Mercredi 22 octobre 2008,
Une idée m’est venue il y a un instant, mais je l’ai oubliée. Je me souviens tout simplement du fait que je devrais commencer ce journal par cette idée!
«Les divers concepts philosophiques ne sont rien d’arbitraires, ils ne se développent pas chacun pour soi, mais en relation et en parenté entre eux»p52.
Nietzsche constate que tous les philosophes ont le même parcours : lire, relire, répéter, revenir en arrière dans le cadre d’un système prédéfini. Ils tentent tous de se démarquer par quelque chose tirée de ce système. Mais au fond, ce n’est là, qu’une subjectivité particulière du cheminement personnel. La langue et notamment la logique prédéterminent la pensée. Lorsqu’on voit ce que l’homme a fait de la logique, on comprend bien la fermeture dans un cercle vicieux de la philosophie.
Expliquer tout par cause et effet est une absurdité : «Il ne faut user de la cause et de l’effet que comme purs concepts, c’est-à-dire comme de fictions conventionnelles qui servent à désigner, à se mettre d’accord, nullement à expliquer quoi que ce soit»p54.
Nietzsche remplace «le libre arbitre» par le «selfarbitre» «qui n’est qu’un mythe; dans la réalité, il s’agit seulement de volonté forte ou débile»p 55.
Les deux volets différents du déterminisme, responsabilité et indifférence se rejoignent dans le caractère personnel de chaque attitude.
Ce que Nietzsche disait à propos du déterminisme, responsabilité et indifférence se rejoignent dans le caractère personnel de chaque attitude.
Ce que Nietzsche disait à propos des philosophes peut s’appliquer à lui aussi, lorsqu’il parle de lui comme vieux philologue qui donne une certaine interprétation de la nature. On peut dire qu’il se livre. Pas de loi dans la nature, il n’y a que la force. Laquelle et comment agit-elle? Question sans réponse.
A partir du moment où la psychologie commence à s’intéresser aux «mauvais» sentiments: haine, jalousie, cupidité, domination, et ainsi aller dans les profondeurs. Nietzsche prévoit que «la psychologie soit de nouveau intronisée comme la reine des sciences, celle que les autres sciences ont pour fonction de servir et de préparer. Car désormais la psychologie est de nouveau la voie qui conduit aux problèmes fondamentaux»p58. (Prophétie).
Deuxième partie : L’Esprit Libre.
L’ignorance, le non savoir, la simplification, de la vie et de tout ce qui nous entoure permettent une certaine jouissance. La langue qui tend parfois à l’enfermement est aussi vivante. (Morale et science)
Un conseil de Nietzsche que je reprends à mon compte: «Retirez-vous plutôt, à l’écart, réfugiez-vous dans quelque retraite! Mettez vos masques, usez de ruse, afin qu’on vous confonde avec d’autres, ou même qu’on apprenne à vous craindre un peu»p 61.
Autre posture conseillée par Nietzsche réside dans le contact avec les hommes au bénéfice de la connaissance. Il faut, dit-il, être en lien avec les vulgaires, avec ceux qui se lâchent et disent tout sur eux-mêmes. Le mal.
On aura de quoi rire : les amis ou les bons amis : on leur laisse leur intelligence ou s’en débarrasser.
S’en prendre à la langue allemande, voilà ce qui n’est pas nouveau chez Nietzsche. Mais dans ce passage (p 65-66-67), il explique pourquoi. L’incapacité de cette langue à accueillir la satire grecque ou italienne, de traduire Aristophane ou Machiavel.
«Il ne faut pas aller dans les églises si l’on veut respirer un air pur»p69.
La jeunesse en trois actes : l’insouciance, la conscience et le doute et plus tard encore de la jeunesse. Autrement-dit, la jeunesse et son contraire reviennent sans cesse à la jeunesse. «Dix ans plus tard, on comprend que tout cela, c’était encore- de la jeunesse!»p70.
Première étape: on juge l’acte par ses conséquences.
Deuxième étape : on le juge par ses causes ou ses intentions. La première étape correspond à la préhistoire, la deuxième à la morale. Nietzsche dit qu’il est temps de remettre la morale en question et de la dépasser en approfondissant la connaissance de nous-mêmes.
Soyons prudents vis-à-vis des sentiments de dévouements, de sacrifices…etc.
La prudence du philosophe est légitime, car il s’est fait avoir et berné depuis longtemps. Il s’est enfermé dans la pensée du vrai et du faux. Soumis à la morale, il n’a pas pu franchir le pas et reconnaître la fausseté du monde et sortir de la contradiction vrai-faux, pour ne pas la considérer que comme une gradation.
«Le philosophe n’est-il pas fondé à dépasser la confiance crédule que l’on témoigne à la grammaire? Je respecte fort les gouvernantes, mais ne serait-il point temps que la philosophie renonça à une foi de gouvernante?» p 75.
Quand l’homme cherche le vrai que pour faire le bien, il ne trouvera rien.
Benyounès Bellagnech
Mis en ligne par Bernadette Bellagnech
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