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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 15:42

 

Bref, beaucoup à lire et à travailler et moi je traîne. Commençons quand même par :

 

 

Note sur la vie de Georges Lapassade par Michel Lobrot (1)

 

Pour Lobrot, il y a deux époques marquantes dans la vie de Lapassade, lorsqu'il avait 20 ans lorsqu'il en avait 50.

 

La première car c'est le moment où il peut se dégager de sa famille et surtout de son oppressant père mais aussi de la lourdeur et de l'intolérance des ambiances villageoises. C'est l'école, la réussite aux examens qui lui permettent cela.

 

Il attribue au comportement de son père le fait de n'avoir pas eu par la suite « une vie sexuelle libre et épanouie ». Cette éducation le rendra méfiant vis à vis « des contrôles et de la vie collective ».

 

Son arrivée à Paris est l'occasion pour lui de commencer une psychanalyse pour l'aider dans sa compréhension de son homosexualité, d'approcher les pédagogies nouvelles et le trotskisme, de faire de l'agitation sociale, de se former à la dynamique de groupes selon Kurt Lewin. C'est à cette époque, en 1958 que Lobrot le rencontre. Ils développent un « anarchisme constructif ». Pour Lapassade, l'important c'est de tout dire et cette attitude, la « parrhésie » lui vaudra beaucoup de rejets.

 

C'est ensemble qu'ils travailleront à la création des fondements de l'analyse institutionnelle et notamment lors des rencontres de Royaumont (1960/1965). La volonté de ce mouvement est de changer les lieux de travail, d'exercer une influence directe sur son milieu.

 

C'est un personnage charismatique, engagé, transparent. Il écrit de manière impliquée ce qui produira des textes puissants tels que L'arpenteur, Le bordel andalou, Les chevaux du diable, Joyeux tropiques et L'autobiographe.

 

A partir de 1971, il travaillera surtout dans deux directions : la transe/le chamanisme/la dissociation et l'analyse institutionnelle. Ces deux directions tentent de répondre à la même question, comment former l'être humain à changer son milieu;

 

Lobrot, dans cet article, émet des critiques sur les raisonnements de Lapassade. Il lui reproche de ne retenir que ce qui alimente ses thèses et notamment la pertinence de la méthode de l'analyseur. Pour Lobrot, le danger des Institutions n'est pas forcement caché.

 

 

Même s'il a pu paraître comme dogmatique Lapassade était en fait un être pétri de doute et en constante interrogation sur lui-même.

 

(1)http://lesanalyseurs.over-blog.org/article-51797577.htmlconsulté le 15/02/11.

 

Hélène M.

 

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 15:20

 

Le 15/02/11 15h Handel Semelé 

 

 

 

Enfin, de retour chez moi ! C'est mon dernier jour de vacances et je voulais carburer, avancer sur plusieurs fronts en même temps, mais je me traîne comme une limace, je me réveille avec l'envie de dormir, alors je me rendors et ainsi de suite.

 

 

J'ai quand même travaillé sur le chapitre 4 de L'entrée dans la vie.

 

 

Je me rends compte que durant mon voyage j'ai énormément lu sans prendre de notes, quelle perte de temps et que de travail à rattraper. J'ai perdu mon rythme et ça m'angoisse.

 

 

Pour récapituler, j'ai lu L'autobiographe et La découverte de la dissociation de Lapassade, les deux retranscriptions des entretiens de France Culture avec lui et l'article de Morvillers sur le journal ethnosociologique qui est passionnant.

 

 

En prenant mes notes pour le chapitre 4 de L'entrée dans la vie, je me suis rendue compte qu'il y avait des notes dans mon cahier que je n'avais pas retranscrites et qui commencent à dater (1) ; ce sont celles sur un article de Lobrot sur la vie de Lapassade, article écrit en 2009. C'est là que j'avais lu qu'il y avait deux éditions de L'autobiographe.

 

 

J'ai trouvé également un article de Joseph Gabel Anthropologie et dialectique (2) et qui évoque L'entrée dans la vie où j'ai appris qu'il y avait un complément non édité à la thèse de Lapassade et qui est une interprétation révolutionnaire de l’œuvre de Jean Jacques Rousseau.

 

 

(1) Après vérification, ces notes avaient été retranscrites, mais elles étaient différentes....

 

(2)http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1964_num_19_2_421151 consulté le 15/02/11, 

 

 

Hélène M.

 

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16 décembre 2013 1 16 /12 /décembre /2013 16:06

 

Le 14/02/2011

Paris 14ème chez ma sœur

9h38 Mozart, Requiem

A Paris avant de prendre le train pour la Bretagne cet après midi.

 


L'appartement de ma sœur est vide, j'ai de la musique et j'en profite pour remettre à jour mon journal que j'ai du abandonner durant deux jours.


Le 11 au matin avant d'aller voir des amies, je suis repassée à la bibliothèque de Paris 8 pour chercher des articles de revue que j'avais relevés sur la question du journal. Il y avait celui de Gwenaël COUIC sur le journal commandé paru dans la revue Pratiques de formation de 1996, mais les pages de la revue sur cet article ont été arrachées....


Je voulais consulter également la revue des IrrAIductibles n° 3 de 2003 sur le journal et j'ai photocopié un article de Morvillers sur le journal ethnosociologique. J'ai parcouru cette revue très épaisse, elle est passionnante et il faut que je voie si on peut s'y abonner.


Vu V. l'après midi, une amie de longue date avec laquelle nous avons évoqué les traces écrites. Elle a ouvert une vieille malle dans laquelle se trouvent des écrits de sa famille dont les plus anciens datent de 1840. Il y avait également des échanges de lettres entre un frère et une sœur pendant la guerre de 14-18.


Soirée chez C., ma plus vieille copine. On se connait depuis la maternelle. Elle travaille chez ATD quart monde, fait des suivis de famille, participe à une université populaire. Je lui ai fait lire des extraits de mon journal et nous en avons beaucoup ri.


Le lendemain, rencontre avec Bernard F. et les militants de toute la France sur un projet qu'il voulait monter « soi-disant » avec nous. En fait, réellement, il nous demande de récolter de l'argent pour l'association qu'il veut créer afin de diffuser des vulgarisations d'ouvrages d'universitaires destinés à éduquer la population. Argent qui servira à payer des salariés chargés de l'organisation....Sur 30 personnes, nous étions 6 femmes et nous avons appris avec ravissement que nous avions été contactées après coup car le groupe original ne comprenait pas d'éléments féminins et que ça faisait mauvais genre. Quelle délicatesse! Je me suis cassée avant la fin. Un billet aller retour Paris pour ça....il y en a qui n'ont honte de rien.


Pour un soit disant marxien, il a une vision du travail, de sa division, du savoir et de sa construction plus que surprenante. Il n'est pas prêt de me revoir, son absence de congruence est pathétique.


Le soir dîner en famille, hier midi déjeuner avec des amis de mes parents et hier soir avec C. une amie au chômage depuis 10 ans et qui a profité de son inactivité pour regarder non stop la chaîne Al Jazeera pour suivre les révolutions tunisiennes et égyptiennes. Elle m'a racontée tout dans le détail avec un formidable enthousiasme. Elle échange des tweets avec des égyptiens en permanence.


J'ai vu trop de monde, j'ai trop mangé et trop bu et j'ai vraiment hâte de retrouver ma campagne, la solitude, les études, un certain ascétisme. Je sais que sous le coup des sollicitations je suis capable de changer complètement de cap, d'arrêter le travail en cours pour aller en commencer un autre qui m'emmènera vers des horizons inconnus. Mais là, je veux finir ce que j'ai commencé, je veux retourner à Lapassade et au journal. Ce soir, je serai chez moi, j'allumerai le feu pour chauffer la maison et je m'y remettrai.


Sur le forum du journal, E. a pris le relais de J. Elle écrit et écrit encore, elle fait tourner le moteur avant le démarrage des cours et je perçois une certaine impatience.

 

 

Hélène M.

 

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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 10:37

 

« Tristesse, maintenant, sur la ville déserte »

 

Le 11/02/11 7h38

Montmagny, Val d'Oise, chez mes parents

 

J'ai du mal à écrire ailleurs que chez moi. Là, chez mes parents, c'est encore plus compliqué, car il faut trouver une chaise à peu près stable, une prise qui marche, une lampe qui s'allume…

Il y a tellement de stimulations en région parisienne, et donc tellement de choses à raconter.....

Après moult péripéties, dont l'une d'elles m'a fait voyager de Paris à la banlieue avec un chien, j'ai réussi à aller à la bibliothèque de Paris 8. Je prenais le risque de la trouver fermée car il y a un mouvement de grève. Elle était ouverte. Dans le hall, ils installaient un grand écran et j'ai entendu des étudiants dire « on se caille dans les amphis et ils installent des écrans plats dans les couloirs... ».

Cette bibliothèque est vaste, il y a plein de grandes tables pour travailler. J'étais un peu perdue mais j'ai demandé à l'accueil et une jeune femme toute habillée de cuir m'a expliquée comment cela fonctionnait, que la durée de prêt était de 8 semaines maximum. J'ai réussi à trouver la salle rouge où se trouvaient la plupart des livres que je cherchais. Ou pour être plus exacte, que je me souvenais devoir chercher.

Ce que j'ai compris et je vais paraître un peu bête, c'est qu'on ne va pas dans une bibliothèque universitaire comme on va au marché, on se ballade, on s'arrête, on prend un livre. Non, il faut savoir ce qu'on cherche et avant d'y aller se préparer, lister les livres.

Comme je n'avais pas de liste mais que je savais au moins que je voulais L'autobiographe de Lapassade, je l'ai cherché (aidée par une serviable jeune femme installée à un comptoir de la salle rouge). J'ai trouvé la version de 1997, mais j'ai lu quelque part que ce n'était pas une bonne version, l'autre se trouvait en magasin mais in-empruntable du fait du mouvement de grève.

Je me suis assise avec ce tout petit livre, pressée de le lire, d'en apprendre plus sur sa vie..... au bout de quelques pages, j'ai été prise d'émotion et j'ai commencé à pleurer alors je l'ai refermé pour ne pas me donner en spectacle.

« 19h30. La sirène du ramadan a hurlé, ce soir, pour la première fois. Il fait nuit. Tristesse, maintenant, sur la ville déserte. Je retrouve l'angoisse de l'année dernière. Les lumières de la rue s'allument lentement. »1

Je me suis levée, et j'ai pris d'autres livres de lui, Le livre fou, plein de dessins, de photos, de textes écrits dans tous les sens. Il faut prendre son temps pour ce livre. Je voudrais l'avoir, me retrouver toute seule avec lui, chez moi.

J'ai acheté une carte de photocopieuse à 30 euros et j'ai photocopié L'autobiographe, La découverte de la dissociation, la retranscription d'interview de Lapassade dans deux émissions de France Culture en 1997 et 1998, L'homme inachevé publié dans la revue Pratiques de formation-Analyses et Précis de l'inachèvement aux éditions Séguier,

Vu que j'étais toute seule à la photocopieuse, j'en ai déduit que ce n'était pas le bon plan et qu'il devait y avoir moyen de faire des photocopies moins cher ailleurs.

Je me suis dit qu'avant mon départ, il faudrait que je revienne en ayant listé les ouvrages à consulter, mais je ne sais si j'aurai le temps.

Sur le trajet du retour, je me suis demandée ce qui se passait avec Lapassade. Dès que j'ouvre un livre de lui, je suis touchée, émue, ravie, exaltée, sérieuse lorsqu'il l'est, triste ou lasse avec lui. Pourquoi?

 

Je ne suis pas sûre de comprendre correctement intellectuellement tous les messages qu'il transmet, mais je sens un lien fort entre nous, une sorte d'intimité. Qu'est-ce que c'est? Est-ce que ça fait ça à d'autres?

 

Hélène M.

 

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 10:09

 

9h05

 

 

Lecture du chapitre 4 : Les lignes directrices du romantisme d'Iéna.

 

 

Il est en fait difficile de les dégager tant ce mouvement est riche et ambigu.

 

 

L'auteur débute ce chapitre par donner quelques faits.

 

 

Le groupe d'Iéna se constitue, vers 1794, des frères Schlegel, Shelling, Schleiemacher, Tieck et Novalis. Deux femmes y participeront plutôt comme des muses Caroline Von Gunderode et Dorothéa Mendelssohn-Weit.

 

 

Fiedrich Schlegel et Novalis sont les figures centrales. On ne peut parler de groupe homogène, les tensions entre les membres sont son particularisme.

 

 

L'Athenäum paraît de 1798 à 1800 et est composée de 6 numéros dont les articles vont de la philosophie à l'histoire de l'art en passant par de la poésie, des traductions. On y trouve beaucoup de fragments.

 

 

C'est un mouvement marqué par sa fulgurance mais qui marquera de manière importante la pensée postérieure.

 

 

Novalis meurt en 1801 dans les bras de son ami Fiedrich Schlegel et ce dernier finira par renier totalement ce mouvement devenant un homme installé, conformiste.

 

 

Les thèmes majeurs du romantisme d'Iéna sont :


La philosophie de l'histoire : prenant racine dans la philosophie de Fichte, le concept ontologique d'histoire sera important dans ce courant de restauration de la vie. Ce concept trouvera sa consécration chez Hegel. Pour les romantiques, le présent est désenchanté et il faut travailler à la révolution artistique. Ils cherchent au « cœur de la subjectivité le principe de son dépassement » (1). Le but c'est l'avènement de l'âge d'or défini par le mouvement qui y conduit, la nostalgie. Le paradigme de l'âge d'or, c'est la Grèce antique, conçue non comme une période historique, mais comme un idéal, une totalité.

 

 

 (1) P 69

 

 

 

Hélène M.

 

 

 

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 16:21

 

Lecture du chapitre 3 de L'introduction au romantisme d'Iéna p 43-54

 

 

Ce chapitre porte sur la lecture par les romantiques de la philosophie de Fichte (il était évoqué par Augustin en référence à Herbart).

 

 

La philosophie de Kant a subi des attaques terribles, il était accusé d'être celui qui broie tout et notamment la métaphysique traditionnelle.

 

 

Le premier à tenter de le défendre, c'est Reinhold, un de ses disciples. Il va rationaliser la pensée de Kant, tenter de la sauver en la trahissant. De nombreuses critiques vont s'élever, notant les incohérences du discours de Reinhold et Fichte, mêlant Reinhold et la prise en compte de ses contempteurs, va poser les bases du post-kantisme et ouvrir la porte à l'idéalisme allemand.

 

 

Fichte va tenter d'intégrer la restauration de la vie dans « l'orbe » de la raison. Pour cela, comme Reinhold, il admet l'existence d'un principe fondateur, mais alors que Reinhold posait celui de représentation Fichte retient celui d'acte originaire.

 

 

Pour Fichte, il y a trois principes fondamentaux de la connaissance :


 le Moi se pose, c'est un acte originaire,


 le non-Moi s'oppose au Moi. C'est le Moi qui s'oppose à lui-même en se posant.


 - Le Moi pose en lui-même un Moi divisible et un non Moi divisible, c-a-d que la distinction du sujet et de l'objet tombent dans le Moi.


 

 

7h07

 

 

 

Hélène M.

 

 

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 18:56

 

Le 10/02/11

 

Paris 14ème, chez ma sœur M.

 

5h45

 

 

 

Voilà, je suis à Paris, chez ma sœur et je pars ce matin en banlieue. J'écris sur un netbook, j'ai pas de musique, je ne suis pas confortable....


 

Hier dans le train, j'ai commencé à lire Essai sur l'emploi du temps de Marc Antoine Jullien, l'introduction de Kareen et l'avant propos. Ensuite, j'ai travaillé pendant les 3 heures et quelques de trajet sur les chapitre 3 et 4 de L'introduction au romantisme d'Iéna. Qu'est-ce que ce livre est dur à lire, en plus, je n'avais pas de dictionnaire, je ne pouvais aller chercher les mots inconnus (rédimer, ça veut dire quoi rédimer?). Mais, je me suis accrochée. J'en suis à la page 77 et il en comporte 208 à lire..... C'est surprenant, mais l'auteur cite Maurice Blanchot et ça fait la deuxième fois en deux jours que je lis ce nom dans deux ouvrages différents. Un effet du chaos? Une piste à suivre?


 

Souvent, il est dit qu'on peut ne pas lire les livres en entier, aller voir juste la partie qui nous intéresse, mais ça, je ne sais pas faire. C'est un handicap, il va falloir que j'apprenne.


 

Hier, discussion avec M. et G. Ce dernier a commencé La somme et le reste et il me dit que c'est un ouvrage passionnant mais difficile à lire. On a discuté dialectique et ma sœur a du mal à comprendre ce que c'est. Germain et moi, on remarquait qu'en fait, avant d'être capable de théoriser ou d'expliciter par des mots, il y avait une sorte de connaissance physique de ce que c'était. On la sent et on la reconnaît. Il disait que Liberté, Égalité, Fraternité, c'était dialectique.


 

Bref, beaucoup de discussions, G. veut que je lise Proust A la recherche du temps perdu et ce à cause de mes réflexions sur le journal et le rapport au temps. Et M. propose qu'il nous en fasse une lecture, il lit très bien, dit-elle.


 

Ce matin, je vais à Paris 8, à la bibliothèque mais peut-être sera-t-elle fermée à cause d'un mouvement de grève....nous verrons.


 

C. m'y rejoindra peut-être. Elle a commencé son journal d'intersemestre, elle semble pleine d'une nouvelle énergie, voudrait tenter de rattraper son retard et de finir sa licence cette année.


 

J. lit, écrit, lit écrit, ça y est, elle a attrapé la maladie. Ces textes sont toujours aussi denses, avec des questionnements essentiels, toutes les lignes, sans paragraphes, si bien qu'on y rentre en apnée.

 

 

 

Hélène M.

 

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 13:39

 

7h19

Lecture du livre de Mireille CIFALI, Le lien éducatif : contre jour psychanalytique (1)

 

Dans son avant-propos, l'auteur précise que les discours sur l'éducation relèvent d'une subjectivité qu'il faut assumer car ils sont datés et marqués par la culture à l'intérieur de laquelle ils ont été élaborés. Du fait de l'évolution constante de ces discours, la modestie est donc de mise.


Dans cet ouvrage, l'auteur confrontera la théorisation psychanalytique avec un domaine « tiers », l'éducation. Pour elle, la position psychanalytique est celle « qui permet aux praticiens, sans céder sur la complexité de leurs actes, de construire un savoir de l'intérieur ». (2)


La première partie de l'ouvrage est nommée Espoirs déçus et son chapitre premier Au fil de l'explication et du temps.


Ce chapitre débute par la définition de la pédagogie par Cornélius Castoriadis : « La pédagogie commence à l'âge zéro et personne ne sait quand elle se termine. L'objectif de la pédagogie, d'un point de vue normatif évidemment, est d'aider le nouveau né, ce hopefull & dreadfull monster à devenir un être humain. » (3).


L'auteur souligne que l'éducation est un enjeu de société. C'est un acte qui relève de la relation et alors qu'il est accompli pour le bien de l'enfant, celui-ci se déroule souvent dans la souffrance. L'adulte, « un vieil enfant », y projette ses espoirs, se reproche ses erreurs, cherche d'autres coupables aux échecs qui se manifestent.


Dans un premier passage, Les difficultés auscultées (p 14-26), l'auteur recense les hypothèses qui cherchent la source de cette difficulté à éduquer. Cela commence avec Freud qui découvre dans le propos des hystériques (discours de victimes d'une séduction), l'importance du rôle de l'adulte. Ce propos sera repris plus tard par Alice Miller qui dit que les adultes malades, souffrants sont des enfants traumatisés par l'éducation qu'ils ont reçue. Elle appelle cela la pédagogie noire qui au nom du bien de l'enfant lui fait du mal.


A partir de là, c'est le comportement de l'adulte qu'il faut modifier. L'auteur précise que durant toute une période, la pédagogie était assez normée mais que maintenant, avec la multiplicité des théories, les adultes piochent dans une sorte de bric à brac dans lequel se débat leur imaginaire.


Freud par la suite renoncera à cette explication de l'adulte coupable de séduction lorsqu'il mettra en évidence le rôle du fantasme. L'enfant peut interpréter les actes de l'adulte, croire à une tentative de séduction qui, en fait, n'a pas eu lieu. Cette hypothèse permet de développer des pratiques destinées à accompagner l'enfant, à faire avec ce qu'il reçoit comme éducation.


On voit que ces hypothèses mettent en évidence le coupable de l'échec ou de la souffrance due à l'éducation. Pour l'une c'est l'adulte, pour l'autre, c'est l'enfant.


Une des autres hypothèses évoquée par l'auteur, est celle posée originellement par Carl Gustav Jung puis par Lacan et Dolto et qui met l'accent sur le concept de « folie à deux ». L'enfant porte l'histoire familiale, les traumatismes inconscients des parents, et ce qui est important c'est de savoir ce qu'il va en faire.


Qu'est-ce qu'un traumatisme? « C'est un événement de sa vie qui se définit par son intensité, et surtout par l'incapacité où un sujet est placé d'y répondre adéquatement et de lui trouver un sens » (4). pour ne pas souffrir, la personne va le refouler, l'oublier mais il ressurgira dans une situation ultérieure qui fait lien avec l'évènement créateur du traumatisme, même s'il n'a rien à voir réellement avec lui. Pour éviter le refoulement, il faut que l'enfant puisse parler du traumatisme, mais souvent, croyant bien faire, les adultes l'entourent de silence. Et permettent ainsi le développement de la réaction pathologique. La mère joue le rôle de pare-feu contre les traumatismes du petit, mais elle ne peut le protéger de tout.


Il existe des hypothèses non psychanalytiques à l'échec de l'éducation, elles s'appuient sur le contexte social et familial (hérédité) de celle-ci.


En matière d'éducation et de son échec, on recherche toujours le coupable chez l'autre, le parent, l'enseignant, l'enfant. Il est important pour celui qui participe à l'éducation de l'enfant d'analyser sa propre implication.


S'il n'y a pas d'éducation idéale, on peut quand même éviter un certain nombre d'erreurs notamment celles qui relèvent de la séduction et de la violence.


Dans un second passage, Mireille Cifali liste les métiers/statuts (soignant, enseignants, parents) confrontés à la question de l'éducation et retrace l'historique de leurs relations conflictuelles teintées de rivalité.


Elle termine ce premier chapitre par l'évocation de Freud lorsqu'il dit qu'il existe des métiers impossibles, éduquer-guérir-gouverner dans le sens où l'objectif qui leur est assigné n'est jamais atteint complètement. Comment, dans ce cas, parler de réussite ou d'échec? « On assure parfois que le succès d'une éducation résiderait précisément en ce que celui qui en est l'objet la contrecarre pour advenir en différence et en séparation. » (5).


L'auteur relie l'impossibilité de ces métiers aux propos de Maurice Blanchot sur la création de l’œuvre qui passe par une acceptation de son inachèvement.


Lors de ma lecture, en dehors de la question de l'inachèvement qui alimente mon travail sur l'ouvrage de Lapassade, je me suis demandée si la fin du chapitre ne posait pas une analyse dialectique et notamment de la manière dont Augustin la présente sur son profil de la plateforme « prendre en compte-rendre compte ». La réussite de l'éducation c'est lorsqu'on arrive à dépasser ce qui nous a été donné, pour en faire autre chose qui nous soit singulier.


Je me rends compte par mon travail sur le livre de Cifali et les séquences du cours sur le journal que des grands pédagogues que je n'ai pas étudiés sont cités, Dolto, Korzack et je me dis que puisque je dois passer par le rattrapage du cours d'Augustin, je vais peut-être les étudier.


8h50

 (1)  Puf, Paris, 1994, 5ème édition 2005, 298 pages

(2)   Page 10

(3)  Citation tirée de l'ouvrage de Castoriadis, Psychanalyse et Politique, Lettres internationales, n°21, 1989.

(4)  P 20

(5)  P 35

 

 

Hélène M.

 

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 16:10

 

Un passage au divan

 

 

Le 9/02/11 3h43 Haydn, the surprise and militar 

 

 

Je viens de travailler sur le livre de Cifali, Le lien éducatif : contre jour psychanalytique pour lequel je dois faire une fiche de lecture pour l'intro aux sciences humaines. Je m'étais dit « permettons le chaos » et je ne le regrette pas. Je retranscrirais mes notes après un petit repos mais tout de suite, quand même....le premier chapitre se termine par un passage sur les métiers impossibles selon Freud et notamment sur une citation de Maurice Blanchot « L’œuvre, pour l'artiste est toujours infinie, non finie. » Je ne connaissais pas cet auteur alors je suis allée chercher sur la toile. Et il s'avère qu'il a travaillé l'écriture par fragment notamment dans Le livre à venir et surtout dans L'entretien infini qui mettrait en relation le fragment, Héraclite, Nietzsche.

 

 

C'est super! Je suis contente, le chaos est productif. Il me faut l'entretenir, se faire juxtaposer les matières, les lectures.

 

 

Pour la présentation de Lapassade, il faudrait que j'arrive à avoir une vision un peu générale de la pensée de l'inachèvement, arriver à replacer son livre dans une histoire, l'avant et l'après.

 

 

Alors ça y est, C. et J. ont leurs notes pour les grandes figures: 18 et 17! Super les copines. Cela me ravit. En travaillant sur livre de Cifali, je m'imaginais J. (qui est intervenue juste après la communication des notes sur le forum....elle devait guetter!) arrivant à peine à s'endormir en repensant à cette super note et cela me faisait sourire.


D'un seul coup aussi, je me suis rendue compte, que moi, je n'en avais pas et je me suis interrogée sur le fait de savoir si ça me dérangeait ou non.


Autre chose, je suis en vacances et j'espère que ce temps de pré-printemps va m'accompagner lors de mon escapade parisienne. Jeudi passage à la bibliothèque de Paris 8 où je vais faire chauffer la photocopieuse et emprunter des ouvrages si ils acceptent que je ne les rende qu'en juin. Nous verrons.


Bon, je vais me reposer avant de retranscrire mes notes de lecture.

 

4h15

 

 

Hélène M.

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 14:35

Bon, je mets les premiers retours de G. sur mon journal

 

Ah oui, bien sur, mes retours....



Je suis embêté. Bien sûr, mes commentaires techniques ne seront pas d'une grande utilité. J'ai commencé à lire sans prendre de notes, en me disant qu'une deuxième lecture serait plus propice pour ça. Je notais dans un coin de ma tête les passages qui me semblaient obscurs, ou semblant montrer un défaut de construction.



Et puis j'ai été pris dans la lecture. Certains passages se connectaient à des choses personnelles, par des chemins si détournés que je ne suis pas sûr de pouvoir les expliciter (et j'ai compris le passage sur la prise de notes dans la voiture; ces chemins se découvrent parfois dans ma tête, et je sais que ce n'est pas sûr qu'ils y restent).

 

"Objectiver ce qui nous objective" est évidemment le début d'un tel chemin, qui m'a conduit vers l'art, Proust, et Charles, et retour vers ton journal. Avec un lien mystérieux vers ta définition de l'empathie, qui consiste à chercher à voir les gens dans le moment qu'ils vivent, et qui par essence nous échappe, puisque c'est le leur (Proust dit que l’œuvre d'art est justement la seule façon d'accéder à une telle vision de l'autre, donc de soi-même, et de l'humanité; c'est un peu ce que dit je ne sais plus qui du journal, non? arriver à l'universel par l'intime).



La construction de soi dans, et contre, l'institution m'a emmené vers des horizons plus lointains, et peut-être un peu fumeux (j'ai compris que c'est comme ça que je me suis construit dans ma famille, et je me suis dit que peut-être la famille, de ce point de vue, pouvait être comprise comme une institution; qu'en tous cas, j'étais (dialectiquement?) un membre de ma famille, et une force qui m'en arrache, et que c'est en partie cette force générée par ma famille qui me fait vivre tel que je suis.)



Et puis bien sur, tout au long de ce parcours, et de plus en plus, j'ai compris que c'était une chance de pouvoir te voir accepter de faire ce chemin, poser ta décision de faire le journal de ta formation (de la formation de toi?), et le faire. D'où mon message précédent.



Du coup, j'ai commencé La Somme et le Reste, et c'est épuisant. J'ai lu les deux premiers chapitres : denses et riches !!!!! Et puis décidément, se construire dans et contre, ça me parle.



Sûr qu'on reparlera de tout ça.

 


G.

 

Hélène M.

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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