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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 09:33

Berlin-Tegel, jeudi 27 janvier 2000


Dans le bus qui nous emmène à Tegel, je prolonge avec Christine une conversation commencée hier, dans le train, entre Wroclaw et Berlin. Une idée qui m'est venue est que les institutionnalistes se sont peu lus. Il n'y a pas eu de débats intellectuels entre les institutionnalistes. Ceux-ci ont produit beaucoup de livres, mais, entre eux, il n'y a pas vraiment eu de débat, de dispute. La polémique était plutôt à partir des situations pratiques. Cette proposition étant posée, je voudrais l'asseoir et/ou la critiquer ultérieurement; le cadre ici n'étant pas favorable à une concentration de longue durée.


Une autre idée aussi, c'est que la mort de R. Lourau oblige chacun à une définition, à une précision de ses projets. Christine me pousse à créer la revue Pédagogues sans frontière. Ce serait un moyen de produire une position nouvelle, autonome.


En ce qui me concerne, ce que Lucette m'a appris hier au téléphone: à savoir que des collègues avaient envisagé de s'engager dans le sens de poursuites judiciaires à mon endroit, suite à mon texte confidentiel du 2 décembre, montre bien l'état de délabrement de mon image chez certains collègues. Personnellement, je n'ai plus envie de défendre mon image auprès de gens, dont je ne considère pas les pratiques pédagogiques comme estimables. Ramer à contre-courant est une perte d'énergie énorme. J'ai envie de fuir, de quitter Paris 8, d'aller ailleurs. Quitter les sciences de l'éducation me semblerait une issue, une voie pour changer d'air.



Saint-Denis 15 h


Mon séminaire. 15 présents. R. Lourau est très présent. Je parle de mon voyage en Pologne, de ce journal que j'ai commencé sur Lourau. X. prend la parole pour expliquer ce qu'il a retenu de la réunion du 24, concernant l'organisation de l'école doctorale. Il y a eu deux votes. À l’unanimité, le collectif des 17 enseignants a voté une motion comme quoi les étudiants devaient participer aux réunions de l'école doctorale les concernant. Quelques minutes plus tard, ils ont voté une seconde motion disant (votée par 11 contre 6) que les étudiants de 3eme cycle présents dans la salle devaient sortir…


On m'a aussi restitué le fait qu'une manifestation d'hommage pour Lourau a eu lieu à l'heure de la permanence de Lourau à Paris 8.


Engueulade entre B. Charlot et d'autres sur le droit des étudiants à parler de la scientificité de ce que font les profs. "On n'est plus en 1968", a dit quelqu'un. Ce jour-là, il a été révélé que les enseignants, non-directeurs de recherche, n'étaient pas convoqués aux réunions de l'école doctorale.



Paris, OFAJ, le 4 février 2000, 10 h


Je retrouve Jean-René Ladmiral, Gaby Weigand et quelques autres pour évaluer notre programme "traduire les langues, traduire les cultures". J'ai apporté pour Gaby et Jean-René dix exemplaires de la brochure sur Lourau, dont ils sont les coauteurs. On évoque évidemment René. Gaby me demande comment je vais. «Comme ci, comme ça». En fait, cela ne va pas fort… A Paris 8, la mort de R. Lourau n'a rien apporté. Les guerres présentes avant son décès sont toujours là. La tristesse des uns et des autres renforce leur haine vis-à-vis de moi.


Je me sens profondément démobilisé par la défection de René Barbier du projet d'équipe Éducation et cultures. Dois-je foncer pour proposer ma propre équipe, ou au contraire prendre du champ? Telle est la question que je me pose. Lucette vit mal mon malaise institutionnel.


La déchirure dorsale que je me suis faite dans le train entre Berlin et Wroclaw me fait vraiment souffrir.


Jean-René me demande de m'expliquer par rapport à la question que j'ai posée : doit-on travailler sur le contenu de la lettre de Dieter ou sur la situation que sa démission produit? Dieter a démissionné de son poste de chercheur dans notre programme, parce qu'il estimait que c'était le chaos. J'estime que l'on peut rapprocher ce que l'on vit ici de ce qui se vit à Paris 8, et réciproquement.



La Rochelle, 13 mars 2000, 19 h 30


Ce n'est qu'en voyage que j'ouvre ce carnet. Ce soir, je vais parler du "renouveau des danses sociales : un nouvel élan pour la culture populaire?" devant un public qui se presse déjà au rez-de-chaussée de l'hôtel Océanide, quai Louis Prunier. Je pensais à René Lourau aujourd'hui. Il faudrait que je note ce soir que sa présence absence a traversé ma journée à plusieurs reprises. Mais auparavant, je vais descendre faire ma conférence.


 

14 mars, dans le train vers Paris, 7 h 30


Hier soir, je suis rentré trop tard pour écrire. Gilles semble avoir pris le contrôle du laboratoire de René Lourau. Patrice Ville a téléphoné l'information à Lucette. Je n'ai écouté la restitution que d'une oreille. Je ne comprends pas pourquoi et comment j'ai été totalement écarté de cette discussion…


Remi Hess

http://lesanalyseurs.over-blog.org

 

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