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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 16:06

Le retour au lycée

 

En 1989, quand j'ai décidé de reprendre mon métier de professeur de lycée, j'ai eu la chance de trouver un établissement très proche de notre maison.

 

J'ai trouvé cette place, alors que je cherchais une classe de lycée, près de chez nous, pour accueillir ma fille, qui venait d'avoir 10 ans. J'ai choisi le Deutschhaus-Gymnasium, de Wurzburg. Au moment de l'inscription, j'ai rencontré le directeur, qui me connaissait déjà, depuis un stage antérieur que j'avais fait dans un autre établissement qu'il dirigeait. Il était venu au Deutschhaus-Gymnasium, par mutation. Au cours de nos échanges, je pus lui dire que j'étais à la recherche d'un poste. Il me proposa de devenir professeur dans son établissement, situé à 4 kms de chez moi.

 

Cette proposition était vraiment inespérée. En reprenant un poste dans le secondaire, en fait mon premier poste de titulaire, j'avais toutes les chances d'être envoyée dans une autre ville. J'ai évidemment accepté.

 

J'ai commencé à enseigner 18 heures, en langue allemande, en histoire, et en sciences politiques. J'avais des élèves de 10 à 20 ans. Le travail était fou, car je ne connaissais pas du tout les matières particulières qu'il me fallait enseigner. En même temps, il me fallait connaître les élèves, comprendre le système de notation, corriger les devoirs des élèves, et en plus faire connaissance avec tous mes collègues. Cette reprise de contact avec le lycée était donc très fatigante.

 

Ce lycée avait 1000 élèves, pour un groupe de 80 à 90 enseignants. Je venais de faire cinq années à l'université, pendant lesquelles j'avais oublié le climat d'un lycée. Vu du lycée, on s'aperçoit que l'université est un monde extrêmement libéral. Par contre, le lycée est dominé par la culture bureaucratique. Le fonctionnement du lycée, avec ses logiques bureaucratique, s'imposait de nouveau à moi.

 

Cependant, le contact avec les élèves m'a beaucoup plue. J'ai très bien travaillé avec les jeunes de 10 à 11 ans. On avait beaucoup de plaisir à lire des livres, à faire des projets. J'avais 5 heures de cours dans une classe de 10-11 ans, l'équivalent de la 6ème en France (5 et 6 classe, en Allemagne). Après un an, je rencontre les parents d'un élève. Le père m'aborde et me dit :

-Je suis très content qu'Eric soit dans votre classe. Il s'est passionné pour la lecture. Il lit des livres par lui-même ; cela ne lui était jamais arrivé.

 

Lors de mon stage, six ans auparavant, j'avais déjà éprouvé du plaisir à ce type d'évaluation spontanée.

 

 

J'avais beaucoup de plaisir à travailler avec les élèves de 1e. Je leur enseignais l'Allemand et l'Histoire. Nous avions six heures ensemble. J'ai aimé travailler, surtout avec les bons élèves, en particulier avec les élèves des classes de première et de terminale. Dans ces classes, en allemand, on lit la littérature et la théorie de la littérature des temps modernes, allant des Lumières jusqu'à aujourd'hui. On a parlé de Goethe. Quand j'ai introduit la trilogie: "Bon, vrai et beau", un garçon est intervenu pour dire qu’il se demandait si cette idée ne venait pas de l'Antiquité. Il l'avait déjà trouvé chez Kant et chez tous les classiques !

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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