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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 11:02

Dimanche 6 septembre, 11 h


La rentrée est vraiment faite. Je passe mon temps en soutenances ou en préparation de soutenances.


Hier, Constantin me propose une thèse pour Nantes en octobre; j’en ai déjà une en septembre. Donc, deux à Nantes, une à Grenoble, une à Nancy et une à Lyon, sans compter la thèse de Kareen à Paris 8. J’imagine un jury avec Marie-José Gremmo, Barbara Michel, Hélène Bézille et peut-être Gérald Schlemminger.


Volonté d’écrire des textes aujourd’hui : pour Constantin, l’OFAJ (pour être payé)… Je dois aussi écrire un pré-rapport pour Nantes aujourd’hui.


Sandrine m’a envoyé le journal des idées (2). Je l’ai relu avec plaisir. Du coup, cela me stimule à reprendre ce journal. Sandrine m’a écrit une très belle lettre hier. Je n’en revenais pas de la densité de son écriture… Notre correspondance va commencer à devenir consistante.


Hier, je me suis senti totalement décalé à Paris 8. Tout le monde a oublié mon différent avec Jean-Louis de l’an passé. Pas moi. C’est bizarre, mais je ne puis revenir en arrière. Patrice Ville était brillant dans nos soutenances, mais en parlant au retour du restaurant chinois, je me suis aperçu qu’il ignorait l’existence de l’école d’intervention de René Barbier… On est proche, et en même temps on est à des années-lumière les uns des autres.


Remi Hess

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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 12:00

Mardi 25 août

 


L’ambiance de Sainte Gemme a changé. Est-ce le miracle Valentin ? Je me suis mis à lire le livre de François Dosse: Deleuze et Guattari (La Découverte, 2007). Ce livre a deux ans, et j’aurais dû le lire plutôt. Il éclaire des aspects de la vie de Guattari que je ne connaissais pas. Par exemple que Guattari fut un grand diariste, et sur une très grande période. J’ai toujours rêvé publier un livre de Guattari. Pourquoi pas son journal ?



Jeudi 27 août


À midi, à Paris, conversation avec Augustin. J’ai eu une idée. Malheureusement, elle m’a quitté. Comment faire pour capter les idées qui me viennent ?

 


F. Guattari et G. Deleuze ignoraient l’allemand : cela ne leur a pas permis de lire les Romantiques. Ils tentent de construire un nouveau romantisme, en ignorant qu’il existe déjà depuis deux siècles.



Vendredi 28 août, 10 h

 


Je pense à Sandrine. Comment va-t-elle vivre les 3 mois qui viennent ? Nous avions tellement de projets à réaliser prochainement.

 


Je voudrais pouvoir faire de la peinture. Pour cela, il faudrait du calme, une impression de temps devant soi.



Samedi 29 août, 10h

 


Pas d’idée, actuellement. Pour avoir des idées, il faut voyager, rencontrer des gens. Ici, la vie est calme. On fait des tartes avec les produits du jardin.



Lundi 31 août

 


J’ai réussi à me brancher sur internet. Courriers à Yohan Drouillet, Sandrine et Gaby. C’est déjà un début. Prise de conscience de la nécessité de travailler à la correction des épreuves de Schleiermacher.

 


Remi Hess

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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 12:16

Jeudi 20 août, 14 h


Repas autour d’une salade de riz, préparée par Lucette, qui a retrouvé un texte de Roustang, démontrant que Freud a caché ses sources romantiques. Selon lui, il connaissait les frères Schlegel et autres. Au fur et à mesure que Lucette parlait, je prenais conscience que j’avais déjà fait la même analyse, en inscrivant Freud dans le continuum du fragment. On n’a pas besoin d’autre chose que des traces (les ruines), pour se faire une idée du tout. La totalité est dans le fragment.


Je ne parle pas de mes lectures psychanalytiques. J’ai lu Freud en français, avant de connaître Lucette, et plus tard en allemand. J’ai lu quelques autres auteurs de ce mouvement : Reich, évidement, mais aussi Groddeck que j’ai trouvé convaincant. J’ai lu aussi Bernfeld et quelques autres pédagogues de son école. Depuis ma rencontre avec Lucette, j’ai lu P. Fedida, J. Laplanche (un peu), J.-B. Pontalis. J’ai lu à Zurich d’autres auteurs (voir Journal de Zurich). Peut-être que je devrais inscrire J. Oury, J. Lacan, J.-C. Polack dans les auteurs de la psychanalyse. Eux aussi, j’ai essayé de les lire.


J. Lacan, je l’inscris plutôt dans l’école surréaliste. Il n’est pas très loin de S. Dali.


Toujours est-il que je n’utilise pas ces sources dans mon œuvre !


 

Dimanche 23 août, 22 h


Je pense à Sandrine avec sa jambe cassée… Et pendant ce temps-là, je n’arrive pas à penser.


Les idées que j’ai actuellement sont tellement farfelues, que je n’ose plus les exprimer à table, de peur d’être rabroué… Par exemple, ce soir, Lucette est partie d’un éclat de rire, parce que je restituais un propos de Régine :

- La maison a retrouvé les odeurs que j’ai connues quand j’y venais, enfant, faire mes devoirs.


Cette remarque faite il y a un an ou deux me semblait très « pertinente ». Enfant, on est marqué par des odeurs. En faisant des tartes aujourd’hui, j’ai retrouvé des souvenirs archaïques. Je faisais de la pâte, enfant, avec ma tante Angèle et même avec ma mère. Ce sentiment fort de retrouver quelque chose de notre enfance est un sentiment rare. Je l’ai retrouvé en malaxant la pâte. Pourquoi Lucette se moque-t-elle de Régine ?


C’est sûr que cette maison a des odeurs qui lui sont spécifiques… Si l’on ne peut exprimer ces impressions, que peut-on dire ?


Remi Hess

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 10:34

Mercredi 19 août, 16 h 45

 


Lucette trouve que je n’ai jamais passé autant de temps dans mes journaux, qu’aujourd’hui (ces vacances-ci). C’est bizarre cette impression qu’elle a. Ce qui est sûr, c’est que j’écris mes journaux.

 


Hier, une colique m’a cloué au lit. Je n’ai écrit aucune ligne. Il ne doit guère y avoir beaucoup de journées, dans ma vie, où je ne puisse écrire une ligne.

 


Aujourd’hui, j’ai écrit dans une dizaine de carnets… Le fait d’installer mon armoire à journaux à Sainte Gemme est une invitation pour les relire, les redécouvrir.

 


Ainsi, ce matin, en regardant les images des championnats du monde d’athlétisme sur une chaîne allemande, je me demandais si le Décathlon était un moment de l’homme total (une métaphore ou un horizon). Je regrettais de ne pas avoir travaillé le décathlon. J’étais nul en lancer. C’est ce qui m’a découragé. J’aurais dû m’accrocher. C’est plaisant l’ambiance de cette épreuve.

 


Etendu sur mon lit, plié de douleur, je me souvenais d’une remarque de Sandrine : l’homme total n’est pas forcément quelqu’un en bonne santé tout le temps. La maladie est un moment à expérimenter par l’homme total. La douleur aussi, peut-être ? Là-dessus, désaccord avec Lucette ! Il faut quand même avoir la santé (morale) pour envisager le développement de tous ses dons !

 


Remi Hess

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 11:55

Lundi 17 août, 10 h 15


Très tôt, le réveil ce matin. Idée d’arroser, en prévision d’une journée chaude. Je décide d’aérer le rez-de-chaussée et le premier étage. Il se trouve que quelques nuages passent et maintiennent la fraîcheur dans le jardin. Pépé prend un sécateur et se met à nettoyer le grillage qui nous sépare de la sente. Il reprend un chantier commencé hier avec Lucette, Mémé, avec l’aide de Luca… Du coup, je me sens dans l’obligation de me mettre au boulot avec Pépé. Je nettoie les buissons de quetsches autour de la bonbonne de gaz.


Je raconte cet épisode pour montrer que chaque personne porte en lui un regard sur la maison et déclenche des chantiers en fonction d’impératifs catégoriques qui seront différents d’un autre. Charlotte a fait un très gros chantier « ménage » au printemps. Pépé porte en lui des chantiers jardin, qui viennent d’un regard spécifique que je n’ai pas encore. A 93 ans, il travaille depuis deux heures :

- Ce n’est pas trop fatiguant, m’a-t-il dit.

- Mais c’est drôlement utile, lui ai-je dit.


La notion de communauté domestique devrait être développée. La société bureaucratique de consommation dirigée a induit une atomisation des consommateurs. Ici à Sainte Gemme, nous avons crée une constellation de communautés de références.


Il y a les groupes pédagogiques, les groupes de recherche, les groupes de travail.


Le jardin profite à tout le monde… J’ai donné ce matin un ouvrage à Pépé. (Queneau, Journal 1939-1940). S’il l’emporte à Charleville, il y aura le moment de la bibliothèque qui s’élargira…

Il est certain que la vie de travail demande des moments de récupération individuelle ou inter-individuels (à deux)...

Le moment de la communauté est un supplément d’âme qui permet de faire des choses que l’on ne peut pas faire seul.


Pépé se demandait hier à quoi il pouvait encore servir ! En dehors du fait qu’il réalise un vrai chantier, ce qui me semble essentiel dans ce qu’il nous apporte, c’est un regard sur les choses.


Il disait ce matin qu’il avait très bien dormi… Ceci explique peut-être cela… Il retrouve le plaisir d’être ici.

- S’il restait une semaine, le jardin serait complètement changé, a dit Luca.


Je crois que c’est vrai. Une maison est un principe qui s’actualise dans les principes d’organisation de chacun de ses membres. Chaque membre de la communauté apporte quelque chose de nécessaire (mais pas suffisant) à ce développement de l’identité de la maison. Le devenir d’une maison est l’éclaircissement progressif de son essence. Ce dévoilement est un mouvement collectif.


La maison apporte à chacun. C’est une Auberge espagnole. Certains pensent la durée, d’autres l’intensité… Pépé termine un chantier commencé par Eric, l’ami de Kareen. Quand un chef de chantier disparaît, il est suppléé par un autre. Cela montre bien qu’il y a des choses à faire, qui s’impose comme des évidences à certains regards. Eric et Maurice voient les mêmes urgences.


Ce matin, au café, Pépé m’a donné des conseils pour repiquer les poireaux… Je vais mettre en pratique ces conseils ce soir.



Midi quinze


Pépé lit Raymond Queneau. Ils sont d’accord sur l’incompétence des officiers, durant la guerre 1940.


Remi Hess

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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 11:33

Dimanche 16 août 2009, 11h 20


Aujourd’hui, j’ai repris un journal oublié : Construction d’un moment théorique. J’y développe l’idée d’un don de l’amitié. Ce qu’il y a de bien dans la notion de don, c’est que c’est à la fois ce que l’on reçoit et ce que l’on donne. Je vais essayer de construire une théorie qui montrera en quoi l’amitié est un don au même titre que l’abstraction ou la capacité à créer des œuvres d’art…


L’amitié est la fleur du don d’intérité, elle-même capacité à se produire avec l’Autre. Mais je ne vais pas développer cette idée ici, puisque je le fais là-bas.


Ce journal a moins la vocation de construire les idées en théorie que de les saisir au moment où elles surgissent. Ici, on veut capter les germes.


Une idée qui m’est venue hier alors que j’étais dans l’Atelier, c’est qu’il existe dans une maison un principe d’organisation. Comment fait-on le tri entre ce que l’on garde et ce l’on rejette ? Pourquoi garder durant des années des livres que l’on ne lit pas ? Quelque part, on pense que l’on en aura besoin un jour.


Plus on dispose d’espace vital, moins on est obligé de se décider à se séparer de telle ou telle chose. L’entrée en maison de retraite où l’on ne dispose que d’une pièce oblige à renoncer à de nombreux possibles. A quel moment doit-on éliminer ?


Si l’on veut créer un nouveau moment, par rapport à son projet, et que ce moment demande de l’espace, on sera obligé de supprimer un espace occupé par du virtuel auquel on renonce ; Lefebvre a pensé la production de l’espace politique, social, urbain. Qu’en est-il de l’espace domestique ? Cette question est bonne. Elle me concerne, mais elle concerne aussi quelques milliards d’êtres humains.


Le corps habite nos vêtements et parfois davantage. La maison est intéressante à étudier car elle est le produit d’une négociation groupale. Toute personne qui vit dans une maison doit s’y construire son espace, en fonction des stratégies des autres habitants de la maison.


Le rangement des livres d’art que Lucette a opéré n’est pas celui que j’aurais fait : nous avons deux principes de développement du rangement qui se déduisent des principes plus généraux d’organisation de la maison qui nous habitent.


Quand je rencontre Lucette, par exemple, j’apporte le principe du rangement des livres dans des caisses en bois. Lucette souscrit à cette organisation. Elle l’accepte. Elle m’encourage à la développer. Elle apporte d’autres techniques ou méthodes qui sont gérées par des principes qu’elles cherchent à développer.


Romain, Charlotte, Pépé, Mémé induisent des principes d’organisation (Pépé a une influence sur le jardin). Ces personnes agissent sur la durée.


D’autres personnes surviennent un jour et apportent quelque chose du point de vue de leur savoir-faire :

- François nous encourage à produire une théorie des joints (pierres apparentes jointées).

- Mémé défend la place de la tarte dans une économie domestique comme la nôtre.

- Lorenzo apporte la philosophie des terrasses.

- Sandrine déploie les objets techniques (téléphone, ordinateurs, machine à coudre)…


La maison est le résultat d’intérités. Jean-Claude Kaufmann a défendu l’idée de rapports de force. Il est certain que de temps en temps deux principes en présence s’affrontent. Il y a une lutte.


A un moment, je désire investir sur l’acquisition de la maison d’en face. Lucette s’y refuse, tant que la maison ne sera pas terminée. Elle gagne. Je ne regrette pas cette orientation. Le regret n’a pas de place dans la méditation. Entre plusieurs possibles, il faut choisir, il faut faire un choix, prendre une décision…


Une des orientations de Lucette depuis 2 ou 3 ans fut l’idée d’une pergola. Personnellement, je ne le sentais pas ce projet. Or, hier soir, Lucette a découvert que la construction de l’extension qu’elle envisageait allait nous retirer tout le soleil du soir… C’est elle qui mesure le coût de son option. Ce que je veux dire, c’est que la confrontation des principes de chaque habitant de la maison ne se fait pas toujours sous la forme d’un rapport de force, c'est-à-dire d’une contradiction. Le plus souvent, l’apport de l’un est accepté par tous, parce que l’on comprend que ce qu’il veut faire enrichit l’ensemble du projet.


Quand Romain décide de faire fonctionner un atelier vélo, personne ne s’y oppose. On sent que faire du vélo est un possible à développer.


Quand je propose le chantier «pierres», tout le monde y adhère, même si l’accord n’est pas trouvé sur la destination. Le principe de l’espace domestique se dégage progressivement d’un mouvement d’accomplissements pratiques individuels.


On est dans l’instituant ordinaire pointé par Georges Lapassade.


Certaines options font problème. Annabelle habite un studio à Aix-en-Provence, avec un gros chien fou. Celui-ci a empêché Charlotte de dormir. Charlotte fera certainement le choix de ne plus aller chez Annabelle passer ses vacances…


Lucette se moque de moi, quand je dis que Gancho m’empêche de dormir. Elle clame par monts et par vaux que c’est moi qui empêche le chat de dormir. J’ai besoin de sommeil. Gancho, lui, se réveille volontiers à 4 ou 5 h du matin. Comme il sait que je me réveille plus facilement que Lucette, c’est moi qu’il vient chercher pour que je lui ouvre la porte du jardin. Ensuite, difficulté pour me rendormir… Je ne puis éliminer le chat. Il a montré son utilité domestique : Il combat les souris. Habiter Sainte Gemme suppose une lutte contre les souris. Je ne puis donc pas faire d’ultimatum. Vivre à la campagne suppose la reconnaissance de la place de Gancho. En même temps, disposer de moi en forme peut aussi être une ressource du principe domestique. Comment gérer la dialectique Gancho/mon sommeil ?


La nuit dernière, quand Lucette est partie à la salle de bain, j’ai ouvert la porte au chat : il a passé la nuit dehors… et j’ai très bien dormi.


La maison a donc un principe de développement dont la dynamique spinoziste peut se formuler : l’essence d’une maison est de persévérer dans son être.


Remi Hess

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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 10:53

Dimanche 9 août, 10h

 


Je souffre d’une dispersion. Je profite du temps de vacances pour m’occuper du jardin, de peinture, de rangement de la maison. Cependant, je n’avance pas mon travail intellectuel. J’ouvre trop de chantiers… Certains sont avancés, et je ne les termine pas. Ce n’est pas acceptable. Je pense au livre pour Renato Curcio par exemple. Tant que ce chantier ne sera pas rendu, pourquoi attaquer la traduction du livre de Gaby ?

 


14 h 30

 


«Sois ferme, patient, discret» : ce principe maçonnique aurait inspiré Mozart.


Au moment où j’écrivais mon journal, Sandrine est montée. Elle m’a dit qu’il ne fallait pas souffrir de la dispersion. L’important, selon elle, c’est l’entreprendre. On fera aboutir quand les choses seront mures.

 



Samedi 15 août

 


Je m’étais donné comme objectif de ces mois d’été de ranger ma bibliothèque. C’est loin d’être fait. Il faudrait vivre ici pendant plusieurs mois pour atteindre cet objectif.

 


Hier, Lucette a rangé 4 rayons de la bibliothèque de peinture, dans l’Atelier.

 


Je viens de m’installer un dispositif de travail dans la chambre d’enfants. Il faut que je l’habite. J’ai compté le nombre de signes de ma correspondance avec Gaby. Entre 2000 et 2009, nous avons 2,2 millions de signes. C’est beaucoup : environ 1100 pages imprimées.

 


Je retrouve des tableaux. Ranger est un moyen de réfléchir à la dialectique moments/totalité.

 


Avec Sandrine, j’ai lancé plusieurs tâches. La relecture de mon Journal L’homme total n’est pas la moins intéressante… Je pense tout de même que je devrais relire tous ces journaux que j’ai fait taper. Les surdoués est aussi à revoir…

 


Je voudrais faire une séance de travail avec Sandrine pour réorganiser mon «Armoire à journaux numériques». L’idée de Sandrine, c’est d’acquérir un disque dur externe qui serait ma vraie mémoire, et que je pourrais promener à Sainte Gemme ou Paris. C’est sur ce disque que j’enregistrerais mon travail, et mes ordinateurs fixes ne fonctionneraient que comme sauvegarde.

 

 

Remi Hess

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 10:23

Samedi 8 août, 16h 28


Je viens de passer les 150 pages, pour mon Journal Romain 2009. Sandrine est à côté de moi. Elle travaille sur le volume 3 de De l’Etat. Je lui ai lu les trois dernières pages écrites ! Je la fais rire.

- Vous êtes inspiré ! m’a-t-elle dit.


Je ne comprends pas comment je vais faire pour écrire mes dix pages quotidiennes.


Lucette veut faire un saut à Dormans. Moi, je n’ai pas envie de bouger.


Il faudrait aller à la Grange au bois inviter Nadine et Roby à venir dîner ce soir.


J’admire Sandrine qui parvient à travailler intellectuellement. Moi, je suis totalement incapable de faire autre chose que de passer d’une chose à une autre. Je peins. Je me lave. J’écris mon journal.



20h 25


Idée d’inviter Roby et Nadine. On a prévu l’apéro dans l’Atelier. Du coup, grand ménage… Rangement peu rationnel, mais rangement qui obligera à un dérangement demain matin.


Roby ne répondant pas au téléphone, nous sommes allés en voiture à la Grange au bois. Roby faisait son foin.


En observant son jardin, idée d’aller arroser le mien. De fil en aiguille, on ramasse des tomates. On replante un pied. On regarde les haricots. Ils sont formés. On pourra les récolter pour le week-end prochain. Les salades ? On est pauvre en ce moment, mais dans 15 jours, ce sera l’abondance.


Je crève de faim. J’ai bêché en arrachant quelques pieds de pommes de terre. Cela ouvre l’appétit.


Idée d’inviter Maurice et Andrée, les parents de Lucette, le week-end prochain. Le jardin sera beau. Cela fait longtemps qu’il n’a pas été si beau. Leur venue est toujours une immense stimulation pour un rangement massif.


Remi Hess

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 09:41

Jeudi 6 août, 18 h 30


Je suis dans l’Atelier. Dans le Journal d’un artiste, je conçois le tas de pierres, produit hier, comme une sculpture contemporaine s’inscrivant dans un continuum commerçant à la préhistoire, et ayant un moment mérovingien.


Je pense aux Echanges inégaux de Samir Amin. Cet ami est-il encore vivant ? Vit-il à Dakar ? J’ai fait sa connaissance en 1970 chez Anthropos. Les théories de Samir Amin peuvent-elles être transposées dans les relations interpersonnelles ? J’autorise des personnes dont je suis responsable à fréquenter un voisin. Mais celui-ci interdit aux siens de me rencontrer… Il n’y a pas de réciprocité. Ce type de schéma est-il acceptable ?


Hier, j’ai remonté 11 camions de pierres de la maison Porot. J’étais autorisé par Serge. Je suis client de sa maison, depuis la mort de son oncle. C’était en 1997. Je ne lui fais des infidélités que pour William, dont j’apprécie aussi beaucoup le champagne. Comment organiser les échanges, lorsque l’un produit du champagne et de la «fausse meulière», et l’autre des livres de sociologie institutionnaliste. Ne faudrait-il pas inviter Serge à dîner ? Nous lui avions promis l’an passé et il était d’accord. Il faut travailler à une réflexion sur «équivalence et non équivalence». C’est un sujet sur lequel je médite depuis des années. Il me faut écrire mon texte de commentaire du livre De l’Etat, tome III.


Je vais demander à Lucette qui est à Paris de me le rapporter. Sandrine accepte de me le scanner. Cela accélèrera mon travail. Ce texte de Lefebvre, selon mes souvenirs, critique le «principe de Lourau» (principe d’équivalence). H. Lefebvre dit que l’équivalent général, c’est la monnaie. Or, dit-il en substance, le révolutionnaire n’accepte pas de considérer comme équivalentes une tonne de café et une moto, même si ces deux biens ont le même prix.


A partir de là, H. Lefebvre propose de penser une critique du fondement de la théorie de R. Lourau.


Remi Hess

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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 11:28

Lundi 3 août, 11h 15


Si je n’ai plus beaucoup d’idées, ce qui me sauve, c’est d’être bien entouré.


Ce matin, je trouve une lettre de Sandrine qui me propose de se lancer dans la traduction de Schule der Person. Elle conçoit de passer ce texte dans un traducteur informatique. Je trouve cette médiation entre le texte allemand et la version française que je pourrai donner une chance. C’est un moyen pour rendre l’impossible pas possible.


Ce qu’il faut, c’est être ambitieux et se donner des objectifs et une organisation. Sandrine peut tout faire, parce qu’elle sait décomposer des processus hyper-complexes en tâches toutes simples.


En fait, je n’ai pas envie de vivre comme un Beauf. J’ai envie de me donner de vrais buts. Je puis traduire ce livre. Gaby dit que ce n’est pas une priorité pour moi, mais elle se trompe.


En fait, il faut que je prenne des distances par rapport à Paris 8 où le quotidien n’a pas une grande essentialité.


La lumière de l’Atelier est très belle. Je me sens très bien ici. Il faut que j’habite davantage Sainte Gemme.


Charlotte et Lucette sont contentes du rangement des habits, commencé hier. La maison trouve son ordre. Une maison doit construire progressivement son identité. Pour trouver l’identité d’une maison, il faut l’habiter. Ce qui est bien, c’est d’être plusieurs pour habiter une maison. La notion de famille (au sens romain) est, sera celle à laquelle je veux souscrire. Une famille, pour moi, n’est pas faite des liens de sang, mais du partage d’une philosophie, d’un style. La maison a une personnalité qui se compose d’une pluralité de moments. Il y a une multiplicité de lieux dans une maison. Chaque pièce peut proposer un climat, une ambiance.


A l’intérieur d’une même maison, il y a plusieurs ambiances. Habiter, c’est se déplacer d’une ambiance à une autre. Il faut du liant entre les pièces, mais pas trop. Il faut des recoins. Dans les logements de banlieue, les appartements, on cherche à supprimer coins et recoins. Or, la pensée a besoin de coins et de recoins pour se trouver.


Il y a une dialectique à gérer entre ordre et désordre. Il y a des choses qui vont de soi, qui s’imposent ; d’autres que l’on met des années pour trouver. La valeur de cette maison, c’est son jardin. On n’est pas encore parvenu qu’à avoir une petite idée de ce qu’il sera un jour. Cette maison vaut pour moi, parce que j’ai remonté moi-même des centaines de brouettes de terre. Cette idée fut l’une des dernières qu’a formulé Antoinette Hess, un jour où elle me demandait si j’étais attaché à quelque chose dans la vie, et que je lui répondais «Non!», espérant lui montrer les effets de mon éducation catholique : «une personne est ; elle n’a pas besoin d’avoir!». Antoinette à quelques semaines de sa mort (à 93 ans) me disait que l’avoir fait partie de l’être. On est aussi ce que l’on possède, au sens de Lafargue. «La propriété, c’est le vol»… Posséder, c’est l’appropriation au sens de l’habiter.


Une idée de fresque : peindre une bibliothèque. Cela m’est venu hier pendant le dîner particulièrement chaleureux. Cela aura sa place dans le couloir du premier étage.


Remi Hess

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