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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 10:07

Mercredi 9 janvier 2008


Suspendu la lecture du Gai savoir depuis le 7 décembre, mais j’estime que j’ai beaucoup lu depuis, dans le désordre, sans raison apparente. En feuilletant ce cahier, je me rends compte que cela est en train de devenir une habitude. Faut-il s’en plaindre?


Bref, je note ce qui me reste des lectures effectuées depuis vendredi 7 décembre.


Concernant Le Gai Savoir, je me suis arrêté à la page 308, Platon page 178, Sociologie de l’urbain page 56, la moitié du livre. En revanche, j’ai lu entièrement Les trois rois, Ignace Dalle, Fayard, 2007, 830 pages. Bernadette m’a fait cadeau de ce livre à Noël, avec un autre livre sur mai 68. J’ai commencé la lecture de l’ouvrage le soir même de Noël. Le lendemain matin, j’avais rendez-vous à l’hôpital. J’ai lu un peu dans la salle d’attente. J’ai évoqué cet épisode dans une lettre envoyée à Remi Hess. En effet, à la sortie de l’hôpital, je trouve des livres et j’en choisis une trentaine. Je reviens de l’hôpital avec deux sacs. Je les feuillette un peu, je les mets sécher et je suis content de ce cadeau destiné auparavant à la poubelle.


Le fait d’avoir de nouveaux livres, dont la plupart me sont inconnus me donne envie de me disperser entre sciences humaines, littérature, roman ou poésie et ouvrages institutionnels. Je ne cède pas à la tentation et je poursuis la lecture des Trois rois. Je vais jusqu’au bout du livre. Son auteur est un journaliste de l’AFP, il a vécu cinq ans au Maroc et porte un regard extérieur sur ce pays. Cela m’intéresse car il m’apporte de la fraîcheur.


L’histoire contemporaine du Maroc ne m’est pas étrangère. Je peux dire que je la connais assez bien. Les sources de l’auteur ne me sont pas non plus étrangères, bien que la dimension journalistique: dépêches, articles, etc. me fait défaut. Il faut reconnaître que c’est le métier de l’auteur et avouer qu’il le fait bien, si l’on se réfère à ce livre.


En parlant de ce livre, j’ai écrit à Remi que j’avais fait une lecture de ce livre avec la grille des sentiments et de l’éducation. Le livre fait allusion de temps à autre à l’éducation reçue et parfois administrée par les trois rois, soulignant les différences et souvent les points communs des trois.


C’est un livre d’histoire et pour l’histoire. Il s’inscrit dans une série d’écrits qui ont paru en France comme au Maroc, avec un retard, que l’auteur interroge.


Ce livre m’a apporté des choses que j’ignorais et c’est là aussi son mérite. Il a fallu beaucoup de temps pour le lire. Je ne regrette pas de l’avoir lu entièrement.


Stefan Zweig, La confusion sentimentale, Ed Stock, 1998, 190 pages. Je sais pourquoi j’ai choisi de lire ce livre. Cela fait un peu plus d’un an que les IrrAIductibles ont décidé de faire un numéro de revue sur l’éducation sentimentale. Le thème a été maintes fois évoqué dans les différentes rencontres et réunions de ce groupe. J’ai constaté que le groupe peine à avancer dans ce travail collectif. Des idées et des pistes de recherche ont été évoquées ici ou là. Sur l’éducation sentimentale en tant que telle, on trouve très peu de références.


«L’éducation sentimentale» est l’ouvrage qui vient en premier à l’esprit. J’ai relu ce livre et j’en ai tiré quelques idées notamment sur l’amour. Ma conclusion est que l’amour est l’un des sentiments qui figure le plus souvent dans les écrits et particulièrement en littérature. Pour approfondir la réflexion sur la question, je songe aux écrits philosophiques et aux essais qui traitent en général. Je songe à Rousseau, Fourier, Kant…


Je me souviens que j’ai lu L’imaginaire de Sartre. J’ai suggéré, lors d’une réunion, aux camarades présents de jeter un coup d’œil sur cet ouvrage. Il permet en effet d’élucider la part de l’imaginaire dans les sentiments.


Lors de cette réunion, j’ai proposé aussi que l’on travaille sur nos propres sentiments : l’amour, la haine, la compassion, la pitié, le dégoût, etc. Tâche d’introspection difficile, mais nécessaire, me semble-t-il.


Dans la boite à outils conceptuelle de l’AI, il y a l’analyse de l’implication et le libidinal. On peut les utiliser comme entrée dans l’approche de l’éducation sentimentale. Ceci, je ne l’ai pas encore dit.


La confusion des sentiments est un livre important. Il traite de la difficulté à exprimer ses sentiments et de les vivre. C’est un ouvrage qui traite des livres entre le savoir et les sentiments. L’envie du premier débouche sur le néant des seconds. C’est la confusion. Celle-ci est la caractéristique des sentiments. Ils se manifestent à travers elle. A partir de cet ouvrage, on peut définir provisoirement les sentiments par la confusion. Ceci explique probablement le fait que l‘expression se fait davantage par le biais de l‘écriture et de l‘art en général que par la science.


Est-ce que les sentiments peuvent faire l’objet d’une approche scientifique? Je laisse en suspens pour l’instant cette question.


«C’est en vain que je cherchais à me tranquilliser comme cousu dans le sac noir d’un cauchemar sans issue, je luttais de toutes mes forces pour trouver une explication et pour sortir de la confusion mystérieuse de ces sentiments contradictoires»pp107-108.


«Comment, sans raison, ni motif, il se montrait dur envers moi-bourreau auquel, malgré tout, j’étais attaché avec amour, que je haïssais en l’aimant et que j’aimais en le haïssant»pp135-136.


Les mythes fondateurs des sciences sociales, Paul Claval, PUF, 1980, 264pages.


C’est après avoir croisé une page où l’auteur affirme que son livre est le résultat de trente ans de travail, que j’ai commencé à avoir un autre regard et une autre lecture de l’ouvrage.


Ma curiosité me conduit, dans ce genre de livre, à m’intéresser aux sources, aux références, afin de déterminer ou plutôt de situer l’auteur dans une sphère ou un champ épistémique. Ce livre est riche de références françaises, allemandes et anglaises (américaines). Il s’attèle à l’histoire des sciences sociales; d’où le titre Les mythes fondateurs des sciences sociales. Il évite dès le début de situer sa recherche dans les relations entre la philosophie et les sciences sociales; ce qui l’exonère de parler des Grecs et des Arabes.


Il commence son investigation au Moyen Age, à la Renaissance et remonte à l’époque contemporaine.


Qu’est-ce qu’il y a d’original dans ce livre? Probablement rien, comme c’est souvent le cas dans les écrits des professeurs, qu’ils soient universitaires ou non.


Une idée a attiré mon attention concernant l’AI. L’auteur cite Lourau et Lapassade à deux reprises et les met à côté de Nietzsche.


«Les idéologies antirépressives condamnent sans appel toutes les formes d’organisation sociale dans la mesure où elles charrient toujours pouvoir et oppression. Il n’y a donc pas de place, dans les sociétés qu’elles appellent, pour la moindre application pratique des savoirs sur la vie collective. Il n’y a pas lieu non plus d’y introduire une pédagogie des relations instituées, puisque le bien consiste à refuser ce qui est déjà figé et à privilégier ce qui garde trace de l’intuition créatrice : un monde qui insiste sur l’instituant n’est pas fait, comme l’avait bien vu Nietzsche, pour les individus trop dociles que produisent l’école et la morale».


L’auteur cite en bas de page Clefs pour la sociologie, Lourau, Lapassade, Seghers, 1971, 239 pages.


Benyounès Bellagnech

Mis en ligne par Bernadette Bellagnech

http://lesanalyseurs.over-blog.org

 

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