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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 11:07

7 juillet

 

 

Je travaille, depuis vendredi dernier, au montage de mes textes pour Anthropos, dont je reçois ce matin une lettre m'invitant à rédiger « un résumé succinct en six lignes comportant si possible, les mots clé de l'ouvrage», ainsi qu'un « résumé en 15 lignes destiné à la quatrième de couverture ».

 

 

Il s'agit de l'ouvrage déjà déposé sous le titre : « Les chemins de l'analyse », que je souhaite maintenant remplacer par mon Journal. Nous n'avons pas encore négocié ce changement de programme, je compte le faire jeudi matin si je peux, dans les jours prochains, passer à l'imprimante mon montage, tiré selon les normes de l'édition. J'aurais réalisé ainsi l'idée, qui intéresse beaucoup Remi et Guigou, de « fabriquer soi-même ses livres ».

 


J'ai appris à utiliser la machine à traitement de textes, cette année, pour être en mesure de sortir le «tapuscrit» de mon Que Sais-Je ?. C'était mon premier projet, et j'en suis venu à bout vendredi, du moins pour la première version de l'ouvrage. Mais j'ai passé plus de temps sur mon Journal, et comme j'ai utilisé le même moyen matériel sans l'avoir prévu au départ tout à fait, il est maintenant possible de travailler ce journal en vue de son édition.

 


J'ai dû rechercher dans le désordre de mes disquettes les transcriptions de mes rêves et de mes « transes ». Je n'ai pas tout retrouvé, en particulier le rêve du château gothique.

 


J'aimerais terminer maintenant par une sorte de bilan de l'année qui prendrait pour thème celui que je m'étais donné au départ : la mise en place, dans notre université, de la « réforme » du premier cycle.

 


Et immédiatement, les difficultés semblent s'accumuler.


 

Je dois aussitôt préciser, d'abord, que cette « réforme » n'en était pas une. Le mot qui convient, pour rappeler, les intentions des gouvernants, est « rénovation » ; c'est celui qui est utilisé dans les textes. La «réforme Savary» se présente en son ensemble, finalement, comme une rénovation de la Loi qu’Edgar Faure fît adopter après mai 68. On a « rénové » l'organisation du conseil de l'Université, des UEF qui deviennent des UFR...

 

 

A Paris VIII, on croyait à la réforme. On a donc «inventé» des DEUGS qui n'ont pas été acceptés. On a imaginé qu'on pouvait tout faire, ou à peu près, et pousser loin l'innovation. On n'a pas voulu voir que les anciens DEUGS étaient maintenus. On   a   mal interprété l'idée des « formations » qui regroupent ces DEUGS dans des ensembles très larges : un ensemble pour les lettres, un autre pour les sciences, - je n'ai pas regardé exactement. On a compliqué le système du premier cycle et confondu les dispositifs institutionnels.

 

 

Nous ne sommes pas encore sortis de ces erreurs,- il s'en faut de beaucoup !-, et les étudiants s'y perdent. Mais pour qu'on en convienne, il faudra attendre longtemps : quand il y aura eu beaucoup de gâchis, parce que des étudiants n'auront pas acquis les UV nécessaires pour obtenir leur DEUG, quand on aura entendu beaucoup de protestations et constaté beaucoup d'abandons, on commencera peut-être, à y réfléchir.

 


A cela s'ajoutait la tradition vincennoise d'une licence obtenue sur la base de « 30 UV » sans passer par l'étape du DEUG. A partir de 1974, on avait trouvé un compromis et installé plus ou moins des DEUGS qu'on appelait des « équivalents DEUGS » pour les délivrer aux non-bacheliers.

 

 

Mais la « culture » du DEUG, sa tradition ne s'est jamais installée vraiment à Vincennes, de sorte qu'il y a eu cette année, dans notre fac, une assez grande confusion : en réalité, quand on croyait installer une réforme, on installait les DEUGS, tels qu'ils auraient dû fonctionner depuis maintenant dix ans.

 


Cette installation des DEUGS, accompagnée de leur rénovation, est d'ailleurs très loin d'être achevée. Elle est plus ou moins réalisée ici et là, comme en psychologie, où c'était fait déjà : mais, du coup, le projet des « Pratiques cliniques et sociales» est mort ; il reste un DEUG de psychologie rénové, et à peu près installé, après beaucoup de malentendus et de péripéties.

 


Mon journal, pris dans sa totalité, raconte au jour le jour cette « mise en place » de la « réforme », ainsi que ma participation à ce travail d'institution.

 


Les gens, parce qu'ils sont spontanément « analystes de sens commun » dans l'établissement quand ils s'intéressent à ce qui s'y passe, voient bien qu'on n'est pas encore sortis de l'auberge, loin de là :

-  Tu dis que la brochure de premier cycle est très bien faite, me dit Marie-Christine, mais pour la comprendre...

-  Je dis simplement que Maryle y a beaucoup travaillé, mais elle a fait avec ce qu'on voulait bien lui donner, et tu sais bien qu’ici, les responsables des DEUGS ne savent pas toujours ce qu’est un DEUG.

 

 

Cette situation présente quand même un intérêt réel que Francine se plait à souligner : il existe, à Paris VIII ; plusieurs manières assez différentes de préparer un même DEUG. On prépare le DEUG de sociologie dans trois formations de premier cycle, avec trois équipes assez différentes ; le quatrième projet, celui du DEUG de sociologie spécialisé en sociologie clinique, pour PCS, a été éliminé après l'intervention du département de sociologie au conseil, grâce à la confusion qui régnait en permanence dans ce conseil. Maintenant il est mort, et je ne le pleurerai pas.

 

 

 

Georges Lapassade


Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

 

 

 

voir : http://journalcommun.overblog.com

 

et : http://lesanalyseurs.over-blog.org

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