Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
  • Contact

Recherche

20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 11:57

17 heures

 

 

J'ai rencontré Yves, avec ses disciples, à la cafétéria, après la réunion que je venais de quitter. Il m'a demandé d'examiner un problème administratif de ses étudiants: ils n'arrivaient pas à obtenir, disaient-ils, les formulaires d’inscription en maîtrise. Une étudiante ajoutait que l'une de ses amies attendait depuis maintenant deux ans la délivrance de son diplôme...

 

 

Nous sommes allés aussitôt, sur ma proposition, au bureau du chef de la scolarité. Lui présentant le problème des étudiants de Lecerf,- qui se tenait, lui, en retrait, comme indifférent, j'ai eu certainement le tort de rapporter ce que me disait un étudiant l'autre jour : qu'au bureau des maîtrises on aurait dit : « les formulaires manquent parce qu'il n'y a plus d’argent pour les reproduire ! ». Naturellement, au téléphone, le service des maîtrises a nié cette « information ».

 

 

- En réalité, nous a dit C, on a retiré les formulaires qui étaient disposés sur la porte de ce bureau parce que les étudiants en prenaient trop et les jetaient ensuite dans les poubelles... Quant au retard pour la délivrance des diplômes, c'est exact, mais nous manquons de personnel et nous avons 15 ans de retard, car jusqu'ici, les étudiants ne demandaient pas leurs diplômes. Mais j'ai demandé un personnel supplémentaire, à cet effet...

 

 

-   Et vous pensez que vous l'obtiendrez, après le rapport de la cour des comptes ?

 

 

-   J'ai contrôlé, m'a répondu C. ; mon personnel fait son service. D'ailleurs, nous sommes en train de réorganiser, c'est en bonne voie.

 

 

Je me suis souvenu alors de « l'affaire N. ». Mme N. était chef de service quand je m'occupais de l'AES. J'avais rencontré des difficultés du même genre :

 

 

- Mme N. ? m'avait dit le vice-président de l'époque. Mais chacun sait qu'elle est plus souvent chez le coiffeur que dans son bureau !

 

 

J'avais fait état de cette réflexion devant le conseil de l'université, dont j'étais membre. Le Président de l'Université, à l'issue d'une grève du service de la scolarité contre moi, m'avait adressé une lettre «d'avertissement » et l'avait « versée à mon dossier ». Or, il était lui-même convaincu que le vice-président disait vrai. Mais, probablement pour des raisons politiciennes,- pour conserver un soutien syndical -, il avait fait la part du feu et s'était retourné contre moi.

 

 

Ce matin, je suis allé de bonne heure au cabinet du Président dans l'intention de faire parvenir par son secrétariat un message à Alain C. : je voulais lui rappeler la réunion pour le numéro de Pratiques de Formation sur l'ethnométhodologie en évitant d'entrer dans le bureau présidentiel (je ne savais pas qu'ils étaient en réunion publique du bureau élargi). Le secrétariat était vide :

 

 

- Alors, tu viens fliquer Elsa ?, m'a dit l'amie de Mme N. (elle se souvient toujours de l'Affaire qui nous opposa). Elle disait ainsi parce que je cherchais quelqu'un pour transmettre mon message. C'est ce que j'ai répondu, mais ce faisant, je donnais visiblement l'impression de me défendre, et par conséquent d'être coupable. C'est seulement plus tard, trop tard, que j'ai pensé à la réplique qui aurait convenu dans cette situation :

- Mais non, chère amie, je ne suis pas l'Inspecteur de la Cour des comptes !

 

 

Tout le monde, dans notre établissement, connaît le rapport de la Cour des comptes sur les personnels des Universités, en particulier la notre. Y faire allusion eût été comme une petite revanche, définitive, sur cette affaire N. où C, je viens de retrouver son prénom, joua un rôle très actif.

 

 

Elle n'a pas désarmé. La prochaine fois, je ne laisserai pas passer l'occasion de lui citer la Cour des comptes.

 

 

On peut considérer que la séance du bureau élargi, ce matin, autour de l'informatisation de la fac, était aussi une séance collective d'analyse institutionnelle. Mais j'ai procédé à une sorte de « synthèse » quand j'ai proposé qu'on informatise, avec des terminaux, les 9 UFR.

 

 

Ceci pose un problème de méthodologie. Si je maintiens que sont analystes de l'institution ceux qui, y travaillant, doivent réfléchir à ce qui s'y passe, comme cela se faisait ce matin, je dois aussi constater que j'exprime cette analyse au second degré quand je propose une « synthèse » comme ce matin, à partir de ma position de membre errant dans l'institution (je n'étais pas convoqué à cette séance de travail).

 

 

Georges Lapassade


Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

 

 

 

voir : http://journalcommun.overblog.com

 

et : http://lesanalyseurs.over-blog.org

Partager cet article
Repost0

commentaires