Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
  • Contact

Recherche

28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 10:27

Vienne, Grizing Hof, le jeudi 11 juin 2009, 10 h


Plusieurs idées me sont venues ce matin.


Écrire un livre sur La formation des adultes… L’horizon de la Bildung.


Demander la réunion d’une constellation (aide socianalytique) pour analyser la situation que vient de créer Jean-Louis Le Grand:ce serait une suite de ce que nous avions fait au moment du coup de force d’Hélène, l’an passé.


Dans la voiture, en route pour Bratislava.


Bratislava, groupe européen de recherche sur la pédagogie des doués, 15 h 15


J’ai profité de la pause pour passer dans ma chambre et me changer. J’avais trop chaud. Le temps change: la température varie beaucoup entre le jour et la nuit.


Nous sommes dans une conférence portant sur l’observation pédagogique. Je comprends d’autant mieux cet exposé oral que j’ai pu le lire hier, dans le train. Gaby le trouve trop abstrait. L’idée qu’elle a, c’est que je pourrais le bouleverser en introduisant quelques «autres» modes d’observation, notamment la démarche ethnométhodologique.


Gaby est assise à côté de Kristina. Celle-ci est placée à la seule place panoptique: elle voit tout le monde, et tout le monde la voit. En dehors de cette place centrale, compte tenu de la place que l’on occupe, on ne peut voir que 60% du groupe.


On discute du diagnostic. Cela relève de la clinique, l’idée de Gaby: que je reprenne toute cette production, pour en faire une version française, à ma manière, introduisant des éléments qui ont du sens dans la discussion française, mais qui ne sont pas là.


J’écoute attentivement l’exposé, mais je n’ose pas intervenir à l’oral. Si j’intervenais, je me demanderais si le concept de clinique existe en allemand. Chez nous, on parle de regard clinique. Ce regard peut déboucher sur un diagnostic, s’il y a demande.


Une autre idée: relier improvisation et observation.


J’ai osé intervenir. J’ai parlé de Raymond Fonvieille et de son journal d’observation. Gaby a pris le relais. J’espère qu’elle sera fière de moi, pour être sorti de mon attitude d’observateur silencieux.


-Pour qui observe-t-on?, osais-je demander.


Kristina répond de façon mécanique… Gaby a trouvé, elle, que ce mode d’observation n’est pas très scientifique. Il faudrait connaître les autres théories… Cette idée introduit la question d’une visite nécessaire des auteurs de l’ethnographie de l’école (P. Woods), mais aussi de l’ethnométhodologie.


En introduisant R. Fonvieille, je ressors toutes les ethnométhodes de la pédagogie institutionnelle, de la pédagogie de Freinet, etc. Ces mouvements n’étaient pas scientifiques, mais ils étaient «systématiques». Si j’avais l’opportunité d’intervenir encore une fois, je voudrais montrer que les «scientifiques» ne sont pas forcément systématiques, et que des praticiens qui ne revendiquent aucune scientificité peuvent être vraiment systématiques.


La tenue du journal n’est pas scientifique: elle est systématique, au sens qu’elle est un dispositif qui permet la systématisation du recueil de données autour d’une question.


Mon effort pour parler allemand a provoqué un ralentissement de la parole et lui a donné du poids, et cela autorise d’autres non-germanophones à parler.


En croisant improvisation et démarche clinique, on devrait trouver quelque chose. On devrait aussi parler de l’autodidaxie et de l’appropriation des apports scientifiques par les praticiens. Quand on est systématique par rapport à son objet, on peut s’intéresser à ceux qui ont exploré cet objet avant nous. On crée sa communauté de référence autour du thème. C’est la question de l’anticipation théorie et pratique.


Après la pause


C’est Tina qui parle, maintenant. Elle parle de la gestion pédagogique, du suivi pas seulement administratif, mais aussi groupal, inter-personnel du moment pédagogique. Tina m’aide à penser. Moi, je parle de management, quand je traduis Malik. Le mot ici n’apparait pas. Ce dont elle parle, c’est de l’instituant ordinaire, la manière dont l’enseignant construit le monde pédagogique. La construction de l’expérience, se former en temps de crise. L’apport de l’École de Vincennes: Ce titre pourrait devenir un livre très rapidement. Que faudrait-il faire pour le produire?


Un dialogue (les entretiens de Bratislava).


Reconstruire le texte paru dans
Des sciences de l’éducation.


Plus tard


Je crois que je ne puis prendre comme collaborateurs, que des personnes qui ont déjà un travail… Je ne puis perdre mon temps à faire ceci ou cela, trouver des bourses, des financements, etc. La complicité que j’ai pu avoir avec Kareen, que j’ai fortement aujourd’hui avec Sandrine, c’est cette reconnaissance que j’ai par rapport à quelqu’un qui étudie pour étudier, sans penser immédiatement à la rentabilité du travail intellectuel. Celle-ci vient un jour, mais par surcroit. C’est là que j’ai ma place en formation d’adultes. Je n’ai pas envie de travailler avec quelqu’un, pour lui avoir une promotion. Je veux le ou la former pour lui-même.


J’étais d’accord avec Mao, quand il a envoyé les étudiants à la campagne. Je sais que, pour beaucoup, ce fut un massacre. Ils n’en sont pas revenus… On me dira que je suis élitiste. Non! Je veux seulement des proches, qui s’inscrivent dans la Bildung. Je n’ai pas envie de faire de l’insertion. Je crois que d’une certaine manière, j’en fais, mais au second degré.


Comment s’appelle cette fille qui a lu mon livre? Je voudrais la peindre sur une toile, où je représenterai Gaby au milieu des sien(ne)s. il me faut faire une composition en prenant des photos des participants d’ici.


Idée de partir à la Catho. Cette idée me revient de temps en temps.


Je contemple Tina qui lit mon livre. Qui lui a donné? Je la sens terriblement impliquée dans mon texte. C’est une prof de l’université de Salzburg. Elle a de la chance de vivre dans cette ville, mais elle ne le sait pas. Elle voudrait vivre à Genève, près de son mari… On n’est jamais content! Tina vient de croiser mon regard. Elle prend mon livre et me le montre, en levant le pouce! J’ai gagné. Elle est séduite. Je préfère séduire Tina, plutôt que Dan. J’aime mieux mes livres en allemand qu’en français. Surtout ceux d’avant 2001. Je trouve que mon édition allemande est une réussite totale. J’aime le tableau, sur la couverture. De tous les tableaux peints par moi pour faire la couverture d’un livre, celui-ci est totalement adéquat au thème. De plus, la couverture noire fait ressortir les couleurs du tableau. Je devrais toujours me promener avec ce livre à la main.


Gaby veut éditer AI et pédagogie en allemand. Elle m’a dit :


-Tu pourrais faire la préface…


Ou mieux, on pourrait la signer ensemble. C’est vraiment quelque chose que l’on a fait ensemble! Oui je veux signer ce livre avec Gaby. Elle peut mettre Weigand/Hess si elle veut, mais je veux mon nom sur ce livre. J’y ai beaucoup travaillé. Si elle veut, je ferai un nouveau tableau pour ce volume que je verrai bien chez Waxmann, comme l’autre, avec la même maquette.


J’en ai des idées, en ce moment! Si Gaby me fait un beau livre en allemand, je lui fais un beau livre en français…


Remi Hess

http://lesanalyseurs.over-blog.org

Partager cet article
Repost0

commentaires