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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 11:20

Vendredi 12 juin, 9 h 15

 


Armin a donné une consigne. Il faut écrire ce qui ne va pas dans tel ou tel module. On va mettre nos critiques en commun.


Au petit-déjeuner, j’ai pris conscience des ressources que représenteraient, dans ce programme, l’ethnographie de l’école. Cependant, écrire quelque chose là-dessus demanderait du temps. Apparemment, Peter Woods, Miguel Zabalza et les ethnométhodologues sont inconnus en Allemagne. Il faudrait écrire un manuel d’ethnographie de l’école, en présentant pour les Allemands les courants anglophones, puis l’école de Vincennes.


L’école de Vincennes des sciences de l’éducation: AI et ethnosociologie

I. Les sources institutionnelles françaises.

II. Les sources anglo-saxonnes

III. Les cadres d’une ethnographie de l’école et des jeunes: les outils de l’école de Vincennes.


Je regrette de ne pas avoir passé une heure, hier soir, avec Gaby. Nous n’avons pas tellement de temps actuellement pour communiquer. Il aurait été important de passer un moment pour préparer la journée d’aujourd’hui.


Je viens de prendre conscience que mon tour arrive: que vais-je pouvoir dire?


J’essaie de dire qu’hier j’ai pris conscience de certaines limites du module 1 sur la perception et l’observation, etc. Ce matin, j’ai pris conscience qu’il n’existe pas en allemand de traduction des ethnographes de l’école (P. Woods, M. Zabalza, G. Lapassade). Ces sources sont essentiellement anglo-saxonnes, mais avec quelques prolongements en espagnol et en français. Je ne pense pas qu’il soit temps d’introduire aujourd’hui ce mouvement dans ce travail. Ce serait plutôt pour une suite. Dans le domaine des enfants doués, les sources sont principalement psychologiques. Or, la démarche ethnosociologique pourrait être essentielle. Il y a un effort des ethnographes pour entrer dans la culture des élèves, des maîtres. Une autre posture d’observation se dégage de ce courant, ayant des implications pédagogiques certaines.

 
Voilà ce que j’ai dit. Je vois finalement un chantier s’ouvrir. Il faudrait le produire en français, et l’éditer en allemand sous le titre Manuel d’ethnosociologie pédagogique.


On a terminé le tour de table. Armin explique ce que l’on va faire de toutes ces remarques.


10 h 45


Je viens de prendre conscience de plusieurs choses. Mon lien avec Paris 8 est détruit sur le plan libidinal, sur le plan idéologique et sur le plan organisationnel.

 

-Sur le plan libidinal, le conflit avec Jean-Louis Le Grand révèle qu’il n’y a plus rien entre nous. Cette analyse est valable aussi pour Experice… Je ne me sens pas utile, ni sur le terrain du quotidien, ni sur le biographique: je ne suis plus inscrit dans le continuum de la condition biographique.

-Sur le plan idéologique, ce que je porte n’est plus perçu par notre groupe.



Midi


Une idée qui s’est imposée à moi, ici: Vincennes, l’école de Vincennes, dont je fais partie, n’est plus identifiable, en science de l’éducation, avec Saint-Denis. La prophétie de Vincennes devient objet de haine à Saint-Denis, de la part du courant de la sociologie de l’éducation durkheimien… Ce courant identifie des personnes à détruire. Je surviens pour empêcher l’extermination de ce groupe. C’est ma lucidité, en rentrant de Reims, en 1994. Je parviens, surtout grâce à l’appui de Lucette Colin et René Barbier, à faire exister ce groupe à Paris 8, contre les exterminateurs. Malgré notre faiblesse numérique, nous nous maintenons comme «équivalents»:notre labo est finalement reconnu, grâce au génie de Gilles Brougère, qui recrute une de mes thésardes comme professeur à Paris 13, et ouvre la voie du rapprochement qui fait sens sur le plan administratif.

 


Je me demande si l’école de Vincennes ne pourrait pas s’actualiser à Karlsruhe. Je prends un demi-poste à Karlsruhe. Cela renforce Gaby et Gerald. On recrute en plus le suisse du Zurich (Otto Graph). Nous sommes 4. Nous faisions une école franco-allemande de la pédagogie institutionnelle.


Mon autre mi-temps, je le prends à l’Institut catholique de Paris.


Mon travail: écrire des manuels.


16 h 45
 

Lucette dit: pourquoi quitter Paris 8? C’est partout pareil… Je ne suis pas d’accord. Imaginons que je sois prof à Karlsruhe. Rien n’est pareil. Je dois faire mes cours en allemand: rien que cela est un vrai changement. Si je suis à la Catho, tout est différent. À la Catho, je vais avoir une vraie place de directeur de recherche. Les gens vont participer à mon séminaire, etc. 



13 h


Günter m’appelle:

- La directrice veut te voir?

- La directrice?

- Oui, la directrice de l’école de Bratislava!

 

Tous les regards se portent sur moi, interrogateurs!

 
En français :

-J’ai peur!

 

On rit. Günter me rassure.

-N’aies pas peur !

 
Je sors. J’ai le droit à un discours. Elle me dit qu’elle est heureuse de me voir, qu’elle est triste, que je n’aie pas participé à la visite de la ville hier soir. Je la prie de m’excuser, mais j’avais besoin de dormir. Elle me dit qu’elle a été vraiment heureuse de faire connaissance avec moi à Niemegen, et qu’elle voudrait établir un projet de recherche avec Paris. Elle voudrait que je revienne travailler dans son école.


-On va le faire, lui dis-je. Après la rencontre de Karlsruhe en septembre, je reviendrai bien vous rendre visite!


-En souvenir de votre petit cadeau parisien, je vous remets deux bouteilles de vin: une de blanc, une de rouge.


Je l’embrasse chaleureusement. Elle parlait en slovaque; elle était traduite en allemand par Iveta. J’aurais voulu pouvoir rentrer dans le groupe et dire: «La directrice m’a collé. Je redouble. Je dois revenir ici l’année prochaine!»; mais, dire tout cela en allemand m’a semblé bien difficile. Je suis passé dans ma chambre porter les bouteilles. Ce sera probablement le seul contact réel que j’aurai avec des personnes d’ici.


Ce matin, Kerstin Wilde, de Dresde, m’a demandé un exemplaire de ma Praxis des
Je lui ferai parvenir par la poste. Ce livre sera lu dans toute la Germanie.

 

-Wollen Sie einen Kaffe; me demande Luisa.

 

-Nein, keinen

 

Je note beaucoup de choses, sauf l’objet des discussions. Cela pourrait manquer. Il faudra que je demande à Gaby de me faire une petite synthèse, mais je ne pense pas avoir manqué grand-chose.


Tout à l’heure, en rentrant de ma chambre, j’ai fait un lapsus. J’ai été dans la pièce du 6e étage (on est au 5e). Je suis tombé dans le groupe des profs de Würzburg. Ils avaient l’air plus décontractés que nous. J’espère que je ne déçois pas Gaby.


Luisa me propose d’ouvrir sa plaque de chocolat.

-Nein, danke!


Il ne faut pas exagérer.


Sandrine comme Gaby, est «effective», comme on dit en Allemagne. Comment la garder dans mon mouvement de retrait?


18 h


Je suis à la table des gens qui tapent sur leur clavier. Insupportable! Quand, je serai en retraite, j’en profiterai pour regarder les tournois de tennis… et surtout faire la sieste.



Bratislava, 13 juin, 9 h 45

 

Je viens de rendre ma clé de chambre, et récupérer mon passeport. L’hôtel était très agréable: j’ai bien dormi, cette nuit. La promenade en ville d’hier soir a dû y être pour quelque chose. Ai-je eu des idées ce matin? Non pas vraiment. Seulement un sentiment de mal-être. Cela va se dissiper à Vienne. Je l’espère.


Remi Hess

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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 10:27

Vienne, Grizing Hof, le jeudi 11 juin 2009, 10 h


Plusieurs idées me sont venues ce matin.


Écrire un livre sur La formation des adultes… L’horizon de la Bildung.


Demander la réunion d’une constellation (aide socianalytique) pour analyser la situation que vient de créer Jean-Louis Le Grand:ce serait une suite de ce que nous avions fait au moment du coup de force d’Hélène, l’an passé.


Dans la voiture, en route pour Bratislava.


Bratislava, groupe européen de recherche sur la pédagogie des doués, 15 h 15


J’ai profité de la pause pour passer dans ma chambre et me changer. J’avais trop chaud. Le temps change: la température varie beaucoup entre le jour et la nuit.


Nous sommes dans une conférence portant sur l’observation pédagogique. Je comprends d’autant mieux cet exposé oral que j’ai pu le lire hier, dans le train. Gaby le trouve trop abstrait. L’idée qu’elle a, c’est que je pourrais le bouleverser en introduisant quelques «autres» modes d’observation, notamment la démarche ethnométhodologique.


Gaby est assise à côté de Kristina. Celle-ci est placée à la seule place panoptique: elle voit tout le monde, et tout le monde la voit. En dehors de cette place centrale, compte tenu de la place que l’on occupe, on ne peut voir que 60% du groupe.


On discute du diagnostic. Cela relève de la clinique, l’idée de Gaby: que je reprenne toute cette production, pour en faire une version française, à ma manière, introduisant des éléments qui ont du sens dans la discussion française, mais qui ne sont pas là.


J’écoute attentivement l’exposé, mais je n’ose pas intervenir à l’oral. Si j’intervenais, je me demanderais si le concept de clinique existe en allemand. Chez nous, on parle de regard clinique. Ce regard peut déboucher sur un diagnostic, s’il y a demande.


Une autre idée: relier improvisation et observation.


J’ai osé intervenir. J’ai parlé de Raymond Fonvieille et de son journal d’observation. Gaby a pris le relais. J’espère qu’elle sera fière de moi, pour être sorti de mon attitude d’observateur silencieux.


-Pour qui observe-t-on?, osais-je demander.


Kristina répond de façon mécanique… Gaby a trouvé, elle, que ce mode d’observation n’est pas très scientifique. Il faudrait connaître les autres théories… Cette idée introduit la question d’une visite nécessaire des auteurs de l’ethnographie de l’école (P. Woods), mais aussi de l’ethnométhodologie.


En introduisant R. Fonvieille, je ressors toutes les ethnométhodes de la pédagogie institutionnelle, de la pédagogie de Freinet, etc. Ces mouvements n’étaient pas scientifiques, mais ils étaient «systématiques». Si j’avais l’opportunité d’intervenir encore une fois, je voudrais montrer que les «scientifiques» ne sont pas forcément systématiques, et que des praticiens qui ne revendiquent aucune scientificité peuvent être vraiment systématiques.


La tenue du journal n’est pas scientifique: elle est systématique, au sens qu’elle est un dispositif qui permet la systématisation du recueil de données autour d’une question.


Mon effort pour parler allemand a provoqué un ralentissement de la parole et lui a donné du poids, et cela autorise d’autres non-germanophones à parler.


En croisant improvisation et démarche clinique, on devrait trouver quelque chose. On devrait aussi parler de l’autodidaxie et de l’appropriation des apports scientifiques par les praticiens. Quand on est systématique par rapport à son objet, on peut s’intéresser à ceux qui ont exploré cet objet avant nous. On crée sa communauté de référence autour du thème. C’est la question de l’anticipation théorie et pratique.


Après la pause


C’est Tina qui parle, maintenant. Elle parle de la gestion pédagogique, du suivi pas seulement administratif, mais aussi groupal, inter-personnel du moment pédagogique. Tina m’aide à penser. Moi, je parle de management, quand je traduis Malik. Le mot ici n’apparait pas. Ce dont elle parle, c’est de l’instituant ordinaire, la manière dont l’enseignant construit le monde pédagogique. La construction de l’expérience, se former en temps de crise. L’apport de l’École de Vincennes: Ce titre pourrait devenir un livre très rapidement. Que faudrait-il faire pour le produire?


Un dialogue (les entretiens de Bratislava).


Reconstruire le texte paru dans
Des sciences de l’éducation.


Plus tard


Je crois que je ne puis prendre comme collaborateurs, que des personnes qui ont déjà un travail… Je ne puis perdre mon temps à faire ceci ou cela, trouver des bourses, des financements, etc. La complicité que j’ai pu avoir avec Kareen, que j’ai fortement aujourd’hui avec Sandrine, c’est cette reconnaissance que j’ai par rapport à quelqu’un qui étudie pour étudier, sans penser immédiatement à la rentabilité du travail intellectuel. Celle-ci vient un jour, mais par surcroit. C’est là que j’ai ma place en formation d’adultes. Je n’ai pas envie de travailler avec quelqu’un, pour lui avoir une promotion. Je veux le ou la former pour lui-même.


J’étais d’accord avec Mao, quand il a envoyé les étudiants à la campagne. Je sais que, pour beaucoup, ce fut un massacre. Ils n’en sont pas revenus… On me dira que je suis élitiste. Non! Je veux seulement des proches, qui s’inscrivent dans la Bildung. Je n’ai pas envie de faire de l’insertion. Je crois que d’une certaine manière, j’en fais, mais au second degré.


Comment s’appelle cette fille qui a lu mon livre? Je voudrais la peindre sur une toile, où je représenterai Gaby au milieu des sien(ne)s. il me faut faire une composition en prenant des photos des participants d’ici.


Idée de partir à la Catho. Cette idée me revient de temps en temps.


Je contemple Tina qui lit mon livre. Qui lui a donné? Je la sens terriblement impliquée dans mon texte. C’est une prof de l’université de Salzburg. Elle a de la chance de vivre dans cette ville, mais elle ne le sait pas. Elle voudrait vivre à Genève, près de son mari… On n’est jamais content! Tina vient de croiser mon regard. Elle prend mon livre et me le montre, en levant le pouce! J’ai gagné. Elle est séduite. Je préfère séduire Tina, plutôt que Dan. J’aime mieux mes livres en allemand qu’en français. Surtout ceux d’avant 2001. Je trouve que mon édition allemande est une réussite totale. J’aime le tableau, sur la couverture. De tous les tableaux peints par moi pour faire la couverture d’un livre, celui-ci est totalement adéquat au thème. De plus, la couverture noire fait ressortir les couleurs du tableau. Je devrais toujours me promener avec ce livre à la main.


Gaby veut éditer AI et pédagogie en allemand. Elle m’a dit :


-Tu pourrais faire la préface…


Ou mieux, on pourrait la signer ensemble. C’est vraiment quelque chose que l’on a fait ensemble! Oui je veux signer ce livre avec Gaby. Elle peut mettre Weigand/Hess si elle veut, mais je veux mon nom sur ce livre. J’y ai beaucoup travaillé. Si elle veut, je ferai un nouveau tableau pour ce volume que je verrai bien chez Waxmann, comme l’autre, avec la même maquette.


J’en ai des idées, en ce moment! Si Gaby me fait un beau livre en allemand, je lui fais un beau livre en français…


Remi Hess

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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 11:12

Mercredi 10 juin, 11 h


Je suis dans le bureau de Gaby, à la PHS de Karlsruhe… Ce matin, ma journée a commencé par ma conférence (en allemand) sur le concept de moment interculturel dans la biographie dans le séminaire de recherche de Gerald Schlemminger. Ensuite, j’ai écrit mon journal Gaby 5, dans lequel je restitue nos échanges depuis hier. Gaby est venue me chercher à pied à la gare. Nous avons donc marché dans la ville, en parlant. La conversation s’est prolongée dans son bureau, puis au Badish Brauhaus. Nous sommes montés à minuit. Je me suis endormi tout de suite. Quand Gaby est venue me chercher pour le petit-déjeuner, j’étais déjà debout depuis une heure… J’ai regardé les informations à la télé. J’ai appris que les magasins Karstadt allaient fermer… Crise! C’est là que je m’approvisionne en carnets, pour écrire mes journaux… Ce qui explique qu’à 10 h, j’y ai fait un saut pour acheter 24 carnets, de petits formats.


Gaby m’a posé une question ce matin:


- À quel moment te mets-tu à écrire un journal quotidien? En 1996, tu écris Le moment tango. Ensuite, tu ne t’interromps plus.


- C’est juste. Avant, j’écrivais des journaux dans certains contextes (voyage en Allemagne, une année d’étude à l’université, une année de professeur de lycée, etc.).


- Le journal des moments, à quel moment en as-tu le concept?


- Vers 1996. J’en parle très bien en 1998, dans La pratique du journal. Car en 1982-83, je suis dans deux mondes : la vie au lycée, et ma vie quotidienne Rue Marcadet. En 1989, en publiant ce journal, j’écarte les pages qui ne concernent pas le lycée…


Autre idée. Ici, je suis en analyse. Mes échanges avec Gaby me permettent une prise de conscience instantanée par rapport aux flux héraclitéens de mon quotidien bureaucratique.


Remi Hess

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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 10:18

Jeudi 4 juin 2009, 14 h 30


Encore une fois, impossibilité de faire une réunion d’Experice satisfaisante. Francis rentre des notes, Jean-Louis bavarde avec Gladys et Lucette dans le bureau de Jean-Louis. Dan est en A 431. Elle reçoit une étudiante… Face à ce chaos, je me décide à me replier sur la A 428, pour écrire mon journal.


Jean-Louis arrive et annonce une réunion tendue. Ah bon! Je n’ai pas envie de vivre une situation tendue… Je préfère rentrer chez moi, pour écrire mon livre sur Lefebvre, sa vie, ses œuvres, ses concepts. Je dois le rendre lundi, et je ne parviens pas à trouver un espace-temps où je pourrais me concentrer.


Lucette travaille énormément pour la préparation du colloque Lapassade. Du coup les appels téléphoniques se succèdent rue Marcadet… Impossible de faire quoi que ce soit. Ce matin, j’ai lu Le Monde. J’ai fait du courrier, nécessaire certes, mais le temps passe.


Prise de conscience que l’absence de Gaby et Schlemminger au colloque G. Lapassade allait donner à l’Allemagne la portion congrue dans l’avenir de l’AI.


Rue Marcadet, 17 h


J’aurais mieux fait de rentrer chez moi. La réunion d’Experice a été une catastrophe. Jean-Louis m’a insulté. Il a répété que j’avais dit du mal de René Barbier. Je sais qu’il répand cette rumeur. Je n’ai pas supporté ce mensonge. Je suis parti de la réunion.


En fait, les choses ont commencé le 27 mai, je crois. Nous avons une réunion Experice. Jean-Louis est arrivé en retard, une heure en retard. Il avait demandé à Lucette de présenter au groupe la candidature de Catherine, éventuellement intéressée par le poste de notre collègue Hélène Bézille. Or, quand il est arrivé, il avait changé de «candidat»! Il nous proposait, maintenant, Bertrand, alors que pratiquement tout le monde était ravi de l’intérêt que Catherine portait à ce poste… Cela avait énervé tout le monde, d’autant plus qu’il annonçait en toute simplicité que Bertrand n’avait pas beaucoup publié…


J’ai dit que j’en avais marre que l’on recrute toujours des nuls, qu’on avait besoin de gens qui publient. J’ai rappelé à cette occasion que sans moi Experice n’aurait jamais existé, que j’avais défendu R. Barbier, que le groupe Escol voulait marginaliser. Je me suis battu pour que l’on puisse être reconnu… La route avait été longue. Je m’étais déjà battu pour que Jean-Louis soit qualifié comme maître de conférence, puis comme prof, alors qu’il n’a publié qu’un demi «Que sais-je?» en 20 ans! Pareil pour Francis qui a fait une présentation nulle, lors de son recrutement… Jean-Louis n’a pas apprécié que je dise cela. Or, c’est la vérité…


Maintenant, Jean-Louis essaie de se présenter comme l’unique héritier de René. Pour cela, il a besoin de me faire passer pour quelqu’un qui dit du mal de lui. Je ne le supporte pas. J’ai quitté la salle. Je ne veux plus avoir affaire à ce Jean-Louis Le Grand, qui avait dit:«Il attaque les ancêtres». S’il y a quelqu’un qui respecte les ancêtres, c’est bien moi.


Vendredi 5 juin, 9 h 30


J’ai oublié la réunion prévue à l’Institut catholique. J’étais dans l’écriture d’une lettre à Jean-Louis, que Lucette veut m’empêcher d’envoyer. C’est dommage! Je la trouve belle.


Plus tard


Du coup, je l’ai retravaillée. Elle est nettement meilleure. J’essaie de l’envoyer à Jean-Louis, mais elle reste dans la boîte d’envoi. C’est peut-être un signe que les Dieux sont du côté de Lucette.


Mardi 9 juin, 15 h


Il pleut sur la ville et dans mon cœur: c’est bon pour nos cultures!


Dan continue à envoyer des mails pour dire que mes journaux ne valent rien. Ils valent, pour moi, et n’est-ce pas le principal? Si je me sens seul, c’est que je me suis isolé. Crises d’identité ou plutôt crise d’intérités. Je devrais me tourner vers Jenny Gabriel. Elle a besoin de moi.


Remi Hess

http://lesanalyseurs.over-blog.org

 

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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 11:47

Mardi 2 juin 2009, 22 h


J’ai ouvert la fenêtre donnant sur la cour, pour entendre la musique de tango du cours de Miguel et Charlotte. C’est une très belle musique.


J’étais parti faire un tour à Sainte Gemme à 16 h 10. J’ai trouvé un nouvel itinéraire direct pour Saint-Denis! Sandrine Deulceux était venue pour travailler sur Henri, et on a travaillé sur Georges. Nous avons pensé que le colloque Lapassade pourrait être une occasion de proclamer l’autodissolution des IrrAIductibles, pour annoncer la création d’une nouvelle revue: Pensée critique en acte pour reprendre le titre de la note de synthèse sur G. Lapassade.


Lors du pot de la fête pour le départ en retraite de Marie Guichard (Gigitte) où nous avons retrouvé Lucette, cette idée d’autodissolution n’a pas trouvé l’appui de Lucette: «Ce n’est pas le moment», a-t-elle dit. Elle pense que nous devons tenir compte de l’état de santé (critique) de Benyounès. Elle a eu Bernadette au téléphone…


La fac a décidé de la fermeture de l’imprimerie de l’université. Cela rend impossible la poursuite de notre revue. C’est triste, mais c’est ainsi. Notre avenir est dans une revue en ligne.


Ce soir, Sandrine a emporté mon journal L’homme total. C’est important d’en disposer pour la poursuite de nos recherches lefebvriennes. Catherine Lefebvre m’a téléphoné longuement lundi. Elle veut que je passe une semaine avec elle cet été. Elle m’a reconduit sa confiance. C’est la plus grande joie (bonheur profond) qui me soit arrivée depuis longtemps. Je rédigeais mon entretien avec Sandrine sur la théorie des moments, pour Chimères. Ce texte circule…J.C. Polack l’a trouvé très vivant… Cela me stimule énormément.


J’ai été invité, ce soir, par Marie Guichard, pour danser une dernière valse à Vincennes… Nous avons tourné tellement vite, que j’ai dû la soutenir, quand la musique s’est arrêtée… Moi-même, j’étais essoufflé. Moment d’harmonie, d’accomplissement. J’ai bien fait de rentrer de Sainte Gemme pour la valse.


La vie est pleine de projets. Enthousiaste par le texte produit avec Lucette sur Georges, j’ai écrit à la Chronique sociale, pour proposer un livre, Penser avec Georges Lapassade, l’éducation tout au long de la vie… Écrire est mon destin.


En même temps, mon passage dans le jardin me fait penser que je vais devoir y faire une journée d’entretien. Belles pommes de terre, mais 2 doryphores! C’est inquiétant. Beaucoup de fleurs. J’ai rapporté une rose pour Marie.


Samedi: soutenance de 26 mémoires de M1/M2. Réussite de ma pédagogie en ligne! Nécessité d’écrire un texte sur L’autogestion pédagogique en ligne pour expliciter mon projet.

Jeudi dernier, j’ai reparlé à Laurence et Antoine: ce fut un événement.


J’ai lu aussi le mémoire de Céline Cronnier. Elle écrit juste. Elle met des mots sur ce qui constitue mon horizon intellectuel: elle trouve souvent le mot qui organise ma pensée. Résonance morphique avec son écriture.


Échanges téléphoniques avec Gaby qui me trouve créatif. Elle a aimé la lettre que je lui ai écrite sur Francis Imbert, à l’occasion de la sortie de son
Gombrowicz et l’aventure de l’interhumain.


J’ai encore écrit une lettre à Gaby sur la soutenance malheureuse de Yohan Drouillet. Gaby fait la grand-mère. Elle n’a pas le temps d’écrire, mais elle téléphone.


"S’inscrire"
. Mot décisif dans le journal de Céline.


Lucette tousse. Trop.

Irai-je demain au séminaire? Il faut que j’aille voir J.-F. Lambert pour le M2: d’une pierre deux coups.


Le 9 juin, voyage à Karlsruhe, puis Vienne, Bratislava.


J’ai retrouvé Improvisation et dissociation, dialogue de 70 pages avec Georges et Gaby (février 2000). J’en ai parlé à Sandrine. Elle me rappelle le texte de Jacotot sur l’improvisation pédagogique. Gaby a relu ce texte, elle l’associe au tact… Gaby a trouvé beaucoup de choses dans notre dialogue, qui lui a donné des clefs pour sa recherche actuelle.


La faiblesse du journal de ma fille Hélène: il n’est pas inscrit. Pour qui écrit-elle? Pourquoi Yves n’apparaît-il jamais dans son journal? Et moi? Absences qui rendent la vie qu’elle donne à voir sans aucun relief. Ce journal sera bientôt creux. On s’ennuie à le lire.


Francine Demichel veut intervenir auprès du notaire de Georges. J’ai oublié cet «héritage». Je m’en fous. Georges n’est pas dans sa maison; pour moi, il est dans ses interventions et ses livres. Il faudra un jour déménager son bureau.


Travailler sur Henri, René, Georges… Question d’inscription.


Lucette travaille trop. Je n’ai plus le temps de lui parler des pommes de terre qu’elle a plantées. Son implication par rapport à Georges est forte, à la fois dans le numéro de Pratiques de formation et dans la préparation du colloque.


Charlotte est bien présente, aussi. Satisfaction de me sentir entouré, très bien entouré, mais quelle fatigue, parfois!


Je lis Gli ethnografi e la tribu pedagogica, de Patrick Boumard. Intéressant. Je pense beaucoup à partir de ce livre. Il me faut faire le livre sur le journal, pour Renato Curcio. J’ai peur de devoir le faire seul. Je sens Kareen très loin de tout.


Remi Hess

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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 10:27

Vendredi 22 mai, 14 h

 


Je suis encore à Sainte-Gemme avec Sandrine et Kareen. Depuis mercredi soir, il y avait ici Simon, Gilles, Véro et Odile.

 


Nous avons bu les bouteilles entamées avec Pierre et Laurence… La salade était verte, Gilles a fait des pâtes… Vie simple, mais beau soleil et températures en hausse. Il fait 23° dans la journée.

 


Hier, j’ai bien avancé le travail sur Henri Lefebvre avec Sandrine. Aujourd’hui, on devrait travailler sur la thèse de Kareen. Je suis vraiment heureux d’être là.


Je suis en grève de correspondance avec Gaby. Nous avons 5 ordinateurs reliés à internet. On est un vrai labo. Sandrine m’a dit qu’elle s’était levée à 6 h, pour écrire son mémoire. Moi, j’ai dormi jusqu’à 8 h 30, puis j’ai fait du jardin… Je n’ai plus trop envie d’écrire. Je me forcerai ce soir, mais je veux profiter du soleil, du jardin… Je me repose. Le chat, enfin, me laisse en paix. J’en profite.

 


Mardi, William a eu 60 ans. Je l’ai vu mercredi. Comme il ne voulait pas boire un coup; pour marquer son anniversaire, je lui ai offert un exemplaire de Henri Lefebvre et la pensée du possible.

 


Hier, nous avons attendu le passage de Benoit et Françoise pour fêter les 61 ans de ma sœur Odile. J’ai pu parler un peu avec Benoit de son rapport au travail, à la crise, à son entreprise.

 


Le journal à 4 mains
nous donne des idées pour penser une suite. Ce matin, dans le jardin, Odile parlait de son travail, qu’elle avait beaucoup aimé. Le thème du travail serait une belle perspective pour produire ensemble… Benoit lit tous les jours Les liaisons sociales.

 


Samedi 23 mai 


Regroupement de la licence en ligne. Je suis avec Kareen et Sandrine… Idée de créer une collection «journaux» chez Jean Ferreux. Cette collection serait dirigée par Kareen.

 


Je prends conscience de la force que représente mon équipe pour me porter…

 


En lisant la thèse de Kareen, je m’aperçois qu’elle doit parler de notre rapport à l’édition. Dans l’AI, il y a un rapport à l’édition. Cela vient de la coopérative Freinet: on fabrique nous-mêmes les outils dont on a besoin. «Traces de faire» chez Matrice est un autre moment de ce rapport au livre. Mon expérience d’éditeur, d’auteur, s’inscrit dans plusieurs continua: Freinet/PI/AI, mais aussi projets avortés de Lefebvre, Lourau… Il y a aussi le mouvement de l’écriture domestique… La question des revues, bulletins, etc.

 


Il y a une grande effervescence intellectuelle dans l’activité éditoriale… Faire des revues, c’est une didactique groupale : le travail que l’on fait est interactif. Je repense à mon expérience dans la revue Autogestion, au début des années 1970, où j’ai pu travailler au contact de Daniel Guérin, Michel Raptis, R. Lourau. H. Lefebvre, Y. Bourdet, A. Guillerm et quelques autres.

 

 

Mercredi 27 mai 2009

 


En descendant les escaliers, hier, j’ai eu une idée; j’ai réussi à la restituer à Charlotte venue dîner, mais elle m’est maintenant sortie de la tête. Vais-je la retrouver? Ah oui! Je ressens une fatigue terrible, ces derniers jours. Le moment du travail appelle à la surimplication !!! Cela entraîne chez moi une totale désimplication… Pourquoi ai-je passé une partie de la journée d’hier à regarder Roland-Garros? Avec Charlotte, on évoquait la fatigue physique, le poids du travail, un épuisement venant de notre dispersion… Et puis j’ai eu l’intuition que le travail relationnel qui est le mien entraine une fatigue physique spécifique: mon engagement personnel dans la pédagogie est une dimension spécifique de la fatigue de cette fin d’année universitaire.

 


Remi Hess

http://lesanalyseurs.over-blog.org

 

 

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 11:18

Vendredi 15 mai, 10 h 30

 


Je veux noter un mot de Lucette, ce matin ou hier soir:


-Tu tiens ton journal tout le temps. Comme ta mère. Tu fais une identification à ta mère! C’est grave, mais cela peut se soigner.

 


Cette idée que je tiendrais mon journal constamment, que j’en fais un «moment total» (le mot est de Lucette) est une idée que je retrouve dans le dernier livre de P. Boumard. Quand Lucette parle de moment total, je sens comme une résonnance morphique avec L’institution totale de Renato Curcio.

 


H. Lefebvre pour sa part, préférait parler du risque qu’il y a à faire d’un moment un absolu. Est-ce que je fais de mon journal un absolu? Est-ce que je passe à côté de la vie, pour trop la décrire! Personnellement, je n’ai pas l’impression de tomber dans ce travers…

 


Ce matin, je relisais avec beaucoup d’intérêt Le journal d’un artiste clandestin. Je suis passionné par la vie qui transparaît, dans cet ouvrage, dans ce texte… Je retrouve des échanges intellectuels avec Kareen. Je les trouve stimulants, encourageants pour reprendre ce moment de la peinture. En lisant ce journal, je me suis dit qu’il me fallait peindre mon armoire à journaux. C’est une idée qui nait de la relecture des journaux. Relire le journal est un moment riche de réflexivité. Par exemple, le passage sur Pierre Chalita me semble essentiel. À lui seul, il est l’annonce d’une idée: faire l’histoire de vie de P. Chalita. Or, depuis, j’ai réalisé cette histoire de vie. Le journal est donc un espace d’exploration des possibles. C’est là que naissent les projets, les germes de ce qui va advenir.

 


Le journal des moments est l’espace des possibles. J’encourage mes meilleurs étudiants à tenir leur journal des moments. Ainsi, leur journal de recherche est la capitalisation de tout ce qui travaille en nous autour d’un sujet, d’un terrain, etc. P. Boumard pécore longtemps pour savoir s’il faut parler à propos de Georges de journal de recherche ou de journal de bord. Il ferait mieux de tenir son journal. On peut nommer ce que l’on fait comme on veut. Georges tient des journaux en les appelant JZ 2000 – c’est un nom de code pour les retrouver sur son ordinateur – ou JZ 2001. Ce n’est pas cela l’important!

 


Dimanche 17 mai

 


Je suis à Sainte-Gemme avec le chat, Sandrine et Kareen; nous attendons l’arrivée de Laurence et Pierre, ainsi que Thierry T. et Frédérique. J’ai apporté du matériel audio visuel de Paris 8. Aujourd’hui, nous devons tourner un film sur la théorie des moments.

 

Sandrine et Kareen préparent un livre sur le journal des moments. Laurence travaille sur la théorie de moments… Ce film sera donc le produit d’un travail collectif.

 


Remi Hess

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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 18:07

Paris 8, jeudi 14 mai


Nous venons, Lucette et moi, à Paris 8 pour une réunion Experice. Personnellement, je voudrais participer à l’assemblée générale des étudiants (anciens étudiants de Paris 8 devenus profs dans des universités étrangères). Or, l’université est bloquée: impossible d’y rentrer. Je regrette que le «mouvement» n’ait pas pris en compte les anciens étudiants étrangers. Ceux-ci sont venus du Brésil, du Chili, du Canada, de dix pays d’Afrique, d’Asie…

On voulait faire le point sur ce que Paris 8 leur avait apporté… Cet interdit d’entrer à la fac correspond à un gaspillage terrible de virtualités.


J’ai rencontré une étudiante de sciences de l’éducation, fortement investie dans l’organisation du colloque des 40 ans; elle était furieuse du blocage en disant: «Les quelques étudiants qui bloquent n’étaient pas au colloque. Ils se moquent de Paris 8!».


15 h 30


Fatia, l’étudiante furieuse, est en salle C022. Elle vient prendre place à côté de moi. Je me sens ému d’être à côté d’elle. Pourquoi? Parce que je me suis trouvé ce matin en résonnance morphique avec elle: sa parole formula mon ressenti par rapport à la situation. Elle disait mieux que je ne pouvais m’être dit à moi-même, ce que je ressentais profondément : une sorte de malaise par rapport à l’illogisme des acteurs!


Fatia est peintre.


Ardoino parle de moi… Il parle de l’implication:


-Dans l’implication, il n’y a pas que le conceptuel, mais de la subjectivité.

L’implication est un concept qui se travaille.


-«Penser par soi-même et écrire en son propre nom», disait G. Deleuze pour résumer l’apport de Vincennes, ajoute René Scherer.


Remi Hess

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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 16:19

Paris 8, le 12 mai

 


Je viens d’arriver à Paris 8, dans le colloque sur le 40e anniversaire de Paris 8… 500 personnes sont là dans 10 symposiums différents. Je connais plus de 150 personnes ici présentes. Je suis très sollicité. Je retrouve les Brésiliens: Roberto Macedo, Sergio Borba, David, Lucia Ozorio… Je donne des exemplaires de mon dernier livre à chacun.

 


Joao Carlos Abraheo me tombe dessus en me disant: «Je vous chasse». Effectivement, je suis son gibier… J’ai gardé de ma jeunesse le plaisir de courir à travers bois, maintenant je fuis à travers les institutions.


Paris 8, mercredi 13 mai


J’ai eu l’idée de faire une table de presse, dans ce colloque des 40 ans… Cela marche très bien. Ensuite, j’enregistre une émission pour Radio libertaire sur Henri Lefebvre. Elle passera vendredi 15 mai à 13 h (elle dure 1 h 30).


Remi Hess
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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 16:07

Bologne, le 11 mai 2009, 14 h

 
Nous sommes à l’enregistrement. Nous avons de l’avance.

 

Plus tard

Salle d’embarquement.
On va partir pour Beauvais. Voler sur une Law Cost Compagny signifie être encore davantage objectivé, que sur une compagnie traditionnelle. On vient de payer 24 euros chacun pour nos bagages, alors que le billet ne coûte que 35 euros… Cela fait des démarches en plus, et tous les kilos en plus au-dessus de 15 auraient été facturés 30 euros chacun, d’où une opération de répartition savante du poids dans chaque valise, une répartition du poids dans les bagages à main, etc.

Aucun échange vrai entre les 5 membres du groupe: que des tensions! F. Guattari a étudié le passage du groupe objet au groupe sujet: il conviendrait de considérer le passage du groupe sujet au groupe objet.

 
Je viens de regarder le livre de Bouillard, Devenir sociologue (Erès, 2009). Il porte sur le mouvement biographique en sociologie. Christiane espérait pouvoir le lire en Italie. Il ne méritait pas d’être emporté dans un tel voyage. Il est lourd et le payer 3 fois ne se justifie pas. Sur le même thème, un livre à écrire: La biographie sociologique. Bouillard produit un livre ayant un thème intéressant (les histoires de vie de sociologues), mais selon une méthode contraire à son sujet. La biographie sociologique pourrait s’appuyer sur La somme et le reste, L’autobiographe, Les journaux de Lourau, mes livres, G. Althabe, G. Weigand, J. Oury, Fonvieille, Korczak, MAJ.


Je regarde les gens qui attendent l’avion, qui sont autour de moi. Quelques-uns dorment, deux ou trois lisent. La plupart s’ennuient. L’écriture des journaux est donc une méthode générale, pour se socialiser utilement dans le non-lieu, dans le non-moment… Je pourrais aussi faire du dessin. Parmi les personnes qui dorment, il y aurait beaucoup de poses à croquer.

L’avion a du retard: c’est long pour les gens qui s’ennuient.

 


Le livre sur la biographie sociologique devrait montrer:

1) que le livre de Bouillard est mauvais.

2) qu’il y a du sociologique dans toute biographie.

3) qu’il y a du biographique dans toute sociologie

4) la sociologie traditionnelle ne sait pas gérer la dimension «intervention» des écrits biographiques.

 
Ce matin, je me suis levé vers 9 h, et j’ai été heureux de traîner. J’ai regardé à nouveau le livre de Patrick Boumard, j’ai lu la préface de Saggio que je n’avais pas encore découverte. En parlant de l’ignorance de Patrick de la pratique réelle de Georges, Salvatore Panu a montré un journal tenu à deux (Lapassade et Panu) en 1997, et publié à Sensibili alle Foglie en 2001 sous le titre de Il Mito Sarda: je connaissais ce livre, mais je n’avais pas remarqué que le premier chapitre était un journal à deux. Je suis donc capable de rencontrer une continuité dans l’écriture du journal chez Georges sur le terrain de la recherche… Alain Coulon m’a parlé des journaux de Georges, à la fin des années 1960.

 
Giusi m’a parlé de son blog. C’est une forme de journal. Je dois en parler. Il faut faire une place aux nouvelles technologies dans ce livre sur le journal.


J’ai des idées claires sur ce que va devenir ce livre. Il s’intitulera: Le journal des moments, avec un sous-titre italien: ethnographie et intervention. En France, ce sera «une éducation tout au long de la vie». Ce dernier titre est fort pour moi, mais les Italiens le traduisent par Éducation permanente. Or, je me démarque de ce terme qui évoque pour moi la formation professionnelle, la formation d’entreprise. Pour moi, l’éducation tout au long de la vie a une forte connotation existentielle. C’est la Bildung allemande.


Ce matin, j’ai eu une révélation sur ce livre: partir du présent. Aujourd’hui, qu’est-ce que le journal des moments? Décrire mon journal, décrire mon activité diaire d’écriture, mon armoire à journaux, ma musette: se représenter les moments à venir.

 
À Bologne, nous avons appris que Véronique Dupont avait donné naissance à son fils Simon. Me revoilà donc «grand oncle»!


Remi Hess
http://lesanalyseurs.over-blog.org

 


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