20h09 John Surman, Private city
Après une petite sieste....quelques mots sur L'autobiographe. J'ai photocopié l'édition de 1997 (1), l'originale de 1978 n'étant pas disponible lorsque je suis allée à la bibliothèque de Paris 8. Selon Michel Lobrot, des coupes sombres ont été opérées qui dénaturent l'ouvrage. Tout au long du livre, Lapassade essaye d'écrire pour répondre à une commande d'autobiographie mais sans y arriver. Il écrit en fin d'été au Maroc, juste avant d'en partir semble-t-il à regret. Il écrit chez sa sœur alors qu'il était retourné dans son pays d'origine, le Béarn, il écrit en Allemagne, mais ne peut écrire à Paris. Le passé apparaît par bribe, flottant légèrement parmi les descriptions du présent. Spleen et solitude parmi les autres, nostalgie......
« Qu'importent les livres si rien ne peut empêcher la mort de l'été » (2),
« J'ai décidé de ne plus lutter pour le bonheur.
Et je me suis installé dans l'attente de la mort.
Tous ces aveux deviennent délicats ; c'est un sujet difficile et dangereux. » (3)
Quelques souvenirs sont évoqués, le comportement agressif de sa grand mère Ida (le même prénom que la mienne) envers son père, sa pratique de l'occultisme, son accident à la scierie et son opération sur la table de la cuisine, la mort de sa mère, son amour contrarié par son père, son indifférence pour sa famille...
Il regrette d'avoir manqué sa vie à force de penser à la mort (4).
C'est un livre très touchant qui contraste énormément avec ses autres écrits dans lesquels il paraît affirmatif, sûr de lui, plein d'énergie et de vie. C'est l'autre côté de Georges Lapassade, le revers de sa médaille, l'ombre de sa lumière qui lui donne du relief.
Je regrette vraiment de ne pas avoir l'original....
Par contre, en cherchant un peu sur la toile, j'ai trouvé à acheter Le livre fou que j'avais pu feuilleter à la bibliothèque. Je finirai bien par les avoir tous!
(1) Georges Lapassade, L'autobiographe, Ivan Davy éditeur, Vauchrétien, 1997, 50 pages.
(2) p12
(3) P23
(4) p11
Hélène M.
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