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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 10:27

La lettre de L’ESPER (L’Economie Sociale Partenaire de l’Ecole de la République) n°16 – Avril 2012

 

Editorial par Roland Berthilier, président

 

A la veille du premier tour de l’élection présidentielle, échéance majeure pour notre pays et notre avenir collectif, nombre d’analystes comme de représentants politiques s’accordent à penser que le grand inconnu du scrutin à venir demeure le taux de participation, un élément pourtant clé, tant sa variation peut influer sur les multiples prévisions sondagières réalisées jusqu’alors. La menace d’une forte abstention semblerait en effet planer sur le vote des 22 avril et 6 mai 2012.

 

Dans un article du journal Le Monde paru le 9 avril dernier, deux sociologues spécialisés de l’abstention, Céline Braconnier et Jean-Yves Dormagen, apportent quelques éléments d’analyse sur les phénomènes de non participation électorale.

Si leurs études montrent qu’il n’y a pas véritablement aujourd’hui de catégorie de population qui aurait basculé vers un « non vote » définitif, mais plutôt des comportements de participation intermittente en fonction des enjeux des scrutins, ces deux chercheurs constatent en revanche que les déterminants socioculturels de l’abstention sont toujours très fortement marqués : les populations les plus concernées sont les moins diplômées, les plus défavorisées, celles vivant dans les territoires les plus délaissés, dont évidemment les banlieues. Leurs analyses soulignent enfin que l’un des facteurs explicatifs de la montée de l’abstention est aussi le délitement du tissu associatif dans des territoires où celui-ci jouait un rôle majeur en matière de conscientisation et d’éducation à la citoyenneté, venant compenser des inégalités de capital social et familial.

 

Militants de l’économie sociale et de l’éducation, ces éléments nous concernent à plusieurs égards.

D’abord, parce qu’au nom de nos valeurs et du projet de société que nous portons, nous ne pouvons nous résigner face au triste paradoxe qui fait que, de plus en plus, ceux qui ont le plus besoin que des politiques publiques soient élaborées en leur direction soient les plus enclins à ne pas participer aux scrutins, et donc au choix de la détermination de ces politiques. Il y a là un cercle vicieux qui risque d’avoir pour conséquence de conduire durablement les politiques à délaisser des territoires et des populations, dès lors que, ne votant pas, celles-ci ne constituent plus un enjeu du scrutin, une « cible » à mobiliser. D’un point de vue démocratique, il y a urgence à agir pour que ne se creuse un fossé entre d’un côté des citoyens au coeur de la politique et de la détermination des grandes orientations, et de l’autre des citoyens marginalisés, écartés des choix et oubliés de la vie citoyenne.

Ensuite, et cela est lié au paragraphe précédent, parce que nous nous sentons directement interpelés dans notre rôle d’éducation à la citoyenneté et de sensibilisation aux enjeux du vote. Il est vrai que face à des citoyens pour lesquels le vote n’est pas une évidence, quand parfois les désillusions ont été nombreuses, le rôle de nos organisations d’économie sociale, et en particulier d’éducation populaire, est d’autant plus essentiel, comme l’ont souligné les deux sociologues cités plus haut : il nous appartient de reconstruire ce qui a été défait en termes de tissu associatif, d’appartenance à des organisations collectives, à ces « corps intermédiaires » sur lesquels on a pu polémiquer dernièrement, mais dont nous savons bien pourtant le rôle déterminant pour le vivre ensemble et la cohésion…

Enfin, ces réflexions autour de l’abstention et des phénomènes de non participation nous ramènent aux débats sur nos propres fonctionnements démocratiques, et viennent nous rappeler une nouvelle fois le nécessaire devoir d’exemplarité - voire peut-être d’inventivité ? - qui est le nôtre si nous voulons contribuer à lutter contre le désintérêt pour le vote, et pour la revitalisation de la vie démocratique en général…

 

Autant de sujets de réflexions et d’actions sur lesquels nos organisations d’économie sociale partenaires de l’École de la République devront être au rendez-vous.

 

L’ESPER continuera donc ses actions de sensibilisation en la matière, de la même manière qu’elle s’engagera dans les échéances à venir à travers une démarche d’interpellation des candidats à l’élection présidentielle, puis législatives, autour des sujets qui lui sont chers, tels que la laïcité, et l’éducation à l’économie sociale et solidaire, comme vous le verrez dans la page suivante.

En attendant de voir ce que nous réservera ce printemps 2012…

 

 

ACTUALITES DE L’ESPER

 

L’ESPER compte désormais 40 membres : bienvenue au CRAP-Cahiers Pédagogiques et à l’UNEF !

 

Après la 2FOPEN-JS, adhérente depuis le 1er janvier 2012, deux nouvelles organisations ont adhéré à L’ESPER en cette année 2012 : l’association CRAP-Cahiers Pédagogiques, et le syndicat étudiant UNEF. L’ESPER compte désormais 40 organisations membres. Les administrateurs et les représentants de l’ensemble des membres réunis en Assemblée générale le 4 avril 2012 ont salué l’arrivée de ces deux nouveaux, et se sont particulièrement félicités d’accueillir tant un mouvement pédagogique qu’une organisation de jeunesse.

 

Plus d’informations sur les sites http://www.cahiers-pedagogiques.com/ et http://unef.fr/

 

 

Suites de la première journée nationale de L’ESPER le 22 mars 2012 : Publication du Manifeste pour l’éducation à l’économie sociale et solidaire

 

Plus de 200 personnes, militants de l’ESS, acteurs de l’éducation, pouvoirs publics, universitaires, étudiants… sont venues débattre le 22 mars dernier, à l’occasion de la première journée nationale de L’ESPER organisée en partenariat avec le CEGES et le CNCRES, autour de propositions visant à une meilleure prise en compte de l’économie sociale et solidaire dans l’éducation et des formations.

 

A partir de témoignages concrets présentant des expériences menées dans toute la France, les participants ont pu échanger autour des thèmes suivants: agir sur les programmes scolaires, agir pour le développement de l’ESS dans l’enseignement supérieur, agir pour développer les stages dans les organisations de l’ESS, agir auprès des enseignants, agir en direction des élèves et des étudiants.

Ils ont également pu assister à la présentation des résultats des études « Perception de l’ESS par les 16-30 ans » réalisées par le Programme Jeun’ESS en partenariat avec le CSA.

 

En conclusion, Roland Berthilier, Président de L’ESPER, a présenté les 10 propositions du « Manifeste pour l’éducation à l’économie sociale et solidaire », sur lesquelles acteurs politiques et pouvoirs publics sont appelés à s’engager.

Le Manifeste peut être lu et signé en ligne sur www.lesper.fr

N’hésitez pas à faire circuler cette information et à mobiliser un maximum de signataires.

 

Pour L’ESPER et ses tout juste un peu plus d’un an d’existence, cette journée a été un succès, tant du point de vue de sa reconnaissance par les acteurs de l’éducation, de l’ESS et les pouvoirs publics, que par sa capacité à peser dans les débats publics sur un thème qui nous est particulièrement cher.

 

Démarche d’interpellation des candidat(e)s à l’élection présidentielle

 

Parce que L’ESPER a vocation à peser dans le débat public en formulant des analyses et des propositions sur les sujets qui la concernent, et à oeuvrer pour l’éducation à la citoyenneté, une démarche d’interpellation des candidats(e)s à l’élection présidentielle a été initiée.

Un courrier leur a ainsi été adressé, les questionnant sur les points suivants :

■ Le rôle des organisations de l’économie sociale partenaires de l’Ecole de la République au sein du Service

Public d’Éducation

■ Les engagements solidaires des enseignants et des acteurs éducatifs

■ La laïcité, principe essentiel de la République

■ Et les 10 engagements du Manifeste de L’ESPER sur l’éducation à l’économie sociale et solidaire (voir plus haut).

L’intégralité du texte d’interpellation est consultable sur le site de L’ESPER www.lesper.fr

Cette interpellation a également vocation à être ensuite adressée aux candidats(e)s aux élections législatives.

 

Lettre transmise par Bernard Jabin 

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