Chers amis, chers collègues,
Un petit mot pour vous convier à la présentation de mon livre
L'expérience du concept. Michel Foucault entre épistémologie et histoire,
Publications de la Sorbonne, coll. "La philosophie à l’œuvre", 2012.
avec
Bertrand Binoche (Paris 1)
Quentin Meillasoux (Paris 1)
Camille Riquier (ICP)
La rencontre aura lieu au Comptoir des Presses d'Universités, 86 rue Claude Bernard, 75005 Paris, mercredi 12 décembre à 19.30. Elle sera suivie par un pot convivial.
Luca Paltrinieri
Ce livre ne s’intéresse, en aucune manière, à ce que Foucault a dit. Et son auteur n’essaie ni de déceler la vérité de l’œuvre, ni d’en reconstruire la systématicité secrète. Il aborde les ouvrages foucaldiens comme des objets fabriqués selon des règles, poursuivant des fins : il veut montrer ce que Foucault a fait de la philosophie, de l’histoire, de la science.
En partant du fil conducteur du rapport non exclusif entre vie et concept, rapport que l’on retrouve chez Canguilhem, il s’agit ainsi de revenir aux sources de la pratique foucaldienne de pensée. Quelle forme d’expérience traduit la naissance, l’émergence et la propagation d’un nouveau concept ? Quel est le rapport entre des expériences historiques de pensée et leur conceptualisation par la science, la philosophie, la littérature ?
Pourquoi, au cours de ces opérations discursives, avons-nous besoin de vérité ?
En reconstruisant le geste de pensée foucaldien à travers l’exemple privilégié de l’histoire des statistiques, on tente moins de faire œuvre de commentaire que de dessiner les traits opératoires d’une machine de pensée qui pourrait nous être utile aujourd’hui, pour étudier le besoin de vérité lié aux pratiques contemporaines de gouvernement. Car la source de la fascination durable que l’œuvre foucaldienne continue d’exercer pourrait bien être précisément ceci : elle n’autorise aucune interprétation qui n’en soit pas une appropriation et une actualisation.
L’auteur :
Luca Paltrinieri est docteur en philosophie de l’École normale supérieure de Lyon et de l’université de Pise.
Il est chargé de recherche au Centre d’innovation et de recherche en pédagogie de Paris (CCIP), chercheur rattaché au CIEPFC (ENS-Ulm) et membre de l’Association pour le centre Michel-Foucault.
Table des matières
Introduction 5
Chapitre I.
Canguilhem : la philosophie et son dehors 25
Vérité scientifique et vérité philosophique 26
L’objet scientifique et son histoire 31
De l’histoire des sciences à la philosophie 39
L’expérience, la subjectivité et le travail du concept 46
Du vital au social, la notion d’expérience 54
La question de la subjectivité et de la connaissance 60
Chapitre II.
Le programme archéologique, entre phénoménologie et structuralisme 67
Science et expérience : les sciences humaines entre phénoménologie et structuralisme 69
Foucault phénoménologue ? 81
Le redoublement de l’expérience : l’« expérience fondamentale » 84
Le rôle de l’expérience dans les écrits de jeunesse 90
Rétrospection 97
Retour à Canguilhem ? 107
Chapitre III.
L’histoire archéologique : esquisses pour une histoire de la pensée 115
La place de Kant 117
L’archéologie comme antiphénoménologie : l’a priorihistorique 120
Décrire l’archive 137
L’a priori historique des sciences humaines : la figure de l’homme et les métamorphoses de l’expérience 145
Chapitre IV.
Travailler des objets : le généalogiste et l’historien 159
La question du présent et les défis de l’actualité 162
La généalogie et l’histoire 168
La question de la biopolitique et l’usage des matériaux historiques dans une perspective généalogique 181
Fabriquer des fictions 198
Chapitre V.
Politique(s) de la vérité 213
Un exemple : l’histoire de la statistique 229
Des dispositifs 236
Un cas : l’ontologie historique de l’objet population 244
Appendice 252
Conclusion 269
Bibliographie 279
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