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7 décembre 2013 6 07 /12 /décembre /2013 14:02

 

CHRONIQUE POLITIQUEMENT INCORRECTE No 22



« L’abandon à la mort… de 76 000 fous par le régime de Vichy ».

L’avis du Dr Michel Caire

(suite 3)



Des difficultés à qualifier la « chose »


Voici, sans aucune prétention d'exhaustivité, quelques-uns des termes que nous avons nous-mêmes relevés dans divers ouvrages consacrés au sujet, et qui montrent que les affirmations citées ci-dessus méritent d'être nuancées :



- Hécatombe

« Hécatombe par carence » (Bonnafé), « Hécatombe » (pétition « Pour que douleur s’achève », « Hécatombe des fous » (titre de l’ouvrage d’Isabelle von B.)

- Indifférence criminelle collective

Max Lafont


- Mauvais traitements et négligences coupables


Santé mentale n°38, mai 1999, p.5


- Non assistance à personne en danger de mort

Dans le titre du Chapitre 1 et à diverses reprises dans le livre d’Ajzenberg


- Abandon à la mort

Max Lafont

Pétition « Pour que douleur s’achève »

 

Armand Ajzenberg

« Abandon délibéré » pour Maxime Gremetz, député communiste, dans une question écrite à M. le Premier Ministre, citée dans le Courrier de la pétition « Pour que douleur s’achève »)


- Extermination douce

(Max Lafont et nombreux autres)

 

- Extermination

« 40.000 malades mentaux exterminés en France entre 1940 et 1945 » (P. Durand, « Le train des fous », 1988, 4e de couverture)


« Il m’a été impossible de savoir si cette extermination par la famine et par le froid était dictée par Vichy, (…) des directives pourraient avoir été donnée en provenance d’Allemagne (…) » (Patrick Lemoine, Préface, Droit d’asile).

« Le meilleur exemple de cette agressivité extrême de la société vis-à-vis des malades mentaux est donné par la politique allemande et française au cours de la Deuxième Guerre mondiale, qui a conduit à l’extermination de plusieurs centaines de milliers d’entre eux, soit dans les chambres à gaz, soit par la faim » (Patrick Lemoine, « Je déprime, c’est grave docteur ? Comprendre et soigner la dépression », 2001)



« (…) Clermont-de-l’Oise, où l’occupant boucla l’asile. Qui peut dire combien de malades périrent dans ce trou noir de mort lente, dans ce qui n’était autre qu’un camp de concentration et d’extermination qui ne voulait pas dire son nom » (Alain Vernet et Michel Henin, « Des morts oubliés de l’Histoire », Libération, 16 décembre 1994)


« Curieusement, l'extermination systématique de ces misérables victimes (...) » (André Vanomme, maire de Clermont (Oise), allocution du 7 avril 1999, citant le Courrier Picard de septembre 1998 : voir M. Lafont, 2000, p.209)


- Génocide

« Le génocide des malades mentaux » = sous-titre du roman « Le train des fous », 1988, de Pierre Durand (non repris dans la réédition de mars 2001 aux éditions Syllepse), dont sont responsables les plus hautes autorités (« Le train des fous », p.112).

Le « génocide des fous » (entre guillemets) : « Le train des fous », 1988, p.173 et 4e de couverture


« Max Lafont témoigne de l’« extermination douce ». En cinq ans de guerre, quarante mille malades mentaux sont morts de faim. Un génocide ignoré tant par l’Histoire que par les psychiatres » [Libération, 23 juin 1987, p.22-23]

(...) « LIBÉRATION. - Quand et comment avez-vous appris l’existence de ce génocide ? MAX LAFONT. - Comme tout étudiant, j’avais suivi les cours en sixième année du professeur Colin. Il en avait parlé, il disait qu’au lendemain de la guerre, il y avait eu une révolution psychiatrique qui avait été précédée d’un véritable génocide de malades mentaux (…) » (article où Max Lafont affirme que seuls St-Alban et... Ville-Evrard (!) ont réussi à sauver leurs malades, et que « dans toute la France, à aucun moment, il ne fut attribué un supplément d’alimentation pour les asiles, comme ce fut le cas pour tous les autres hôpitaux. », malgré l'existence de la circulaire de décembre 1942).



« (…) en règle, dans tout génocide, il n’y a pas de trace officielle… Rappelez-vous le génocide arménien ! » P. Lemoine, Synapse, octobre 1999, n°159, p.10



« C’est un génocide, le mot n’est pas exagéré » (Pierre Durand, Le Patriote Résistant, avril 1988.



« L’occupation du territoire et le rationnement alimentaire qui suivirent entraînèrent un véritable petit « génocide » dont on n’a pas beaucoup parlé » (Pr Pierre Deniker, Le Monde, 8 juillet 1987, p.18, note)



« (…) Ainsi du sort qui fut celui des malades mentaux en France, durant l’occupation, dont 40.000 moururent de froid et de faim (…) Comme si le nazisme, finalement, pouvait triompher insidieusement et abolir jusqu’au souvenir de ce génocide là (…) » (Alain Vernet et Michel Henin, « Des morts oubliés de l’Histoire », Libération, 16 décembre 1994)



- Crime contre l’humanité
 P. Durand, « Le train des fous », 4e de couverture.



- Eradication des malades mentaux
 A propos d’« Alexis Carrel et ses idées eugéniques d’éradication des malades mentaux » (Patrick Lemoine, Droits d’asiles, Préface p.17, note).


- Elimination

« Elimination par la faim du plus grand nombre d’aliénés possible » (à propos de la politique de Vichy. P. Durand, Le train des fous, 1988, p.112).


« Elimination par inanition » (Philippe Fontanaud, 2002, « D’une évacuation… l’autre. Quelques récurrences de l’histoire ». Site Serpsy).


« Elimination par l’application d’un mot d’ordre discret qui aurait pu être « laissez-les mourir » (pétition « Pour que douleur s’achève »).


- Epuration

(Pétition « Pour que douleur s’achève »)



- Mise à mort

« La bouleversante étude du docteur Max Lafont sur ce qui ne fut pas autre chose qu’une mise à mort lente de quarante mille malades mentaux » (Jean-Yves Nau, « L’eugénisme n’est pas mort », Le Monde, 10 juin 1987, p.21).


- Assassinat

« Véritable assassinat d’êtres désarmés, souffrants, et entre tous dignes de solidarité et de compassion » (Dr Escoffier-Lambiotte, Le Monde, 10 juin 1987, p.22) : suite à la publication du livre de Lafont, Mme Escoffier–Lambiotte dénonçait à la « une » du Monde « la lâcheté et l’inconscience » des psychiatres sous le régime de Vichy, et s’indignait devant « la conspiration du silence qui a, jusqu’à présent, régné sur cet énorme scandale ».


- Holocauste

« Un holocauste au Vinatier », titre d’un bref compte-rendu de la thèse de Lafont paru dans Le Monde, 4 mai 1979


- Traitement final

Lucien Sève, philosophe, Courrier de la pétition « Pour que douleur s’achève »


- Solution finale

Santé mentale n°38, mai 1999



Rita Thalmann, récemment décédée, utilise elle une autre formule : « volonté du gouvernement de Vichy de se débarrasser des “fardeaux inutiles” » (A. Ajzenberg).


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RAPPEL : CES INFORMATIONS RÉGULIÈRES SONT DIFFUSÉES ACTUELLEMENT À UN GROUPE DE PLUS DE 930 RELATIONS DE 1ER NIVEAU ET, SI VOUS Y VOYEZ UN INTÉRÊT, À PLUS DE 200 000 AUTRES RELATIONS DE 2ÈME NIVEAU, SI BIEN SÛR CELLES-CI SONT PAR VOUS RELAYÉES.

À SUIVRE…

 

 

Transmis par Armand Ajzenberg

 

 

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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