrait cité P. Carré et P. Caspar.

 

(111) P. J. Proudhon, (1809-1865) à Besançon, publiciste, économiste, sociologue et socialiste français, le premier à se qualifier d'anarchiste. Dans le livre, Système des contradictions économiques, publié en 1846, donne une explication de la société fondée sur l’existence de réalités contradictoires. Ainsi la propriété manifeste l’inégalité mais est l'objet même de la liberté, le machinisme accroît la productivité mais détruit l’artisanat et soumet le salarié, la liberté elle-même est à la fois indispensable mais cause de l'inégalité. Ces contradictions sont éternelles et n’annoncent nullement l’autodestruction du capitalisme qu'aurait annoncé Marx.

   

(112)http://www.enxarxa.com/CGT/recursos/biblioteca/DOLLEANS%20Histoire%20du%20mouvement%20ouvrier%201871-1936.pdf (consulté le 18/08/2010 14 h 05).

 

Sandrine Deulceux

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 11:10

1. Pourquoi apprendre toute la vie ? (suite)

 

En effet, dès le début du XXe siècle, l’éducation a centré ses efforts sur l’éducation des adultes. Il faut prendre en considération une scission importante entre les deux systèmes. Au travers de ce chapitre, je tenterai de mettre en exergue les différents points de vue, suivant si c’est l’O.C.D.E., le Conseil de l’Europe ou bien l’U.N.E.S.C.O. qui explique les principes de l’éducation tout au long de la vie. Puis je tenterai d’approcher les causes d’un tel mouvement, et de démontrer dans cette approche les similitudes et les dissemblances entre la théorie de l’Homme total, vue par Henri Lefebvre, et l’institutionnalisation actuelle de l’éducation tout au long de la vie.

 

Ce nouveau temps d’apprentissage de l’adulte est entré dans l’air du temps, comme un refrain à la mode, où chacun semble s’orienter à nouveau vers la formation en sortant des repères traditionnels du temps et même de l’espace. « Concevoir une éducation tout au long de la vie, c’est-à-dire comme un processus continu, signifie affirmer comme un fait que la formation, que l’éducation ne saurait s’achever après les études scolaires, professionnelles, qu’elle est marquée irréductiblement par l’inachèvement (L. Colin et J-L. Le Grand 2008, pp.1-4) ». En 1808, ce mode de formation toute la vie était déjà préconisé par Marc-Antoine Jullien dans son livre L’essai de l’emploi du temps (1808) : « le bonheur, ou le bien être, voilà le but commun de l’éducation et de la vie [...] L’homme instruit croit toujours qu’il peut s’instruire encore (M-A. Jullien, 1808 Ŕ éd. 2006, pp. 15-43) ». Toutefois, il est important de définir les frontières entre l’éducation et la formation car suivant les organismes les rôles diffèrent. Dans le sens de l’éducation tout au long de la vie, vue par la communauté intellectuelle, elle est représentée par la formation tout au long de la vie qui « recouvre les activités d’apprentissage, entreprises à tout moment de la vie, dans le but d’améliorer les connaissances, les qualifications et les compétences, dans une perspective personnelle, civique, sociale et/ou liée à l’emploi (L. Colin et J-L. Le Grand 2008, pp.1-4) ». Par contre, souvent, elle ne reste que formation professionnelle. Elle n’est alors qu’un moyen à l’employabilité afin de redonner une certification à ceux qui ont échoué dans leur formation initiale.

 

Sandrine Deulceux

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