Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
  • Contact

Recherche

14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 11:58

 

De l'individualisme compétitif à la coopération solidaire

 

Le coopérativisme comme alternative dans le monde du travail (4) 

 

 

 

Institutionnalisation du Mouvement Coopérativiste au Brésil (2)

 

 

 

Ainsi, partant d'une proposition initiale de constitution d'une « troisième voie », les coopératives, dans des nombreux cas, s'insèrent dans les paramètres du marché de manière compétitive, c'est-à-dire, comme des entreprises. Parmi les analyseurs les plus évidents pouvant être saisis dans beaucoup de coopératives que nous connaissons, nous citons la non-participation des membres dans la prise de décisions, non-participation qui est justifiée comme nécessaire pour assurer de l'agilité, pour répondre aux contraintes du marché, à la modernisation administrative et au choix d'un leader au profil de « cadre supérieur d'entreprise ».

 

 

Le coopérativisme populaire est défini par Sandra Mayrink Veiga (1997) par son aspect primaire d'autogestion, par le fait que cette forme d'organisation cherche une meilleure qualité de vie aussi bien pour ses adhérents que pour la communauté et par le fait qu'elle s'efforce d'atteindre les chômeurs, les exclus, les «précarisés» ou vulnérables, tout en s'articulant avec le développement régional durable et son caractère de proposition dans la société. A ce sujet, Arruda (1996) fait remarquer que l'enjeu du coopérativisme est de concevoir la coopérative comme une communauté humaine en quête du développement et du bien-être de chaque adhérent et de sa famille, dans un processus dont le but est d'interconnecter de façon critique les dimensions micro (sujets actifs et conscients ) et macro (globalisation coopérative) de la condition humaine.

 

 

Les chercheurs qui étudient le coopérativisme populaire rendent visibles les possibles conséquences, pour les adhérents, du changement dans le système de travail salarié. Les responsabilités n'y sont pas les mêmes, il y a le sentiment d'appartenance, de collectivité, aussi. Ce n'est pas du jour au lendemain que l'on changera les mentalités, surtout lorsque l'on est traversé par l'individualisme et par des formes de relation patron x employés tellement enracinées. L'application des principes doctrinaires du coopérativisme exige également des programmes de qualification adéquats. L'enjeu est ici de créer une infrastructure financière et organisationnelle et de l'ajuster selon le marché mondialisé et compétitif sans nuire aux principes du coopérativisme.

 

 

Reprenons la discussion menée par Lourau (2000/01) au sujet de l’énergie sociale indispensable pour opérer une rupture avec l'ordre existant. Il nous met en garde contre les «actes de conservation ou de réforme qui produisent, sur le plan microsocial, une situation souvent instable et un fonctionnement volontiers aléatoire des institutions ». Lourau insiste encore sur la créativité sociale mise en valeur dans des études sur l'institutionnalisation de mouvements sociaux.

 

 

Je réaffirme également les mots de Sandra Mayrink Veiga qui dit que « les projets qui ne tiennent pas compte des multiples dimensions de la vie humaine et sociale sont inefficaces et ne déterminent pas de transformations globales ». Les coopératives populaires ont du mal à considérer effectivement ces aspects. L'analyse que nous avons faite de différentes organisations coopératives dans leurs singularités locales nous a permis de saisir ce qui leur est propre et ce qui est commun au coopérativisme populaire en tant qu'institution sociale. Comme l'affirme Lourau (1997) ... le mouvement de rabattement du global sur le local pouvait et devait, dialectiquement, s'accompagner du mouvement inverse, du local au global.

 

 

 

 

Jacyara Carrijo Rochael-Nasciutti 


 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

 

 

voir aussi : http://journalcommun.overblog.com 

 

 

 

et : http://lesanalyseurs.over-blog.org

Partager cet article
Repost0

commentaires