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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 10:34

8 juillet

 

 

J'ai peut-être passé trop de temps à m'occuper du premier cycle, cette année, et j'ai donné sans doute trop de place, dans mon journal, à cette question. Je l'ai fait parce que j'étais poussé, continuellement, par la recherche sur les « transitions ». En réalité, ce thème ; j'ai fait une « enquête » sur l'installation d'un système conçu pour améliorer les conditions du passage, de l'entrée à l'Université et de l'affiliation, des étudiants au dispositif universitaire de formation.

 


C'était mon projet de recherche et, par conséquent, d'écriture, ce que j'appelais la préparation de mon «Rapport». Je le concevais sous la forme du « Journal de recherche ». Je préfère    dire    maintenant :     d'une    « autobiographie Institutionnelle », mais il faudrait préciser en quoi elle n’est pas une autobiographie tout court.

 


Carlos Castaneda se pose un peu le même problème, mais pour un autre sujet dans l'introduction du Don de l'Aigle. Il parle de la forme autobiographique du Journal qu'il avait donné à son premier travail, son mémoire de thèse (L'herbe du diable et la petite fumée, en traduction française). Il dit qu'il n'a pas écrit une autobiographie « tout court », un récit où il aurait raconté ce qui, dans sa vie, est comme dans la vie des autres hommes. Il a tenu le journal autobiographique d'une quête qui est un travail universitaire et professionnel.

 


Mon récit voudrait présenter l'ethnographie institutionnelle d'un établissement, la fac, avec la mise en place, dans cet établissement, d'un dispositif de «transition». J'ai essayé de pratiquer une méthode ethnographique qui n'est pas, en général, celle des ethnologues, qui est même à l'opposé puisqu'elle se fonde sur la psychologie d'intervention, sur la recherche-action.

 


J'ai mieux compris que je pratiquais une sorte d'ethnologie active et interventionniste quand on m'a demandé, pendant l'été 1983, d'aider à la préparation du premier festival de Safi. C'était une expérience assez pénible et j'ai tenu, là encore, un journal de route que j'aimerais bien publier un jour. En travaillant à l'organisation de ce festival, j'ai été amené à prendre contact, très vite, avec l'ensemble des ressources en matière de culture populaire de la ville de Safi et de sa région. J'allais sur les marchés, je recherchais les petits orchestres ambulants, les saltimbanques, je découvrais un monde que je ne connaissais pas malgré mes nombreux séjours au Maroc, à Essaouira, où la culture populaire est très différente, beaucoup plus «mystique». Mais en organisant, le soir, des veillées avec des confréries maraboutiques, j'ai découvert qu'à Safi aussi, malgré l'industrialisation relative et les dénégations des gens, ce mysticisme populaire, avec ses conduites de transe, restait vivant, que les jeunes en conservaient, peut-être sans trop le savoir, la tradition. Et tout cela, qu'il n'est pas possible de résumer ici, je l'ai appris par une action. J'ai découvert cette culture populaire locale en l'organisant.

 


D'ailleurs, il n'y a pas tellement de différence entre ma façon d'être et d'agir à Vincennes ou à Safi. Dans les deux cas, je fais l'expérience, pas toujours facile, d'une centralité marginale. Je travaille avec le « centre », le pouvoir, mais je suis maintenu à la marge de ce pouvoir, qui est lui-même, d'ailleurs, marginal par rapport à d'autres pouvoirs.

 

 

 

Georges Lapassade


Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

 

 

 

voir : http://journalcommun.overblog.com

 

et : http://lesanalyseurs.over-blog.org

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