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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 09:52

Pour rappel

 

 

Bonjour, 

 

Le 22 novembre 2012, nous proposons une soirée débat sur l'école et la pédagogie institutionnelle dans le cadre du Festival des Evadés du bocal à 20h, au Lieu-Dit (6, rue Sorbier, 75020 Paris). 

 

En espérant que vous pourrez y participer. 

 

Cordialement

 

Charlotte Hess, Valentin Schaepelynck

 

 

20h : Forum-débat animé par Charlotte Hess et Valentin Schaepelynck avec des praticiens impliqués dans la pédagogie institutionnelle

 


Depuis les années 60, la pédagogie institutionnelle vise à changer l’école de l’intérieur. Son nom lui vient de la psychothérapie institutionnelle. Comme celle-ci, elle conteste les normes établies par la production et la réinvention permanente de ses règles et de ses institutions. Ni doctrine ni recette, elle se réactualise dans des pratiques vivantes qui mettent au travail la ligne rouge entre enseignants et enseignés.

 

 

Pour cette soirée, nous inviterons des praticiens de cette nébuleuse à venir discuter des normes instituées de l’école, mais aussi et surtout de leurs pas de côté quotidiens. Au-delà des questions maintes fois rebattues de la réduction des postes, de la pénurie de moyens et de perspectives, l’idée de ce débat est d’initier une recherche et une mise en commun d’expériences. On agitera donc ensemble bien des questions : que peut-on encore attendre de l’école ? Que peut-on expérimenter dans un espace aussi normé, qui semble tellement acharné à sa propre reproduction ? Quelles relations tisser avec d’autres expériences institutionnelles, dans la psychiatrie, le travail social ? Quels gestes instituants peut-on inviter dans ce lieu de passage obligé ? Comment ouvrir ce dedans si opaque à un dehors, à la polyphonie du champ social, pour qu’il redevienne l’affaire de tous ?


Site : http://www.lesevadesdubocal.org/

 

 

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 08:40

26 Janvier

 

 

La réunion du conseil de l'Université a pris fin à l’instant même. Vers midi, ils ont rejeté notre projet d'un DEUG de sociologie, avec une spécialisation en sociologie clinique.

 

 

Notre petite « guerre » avec les sociologues a donné à voir le  conflit actuel des modèles d'organisation dans notre université : il y a ceux qui veulent, comme nos enseignants en sociologie, maintenir le pouvoir des départements et les réformateurs qui veulent installer une autre logique. La discussion d’ aujourd'hui est à cet égard, exemplaire. J'utiliserai peut-être mes notes le jour où je déciderai d'écrire un bilan un peu plus théorique de « ce qui se passe » ici.

 

 

Mais, pour le moment, je préfère traquer les petits détails de chaque jour et les garder en réserve dans mon Journal.

 

 

 

Georges Lapassade

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 11:15

20 Janvier

 

Un souvenir du temps où j'enseignais la sociologie à Censier, après mai 68, me revient. Un jour, mes étudiants, ne me trouvant pas dans la salle de cours indiquée sur les panneaux d'affichage, étaient allés se plaindre au responsable des enseignements de premier cycle, A, qui leur avait dit :

- La recherche du lieu où se tient le cours de Monsieur Lapassade fait partie du cours de Monsieur Lapassade !

 

Cette amusante riposte était une bonne description de ma manière «spatiale» d'enseigner en arpentant les Institutions.

 

 

Georges Lapassade

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 10:35

APPEL À COMMUNICATION

 

Colloque international 2013 de l’AFIRSE

«  Recherche en éducation : continuité, rupture ou limites? »

 

 

L’Association francophone internationale de recherche scientifique en éducation (AFIRSE) invite tous les professeurs, chercheurs, étudiants et autres professionnels intéressés par la recherche liée au domaine de l’éducation à participer au Colloque international  AFIRSE 2013. Organisé par la Section canadienne, ce colloque aura lieu à l’Université du Québec à Montréal les 13, 14 et 15 mai prochain.

 

 

Le thème retenu, «  Recherche en éducation : continuité, rupture ou limites? », permettra aux participants d’approfondir les problèmes qui se posent actuellement au niveau de la recherche en éducation, tant sous les dimensions épistémologiques, axiologiques, praxéologiques que celle de la  gouvernance.

 

 

Les chercheurs en éducation de la francophonie sont invités à présenter leurs travaux et à partager leur expérience avec les participants. Les uns et les autres pourront ainsi mieux saisir la pertinence de la recherche dans le domaine de l’éducation et ses rapports avec des systèmes éducatifs en évolution tant sous l'angle social, que culturel et économique.

 

 

Appel à communication :

Les chercheurs sont invités à soumettre leur proposition de communication en ligne sur le site web du Colloque leur proposition de communication scientifique en lien avec le thème et un des sous-thèmes du Colloque avant le 15 janvier 2013 à l’adresse suivante :http://www.afirse.uqam.ca/2013/appel.asp

 

 

Inscription :


Membres et non membres de l’AFIRSE pourront s’inscrire au Colloque, en tout temps, par l’intermédiaire de la page sécurisée du site du Colloque 2013. Cependant, pour les participants dont la communication scientifique aura été retenue aux fins de présentation, le règlement des frais d'inscription de l’auteur principal sera exigé avant le 28 février 2013.

 

 

Par ailleurs, toute personne intéressée à devenir membre de l’AFIRSE pourra le faire directement auprès de la Section canadienne. Pour plus de détails, veuillez contacter avec le secrétaire-trésorier de l’AFIRSE-Section canadienne, Simon Forget, à l’adresse courriel suivante : afirse-sc@uqam.ca

 

 

Pour plus d’information, concernant le Colloque international AFIRSE 2013,

veuillez consulter le site suivant : http://www.afirse.uqam.ca/2013/

 

 

Transmis par Bernard Jabin

 

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 10:54

XV Comparative Education World Congress - WCCES 2013

 

Dear Colleagues,

 

In this opportunity we contact you in order to kindly asking you to share the information of the XV Comparative Education World Congress that will take place in Buenos Aires on June 24-28, 2013 with your members and also to publish the 2013 event in your Society website linked to the  http://www.wcces2013.com.ar/.

 

Below you will find the last newsletter that you can send to the members.

 

Even though the Argentinean Society of Comparative Education Studies has the main responsibility because of its organization, it is the Congress of all the Societies that are part of the World Council. That it is why we kindly ask for your cooperation to assure all voices will be represented.

 

Finally, we invite you to promote the organization of symposiums, panels, papers and academic events to take place during the Congress, from academics and international organizations that you may have institutional connection with.

 

Do not hesitate to contact us for further information.

 

Sincerely,

 

Norberto Fernández Lamarra

Vicepresident, WCCES

President, Saece

President, Organizing Committee of the XV World Comparative Education Congress

 

Transmis par Bernard Jabin

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 09:12

19 Janvier

 

 

Mon travail sur les DEUG devrait aboutir à un assez long texte de conclusion (où je préciserai ma méthode : les conversations, les « provocations à parler », par exemple l'élaboration du questionnaire sur les DEUG de « sortie » adressé aux responsables de formation du premier cycle que je prépare actuellement.

 

 

Agissant dans les DEUG, je suis probablement dans cette fac, avec Franchie, mais après les deux inspecteurs, celui qui connaît le mieux ce qui s'y passe. Il faudrait déterminer ce qui échappe au regard et à l'enquête des deux inspecteurs. J'assiste à des réunions, des commissions, que j'assure un enseignement dans les DEUG, que je vais au conseil d'Université : tout cela fait que je connais «autre chose». Il y a aussi la différence des notions: en tant que praticien de l'analyse institutionnelle (et maintenant, s'y ajoutant, de l'ethnométhodologie telle que je la définis à mon usage) je vois les choses autrement que les inspecteurs. Ils me battent pour lai connaissance administrative des choses, et je les dépasse peut-être ailleurs. Mais, reste à définir cet « ailleurs ».

 

 

Georges Lapassade

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 10:36

14 Janvier 1985,

(suite)

 

 

Je transcris maintenant un rêve de la nuit dernière.

 

 

Nous sommes trois amis et nous cherchons une chambre à l'hôtel hippie d'Essaouira. Mais il n'y a pas de chambre disponible. Je vois en passant par la porte ouverte, une chambre dans laquelle on avait entassé des matelas. Elle est occupée. Nous sommes sortis de l'hôtel, et c'est maintenant la rue des Archives, face à l'hôtel, à la tour d'angle. Je sors le premier, des policiers en uniforme me voient sortir, ils paraissent hésiter un peu et continuent leur marche. Mes amis sortent après moi, malgré les consignes. L'un d'eux passe la porte et c'est déjà un peu suspect. Le troisième va enfin sortir à son tour, il entrouvre la lourde porte, voit les policiers, referme, reste à l'intérieur. Soudain, les policiers ont tous l'arme au poing, ils veulent l'arrêter et m'obligent à avancer vers la porte fermée pour tenter de la faire ouvrir du dedans. Je vais être pris entre deux feux quand je me réveille.

 

 

Je vais essayer d'analyser ce rêve.

 

 

J'associe l'image de cette porte ouverte trois fois, ou plus exactement franchie deux fois seulement, la troisième tentative ayant avorté, à notre querelle avec les sociologues autour du DEUG.

 

 

Et « ça colle » assez bien. Les deux sorties autorisées par les flics sont celles deux DEUG que préparent nos sociologues, institués : les deux DEUG de formations H.C.S. (monde européen) et T.E.S. (Territoires, économies, sociétés).

 

 

La troisième sortie, celle du DEUG de sociologie clinique est interdite par des flics armés de revolvers.

 

 

Hier, au téléphone, Robert Castel me disait : « Nous n'allons pas jouer dans la fac les flics de la sociologie...». Mais il me dit sa détermination et sa conviction : il avait à prévoir les flux d'étudiants qui iraient s'inscrire en licence de sociologie, et par conséquent dans son département, dans deux ans, après avoir obtenu un DEUG de sociologie. Et comment gérer des étudiants préparés par « trois DEUG » ou plutôt un même DEUG, mais préparé dans trois formations avec trois sorties, trois portes.

 

 

Hier soir, chez Christine et Michel, je racontais à dîner ma «rencontre» l'autre jour dans l'autobus 31, avec un adolescent de type indien qui m'avait paru justifier par un effet d’extase, ma détermination de ne pas chercher à voir les choses de haut et de loin, ceci en réaction à la démarche de type planétaire qui s'étalait dans le Journal d'Edgar Morin (Journal d’un livre). Nous en étions venus, hier, à parler de Morin, et plus précisément de ce livre et voulant exprimer ma « vision du monde », ma méthode, sans y parvenir, je leur racontais ma rencontre avec cet adolescent.

 

 

En même temps, je parlais, ou plutôt j'essayais de parler de l'hypnose: ce garçon était à ce moment là, sans le savoir ( ?) mon «hypnotiseur», ou plus exactement: par sa médiation, je m'hypnotisais moi-même.

 

 

Cette rencontre avait été un moment très exceptionnel de plénitude et d'accomplissement, elle m'avait rappelé l’extase que j’ai vécue, par un jour de grande chaleur, en Anatolie, près d’Edimé, sur la route d'Istanbul.

 

 

Une panne nous avait immobilisés pour un temps assez long sur cette route sans ombre. Il était midi. J'ai essayé de marcher vers la ville voisine pour chercher du secours. Soudain, je me suis arrêté, et je me suis assis sur le bord de la route. Et là, j'ai eu l'impression qu'il n'y avait plus de problèmes dans ma vie, que tous les petits ennuis de chaque jour, les obligations professionnelles, le courrier, les impôts, tout cela disparaissait, était anéanti. Je pensais qu'il serait possible de ne plus jamais retourner à Paris, que je pourrais rester là pour toujours. Je n'avais plus peur de la mort.

 

 

 

Georges Lapassade

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 12:06

14 Janvier 1985,

 

 

Les limites de mon travail actuel, quant à la recherche «Transitions», commencent à se préciser. Il ne m'est pas possible de traiter toute cette information que je suis seul à recueillir tout au long de la journée.

 

 

Je n'ai pas de critère pour la trier. Je pourrais probablement, comme on le fait souvent, décider de m'en tenir à une piste de recherche ; mais rien ne justifierait ce choix et je sais bien que si je laisse de côté « tout le reste », de ce que je peux observer, je n'aurais qu'une description tronquée des choses. Ou plutôt : je vais continuer à voir et entendre beaucoup de choses, mais je n'en retiendrai dans ce Journal presque rien.

 

 

Par information, j'entends (par exemple, en vrac) : ce que j'ai pu entendre et noter à la réunion de 18 heures sur la gestion des premiers cycles. Sur les heures complémentaires affectées aux formations, sur le mode de calcul choisi pour distribuer les 8000 heures complémentaires affectées cette année aux premiers cycles...

 

 

Les informations rentrent dans un ensemble qui relève de l'analyse administrative. Or, il y a dans la fac, presque en permanence, deux inspecteurs généraux qui ont une technique pour recueillir ces informations sur la gestion, sur la pédagogie, sur les étudiants qui vont poursuivre dans la même formation au second semestre, sur ceux qui vont « redoubler » le semestre d'orientation, ceux qui vont changer de formation... Ils ont tous les jours des conversations avec des responsables. Ils demandent pour demain des chiffres: le nombre d'inscrits en début d'année, celui des d'étudiants « réellement » inscrits (les inscriptions pédagogiques).

 

 

Ils font une recherche sur la mise en place matérielle et pédagogique des premiers cycles dans notre fac, c'est leur mission ; personne d'autre, à ma connaissance, ne fait une recherche, à ce niveau-là, ou dans ce secteur-là, que je considère justement, mais sans le dire jusqu'ici aussi nettement, comme un élément majeur du problème des « transitions ». Ils recueillent l'essentiel de ce que j'aimerais savoir quant à la mise en place de la réforme. Cela m'intéresse davantage, probablement, que les «opinions» des étudiants telles qu'on peut les recueillir par des entretiens ou par le traitement de leurs journaux. Quand je vois travailler les inspecteurs, j'ai l'impression que ma recherche actuelle est peut-être sans objet. Je n'ai pas défini et délimité une cible, et j'ai beaucoup de répugnance à le faire, et je ne me sens pas capable, pour le moment, de le faire. J'ai l'impression que ceux qui le font découpent un petit « morceau » de la réalité. Ils s'intéressent aux étudiants parce qu'on peut toujours les interroger, parce qu'ils sont le gibier le plus facile pour les enquêtes sociologiques (on peut aussi s'en servir facilement pour des expériences de laboratoire, ça ne coûte rien).

 

 

On me presse de définir une « méthode de recherche ». Pour chercher quoi ? Il me semble que l'obsession d'une méthode introuvable est comme une fuite en avant. Dans cette recherche sur le premier cycle (cet objet très général étant posé, défini et accepté dans sa globalité non critique, comme un « allant de soi », un objet donné par le sens commun et l'expérience quotidienne), il faudrait prélever des « sous-objets » de recherche. Or je n'ai pas choisi de le faire.

 

 

Je suis porté, je participe à des réunions, nombreuses, j'ai accès à de nombreux documents, qui sont d'ailleurs du domaine public (lois, circulaires, textes propres à notre université, et qui viennent de plusieurs sources, etc.). Je trouve un certain plaisir à aller dans les commissions à intervenir pour essayer de participer au cours des choses. En même temps, j'ai un doute : j'ai l'impression de trop négliger l'autre recherche, sur l'hypnose et la transe.

 

 

En téléphonant aux sociologues, hier, je retrouvais cette pratique, qui m'est assez agréable, de l'enquête-intervention téléphonique. Quand je la pratiquais en novembre avec les psychologues, c'était le dimanche, comme hier ; j'étais à la fac (alors qu'hier, j'étais chez moi) et, entre deux conversations téléphoniques, à chaud, immédiatement, je notais l'essentiel dans mon Journal (mais qu'est-ce que « l'essentiel »? Comment puis-je le sélectionner dans le discours des gens ? Que signifie cette pratique courante : résumer une conversation au lieu de la transcrire intégralement? Quelle est la valeur de cette transcription ? Tous ces problèmes là, on les néglige...).

 


En tant qu'enragé de l'écriture indexicale, je dois construire des récits, essayer de dire l'indexicalité de ma chronique. Il ne s'agit pas d'obéir à une règle du «tout dire» : je pratique continuellement l'autocensure, je ne dis jamais tout de ma vie privée. L'analyse de l'indexicalité est une tache Infinie, inépuisable, interminable. Ce n'est pas un problème de sincérité, mais un problème de connaissance et d'énonciation ».

 


Il y a dans la fac, « les activités collectives ordinaires », « des moments» (ou événements) critiques (de crise) comme celui que nous vivons en ce moment avec les sociologues institués. Ces moments critiques sont analyseurs, ils dérangent « les routines», ils font apparaître l'implicite, ils suscitent « l’argumentation» (quand les routines font défaut).

 

 

Ma construction avance très lentement. Je commence à voir ce qu’elle pourrait être. En même temps, je suis trop pris dans l’activité de tous les jours pour m’arrêter et réfléchir et j'ai probablement besoin aussi de cette activité parce qu'elle m’interroge.

 

 

Georges Lapassade

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 15:36

XV Comparative Education World Congress - WCCES 2013

 

 

Dear Colleagues,

 


In this opportunity we contact you in order to kindly asking you to share the information of the XV Comparative Education World Congress that will take place in Buenos Aires on June 24-28, 2013 with your members and also to publish the 2013 event in your Society website linked to thehttp://www.wcces2013.com.ar/.

 


Below you will find the last newsletter that you can send to the members.

 


Even though the Argentinean Society of Comparative Education Studies has the main responsibility because of its organization, it is the Congress of all the Societies that are part of the World Council. That it is why we kindly ask for your cooperation to assure all voices will be represented.

 


Finally, we invite you to promote the organization of symposiums, panels, papers and academic events to take place during the Congress, from academics and international organizations that you may have institutional connection with.

 


Do not hesitate to contact us for further information.

 


Sincerely,

 


Norberto Fernández Lamarra

Vicepresident, WCCES

President, Saece

President, Organizing Committee of the XV World Comparative Education Congress

 

 

Transmis par Bernard Jabin

 

 

buenos-aires-foto

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 10:26

12 Janvier,

 

 

Hier, pendant toute l'après-midi, j'ai eu des conversations téléphoniques sur la Lettre des sociologues à Frioux contre le « DEUG de sociologie », avec spécialisation en sociologie clinique. J'ai pris beaucoup de notes, mais je n'ai pas envie, de les transcrire, ni même de les résumer. Je suis, ce soir, pour le moment du moins, pessimiste : j'ai l'impression d'être submergé par les informations recueillies hier et aujourd'hui, à travers toutes les réunions et conversations qui ont occupé ma journée. C'est trop ! Tout cela me sert, j'en suis convaincu, pour suivre « les affaires en cours » dans les premiers cycles. Mais je renonce à tout transcrire, à tout commenter.

 

 

J'avais pourtant élaboré une possible technique du journal : il était fait de récits parallèles ou se croisant, dont toutes les étapes seraient datées et situées. Le côté « journal » serait alors nécessaire pour ces indications continuelles, de lieux et de temps, et aussi pour dire mon humeur du moment, mes implications, les indexicalités de l'écriture...

 

 

J'ai rêvé la nuit dernière, que je me trouvais dans une situation dangereuse : un homme me menaçait et je tentais de m'enfuir en utilisant, sur un fleuve, une petite barque. Pour la faire avancer, j'installais une voile de fortune faite d'une serviette de toilette. J'avançais très lentement, trop lentement pour échapper au danger. J'expliquais alors à mon ennemi que je faisais ce voyage pour son bien et que j'étais disposé (mais je savais que j'étais en train de mentir) à lui rapporter un document administratif qui le sauverait de sa situation de marginal, peut-être de bagnard. Et il me laissait partir...

 

 

Quand j'ai commencé à associer sur la barque, un souvenir d'enfance est revenu. J'avais construit avec mes copains et mon frère une petite « barque ». Nous l'utilisions sur le petit ruisseau, en bas de la prairie de ma tante Marie, sœur de mon grand-père maternel. Gisèle, ma cousine, plus âgée que moi d'un an, participait à nos jeux et avait une liaison avec mon cousin Gaby. J'organisais des représentations théâtrales où Gisèle jouait la Belle au bois dormant.

 

 

Barque, bateau. J'ai relu, l'autre jour, la première page de l'Afrique fantôme. Le 10 mai 1931, dans le port de Bordeaux, la mission Griaule embarque à destination de Dakar. Les prostituées ont accompagné les matelots qu'elles étaient venues chercher sur le port. Un Africain d'une élégance un peu insolite reste sur le quai, et regarde le navire qui s'en va. En lisant cette page, j'ai pensé alors au poème de Paul Fort, mis en musique par Georges Brassens, La marine qui raconte les amours d'un jour des matelots. A l'instant me revient une autre chanson populaire que j'aimais beaucoup : « Les gars de la marine ». Autre association : Querelle de Brest, Genêt, les bordels et les ports... Dans Le bordel andalou, je raconte mon séjour à Récife, puis à Bahia, en 1970 : il y avait des statuettes de la macumba à l'entrée d'un bordel du port. J'ai pensé à ce livre ces jours derniers : j'ai transcrit là un journal de route en changeant les noms pour « faire roman ».

 

 

Ma barque dérive au fil de l'eau. Je dérive, et tout dérive. Yves Lecerf dit que le sens des mots dérive continuellement, les institutions dérivent et il n'est pas possible de s'installer sur un point fixe pour faire l'analyse. Nous sommes sur l'iceberg qui dérive et nous dérivons avec lui. C'est là qu'est installée notre caméra, elle ne peut enregistrer les choses qu'à la dérive.

 

 

J'ai reçu une carte de vœux de Robert F. : sur la carte, qui vient de Montréal, on voit un paysage de neige, une barrière champêtre et un homme qui semble sortir d'un trou dans la neige avec, au premier plan une corbeille de fruits : « Je te souhaite, écrit Robert, tout ce que tu peux espérer, santé, travail fructueux et beaucoup de dérives». J'aimerais bien dériver du côté de Chicoutimi : je rêve de retourner au « carnaval du bout du monde ». C'est à Chicoutimi, en février. B m'a mis l'eau à la bouche en m'annonçant qu'il était invité là-bas à cette époque de l'année. Si j'avais à choisir, c'est ce voyage que je choisirais...

 

 

René B m'a annoncé qu'il a écrit un texte pour expliquer comment le numéro de la revue Pratiques de formation sur les journaux est né d'une dérive à partir de mon propre Journal.

 

 

Un peu plus tard, j'ai pensé au (associé avec le) jeune pêcheur d'Essaouira, ami de Mohammed le boxeur, voisin de Mahmoud-le-Gnaoui dont la mère, Aicha, est morte récemment (Boujemaâ Boufous m'en a fait part l'autre jour, chez Jeanne). Est revenu le souvenir d'une promenade avec Mohammed, son ami le pêcheur et Claudio Siro, l'été dernier, dans les dunes de sable de Mogador.

 

 

Quand reviennent les « souvenirs » et les « images » en association avec celles d'un rêve, nous sommes dans un état de conscience modifiée même en plein jour, même quand la conscience qui veille et surveille s'est installé.

 

 

Je vis presque continuellement aux deux niveaux de conscience à la fois: je parle avec les gens, j'écris, je lis, j'enseigne et, dans le même temps, «l'autre conscience» continue sa propre vie. Elle n'est pas confinée à sa part de sommeil et de rêves.

 

 

Cela m'intéresse tellement que j'aimerais pouvoir lire Maury et Freud sur les rêves et les hallucinations hypnagogiques comme je le faisais, à Bordes pendant les vacances de Noël. Mais, depuis mon retour, j'ai rangé les ouvrages de Maury, empruntés à la bibliothèque municipale de Pau, sur mes étagères et je ne les lis plus. Je regrette de n'avoir plus « le temps » de les lire. Quand je dis que je « n'en ai plus le temps », cela signifie que tout mon temps libre est occupé à d'autres choses qui tournent autour de la vie à la fac, de l'écriture de mon Journal. Je ne peux même plus me décider à photocopier, dans le livre de Maury sur les rêves, le chapitre de l'hypnotisme qui annonce les travaux actuels sur les états de conscience modifiée.

 

 

Le rêve (suite). Mais ce n'était pas exactement une dérive sur le fleuve, le gave, le ruisseau, ou peut-être l'oued (l'oued ksob d'Essaouira, dans les dunes?). C'était une tentative de fuite, ratée parce que je ne parviens pas à mettre assez de vent dans ma voile. Mais qui donc m'a parlé de ces dérives ces jours derniers ? J'y suis : l'ami de Joëlle, ma nièce, à qui j'ai promis d'envoyer mes Gens de l'ombre, et je ne l'ai pas fait. Elle a pour moi un attachement assez fort, je crois, et je n'y réponds pas assez. Son ami a construit un beau bateau, il naviguera en Méditerranée l'été prochain.

 

 

Je veux m'enfuir sur ma petite barque, mais l'homme qui crie sur le bord de l'eau me menace toujours. J'ai noté ce matin : « c'est mon surmoi, héritier du complexe d'Oedipe selon Freud, qui gueule sur la berge ». Mais cette réflexion ne me satisfait pas, et je voulais l'éliminer. Pourtant, quelqu'un est sur la berge, menaçant et je ne peux lui échapper que par la ruse, comme il m'arrive de le faire avec les gens dangereux, quand je suis en vacances à Essaouira. Quand je vais là-bas, je suis obligé constamment de ruser, de mentir parce que c'est la règle fondamentale de nos relations.

 

 

J'ai l'impression que ce rêve de l'oued était un rêve sexuel; mais c'est seulement une impression, pas une «analyse».

 

 

Au réveil, j'étais convaincu, je ne sais plus exactement pourquoi, qu'il était aussi lié à l'écriture de mon journal. C'était, me disais-je, un rêve sur l'écriture. Je ne sais plus comment, dans un état, à demi éveillé, j'en suis venu à cette conclusion. Peut-être par l'image d'une dérive au fil de l'eau.

 

 

Je sais comment faire le lien entre mon intérêt pour la psychologie des états seconds, des rêves, des extases et des transes, et mon engouement actuel pour l'ethnométhodologie, qui ne parle jamais de la vie imaginaire. Les textes, tous les textes que j'ai lus de Garfinkel et de ses commentateurs, encore plus de Cicourel, tournent autour de la sociologie cognitive et, par conséquent, de la « conscience intellectuelle ». Ils ne font pas de place non plus à l'intervention.

 

 

Georges Lapassade

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

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