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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 11:28

Préface

 

 

L'analyse interne de Paris 8 est toujours d'actualité!

 

 

On va parler de Vincennes et de Saint-Denis, en 2008 et 2009, à l'occasion de l'anniversaire de cette université de Paris 8 où nous travaillons. Il apparaît donc important de publier les textes que Georges Lapassade a consacré à cette université où il est entré en 1971, et est resté jusqu'à sa retraite en 1992, où il a fait entrer R. Lourau, R. Hess, L. Gavarini, A. Savoye, P. Ville, arrivés de Nanterre en 1973, au lendemain de la thèse de R. Hess, puis A. Coulon et D. Dufour (ses anciens thésards)... En 2008, à la veille de ses 84 ans, Georges Lapassade continue encore, à vivre dans l'université de Paris 8 (il y a son bureau, participe aux réunions des irrAIductibles, la revue planétaire d’analyse institutionnelle, passe du temps à la bibliothèque)...

 

 

Si R. Lourau pratique une analyse institutionnelle différée, en résonances morphiques, G. Lapassade pratique une analyse interne concrète. En effet, dans L'Etat inconscient, René Lourau explique qu'il étudie la Réforme de Luther et Calvin parce que cette scène est une métaphore des conflits de 1974-1978, dans lesquels R. Lourau est (trop) impliqué, pour pouvoir en parler. La démarche de R. Lourau fait le détour par la métaphore, pour échapper à un réel, trop dur à décrire.

 

 

Sur ce terrain de l'analyse institutionnelle, Georges Lapassade, lui, va droit aux faits. Dès 1973, il s'attache à analyser l'institution telle qu'elle se vit au quotidien. C'est le projet de l'analyse interne. Son disciple et collaborateur, R.Hess, conduit le même chantier sur le terrain du lycée où il est professeur en 1982-83. Tous les deux découvrent un outil efficace pour l'analyse institutionnelle interne : le journal.

 

 

De Vincennes à Saint-Denis rassemble des textes écrits, par Georges Lapassade, entre 1976 et 1985. Leur unité vient du terrain : l'université de Paris 8, d'abord à Vincennes, ensuite à Saint-Denis, à partir de 1980.

 

 

Pour nous aujourd'hui, en 2008, l'analyse interne est toujours à l'ordre du jour. Notre département des sciences de l'éducation a été l'espace, durant l'année universitaire 2005-2006, d'un conflit analyseur de l'institution : la dévaluation de certains étudiants, par un jury de DEA, systématiquement. hostile aux enseignants et étudiants de l'analyse institutionnelle. Etant en congé de maladie, j'ai suivi de loin cette lutte qui a été décidée par E. Bautier et A. Savoye lors du jury du 7 novembre 2005 (invalidation de Kareen Illiade) poursuivie lors du jury du 14 décembre (invalidation de Boumarta et de quelques autres). Dès le 17 novembre 2005, R.Hess envoie une lettre ouverte au Président, dénonçant les pratiques discriminatoires de ce jury partisan, par rapport aux étudiants engagés.

 

 

Il faudra attendre le jury d'appel du 27 mars 2006 pour que Kareen Illiade soit rétablie dans sa mention très bien…

 

 

Cette lutte a été une réactivation de celle de 1999-2000, qui fut tellement violente qu'elle joua un rôle non négligeable dans la mort de René Lourau, dans le collimateur des réactionnaires.

 

Cette lutte de 2005-2006 entraîna une vraie analyse interne, car, entre novembre 2005 et mars 2006, l'Université, prenant en compte cette maltraitance systématique d'un groupe contre un autre groupe, décida de constituer deux jurys pour le nouveau master. D'un côté, les « civilisés », de l'autre les «harmoniques», pour reprendre l'évocation de Charles Fourier, que R. Hess fait dans sa lettre du 17 novembre 2005. On sait que Kareen Illiade allait devenir élue au Conseil scientifique de l'Université, sur une liste « analyse institutionnelle », puis ATER, et qu'elle est, à son tour, dans le mouvement de l'analyse interne !...

 

 

L'analyse interne est donc un outil de la réforme. C'est même la dimension réformiste de l'analyse institutionnelle. Nous remercions Georges Lapassade de nous avoir autorisé à éditer ce livre. Nous remercions également Bernadette Bellagnech, Véronique Dupont et Remi Hess, pour le travail d'établissement de ces quatre chapitres.

 

 

Je viens moi-même de rendre public le travail de suivi du séminaire d'analyse institutionnelle de 1999 à 2007, dans un ouvrage de 830 pages : Dialectique et pédagogie du possible (2 vol.), publié aux Presses Universitaires de Sainte Gemme, en mars 2008, et qui prolonge, d'une certaine manière, le travail du journal d'analyse interne proposé par R. Hess et Georges Lapassade.

 

 

Rétrospectivement, on peut regretter que le mouvement institutionnaliste se soit déchiré sur le mode du « ou bien l'analyse interne, ou bien la socianalyse ». Pour sa part, R. Hess a toujours été partisan du fait que l'analyse institutionnelle interne est complémentaire de la posture socianalytique, deux «moments» de la pratique institutionnaliste. En 1999, René Lourau, Patrice Ville, lancés à ses côtés dans une bataille interne aux sciences de l'éducation de Paris 8, à l'occasion de la défense d'étudiants maltraités par une bande de collègues réactionnaires, l'ont découvert, malheureusement un peu tard...

 

 

Benyounès Bellagnech, le 25 février 2008 

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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