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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 10:13

LE MONDE VA VITE

Il est évident pour tous que la pensée politique se trouve de plus en plus dépassée par les événements. Les Français, par exemple, ont commencé la guerre de 1914 avec les moyens de la guerre de 1870 et la guerre de 1939 avec les moyens de 1918.

 

Mais aussi bien la pensée anachronique n’est pas une spécialité française. Il suffira de souligner ici que, pratiquement, les grandes politiques d’aujourd’hui prétendent régler l’avenir du monde au moyen de principes formés au XVIIIe siècle en ce qui concerne le libéralisme capitaliste, et au XIXe en ce qui regarde le socialisme, dit scientifique. Dans le premier cas, une pensée née dans les premières années de l’industrialisme moderne et dans le deuxième cas, une doctrine contemporaine de l’évolutionnisme darwinien et de l’optimisme renanien se proposent de mettre en équation l’époque de la bombe atomique, des mutations brusques et du nihilisme. Rien ne saurait mieux illustrer le décalage de plus en plus désastreux qui s’effectue entre la pensée politique et la réalité historique.

Bien entendu, l’esprit a toujours du retard sur le monde. L’histoire court pendant que l’esprit médite. Mais ce retard inévitable grandit aujourd’hui a proportion de l’accélération historique. Le monde a beaucoup plus changé dans les cinquante der- nières années qu’il ne l’avait fait auparavant en deux cents ans. Et l’on voit le monde s’acharner aujourd’hui à régler des problèmes de frontières quand tous les peuples savent que les frontières sont aujourd’hui abstraites. C’est encore le principe des nationalités qui a fait semblant de régner à la Conférence des Vingt et un.

Nous devons tenir compte de cela dans notre analyse de la réalité historique. Nous centrons aujourd’hui nos réflexions autour du problème allemand, qui est un pro- blème secondaire par rapport au choc d’empires qui nous menace. Mais si, demain, nous concevions des solutions internationales en fonction du problème russo- américain, nous risquerions de nous voir à nouveau dépassés. Le choc d’empires est déjà en passe de devenir secondaire, par rapport au choc des civilisations. De toutes parts, en effet, les civilisations colonisées font entendre leurs voix. Dans dix ans, dans cinquante ans, c’est la prééminence de la civilisation occidentale qui sera remise en question. Autant donc y penser tout de suite et ouvrir le Parlement mon- dial à ces civilisations, afin que sa loi devienne vraiment universelle, et universel l’ordre qu’elle consacre.

Les problèmes que pose aujourd’hui le droit de veto sont faussés parce que les majorités ou les minorités qui s’opposent à l’O.N.U. sont fausses. L’U.R.S.S. aura toujours le droit de réfuter la loi de la majorité tant que celle-ci sera une majorité de ministres, et non une majorité de peuples représentés par leurs délégués et tant que tous les peuples, précisément, n’y seront pas représentés. Le jour où cette majorité aura un sens, il faudra que chacun lui obéisse ou rejette sa loi, c’est-à-dire déclare ouvertement sa volonté de domination.

De même, si nous gardons constamment à l’esprit cette accélération du monde, nous risquons de trouver la bonne manière de poser le problème économique d’aujourd’hui. On n’envisageait plus, en 1930, le problème du socialisme comme on le faisait en 1848. À l’abolition de la propriété avait succédé la technique de la mise en commun des moyens de production. Et cette technique, en effet, outre qu’elle réglait en même temps le sort de la propriété, tenait compte de l’échelle agrandie où se posait le problème économique. Mais, depuis 1930, cette échelle s’est encore accrue. Et, de même que la solution politique sera internationale, ou ne sera pas, de même la solution économique doit viser d’abord les moyens de production internationaux : pétrole, charbon et uranium. Si collectivisation  il doit y avoir, elle doit porter sur les ressources indispensables a tous et qui, en effet, ne doivent être à personne. Le reste, tout le reste, relève du discours électoral.

Ces perspectives sont utopiques aux yeux de certains, mais pour tous ceux qui refusent d’accepter la chance d’une guerre, c’est cet ensemble de principes qu’il convient d’affirmer et de défendre sans aucune réserve. Quant à savoir les chemins qui peuvent nous rapprocher d’une semblable conception, ils ne peuvent pas s’ima- giner sans la réunion des anciens socialistes et des hommes d’aujourd’hui, solitaires à travers le monde.

Il est possible, en tout cas, de répondre une nouvelle fois, et pour finir, à l’accusation d’utopie. Car, pour nous, la chose est simple : ce sera l’utopie ou la guerre, telle que nous la préparent des méthodes de pensée périmées. Le monde a le choix aujourd’hui entre la pensée politique anachronique et la pensée utopique. La pen- sée anachronique est en train de nous tuer. Si méfiants que nous soyons (et que je sois), l’esprit de réalité nous force donc à revenir à cette utopie relative. Quand elle sera rentrée dans l’Histoire, comme beaucoup d’autres utopies du même genre, les hommes n’imagineront plus d’autre réalité. Tant il est vrai que l’Histoire n’est que l’effort désespéré des hommes pour donner corps aux plus clairvoyants de leurs rêves.

UN NOUVEAU CONTRAT SOCIAL

Je me résume. Le sort des hommes de toutes les nations ne sera pas réglé avant que soit réglé le problème de la paix et de l’organisation du monde. Il n’y aura de révo- lution efficace nulle part au monde avant que cette révolution-là soit faite. Tout ce qu’on dit d’autre, en France, aujourd’hui, est futile ou intéressé. J’irai même plus loin. Non seulement le mode de propriété ne sera changé durablement en aucun point du globe, mais les problèmes les plus simples, comme le pain de tous les jours, la grande faim qui tord les ventres d’Europe, le charbon, ne recevront aucune solution tant que la paix ne sera pas créée.

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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 11:15

 

 

 DÉMOCRATIE ET DICTATURE INTERNATIONALES

 

Nous savons aujourd’hui quil ny a plus dîles et que les frontières sont vaines. Nous savons que dans un monde en accélération constante, lAtlantique se traverse en moins d’une journée, Moscou parle à Washington en quelques heures, nous sommes forcés à la solidarité ou

 

à la complici, suivant les cas. Ce que nous avons appris pendant les années 40, cest que linjure faite à un étudiant de Prague frappait en même temps louvrier de Clichy, que le sang répandu quelque part sur les bords d’un fleuve du Centre euro- péen devait amener un paysan du Texas à verser le sien sur le sol de ces Ardennes quil voyait pour la première fois. Il nétait pas comme il nest plus une seule souf- france, isolée, une seule torture en ce monde qui ne se répercute dans notre vie de tous les jours.

Beaucoup dAméricains voudraient continuer à vivre enfermés dans leur  sociéquils  trouvent  bonne.  Beaucoup  de  Russes  voudraient peut-être continuer à poursuivre lexpérience étatiste à lécart du monde capitaliste. Ils ne le peuvent et ne le pourront plus jamais. De même, aucun problème économique, si secondaire apparaisse-t-il, ne peut se régler aujourd’hui en dehors de la solidarité des nations. Le pain de lEurope est à Buenos-Aires, et les machines-outils de Sibérie sont fabri- quées à Detroit. Aujourd’hui, la tragédie est collective.

Nous savons donc tous, sans lombre dun doute, que le nouvel ordre que nous cherchons ne peut être seulement national ou même continental, ni surtout occi- dental ou oriental. Il doit être universel. Il nest plus possible despérer des solutions partielles ou des concessions. Le compromis, cest ce que nous vivons, cest-dire langoisse pour aujourdhui et le meurtre pour demain. Et pendant ce temps, la vitesse de l’histoire et du monde saccélère. Les vingt et un sourds, futurs criminels de guerre, qui discutent aujourd’hui de paix échangent leurs monotones dialogues, tranquillement assis au centre d’un rapide qui les entraîne vers le gouffre, à mille kilomètres à l’heure. Oui, cet ordre universel est le seul problème du moment et qui passe toutes les querelles de constitution et de loi électorale. Cest lui qui exige que nous lui appliquions les ressources de nos intelligences et de nos volontés.

Quels sont aujourdhui les moyens datteindre cette unidu monde, de réaliser cette révolution internationale, où les ressources en hommes, les matières pre- mières, les marchés commerciaux et les richesses spirituelles pourront se trouver mieux redistribuées ? Je nen vois que deux et ces deux moyens définissent notre ultime alternative. Ce monde peut être unifié, den haut, comme je lai dit hier, par un seul État plus puissant que les autres. La Russie ou lAmérique peuvent prétendre à ce rôle. Je nai rien, et aucun des hommes que je connais na rien à répliquer à lidée fendue par certains, que la Russie ou lAmérique ont les moyens de régner et d’unifier ce monde à limage de leur société. Jy répugne en tant que Français, et plus encore en tant que Méditerranéen. Mais je ne tiendrai aucun compte de cet argument sentimental.

Notre seule objection, la voici, telle que je lai définie dans un dernier article : cette unification ne peut se faire sans la guerre ou, tout au moins, sans un risque extrême de guerre. Jaccorderai encore, ce que je ne crois pas, que la guerre puisse ne pas être atomique. Il nen reste pas moins que la guerre de demain laisserait l’humanité si mutilée et si appauvrie que ridée même d’un ordre y deviendrait définitivement anachronique. Marx pouvait justifier comme il la fait la guerre de 1870, car elle était la guerre du fusil Chassepot et elle était localisée. Dans les perspectives du marxisme, cent mille morte ne sont rien, en effet, au prix du bonheur de centaines de millions de gens. Mais la mort certaine de centaines de millions de gens, pour le bonheur supposé de ceux qui restent, est un prix trop cher. Le progrès vertigineux des armements, fait historique ignoré par Marx, force à poser de nouvelle façon le problème de la fin et des moyens.

Et le moyen, ici, ferait éclater la fin. Quelle que soit la fin désirée, si haute et si nécessaire soit-elle, quelle veuille ou non consacrer le bonheur des hommes, quelle veuille consacrer la justice ou la liberté, le moyen employé pour y parvenir représente un risque si définitif, si disproportionné en grandeur avec les chances de succès, que nous refusons objectivement de le courir.  Il faut donc en revenir au deuxième moyen propre a assurer cet ordre universel, et qui est laccord mutuel de toutes les parties. Nous ne nous demanderons pas sil est possible, considérant ici quil est justement le seul possible. Nous nous demanderons dabord ce quil est.

Cet accord des parties a un nom qui est la démocratie internationale. Tout le monde en parle à lO.N.U., bien entendu. Mais quest-ce que la démocratie internationale

? Cest une démocratie qui est internationale. On me pardonnera ici ce truisme, puisque les vérités les plus évidentes sont aussi les plus travesties.

Quest-ce que la démocratie nationale ou internationale ? Cest une forme de société où la loi est au-dessus des gouvernants, cette loi étant lexpression de la volonté de tous, représentépar un corps législatif. Est-ce là ce quon essaie de fonder aujourdhui ? On nous prépare, en effet, une loi internationale. Mais cette loi est faite ou défaite par des gouvernements, cest-à-dire par lexécutif. Nous sommes donc en régime de dictature internationale. La seule façon den sortir est de mettre la loi internationale au-dessus des gouvernements, donc de faire cette loi, donc de disposer dun parlement, donc de constituer ce parlement au moyen délections mondiales auxquelles participeront tous les peuples. Et puisque nous navons pas ce parlement, le seul moyen est de résister à cette dictature internationale sur un plan international et selon des moyens qui ne contrediront pas la fin poursuivie.

 

LE MONDE VA VITE

 

 

l est évident pour tous que la pensée politique se trouve de plus en plus dépassée par les événements. Les Français, par exemple, ont commen la guerre de 1914 avec les moyens de la guerre de 1870 et la guerre de 1939 avec les moyens de 1918.

 

Mais aussi bien la pensée anachronique nest pas une spécialité française. Il suffira de souligner ici que, pratiquement, les grandes politiques daujourd’hui prétendent régler lavenir du monde au moyen de principes formés au XVIIIe siècle en ce qui concerne le libéralisme capitaliste, et au XIXe en ce qui regarde le socialisme, dit scientifique. Dans le premier cas, une pensée e dans les premières années de lindustrialisme moderne et dans le deuxième cas, une doctrine contemporaine de lévolutionnisme darwinien et de loptimisme renanien se propose

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7 décembre 2015 1 07 /12 /décembre /2015 08:41

Peut-on dire aujourd’hui que ce mot soit employé dans son sens classique ? Quand les gens entendent parler de révolution chez nous, et à supposer qu’ils gardent alors leur sang-froid, ils envisagent un changement de mode de la propriété (géné- ralement la mise en commun des moyens de production) obtenu, soit par une législation selon les lois de la majorité, soit à l’occasion de la prise du pouvoir par une minorité.

Il est facile de voir que cet ensemble de notions n’a aucun sens dans les circons- tances historiques actuelles. D’une part, la prise de pouvoir par la violence est une idée romantique que le progrès des armements a rendue illusoire. L’appareil répres- sif d’un gouvernement a toute la force des tanks et des avions. Il faudrait donc des tanks et des avions pour l’équilibrer seulement. 1789 et 1917 sont encore des dates, mais ce ne sont plus des exemples.

En supposant que cette prise du pouvoir soit cependant possible, qu’elle se fasse dans tous les cas par les armes ou par la loi, elle n’aurait d’efficacité que si la France (ou l’Italie ou la Tchécoslovaquie) pouvait être mise entre parenthèses et isolée du monde. Car, dans notre actualité historique, en 1946, une modification du régime de propriété entraînerait, par exemple, de telles répercussions sur les crédits amé- ricains que notre économie s’en trouverait menacée de mort. Une révolution de droite n’aurait pas plus de chances, à cause de l’hypothèque parallèle que nous crée la Russie par des millions d’électeurs communistes et sa situation de plus grande puissance continentale. La vérité, que je m’excuse d’écrire en clair, alors que tout le monde la connaît sans la dire, c’est que nous ne -sommes pas libres, en tant que Français, d’être révolutionnaires. Ou du moins nous ne pouvons plus être des révolutionnaires solitaires parce qu’il n’y a plus, dans le monde, aujourd’hui, de politiques conservatrices ou socialistes qui puissent se déployer sur le seul plan national.

Ainsi, nous ne pouvons parler que de révolution internationale. Exactement, la révolution se fera à l’échelle internationale ou elle ne se fera pas. Mais quel est encore le sens de cet-te expression ? Il fut un temps où l’on pensait que la réforme internationale se ferait par la conjonction ou la synchronisation de plusieurs révo- lutions nationales ; une addition de miracles, en quelque sorte. Aujourd’hui, et si notre analyse précédente est juste, on ne peut plus penser qu’à l’extension d’une révolution qui a déjà réussi. C’est une chose que Staline a très bien vue et c’est l’explication la plus bienveillante qu’on puisse donner de sa politique (l’autre étant de refuser à la Russie le droit de parler au nom de la révolution).

Cela revient à considérer l’Europe et l’Occident comme une seule nation où une im- portante minorité bien armée pourrait vaincre et lutter pour prendre enfin le pou- voir. Mais la force conservatrice (en l’espèce, les États-Unis) étant également bien armée, il est facile de voir que la notion de révolution est remplacée aujourd’hui par la notion de guerre idéologique. Plus précisément, la révolution internationale ne va pas aujourd’hui sans un risque extrême de guerre. Toute révolution de l’avenir sera une révolution étrangère. Elle commencera par une occupation militaire ou, ce qui revient au même, par un chantage à l’occupation. Elle n’aura de sens qu’à partir de la victoire définitive de l’occupant sur le reste du monde.

À l’intérieur des nations, les révolutions coûtent déjà très cher. Mais, en considéra- tion du progrès qu’elles sont censées amener, on accepte généralement la nécessité de ces dégâts. Aujourd’hui, le prix que coûterait la guerre à l’humanité doit être objectivement mis en balance avec le progrès qu’on peut espérer de la prise du pouvoir mondial par la Russie ou l’Amérique. Et je crois d’une importance définitive qu’on en fasse la balance et que, pour une fois, on apporte un peu d’imagination à ce que serait une planète, où sont encore tenus au frais une trentaine de millions de cadavres, après un cataclysme qui nous coûterait dix fois plus.

Je ferai remarquer que cette manière de raisonner est proprement objective. Elle ne fait entrer en ligne que l’appréciation de la réalité, sans engager pour le moment de jugements idéologiques ou sentimentaux. Elle devrait, en tout cas, pousser à la réflexion ceux qui parlent légèrement de révolution. Ce que ce mot contient aujourd’hui doit être accepté en bloc ou rejeté en bloc. S’il est accepté, on doit se reconnaître responsable conscient de la guerre à venir. S’il est rejeté, on doit, ou bien se déclarer partisan du statu quo, ce qui est l’utopie totale dans la mesure où elle suppose l’immobilisation de l’histoire, ou bien renouveler le contenu du mot révolution, ce qui présente un consentement à ce que j’appellerai l’utopie relative.

Après avoir un peu réfléchi à cette question, il me semble que les hommes qui désirent aujourd’hui changer efficacement le monde ont à choisir entre les char- niers qui s’annoncent, le rêve impossible d’une histoire tout d’un coup stoppée, et l’acceptation d’une utopie relative qui laisse une chance à la fois à l’action et aux hommes. Mais il n’est pas difficile de voir qu’au contraire, cette utopie relative est la seule possible et quelle est seule inspirée de l’esprit de réalité. Quelle est la chance fragile qui pourrait nous sauver des charniers, c’est ce que nous examinerons dans un prochain article.

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6 décembre 2015 7 06 /12 /décembre /2015 10:01

C’est là le problème qui, s’est posé aux socialistes français, par exemple. Des scru- pules leur sont venus. La violence et l’oppression dont ils n’avaient eu jusqu’ici qu’une idée assez abstraite, ils les ont vues à l’œuvre. Et ils se sont demandé s’ils accepteraient, comme le voulait leur philosophie, d’exercer eux-mêmes la violence, même provisoirement et pour un but pourtant différent. Un récent préfacier de Saint-Just, parlant d’hommes qui avaient des scrupules semblables, écrivait avec tout l’accent du mépris : « Ils ont reculé devant l’horreur. » Rien n’est plus vrai. Et ils ont par là mérité d’encourir le dédain d’âmes assez fortes et supérieures pour s’installer sans broncher dans l’horreur. Mais en même temps, ils ont donné une voix à cet appel angoissé venu des médiocres que nous sommes, qui se comptent par millions, qui font la matière même de l’histoire, et dont il faudra un jour tenir compte, malgré tous les dédains.

Ce qui nous paraît plus sérieux, au contraire, c’est d’essayer de comprendre la contradiction et la confusion où se sont trouvés nos socialistes. De ce point de vue, il est évident qu’on n’a pas réfléchi suffisamment à la crise de conscience du socia- lisme français telle qu’elle s’est exprimée dans un récent congrès. Il est bien évident que nos socialistes, sous l’influence de Léon Blum, et plus encore sous la menace des événements, ont mis au premier rang de leurs préoccupations des problèmes moraux (la fin ne justifie pas tous les moyens) qu’ils n’avaient pas soulignés jusqu’ici. Leur désir légitime était de se référer à quelques principes qui fussent supérieurs au meurtre. Il n’est pas moins évident que ces mêmes socialistes veulent conserver la doctrine marxiste ; les uns parce qu’ils pensent qu’on ne peut être révolutionnaire sans être marxiste ; les autres, par une fidélité respectable à l’histoire du parti qui les persuade qu’on ne peut, non plus, être socialiste sans être marxiste. Le dernier congrès du parti a mis en valeur ces deux tendances et la tâche principale de ce congrès a été d’en faire la conciliation. Mais on ne peut concilier ce qui est incon- ciliable.

Car il est clair que si le marxisme est vrai, et s’il y a une logique de l’histoire, le réalisme politique est légitime. Il est clair également que si les valeurs morales préconisées par le parti socialiste sont fondées en droit, alors le marxisme est faux absolument puisqu’il prétend être vrai absolument. De ce point de vue, le fameux dépassement  du marxisme dans un sens idéaliste et humanitaire n’est qu’une plaisanterie et un rêve sans conséquence. Marx ne peut être dépassé, car il est allé jusqu’au bout de la conséquence. Les communistes sont fondés raisonnablement à utiliser le mensonge et la violence dont ne veulent pas les socialistes, et ils y sont fondés par les principes mêmes et la dialectique irréfutable que les socialistes veulent pourtant conserver. On ne pouvait donc pas s’étonner de voir le congrès socialiste se terminer par une simple juxtaposition de deux positions contradic- toires, dont la stérilité s’est vue sanctionnée par les dernières élections. De ce point de vue, la confusion continue. Il fallait choisir et les socialistes ne voulaient ou ne pouvaient pas choisir.

Je n’ai pas choisi cet exemple pour accabler le socialisme, mais pour éclairer les pa- radoxes où nous vivons. Pour accabler les socialistes,  il faudrait leur être supérieur. Ce n’est pas encore le cas. Bien au contraire, il me semble que cette contradiction est commune à tous les hommes dont j’ai parlé, qui désirent une société qui serait en même temps heureuse et digne, qui voudraient que les hommes soient libres dans une condition enfin juste, mais qui hésitent entre une liberté où ils savent bien que la justice est finalement dupée et une justice où ils voient bien que la liberté est au départ supprimée. Cette angoisse intolérable est généralement tournée en dérision par ceux qui savent ce qu’il faut croire ou ce qu’il faut faire. Mais je suis d’avis qu’au lieu de la moquer, il faut la raisonner et l’éclaircir, voir ce qu’elle signifie, traduire la condamnation quasi totale qu’elle porte sur le monde qui la provoque et dégager le faible espoir qui la soutient.

Et l’espoir réside justement dans cette contradiction parce qu’elle force ou forcera les socialistes au choix. Ou bien, ils admettront que la fin couvre les moyens, donc que le meurtre puisse être légitimé, ou bien ils renonceront au marxisme comme philosophie absolue, se bornant à en retenir l’aspect critique, souvent encore valable. S’ils choisissent le premier terme de l’alternative, la crise de conscience sera terminée et les situations clarifiées. S’ils admettent le second, ils démontreront que ce temps marque la fin des idéologies, c’est-à-dire des utopies absolues qui se détruisent elles-mêmes, dans l’histoire, par le prix qu’elles finissent par coûter. Il faudra choisir alors une autre utopie, plus modeste et moins ruineuse. C’est ainsi du moins que le refus de légitimer le meurtre force à poser la question. Oui, c’est la question qu’il faut poser et personne, je crois, n’osera y répondre légèrement.

LA RÉVOLUTION TRAVESTIE

Depuis août 1944, tout le monde parle chez nous de révolution, et toujours sincère- ment, il n’y a pas de doute là-dessus. Mais la sincérité n’est pas une vertu  en soi. Il y a des sincérités si confuses qu’elles sont pires que des mensonges. Il ne s’agit pas pour nous aujourd’hui de parler le langage du cœur, mais seulement de penser clair. Idéalement, la révolution est un changement  des institutions politiques et économiques propre à faire régner plus de liberté et de justice dans le monde. Pra- tiquement, c’est l’ensemble des événements historiques, souvent malheureux, qui amènent cet heureux changement.

I

 

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 09:22

ou non, directement ou indirectement, voulez-vous être tué ou violenté ? Oui ou non, directement ou indirectement, voulez-vous tuer ou violenter ? » Tous ceux qui répondront non à ces deux questions sont automatiquement embarqués dans une série de conséquences qui doivent modifier leur façon de poser le problème. Mon projet est de préciser deux ou trois seulement de ces conséquences. En attendant, le lecteur de bonne volonté peut s’interroger et répondre.

 

SAUVER LES CORPS

 

Ayant dit un jour que je ne saurais plus admettre, après l’expérience de ces deux dernières années, aucune vérité qui pût me mettre dans l’obligation, directe ou indi- recte, de faire condamner un homme à mort, des esprits que j’estimais quelquefois m’ont fait remarquer que j’étais dans l’utopie, qu’il n’y avait pas de vérité politique qui ne nous amenât un jour à cette extrémité, et qu’il fallait donc courir le risque de cette extrémité ou accepter le monde tel qu’il était.

Cet argument était présenté avec force. Mais je crois d’abord qu’on n’y mettait tant de force que parce que les gens qui le présentaient n’avaient pas d’imagination pour la mort des autres. C’est un travers de notre siècle. De même qu’on s’y aime par téléphone et qu’on travaille non plus sur la matière, mais sur la machine, on y tue et on y est tué aujourd’hui par procuration. La propreté y gagne, mais la connaissance y perd.

Cependant cet argument a une autre force, quoique indirecte : il pose le problème de l’utopie. En somme, les gens comme moi voudraient un monde, non pas où l’on ne se tue plus (nous ne sommes pas si fous !), mais où le meurtre ne soit pas légitimé. Nous sommes ici dans l’utopie et la contradiction en effet. Car nous vivons justement dans un monde où le meurtre est légitimé, et nous devons le changer si nous n’en voulons pas. Mais il semble qu’on ne puisse le changer sans courir la chance du meurtre. Le meurtre nous renvoie donc au meurtre et nous continuerons de vivre dans la terreur, soit que nous l’acceptions avec résignation, soit que nous voulions la supprimer par des moyens qui lui substitueront une autre terreur.

À mon avis, tout le monde devrait réfléchir à cela. Car ce qui me frappe au milieu des polémiques, des menaces et des éclats de la violence, c’est la bonne volonté de tous. Tous, à quelques tricheurs près, de la droite à la gauche, estiment que leur vérité est propre à faire le bonheur des hommes. Et pourtant, la conjonction de ces bonnes volontés aboutit à ce monde infernal où des hommes sont encore tués, menacés, déportés, où la guerre se prépare, et où il est impossible de dire un mot sans être à l’instant insulté ou trahi. Il faut donc en conclure que si des gens comme nous vivent dans la contradiction, ils ne sont pas les seuls, et que ceux qui les accusent d’utopie vivent peut-être dans une utopie différente sans doute, mais plus coûteuse à la fin.

Il faut donc admettre que le refus de légitimer le meurtre nous force à reconsidérer notre notion de l’utopie.  À cet égard, il semble qu’on puisse dire ceci : l’utopie  est ce qui est en contradiction avec la réalité. De ce point de vue, il serait tout à fait utopique de vouloir que personne ne tue plus personne. C’est l’utopie absolue. Mais c’est une utopie à un degré beaucoup plus faible que de demander que le meurtre ne soit plus légitimé. Par ailleurs, les idéologies marxiste et capitaliste, basées toutes deux sur l’idée de progrès, persuadées toutes deux que l’application de leurs prin- cipes doit amener fatalement l’équilibre de la société, sont des utopies d’un degré beaucoup plus fort. En outre, elles sont en train de nous coûter très cher.

On peut en conclure que, pratiquement, le combat qui s’engagera dans les années qui viennent ne s’établira pas entre les forces de l’utopie et celles de la réalité, mais entre des utopies différentes qui cherchent à s’insérer dans le réel et entre lesquelles il ne s’agit plus que de choisir les moins coûteuses. Ma conviction est que nous ne pouvons plus avoir raisonnablement l’espoir de tout sauver, mais que nous pouvons nous proposer au moins de sauver les corps, pour que l’avenir demeure possible.

On voit donc que le fait de refuser la légitimation du meurtre n’est pas plus utopique que les attitudes réalistes d’aujourd’hui. Toute la question est de savoir si ces der- nières coûtent plus ou moins cher. C’est un problème que nous devons régler aussi, et je suis donc excusable de penser qu’on peut être utile en définissant, par rapport à l’utopie, les conditions qui sont nécessaires pour pacifier les esprits et les nations. Cette réflexion, à condition qu’elle se fasse sans peur comme sans prétention, peut aider à créer les conditions d’une pensée juste et d’un accord provisoire entre les hommes qui ne veulent être ni des victimes ni des bourreaux. Bien entendu, il ne s’agit pas, dans les articles qui suivront, de définir une position absolue, mais seu- lement de redresser quelques notions aujourd’hui travesties et d’essayer de poser le problème de l’utopie aussi correctement  que possible. Il s’agit, en somme, de définir les conditions dune pensée politique modeste, c’est-à-dire délivrée de tout messianisme, et débarrassée de la nostalgie du paradis terrestre.

 

LE SOCIALISME MYSTIFIÉ

 

Si l’on admet que l’état de terreur, avoué ou non, où nous vivons depuis dix ans, n’a pas encore cessé, et qu’il fait aujourd’hui la plus grande partie du malaise où se trouvent les esprits et les nations, il faut voir ce qu’on peut opposer à la terreur. Cela pose le problème du socialisme occidental. Car la terreur ne se légitime que si l’on admet le principe : « La fin justifie  les moyens. » Et ce principe ne peut s’admettre que si l’efficacité d’une action est posée en but absolu, comme c’est le cas dans les idéologies nihilistes (tout est permis, ce qui compte c’est de réussir), ou dans les philosophies qui font de l’histoire un absolu (Hegel, puis Marx  : le but étant la société sans classe, tout est bon qui y conduit).

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 10:26

Bonjour
Je ne résiste pas à vous envoyer ce texte de Camus dont j’ai découvert la première page grâce à une émission de France Culture (les nouveaux chemins, 10h, jeudi 26 nov) et qui me semble le plus beau que j’aie encore lu sur la question
Peut-être certainement parce qu’il fait écho à ce que j’ai pu penser - et, en partie, écrire récemment sur Facebook (je dis ça pour ceux qui l’ont vu) – et par ce ton si fort, si clair de Camus dans toute sa recherche, son intégrité.
On voit déjà ce qu’il dit d’un monde qui vit tellement dans l'abstraction qu’il ne vit plus, avec pour média des machines, d'une utopie qui n’est peut-être pas celle qu’on croit et de cette perte de confiance par la perte du dialogue que suppose cette vie dans la terreur où nous savons que certains hommes représentant une idéologie ne peuvent plus être convaincus parce , dit-il « on ne persuade pas une abstraction »
Je vous envoie les 4 pages, si vous pouvez, lisez au moins les deux premières (les autres sont plus ancrées dans son Histoire, quoique…)
C’est vrai qu’à la radio c’est plus vivant, avec la voix, mais c’est un texte « à chaud », dans un contexte difficile, alors ça me semble parlant
Bonne lecture si jamais
Amicalement
Christine

NI VICTIMES NI BOURREAUX

Albert Camus, Combat, 1948

 

LE SIÈCLE DE LA PEUR

Le XVIIe siècle a été le siècle des mathématiques, le XVIIIe celui des sciences phy- siques, et le XIXe celui de la biologie. Notre XXe siècle est le siècle de la peur. On me dira que ce n’est pas là une science. Mais d’abord la science y est pour quelque chose, puisque ses derniers progrès théoriques l’ont amenée a se nier elle-même et puisque ses perfectionnements pratiques menacent la terre entière de destruction. De plus, si la peur en elle-même ne peut être considérée comme une science, il n’y a pas de doute qu’elle soit cependant une technique.

Ce qui frappe le plus, en effet, dans le monde où nous vivons, c’est d’abord, et en général, que la plupart des hommes (sauf les croyants de toutes espèces) sont pri- vés d’avenir. Il n’y a pas de vie valable sans projection sur l’avenir, sans promesse de mûrissement et de progrès. Vivre contre un mur, c’est la vie des chiens. Eh bien ! les hommes de ma génération et de celle qui entre aujourd’hui dans les ateliers et les facultés ont vécu et vivent de plus en plus comme des chiens.

Naturellement, ce n’est pas la première fois que des hommes se trouvent devant un avenir matériellement bouché. Mais ils en triomphaient ordinairement par la parole et par le cri. Ils en appelaient à d’autres valeurs, qui faisaient leur espérance. Aujourd’hui, personne ne parle plus (sauf ceux qui se répètent), parce que le monde nous paraît mené par des forces aveugles et sourdes qui n’entendront pas les cris d’avertissements, ni les conseils, ni les supplications. Quelque chose en nous a été détruit par le spectacle des années que nous venons de passer. Et ce quelque chose est cette éternelle confiance de l’homme, qui lui a toujours fait croire qu’on pouvait tirer d’un autre homme des réactions humaines en lui parlant le langage de l’humanité. Nous avons vu mentir, avilir, tuer, déporter, torturer, et à chaque fois il n’était pas possible de persuader ceux qui le faisaient de ne pas le faire, parce qu’ils étaient sûrs d’eux et parce qu’on ne persuade pas une abstraction, c’est-à-dire le représentant d’une idéologie.

Le long dialogue des hommes vient de s’arrêter. Et, bien entendu, un homme qu’on ne peut pas persuader est un homme qui fait peur. C’est ainsi qu’à côté des gens qui ne parlaient pas parce qu’ils le jugeaient inutile s’étalait et s’étale toujours une im- mense conspiration du silence, acceptée par ceux qui tremblent et qui se donnent de bonnes raisons pour se cacher à eux-mêmes ce tremblement, et suscitée par ceux qui ont intérêt à le faire. « Vous ne devez pas parler de l’épuration des artistes en Russie, parce que cela profiterait à la réaction. » « Vous devez vous taire sur le maintien de Franco par les AngloSaxons, parce que cela profiterait au communisme.

» je disais bien que la peur est une technique.

Entre la peur très générale d’une guerre que tout le monde prépare et la peur toute particulière des idéologies meurtrières, il est donc bien vrai que nous vivons dans la terreur. Nous vivons dans la terreur parce que la persuasion n’est plus possible, parce que l’homme a été livré tout entier à l’histoire et qu’il ne peut plus se tourner vers cette part de lui-même, aussi vraie que la part historique, et qu’il retrouve devant la beauté du monde et des visages ; parce que nous vivons dans le monde de l’abstraction, celui des bureaux et des machines, des idées absolues et du mes- sianisme sans nuances. Nous étouffons parmi les gens qui croient avoir absolument raison, que ce soit dans leurs machines ou dans leurs idées. Et pour tous ceux qui ne peuvent vivre que dans le dialogue et dans l’amitié des hommes, ce silence est la fin du monde.

Pour sortir de cette terreur, il faudrait pouvoir réfléchir et agir suivant sa réflexion. Mais la terreur, justement, n’est pas un climat favorable à la réflexion. Je suis d’avis, cependant, au lieu de blâmer cette peur, de la considérer comme un des premiers éléments de la situation et d’essayer d’y remédier. Il n’est rien de plus important. Car cela concerne le sort d’un grand nombre d’Européens qui, rassasiés de violences et de mensonges, déçus dans leurs plus grands espoirs, répugnant à l’idée de tuer leurs semblables, fût-ce pour les convaincre, répugnent également à l’idée d’être convaincus de la même manière. Pourtant, c’est l’alternative où l’on place cette grande masse d’hommes en Europe, qui ne sont d’aucun parti, ou qui sont mal à l’aise dans celui qu’ils ont choisi, qui doutent que le socialisme soit réalisé en Russie, et le libéralisme en Amérique, qui reconnaissent, cependant, à ceux-ci et à ceux-là le droit d’affirmer leur vérité, mais qui leur refusent celui de l’imposer par le meurtre, individuel ou collectif. Parmi les puissants du jour, ce sont des hommes sans royaume. Ces hommes ne pourront faire admettre (je ne dis pas triompher mais admettre) leur point de vue, et ne pourront retrouver leur patrie que lorsqu’ils auront pris conscience de ce qu’ils veulent et qu’ils le diront assez simplement et assez fortement pour que leurs paroles puissent lier un faisceau d’énergies. Et si la peur n’est pas le climat de la juste réflexion,  il leur faut donc d’abord se mettre en règle avec la peur.

Pour se mettre en règle avec elle, il faut voir ce qu’elle signifie et ce qu’elle refuse. Elle signifie et elle refuse le même fait : un monde où le meurtre est légitimé et où la vie humaine est considérée comme futile. Voilà le premier problème politique d’aujourd’hui. Et avant d’en venir au reste, il faut prendre position par rapport à lui. Préalablement à toute construction, il faut aujourd’hui poser deux questions : « Oui

 

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 08:40

Chers amis de L'AMAP,

Je vous transmets un message de notre ami poète, Christophe Forgeot, qui animait une émission radiophonique dans le sud de la France, juste avant l'horrible carnage du vendredi 13 novembre. Des mots, de la musique qui mettent du baume au cœur…

Nous nous associons à son message.

Interculturellement vôtre

Annie Couëdel

_____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Le spectacle doit continuer. C'est notre manière de dire "Non".

C'est notre manière de vivre. C'est notre manière de résister. De lutter. C'est notre manière de nous opposer, avec force.

C'est l'art peut-être, finalement, qui peut sauver le monde. C'est vrai que s'il est faux, il peut servir une propagande fasciste, de gré ou de force, mais, s'il est juste, il peut nous permettre d'être plus sensibles, de grandir, il peut nous faire du bien, sans autre forme de pouvoir.

Aussi, je vous invite en toute modestie, chers amis, à écouter de la poésie, à écouter de la musique: Il s'agit de l'émission de radio que j'ai animée vendredi 13 novembre au soir, avant le terrible carnage des fous de Dieu:

http://christopheforgeot.fr/actualite/ (voir le lien dans l'article)

Merci de votre écoute et bonne émission. Vous entendrez de beaux artistes s'exprimer et des textes superbes, sans que cela ne coûte rien à personne...

Avec mes meilleures salutations,

Christophe

Site: christopheforgeot.fr

Les Chemins du jouR

L’imagination pour grandir :

conseil et création artistiques,

animation et formation

Siret: 51068306300026

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2 décembre 2015 3 02 /12 /décembre /2015 10:18

Des mensonges de Jean-Pierre Azéma, comme manières de fabriquer l’Histoire

Bonjour,

Le Président de la République avait chargé l’historien Jean-Pierre Azéma de lui faire un rapport à propos de la création d’un mémorial dédié aux personnes handicapées mentales « victimes du régime nazi et de celui de Vichy ». Cette demande faisait suite à une pétition initiée par l’anthropologue Charles Gardou. L’historien, dans le rapport qu’il a remis aux ministres chargés d’instruire le Chef de l’État, ne va ni dans le sens de cette pétition ni, semble-t-il, de celle de M. François Hollande. C’est son droit. Mais, pour justifier sa prise de position, pourquoi a-t-il tant besoin de recourir aux mensonges ?

« La préface de Michel (?) Guyader (un psychiatre et psychanalyste, qui allait répondre vigoureusement au discours par lequel Nicolas Sarkozy, le 2 décembre 2008, annonçait une réforme sécuritaire de la psychiatrie en France) constituait une charge contre la ‘corporation’ des historiens » écrit dans son rapport M. Azéma. Qui ajoute et cite alors le préfacier : « Nous n’en avons pas fini avec les universitaires, historien(ne)s ou non, qui au nom d’une certaine scientificité, d’une certaine impartialité, voilent les vérités, couvrent les crimes… ». Quelle mouche l’a piqué pour attribuer à Michaël Guyader une citation non pas fausse mais inexistante dans cette préface, ce que l’on peut facilement vérifier ? Est-ce pour unir la corporation historienne derrière les thèses du rapporteur ? À moins que M. Azéma n’ait malicieusement voulu prouver, avec sa fausse citation mais vraie opinion exprimée par un blogueur (qui n’est ni le préfacier ni moi même) que cette opinion n’était pas totalement fausse.

Pour ceux qui veulent vérifier dans le texte, p. 6 : http://www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport-Azema_20102015.pdf

Jean-Pierre Azéma a ici visiblement un problème avec les préfaces et les introductions à propos desquelles il ne peut s’empêcher de mentir ! Ça se soigne Docteur ? Autre exemple en effet. Quel besoin a-t-il encore d’attribuer à l’auteur d’une introduction à un autre livre (de moi en l’occurrence) un propos également inexistant dans le texte : « ne jugeant pas suffisant le déplacement officiel… », il s’agissait du déplacement, en 1999, d’un Secrétaire d’État aux Anciens combattants invité par le maire de Clermont-de-l’Oise à inaugurer une stèle érigée à la mémoire des 3 063 malades mentaux morts là-bas sous Vichy ? « Le troisième Reich a pratiqué sur son territoire l’extermination des malades mentaux. Le régime de Vichy, hélas sur ce point, comme sur bien d’autres, a tenté d’obtenir les mêmes résultats, en aggravant, pour les malades mentaux, les conditions de vie fort difficile d’une France occupée… » avait alors déclaré le maire de cette ville. Et il ajoutait : « Curieusement, l’extermination systématique de ces misérables victimes dans leurs ‘oubliettes’ n’a été que peu évoquée par les historiens ». Ne jugeant donc pas suffisant ce déplacement, « Il sommait la République (rien que cela) de reconnaître les responsabilités de l’État français, donc de Vichy, dans ‘l’abandon à la mort’… » ajoutait l’historien à mon propos. On peut là encore désespérément chercher dans l’introduction en question cette autre affirmation que M. Azéma me somme d’assumer.

En fait, il s’agissait alors, en 2001, d’une pétition ne figurant ni dans mon introduction ni dans le livre (Le train des fous) de Pierre Durand. Pétition dont j’étais le plus obscur des premiers signataires. Bref, ces mensonges de l’historien, parmi d’autres encore, n’ont visiblement comme but, en apparence, que de déconsidérer un individu. Apparence en effet, car il s’agit surtout de décrédibiliser un point de vue bien plus admis généralement et ainsi pouvoir mieux crédibiliser les conclusions d’un rapport. Un individu ni coupable de ce M. Azéma dit qu’il a dit, puisque l’individu ne l’a pas dit, ni victime car, quand même, quelle aubaine que ces mensonges à répétition pour rétablir la vérité historique. Plus sérieusement, pourquoi tant en parler… avec mensonges interposés dans un rapport demandé par le Président de la République si ce n’est pour tenter de fausser le jugement des ministres ayant à proposer au Président de la République des mesures qu’il aura à prendre ?

L’historien met, paradoxalement, l’accent sur un essai-pamphlet dont le titre est L’abandon à la mort… de 76 000 fous par le régime de Vichy et le sous-titre Réponse à quelques historiens qui le nient. Ouvrage dont il dit le plus grand mal : « cet ouvrage ne m’a pas convaincu » […] « En tout cas, il n’apporte pas la preuve que le gouvernement de Vichy a rédigé puis diffusé une directive officialisant ‘l’hécatombe’ des malades mentaux ». La preuve écrite, sinon rien ? Faut-il rappeler à l’historien qu’il suffisait alors de s’abstenir d’allouer à des personnes internées, quels qu’elles soient, des suppléments alimentaires pour aboutir à une hécatombe.

Voici à propos de ce livre l’avis d’un psychiatre, mais aussi historien que Jean-Pierre Azéma apprécie. Il s’agit de Michel Caire qui sur son site a analysé le livre en question. Il commence ainsi : « Une contribution polémique au débat sur l'hécatombe dont les hôpitaux psychiatriques furent le théâtre sous l'Occupation, dont le régime de Vichy porterait la responsabilité directe. Bien que très axée sur la dénonciation des thèses opposées et de leurs auteurs, l'étude d'A. Ajzenberg, acteur engagé de longue date dans le combat initié par Lucien Bonnafé et Pierre Durand, et poursuivi par Max Lafont, Patrick Lemoine, Antoine Spire et autres, est intéressante et documentée, comme le texte d'A. Castelli consacré à Montfavet (publié en 1996 dans la revue Chimères) ».

Cet essai, qui, de l'aveu même de son auteur, "se veut aussi un pamphlet" (p.102), pourra aussi sans doute être considéré comme partisan et manichéen par ceux qu'il cite à de multiples reprises, pour certains accusés d'erreurs méthodologiques, d'aveuglement, de contradictions, d'ignorance, de "mauvaises manières" (p.102, p.105 et suiv.), de manipulation (p.103, p.113, p.116, p.117, p.148, p.190), de mensonge (p.79, p.102, p.113, p.117, p.119, p.125, p.126, p.137, p.140, p.143, p.190), etc. : Henry Rousso, - « exécuteur sans jugement » (p.30) des livres de Lafont et Durand et suspect d'incompétence en la matière - et Eric Conan, et surtout Isabelle von Bueltzingsloewen, dont le nom revient à de si nombreuses reprises que l'historienne apparaît comme la principale cible de l'auteur, particulièrement pour avoir "innocenté" Vichy sur la question étudiée : « L'abandon à la mort... peut apparaître comme un réquisitoire contre le livre de Mme Von Bueltzingsloewen. Ça l'est effectivement » (p.27) : « Cet essai-pamphlet" se veut « une lecture critique » de ce livre » (p.102) ».

Et Michel Caire ajoute à propos de la preuve absolue de l’innocence de Vichy invoquée par I. von Bueltzingsloewen et J.-P. Azéma :« L'auteur discute aussi le rôle possible d'Hélène Bonnafous, fille du grand aliéniste Paul Sérieux et elle-même médecin du cadre des hôpitaux psychiatriques, dont l'intervention auprès de son époux Max, Secrétaire d'État à l'Agriculture et au Ravitaillement aurait pu être à l'origine de cette circulaire. Mais cette hypothèse n'a jamais été prouvée, écrit à juste titre Ajzenberg (p.76), et d'autant plus douteuse, précise-t-il, que la psychiatre et le ministre étaient alors déjà séparés.

Préférée à la « fable Bonnafous », « l'hypothèse Heuyer » fait l'objet d'un développement intéressant (pp.81-99). A. Ajzenberg nous rappelle que le président Laval avait commandité auprès de son ministre de la santé Raymond Grasset la création d'un « Conseil technique de l'enfance déficiente et en danger moral », où siègeront Louis Le Guillant, médecin directeur de l'hôpital de La Charité, Jean Dublineau et Georges Heuyer, qui tous trois réclamèrent par ailleurs des mesures pour sauver les malades des hôpitaux psychiatriques. L'auteur postule que ces trois importantes personnalités purent, avant-même la mise en place de ce Conseil (25 juillet 1943) faire des démarches auprès de l'autorité centrale : Heuyer lui-même "fréquenta Vichy dès 1941" (p.83). Laval, tenant à ce projet, aurait ainsi par intérêt, "nécessité politique" oblige, accordé ces suppléments alimentaires ».

Donc Michel Caire, historien, ne cautionne pas la preuve des deux autres historiens. Dont acte. En effet, si les milliers de juifs étrangers arrêtés le 13 mai 1941 (« le billet vert ») par les autorités vichystes d’alors, puis « concentrés » dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande en vertu d’une loi du 4 octobre 1940 (c’était au lendemain de la publication du « statut des juifs ») spécifiant que « Les ressortissants étrangers de race juive pourront, à dater de la promulgation de la présente loi, être internés dans des camps spéciaux… », n’avaient pas été livré aux allemands mais étaient restés internés avec les mêmes rations alimentaires que celles attribuées aux malades mentaux, ils auraient subi le même sort que ces derniers. Sans autre preuve écrite que celle de devoir être internés, parce que juifs, comme les fous parce que fous. Mais ils ont été livrés, permettant à l’État vichyste de passer du statut de responsable de leur mort à celui de complice. S’ils n’avaient pas été livré et seraient cependant pour la plupart morts (environ 80 %, comme dans les asiles psychiatriques, ou plus puisque juifs), M. Azéma pourrait aujourd’hui affirmer, sans rire : « pas de preuves écrites ».

Les ministres destinataires du texte de M. Azéma vont-ils avaliser un rapport miné par les mensonges, ce qui ne serait pas banal ?

Je vous souhaite bonne lecture du courrier ci-joint, le second adressé aux ministres destinataires du rapport. On peut retrouver le premier, adressé aux mêmes ministres, sur : http://blogs.mediapart.fr/blog/armand-ajzenberg/291015/un-rapport-ideologiquement-tres-oriente-de-lhistorien-jean-pierre-azema

Cordialement.

Armand Ajzenberg, novembre 2015

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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 09:26

envoyer

L'ESPER en Région Île de France : lesper.idf@orange.fr

Téléphone : 06 51 14 50 63 /; Télécopie : 01 47 83 29 44

Bonjour à toutes, à tous, à chacune et à chacun,

Cette année, la 8ème édition du Mois de l’économie sociale et solidaire Mois de l’ESS prend place dans un contexte marqué par les premières applications de la loi de juillet 2014 sur l’économie sociale et solidaire dont le principal effet a été jusqu‘à présent d’en populariser les concepts, les valeurs, les modes d’organisation et les pratiques.

L’édition 2015 a bien commencé… le 27 octobre : par le lancement national du mois de l’ESS

Le Mois de l'économie sociale et solidaire (mois de l’ESS) se construit avec chaque action de terrain que nous menons dans nos structures.

Le 20 novembre se déroulera un événement international à l'Hôtel-de-Ville de Paris, le : Forum « ESS + Europe ! » Réenchanter l'Europe avec l'économie sociale et solidaire.

Cette journée permettra à chaque participant-e de : s'outiller, s'inspirer et voir comment l'échelon européen peut être un levier de développement pour l'ESS dans les territoires.

Le 30 novembre : clôture organisée par la Direccte.

Quelles coopérations entre le secteur de l’ESS et le secteur « classique » ? (Réservez votre date)

N'hésitez pas à vous inscrire, entre autres, à ces rencontres et à en parler autour de vous :

Ce mois de l’ESS doit permettre à L’ESPER et à ses organisations de faire connaître l’ESS dans les territoires, mais tout autant, de se faire connaître, avec des valeurs propres, en tant que réseau structuré et impliqué sur les territoires, afin d’améliorer la visibilité de L’ESPER auprès de nos partenaires en mettant en place une communication nationale pour le mois de l’ESS, dans l’optique d’une mutualisation des actions et de la communication amplifiant la dynamique préalablement impulsée dans les territoires.

Afin d’organiser et de permettre cette communication nationale, merci de nous faire parvenir les informations (et des photos) relatives aux événements auxquels participent les organisations membres de L’ESPER dans le cadre du mois de l’ESS. À la fin de ce mois, nous pourrons dresser un état de l’ampleur des actions, afin de démontrer la capacité des organisations membres de L’ESPER à agir sur les territoires.

Vous trouverez infra la lettre d’information de L'ESPER n°2 : Octobre 2015. Je vous en souhaite bonne lecture.

Pensez à me faire parvenir les informations relatives à vos actions dans les territoires. D’avance merci.

Bon Mois de l'ESS et à très bientôt,

Très cordialement,

Bernard Jabin

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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 08:42

Sur les Traces de la Conspiration des Muses

Work in progress nomade d’improvisation, composition et « conduction »

menée par Salvatore Panu

La Troisième Rive

21 rue aux Honfroy 27120 Ménilles (Normandie)

Concert le samedi 31 octobre à 20h (libre participation)

Liza Burg (accordéon), Célia Basset, Claire Deherripon, Caroline Brochier (flûte traversière), Natacha Mailly, Fabienne Videcoq,Giulia Sessa,Dominique Mailly (clarinette), Mavel D'Aviau (clarinette basse), Yann Bagot, Victor Forlini (sax alto), Corentin Bernard Cuff,Vincent Sevoz (sax ténor), Astride Preau, Matthieu Thomin Brochier, Alice Elia, Patrick Touvet (trompette), Manu Pereira (pichotte), Denis Robert, Robin Boutry (trombone), Badia, Céline Biewesch (euphonium), Jérôme Ballero (tuba basse), Thibaut Thomin (soubassophone), Franck Muller (percussions), Olivier Legeais (batterie)

Salvatore Panu, conduction

----------------------------------------------------------

Chant polyvocal de tradition orale de l’île de Sardaigne

Dimanche 1 Novembre de 18h à 22h

Chez Lisa Burg 14, cité Popincourt métro Saint-Ambroise, Paris

Prévenez de votre venue par mail

-------------------------------------------------

Mardì 3 novembre, 20h

La Parole errante - 9, rue François Debergue - 93100 Montreuil

Cuba Libre

Quatre partisans italo-cubains


Alba De Céspedes, Italo Calvino, Arnaldo Cambiaghi, Gino Doné

Interprétation et mise en scène, Salvatore Panu, accordéon et voix

Textes, Katia Sassoni

Cuba Libre naît d'une idée de Gianfranco Ginestri, qui a aussi proposé le choix des chansons politiques. Cuba Libre narrela rencontre évocatrice de quatre partisans qui se racontent leur vie entre l'Italie et Cuba. L'initiative se déroule en collaboration avec l'ANPI (Association National des Partisans Italiens) et pour la valorisation de l'Archivio Storico del Canzoniere delle Lame di Bologna (le groupe homonyme joua à Cuba en 1976). C'est une oeuvre dédiée aux partisans à l'occasion du 70ème anniversaire de la Résistance et de la Libération italienne du nazisme et du fascisme.




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Sur les Traces de la Conspiration des Muses

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menée par Salvatore Panu

La Troisième Rive

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Concert le samedi 31 octobre à 20h (libre participation)

Liza Burg (accordéon), Célia Basset, Claire Deherripon, Caroline Brochier (flûte traversière), Natacha Mailly, Fabienne Videcoq,Giulia Sessa,Dominique Mailly (clarinette), Mavel D'Aviau (clarinette basse), Yann Bagot, Victor Forlini (sax alto), Corentin Bernard Cuff,Vincent Sevoz (sax ténor), Astride Preau, Matthieu Thomin Brochier, Alice Elia, Patrick Touvet (trompette), Manu Pereira (pichotte), Denis Robert, Robin Boutry (trombone), Badia, Céline Biewesch (euphonium), Jérôme Ballero (tuba basse), Thibaut Thomin (soubassophone), Franck Muller (percussions), Olivier Legeais (batterie)

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