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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 11:58

 

De l'individualisme compétitif à la coopération solidaire

 

Le coopérativisme comme alternative dans le monde du travail (4) 

 

 

 

Institutionnalisation du Mouvement Coopérativiste au Brésil (2)

 

 

 

Ainsi, partant d'une proposition initiale de constitution d'une « troisième voie », les coopératives, dans des nombreux cas, s'insèrent dans les paramètres du marché de manière compétitive, c'est-à-dire, comme des entreprises. Parmi les analyseurs les plus évidents pouvant être saisis dans beaucoup de coopératives que nous connaissons, nous citons la non-participation des membres dans la prise de décisions, non-participation qui est justifiée comme nécessaire pour assurer de l'agilité, pour répondre aux contraintes du marché, à la modernisation administrative et au choix d'un leader au profil de « cadre supérieur d'entreprise ».

 

 

Le coopérativisme populaire est défini par Sandra Mayrink Veiga (1997) par son aspect primaire d'autogestion, par le fait que cette forme d'organisation cherche une meilleure qualité de vie aussi bien pour ses adhérents que pour la communauté et par le fait qu'elle s'efforce d'atteindre les chômeurs, les exclus, les «précarisés» ou vulnérables, tout en s'articulant avec le développement régional durable et son caractère de proposition dans la société. A ce sujet, Arruda (1996) fait remarquer que l'enjeu du coopérativisme est de concevoir la coopérative comme une communauté humaine en quête du développement et du bien-être de chaque adhérent et de sa famille, dans un processus dont le but est d'interconnecter de façon critique les dimensions micro (sujets actifs et conscients ) et macro (globalisation coopérative) de la condition humaine.

 

 

Les chercheurs qui étudient le coopérativisme populaire rendent visibles les possibles conséquences, pour les adhérents, du changement dans le système de travail salarié. Les responsabilités n'y sont pas les mêmes, il y a le sentiment d'appartenance, de collectivité, aussi. Ce n'est pas du jour au lendemain que l'on changera les mentalités, surtout lorsque l'on est traversé par l'individualisme et par des formes de relation patron x employés tellement enracinées. L'application des principes doctrinaires du coopérativisme exige également des programmes de qualification adéquats. L'enjeu est ici de créer une infrastructure financière et organisationnelle et de l'ajuster selon le marché mondialisé et compétitif sans nuire aux principes du coopérativisme.

 

 

Reprenons la discussion menée par Lourau (2000/01) au sujet de l’énergie sociale indispensable pour opérer une rupture avec l'ordre existant. Il nous met en garde contre les «actes de conservation ou de réforme qui produisent, sur le plan microsocial, une situation souvent instable et un fonctionnement volontiers aléatoire des institutions ». Lourau insiste encore sur la créativité sociale mise en valeur dans des études sur l'institutionnalisation de mouvements sociaux.

 

 

Je réaffirme également les mots de Sandra Mayrink Veiga qui dit que « les projets qui ne tiennent pas compte des multiples dimensions de la vie humaine et sociale sont inefficaces et ne déterminent pas de transformations globales ». Les coopératives populaires ont du mal à considérer effectivement ces aspects. L'analyse que nous avons faite de différentes organisations coopératives dans leurs singularités locales nous a permis de saisir ce qui leur est propre et ce qui est commun au coopérativisme populaire en tant qu'institution sociale. Comme l'affirme Lourau (1997) ... le mouvement de rabattement du global sur le local pouvait et devait, dialectiquement, s'accompagner du mouvement inverse, du local au global.

 

 

 

 

Jacyara Carrijo Rochael-Nasciutti 


 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

 

 

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13 juillet 2013 6 13 /07 /juillet /2013 16:58

 

De l'individualisme compétitif à la coopération solidaire

 

Le coopérativisme comme alternative dans le monde du travail (3) 

 

 

 

Institutionnalisation du Mouvement Coopérativiste au Brésil

 

 

La première coopérative brésilienne a été créée en 1891 : il s'agissait de l'Association Coopérative des employés de la société Téléphonique à Limeiras. Mais, l'apogée du coopérativisme au Brésil se situe dans les années 1950 et 1960, période au cours de laquelle le mouvement s'est développé, notamment dans le sud du pays, en ayant, le plus souvent, une base agricole.

 

 

De nos jours, le mouvement associatif réapparaît au Brésil, avec la création d'un nouveau coopérativisme moins dépendant du soutien de l'Etat (Guimaraes, 1996). Néanmoins, Sandra Mayrink Veiga (1997), consultante en formation de coopératives, critique le fait que, dans la plupart des cas, les coopératives n'aient pas de tradition autogestionnaire et n'entraînent donc pas «... de meilleures conditions dans la qualité de vie des adhérents qui, souvent, ne savent pas exactement ce qu'est et comment fonctionne une coopérative ; ne connaissent pas leurs droits et devoirs, devenant presque des « employés » de la coopérative. D'où l'importance fondamentale de la qualification... pour que la coopérative, outre le fait d'être une entreprise bien gérée, puisse aussi faire progresser ses adhérents en tant que citoyens et sujets de leur histoire».

 

 

Si à l'origine les coopératives signifiaient un mouvement social qui permettait à la classe ouvrière une organisation alternative du travail, dans la réalité actuelle, et surtout au Brésil, on constate une énorme croissance de cette forme instituée qui dépasse de loin l'univers social dont les coopératives sont issues. En raison de certaines exemptions d'obligations et d'impôts, beaucoup d'«entreprises» sont créées sous la rubrique du coopérativisme dans différentes filières professionnelles et couches sociales. L'une des coopératives qui a intégré notre champ de recherche en est un exemple. Il est curieux de voir comment les lieux sociaux se dégagent dans des organisations à travers lesquelles « parlent » les institutions. Dans des    coopératives populaires formées spontanément, à partir d'initiative de la communauté elle-même, on remarque une horizontalité dans les relations, un esprit d'équipe, un « nous » qui est mis en évidence dans les discours (qui se complètent les uns les autres), dans la manière identique d'occuper l'espace de travail, dans les échanges directs de regards, les habits qu'on porte, même si la place du leader est évidente et officielle. En revanche, dans la dite entreprise traditionnelle, travestie en coopérative, même la disposition de l'espace met en évidence la relation verticale qui définit la place de patrons et des employés, outre le type d'activité professionnelle : les « chefs », à l'étage supérieur, crient et définissent le genre de produit que les « employés » de l'étage en-dessous exécutent. Pas de circularité dans ces rôles ou places, pas d'assemblées pour que les décisions soient prises. Personne ne dit « nous ». L'un des « patrons » laisse échapper dans un entretien, que cette organisation a déjà été une entreprise, qu'elle avait déjà les mêmes personnes comme employés, et qu'elle a été transformée en coopérative face aux obligations fiscales de l'Etat. A un autre moment, justifiant l'inexistence d'assemblées comme instance décisionnaire, il s'est plaint de la difficulté d'«inculquer » à ses employés l'esprit coopérativiste. Les relations établies dans le modèle de l'ancienne entreprise restent tout simplement en vigueur, confirmant l'utilisation du modèle coopérativiste par des entreprises.

 

 

La comparaison entre ces deux formes de fonctionnement nous renvoie à ce que dit Lourau (2000/01): l'invention d'un ensemble d'opérations de façons de faire dans l'organisation de la vie quotidienne : c'est ce que l'on nomme aussi l'autogestion, forme de socialité éminemment aléatoire, et les défis detravailler sur l'acceptation de l'institué (un institué non seulement imposé par l'extérieur, mais construit de l'intérieur).

 

 

D'un côté, la coopérative est instituée comme un acte paternaliste et autoritaire (en Amérique Latine, au moins) fonctionnant, dans beaucoup de cas, comme espace de manœuvre politique et d'intérêts personnels. D'un autre côté, elle présente une possibilité réelle de se constituer en tant qu'agent de participation sociale, assurant la formation de « citoyens sujets de leur histoire» et transformant subjectivités et relations psychosociales. Saisir les dimensions essentielles des problèmes, des conflits, des processus d'idéalisation et d'aliénation, des investissements personnels, cela peut être un chemin pour la transformation de l'action individuelle et collective, du désir d'innover et de chercher un plaisir plus légitime pour chacun (Nasciutti, 1996).

 

 

 

Jacyara Carrijo Rochael-Nasciutti 


 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

 

 

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12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 12:05

 

De l'individualisme compétitif à la coopération solidaire

 

Le coopérativisme comme alternative dans le monde du travail (2) 

 

 

 

Mais qu'est-ce qu'une coopérative?

 

 

Selon la définition de l'OIT (Organisation Internationale du Travail, dans sa recommandation n°127 :

 

 

La coopérative est « ...une association de personnes qui se sont volontairement groupées pour atteindre un but commun, par la constitution d'une entreprise dirigée démocratiquement, en fournissant une quote-part équitable du capital nécessaire et en acceptant une juste participation aux risques et aux fruits de cette entreprise, au fonctionnement de laquelle les membres participent activement ».

 

 

Parmi les principes qui gouvernent le coopérativisme, on trouve l'adhésion volontaire, l'autonomie, la gestion participative et démocratique : un homme, un vote, (indépendamment du nombre de quotes-parts que chacun possède), la mise en relief se situant dans la collectivité et dans l'organisation alternative de la force de travail, principes fondamentaux pour cette discussion.

 

 

Tout au long du siècle dernier, le coopérativisme s'est propagé dans le monde et ses principes ont commencé à se dissoudre. Dans quelques contextes, l'utilisation des coopératives a perdu de son inspiration doctrinaire originale, ne visant alors que la croissance économique. Roberto Rodrigues (1999) président de l'Alliance Internationale de Coopératives (2) (et actuel Ministre de l'Agriculture du Gouvernement Lula), disait que la mondialisation, aussi bien que l'échec du modèle socialiste, avaient provoqué un bouleversement dans le coopérativisme mondial, ébranlant ses limites et créant une véritable crise d'identité du coopérativisme. C'est ainsi qu'à la longue, ses principes ont été revus, y compris celui de l'autonomie par rapport au gouvernement, à l'Etat et à certains secteurs sociaux, établissant la possibilité de capitalisation des coopératives par des agents extérieurs. La tendance, selon lui, c'est que pour survivre, les coopératives doivent s'adapter aux nouvelles directives du marché, en devenant compétitives, agiles et avantageuses.

 

 

Par rapport au Mouvement Coopérativiste en Amérique du Sud, Guimarães (1993) insiste sur le rôle d'agent de changement et de modernisation attribué aux coopératives populaires, un pont entre les pratiques communautaires et les organisations sociales complexes. Elles ... «signifieraient, pour les secteurs marginalisés, leur incorporation à la nation et au processus de croissance ; enfin, leur carte de citoyenneté sociale, politique et économique ».

 

 

(2) Des données de l'entretien de R. Rodrigues au JB à l'occasion du séminaire : «Les chemins du coopérativisme dans la génération de travail et de rente», promu par SEBRAE/RJ, en avril 99.

 

 

 

Jacyara Carrijo Rochael-Nasciutti 


 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

 

 

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11 juillet 2013 4 11 /07 /juillet /2013 19:53

De l'individualisme compétitif à la coopération solidaire

 

Le coopérativisme comme alternative dans le monde du travail (1) 

 

«C'est comme si j'avais la tête bouchée... puis j'ai commencé à travailler et alors j'ai appris pas mal de choses. Je me suis fait des amis. Ça m'a fait du bien, vous savez, ça m'a remonté le moral. Parce que j'ai vu de moi-même que j'en étais capable, oui, que je peux progresser... mais avant, je ne voyais pas les choses comme ça. J'avais le moral à zéro, je trouvais que je n 'étais qu 'une maîtresse de maison, que je n'apprenais rien, personne ne m'encourageait, aucun soutien.... aucun. Maintenant, même si ça me manque, j'y crois. Alors pour moi, ça a été vraiment bien ».

 

(Clarice, adhérente, 31 ans)

 

 

Le coopérativisme, un objet d'étude complexe, se montre extrêmement pertinent pour les chercheurs de la dynamique sociale, bien que ce sujet soit encore très peu étudié dans cette perspective. La prolifération de coopératives au Brésil ces 10 dernières années (11), se présentant comme une solution alternative au chômage récent et aux changements dans le système de production économique, éveille des questionnements et suscite des études dans les différents domaines du savoir scientifique concernés par ce thème, notamment dans l'économie et l'administration, domaines où l'on analyse des questions liées au coopérativisme : son efficacité, ses avantages et inconvénients, ses dépendances par rapport à l'Etat et à la compétitivité économique. Cependant, peu d'études ont été effectuées dans le sens de réfléchir à la re-signification du lieu du sujet social dans la structure coopérativiste. Celle-ci s'oriente vers le redimensionnement du sens subjectif du travail et vers des relations sociales, institutionnelles, dont la notion de travail diffère de celles des structures cristallisées du modèle traditionnel des entreprises.

 

 

Nous portons notre intérêt prioritairement sur l'étude des coopératives populaires, en raison de l'importance grandissante qu'elles occupent dans le contexte socio-politique actuel du Brésil qui se reflète dans leur augmentation expressive et quantitative. Le rapport de conformité de leurs objectifs primordiaux avec la doctrine fondatrice du coopérativisme nous intéresse également. Les contradictions et conflits entre l'application de la doctrine coopérativiste et la tendance actuelle d'incorporation des coopératives au modèle de mondialisation économique se répercutent de manière incisive dans leur dynamique fonctionnelle et se diffusent chez leurs adhérents au niveau personnel. C'est à travers les coopératives que nous pourrons appréhender, de façon plus nette, les aspects psychosociaux attachés à leurs objectifs facilitateurs de l'exercice de la citoyenneté. Nous tenons aussi compte du pouvoir croissant des acteurs sociaux.

 

 

Le biais institutionnel nous semble adéquat à l'étude des coopératives populaires. La relation individuelle avec l'institution s'enracine dans l'identité sociale, culturelle et politique, qui se «produit» dans la pratique quotidienne avec la mobilisation d'investissements et de représentations chez les acteurs sociaux qui peuvent ainsi s'identifier à la société en général. Nous recherchons le sens de cette réalité dans les interlignes, dans les méandres des discours, mais aussi dans les évidences institutionnelles, matérialisées dans les pratiques des coopératives.

 

 

(11) On enregistre une croissance de 300% pendant cette période. Cela représente actuellement environ 4 millions d'adhérents (cf. T. C. Denucci Martins/ Projet Rio Cooperativa/SEBRAE/ Note Technique p/ Séminaire, RJ, 1999.

 

 

 

Jacyara Carrijo Rochael-Nasciutti 

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

 

 

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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 16:31

La Somme et le Reste

 

Revue éditée avec le soutien d’Espaces Marx

Diffusée par courrier électronique

Tous les numéros sont consultables et téléchargeables sur :

"http://www.lasommeetlereste.com/"

 

E mail : Ajzenberg@aol.com

 

 

S&R 25

 

 

Sommaire

 

- Pierre Assante : Le travail et le Temps 2

 

- Armand Ajzenberg : Chroniques politiquement incorrectes (2) 7

 

6 - La fable « Bonnafous » ? 8

 

7 – À propos de calories 9

 

8 – Question « responsabilités » 11

 

9 – Que les bouches s’ouvrent ! Elles s’ouvrent 12

 

10 – Que les bouches s’ouvrent ! Elles s’ouvrent (suite 1) 14

 

11 – Que les bouches s’ouvrent ! Elles s’ouvrent (suite 2) 15

 

12 – Taisez-vous Laurent, Max… et les autres ! 16

 

 

Lettre du Brésil

 

 

Merci de la publication de notre texte dans le précédent numéro de La Somme et le Reste. Je crois que les idées critiques sont aujourd'hui chaque fois plus nécessaires afin de comprendre le monde. Actuellement au Brésil, la démocratie représentative est en crise profonde et les manifestations partout ici montrent que la politique officielle est tellement loin des représentés, de la population. Les luttes se présentent comme des luttes urbaines, après le quotidien (comme pour la révocation des augmentations des prix des billets de transports publics). Alors, Armand, le moment est intéressant pour la réflexion critique.

 

 

C'est dans ce contexte que j'ai fait la proposition aux collègues de la commission de la revue du Département de Géographie de mon université (Revista Mato-Grossense de Geografia) de publier votre texte "Nouvelle citoyenneté or not citoyenneté", dans le prochain numéro qui sera l'édition de réinauguration de la revue (maintenant dans le format numérique).

 

 

Je crois que je t'ai déjà demandé la permission de traduire ce texte et de le publier dans la revue de notre groupe (GESP-LABUR-USP), mais jusqu’à aujourd'hui cette revue n'a pas vu le jour. Alors, maintenant je te demande de nouveau la permission de traduire et publier ce texte dans notre revue d'ici au Mato Grosso. Je crois qu’il pourra susciter de bons débats avec nos élèves, surtout pour penser la réalité actuelle du Brésil.


Bon, autre chose. Je veux te dire que récemment a paru un livre sur le sujet que tu travailles en France. Il s’agit d’un hôpital à Barbacena, dans le Minas Gerais, où sont morts environ 60.000 malades mentaux et prisonniers qui ont été arrêtés comme malades mentaux. Ce sont des histoires qui ont besoin d'être racontées. Ci-après le lien avec le site d’un journal de São Paulo traitant du livre :

http://www1.folha.uol.com.br/livrariadafolha/2013/06/1290146-holocausto-brasileiro-resgata-historia-de-60-mil-mortosem-hospicio-mineiro.shtml

 

 

Rafael Padua

 

 

Animateur de la revue : Armand Ajzenberg

 

Rédacteurs(trices) – correspondants(antes) :

 

Ajzenberg Armand (F), Andrade Margarita Maria de (Brésil), Anselin Alain (Martinique), Beaurain Nicole (F), Benyounes Bellagnech (F), Bihr Alain (F), Carlos Ana Fani Alessandri (Brésil), Damiani Amélia Luisa (Brésil), Delory-Momberger Christine(F), Devisme Laurent (F), Gromark Sten (Suède), Guigou Jacques (F), Hess Rémi (F), Joly Robert (†) (F), Kofman Éléonore (Royaume Uni), Labica Georges (†) (F), Lantz Pierre (F), Lenaerts Johny (Belgique), Lethierry Hughes, Lufti Eulina Pacheco (Brésil), Magniadas Jean (F), Martins José de Souza (Brésil), Matamoros Fernando (Mex.), Montferran Jean-Paul (†) (F), Müller-Schöll Ulrich (Allemagne), Nasser Ana Cristina (Brésil), Öhlund Jacques (Suède), Oseki J.H. (†) (Brésil), Péaud Jean (F), Querrien Anne (F), Rafatdjou Makan (F), Sangla Sylvain (F), Seabra Odette Carvalho de Lima (Brésil), Spire Arnaud (F), Sposito Marilia Pontes (Brésil), Tosel André (F).


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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 17:30

 

CHRONIQUES POLITIQUEMENT INCORRECTES

 

 

INFORMATIONS
DEPUIS UN CERTAIN TEMPS UNE PRATIQUE S’EST INSTAURÉE : D’UNE PART, L’ÉCHANGE D’INFORMATIONS CONCERNANT LA PUBLICATION DE VOS/NOS LIVRES OU D’ÉVENEMENTS QUE VOUS JUGER INTÉRESSANTS ET/OU, AUSSI, ATTIRER L’ATTENTION SUR UN LIVRE QUI VOUS A PLU.



AUJOURD’HUI :

 

DE GILLES LAZIMI, médecin chez centre de santé

Campagne de la fondation pour l'enfance.

IL N'Y A PAS DE PETITE CLAQUE! 



Voir la version en ligne :

http://hHp.r.mailjet.com/2anx.html?a=3KC4tO&b=5c65e8b1&email=lazimigilles@gmail.com

A partager à diffuser


Merci encore

Gilles Lazimi

 




DE MARYLENE VINCENT, Professeur d'histoire, écrivain, journaliste

Version numérique « Marilyn et John. Destins brisés »


Amazon lance une campagne de promotion pour "Marilyn et John. Destins brisés" avant la sortie début juillet de la version américaine. 1 € le livre. Oui, incroyable mais vrai !

J’ai le plaisir de vous annoncer que le livre se situe dans le TOP 100 des ventes Amazon depuis une semaine et n°1 en Histoire-Biographie.


Merci de me donner un coup de pouce supplémentaire avec un commentaire du livre. 
Si vous avez des amis lecteurs dans votre entourage, c’est également le moment de leur transférer le lien.


Bien amicalement,

Marylène VINCENT

http://www.amazon.fr/Marilyn-John-Destins-bris%C3%A9s-ebook/dp/B00BU9S1JC

 



De ANNE SLACIK


1 - EXPOSITION COLLECTIVE DES ARTISTES DE LA GALERIE


du 11 au 27 juillet 2013 et du 1er au 9 septembre 2013

Du mardi au samedi 10h30-13h / 14h-19h



GALERIE ROUTES GALERIE 53

53 rue de Seine 75006 Paris France

Tel. 00 33 (0)1 46 34 71 80

galerie-routes@orange.fr
www.galerie-routes.com
Les coups de coeur de la Galerie : Anne Slacik, Marc Ronet, Christine Bouvier, Paul de Pignol, Eugène Leroy, Eugène Dodeigne


___________________
2 - E X P O S I T I O N : du 1 juin au 28 juillet 2013

GALERIE MÉZIÈRES


45, rue Rémy - 95430 Auvers-sur-Oise –

isabelle@galeriemezieres.com - www.galeriemezieres.com

Sur rendez-vous +33(0)6 22 19 75 58 - Ouvert tous les dimanches de 15h à 20h

ANNE SLACIK, grandes peintures


_____________________________

3 - GALERIE MUNICIPALE JULIO GONZALEZ

21 avenue Paul Doumer

94 ARCUEIL

01 46 15 09 71/89

galerie-gonzalez@mairie-arcueil.fr
horaires d'ouverture :

mercredi et samedi de 14h à 19h

jeudi et vendredi de 16h à 19h



Du 27 septembre au 26 octobre 2013

Vernissage de l’exposition le 27 septembre 2013 à partir de 18 h 30 en présence de l'artiste

Rencontre avec l'artiste le 12 octobre 2013 de 16h à 19h


Concert de clôture avec le contrebassiste Florentin Ginot le 26 octobre à 15h :

Esplorazione del Bianco est un concert solo qui interroge le lien entre silence et geste musical, entre vide et espace: de l’exploration du Blanc chez Sciarrino à la projection du temps chez Feldman.

Au programme : Bach, Hersant, Berio, Sciarrino, Scelsi, Lachenmann et Feldman.

http://anne.slacik.pagesperso-orange.fr/

 


De LAURENT LOTY



Voici Rencontre d'Ulm sur Un roman du réseau : le film (en deux versions, 6 mn et 1H18). J'espère que le montage vous plaira:

http://lejeudetaquin.free.fr/Odds_sur_le_roman.htm

Sur la même page que le film, vous pouvez aussi, d'un simple clic, commander en ligne un roman qui invite... à un été de méditation interprétative.


Laurent Loty, Chargé de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique
Centre d’Étude de la Langue et de la Littérature Françaises des 17e et 18e siècles
(CELLF 17e-18e, UMR 8599, CNRS et Université Paris Sorbonne-Paris IV)
http://www.cellf.paris-sorbonne.fr/annuaire/chercheur.php?idr=7&idc=630
http://www.facebook.com/laurent.loty

 



De Nathalie Château-Artaud


J'organise un Congrès International de Haut Niveau "Autismes et Musicothérapie" en Corse à l'automne prochain.


Vous pouvez télécharger la plaquette sur le lien :

http://www.wmaker.net/musicotherapie/Congres-International-de-Haut-Niveau-Autismes-et-Musicotherapie_a495.html?preview=1 

Ce congrès est ouvert à la formation continue.


Un accord a été passé avec Air France afin d'obtenir des tarifs avantageux sur les trajets. Pour ce faire il suffit d'aller sur le site

 http://www.airfrance.fr/FR/fr/local/www_airfranceklm-globalmeetings_com.htm
et de noter le code identifiant 19597AF

 

Merci de transmettre l'information autour de vous. N'hésitez pas à me dire si vous souhaitez que je vous envoie des versions papier.

Cordialement 
Nathalie Château-Artaud

 




De André Baudin, journaliste-écrivain


Vous avez répondu à ce message :


Bonjour,
Puis-je vous adresser pour être diffusé le livre suivant d'un ami ?
Voici le lien: http://www.leseditionsdunet.com/roman/1186-mon-ombre-sur-le-mur-alain-melka-9782312011806.html

 



De Armand Ajzenberg



RAPPEL
Mes chroniques diffusées jusqu’à ce jour ont été réunies dans un document unique au format PDF intitulées «CHRONIQUES POLITIQUEMENT INCORRECTES (1). Autour de “L’abandon à la mort… de 76 000 fous par le régime de Vichy” ». En effet, la graphie autorisée par Linkedin est limitée : pas d’italiques, pas de soulignement possible ni de gras… Les chroniques regroupées dans ce document sont ainsi plus faciles et agréable à lire.

 



Le sommaire en est le suivant : 


1 - Entre Résistance et Collaboration… sous Vichy. Un exemple politiquement incorrect.
2 - Idem (suite).

3 – Socialement « irrécupérables », donc « inutiles ».

4 - Unité de l’eugénisme, du racisme, de l’antisémitisme et mythe de leur incomparabilité.
5 – Belle excuse : « c’était dans l’esprit du temps ».



On peut télécharger ce document sur les sites suivant :

http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2013/05/20/chroniques-politiquement-incorrectes-1-autour-de-labandon-a-la-mort-de-76-000-fous-par-le-regime-de-vichy/

http://pierre.assante.over-blog.com/article-chroniques-politiquement-incorrectes-l-abandon-a-la-mort-de-76000-fous-par-le-regime-de-vichy-117772596.html


CES INFORMATIONS SONT DIFFUSÉS À CE JOUR À UN GROUPE DE PLUS DE 820 RELATIONS DE 1ER NIVEAU ET, SI VOUS Y VOYEZ UN INTÉRÊT,
À PLUS DE 160 000 AUTRES RELATIONS DE 2ÈME NIVEAU,
SI BIEN SÛR CELLES-CI SONT PAR VOUS RELAYÉES.

 

 

 

Transmis par Armand Ajzenberg

 

 

 

http://lesanalyseurs.over-blog.org 

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 16:14

Entre le marteau du néolibéralisme et l'enclume de l'Etat

 

Quelques réflexions transductives sur des interventions socianalytiques au Brésil (9)

 

 

Récit d'interventions (6)

 

 

 

De la goutte d'huile au grain de sable

 

 

En travaillant comme psychologue en France avec des survivants des camps de concentration bosniaques, asiatiques, espagnols, etc., avec des rescapés de la torture au Kurdistan, des familles de disparus latino-américains ou avec des jeunes « difficiles » des banlieues ou chômeurs de longue durée et comme socianalyste avec des communautés, des bidonvilles, des Indiens, des ouvriers et paysans, des syndicats, etc. au Brésil et en Uruguay, j'ai été confronté, pendant plus de quinze années, au quotidien avec cette perte des droits, cette invisibilité sociale des victimes et cette impunité des responsables qui dénoncent les génocides.

 

 

La déstructuration sociale produit une déstructuration psychologique grave, parfois irréversible, induisant une régression qui empêche de penser la propre situation, d'identifier les causes et les conséquences, de prendre des décisions, de se prendre en charge avec autonomie. Les perturbations perceptives, spatiales, temporelles, relationnelles qui s'en suivent font boule de neige et finissent par transformer les personnes en quasi-végétaux.

 

 

De même que le torturé porte en lui le tortionnaire longtemps après sa sortie des geôles, les exclus sont cancérisés par l'exclusion une métastase silencieuse les dévore du dedans en laissant des carcasses vides, des spectres où l'apparence humaine ne fait que masquer la profonde déshumanisation dont ils ont été victimes.

 

 

Avec beaucoup de patience, de respect, d'humilité, le sentier de la rencontre peut, parfois, s'ouvrir. C'est dans ce chemin que devient perceptible le poids énorme de la culpabilité déposée sur leurs épaules, mélangé avec la honte, la peur, le regard anxieux désespéré des oiseaux d'Hiroshima. Au fond de leurs yeux, un cri silencieux attend ; au dedans de leurs pas paralysés, un bond retenu sous leurs mains crispées, des ailes épuisées et invisibles. Qu'allons-nous faire ? Accepter l'inacceptable ? Nous taire-aveugler-assourdir ? Suivre notre routine ? Nous résigner face au « destin »? Les sur­protéger sous un manteau d'assistanat ? Les commander aux voisins?

 

 

On est poussé en permanence à se laisser prendre par les mécanismes de cette gigantesque machine-à-exclure de l'Etat inconscient et à devenir dans ces Temps Modernes, les chariots de la Pensée Unique, infimes et indispensables gouttes d'huile, dont les engrenages néolibéraux ont besoin pour répéter sans fin la cadence infernale des génocides à la chaîne.

 

 

C'est ici que d'autres processus peuvent voir la lumière. Dire non à l'engrenage, faire le geste inattendu qui ouvre un chemin de traverse, questionner sans cesse notre action, notre implication : ce que je fais là, avec telle ou telle personne ou groupe ou mouvement, est-ce une goutte d'huile ou un grain de sable dans la machine ?

 

 

Notre défi, notre responsabilité humaine et professionnelle, est de choisir : veut-on devenir l'arbre pour le nid, le grain de sable pour la machine ? Veut-on élargir nos petites branches, trouver d'autres feuilles, inventer des tiges et rhizomes tout terrain. Veut-on devenir, molécule avec molécule, plage océanique créatrice de VIE ? Choisir et tenir le choix, résister dans le petit quotidien face à chaque petit droit en moins ?

 

 

Rien de moins..

 

 

 

Alfredo Martin

 

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

 

 

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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 11:08

Entre le marteau du néolibéralisme et l'enclume de l'Etat

 

Quelques réflexions transductives sur des interventions socianalytiques au Brésil (8)

 

 

Récit d'interventions (5)

 

 

5) Vers l'indigo-violet : potentialiser des dépassements

 

 

Nous avons vu à plusieurs reprises quelques-uns des processus agissants dans l'inconscient politique, dont «la raison d'Etat » est l'un des principaux ; cette «raison d'Etat » n'est toujours pas la même chose que la «raison du gouvernement» et encore moins « la raison du public ou du peuple ». Dégager cette différence fondamentale entre étatique et public me parait ouvrir la voie pour la construction de nouveaux dispositifs autogestionnaires dans tous les domaines sociaux.

 

 

Devant ces situations, je veux dire qu'il n'est plus question du tout de faire de la socianalyse traditionnelle (style « coup de poing »), ni de la psychanalyse savante ou sauvage (individuelle ou de groupe), ni de la «dynamique de groupe » lewinienne, ni du "psychodrame morénien ». Le schizodrame, développé par Baremblitt à partir de multiples fontes (la schizoanalyse de Guattari, le théâtre d'Artaud, etc.) peut être une piste intéressante, tout autant que le clowning développé par Jean Pierre Besnard (11), le théâtre de l'Opprimé d'Augusto Boal, etc. Les nouveaux concepts et les nouveaux types d'intervention sont encore à inventer, notre futur en a besoin...

 

 

Pour finir avec la métaphore colorée et sans faire du tout de mélange newtonien qui finirait avec un blanc éclectique cachant les vraies contradictions, je rêve de dépassements transductifs immanents imprégnés de violet, cette couleur aimée des impressionnistes qui annonçait les passages des ombres vers la lumière...

 

 

(11) Voir l'Assoc CaravaneThéâtre, à Toulouse : caravth@club-internet.fr    

 

 

Alfredo Martin

 

 

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6 juillet 2013 6 06 /07 /juillet /2013 10:32

Entre le marteau du néolibéralisme et l'enclume de l'Etat

 

Quelques réflexions transductives sur des interventions socianalytiques au Brésil (7)

 

 

Récit d'interventions (4)

 

 

 

4) Se mettre au jaune-vert : rhizomes écologiques dans l'extrême sud

 

 

Etant convié à faire part de mes expériences en Analyse Institutionnelle dans le « Mestrado en Éducation Ambiental» (Master ou Post-graduation en Education à l'Environnement), de l'université à l'extrême sud du Brésil où je venais d'arriver, je fis la proposition d'une conférence sur l'analyse des implications du chercheur dans sa recherche, dans  le cadre d'un  séminaire  intensif sur les méthodologies qualitatives, en tenant compte de la presque totale ignorance des travaux institutionnalistes sur ces thèmes, notamment ceux de René Lourau sur l'implication ou ceux de Remi Hess sur le journal de recherche, et ce bien que beaucoup de ces idées suivent leur chemin dépourvues  de  « paternité reconnue ». Une des dérivations de cette activité a été le début d'un travail sur les journaux des élèves en Pédagogie, travail toujours en cours actuellement, ainsi que l'inclusion de l'analyse des implications de plusieurs élèves dans leurs thèses et monographies de graduation, dans des groupes de recherche des professeurs de mathématiques et de sciences, etc.

 

 

La deuxième activité, un séminaire semestriel ouvert à la communauté sur les Trois Ecologies de Félix Guattari, fut suivie avec attention par une trentaine de personnes, avec des pédagogues, océanographes, historiens, mathématiciens, militants écologistes, philosophes, etc. Son développement, à base d'autogestion des contenus, des lieux, des lignes de travail, des perspectives, complété par des recherches-action sur les lieux de vie de chacun, produit une quantité surprenante de rhizomes comme conséquence inattendue.

 

 

Parmi eux, je ferai seulement mention de nouveaux projets de recherche océanographique incluant, pour la première fois, des dimensions existentielles des chercheurs des projets de gestion côtière ; la disparition soudaine des migraines et insomnies chroniques d'une philosophe lors d'une dynamique corporelle ; l'ouverture d'un centre de formation associatif sur l’agro-écologie dans une exploitation rurale alternative de 15 hectares; le développement de projets éco-communautaires avec le MST de la région ; la participation à des actions de formation à l'autogestion et l'économie solidaire avec plus de 50 coopératives et ONG ambientalistes ; l'inclusion des ateliers du « pain-compagnon » autogérés avec les élèves dans une école de périphérie ; la conformation d'une équipe pédagogique trans-disciplinaire liée à un nouveau centre universitaire de formation de professeurs... et bien sûr, la réalisation d'un deuxième séminaire, en cours actuellement, aussi autogéré avec des membres du séminaire antérieur… sans oublier le développement d'un autre séminaire autogéré de post-graduation sur « l'écologie virtuelle créative » co-animé avec une mathématicienne et qui a produit son propre site internet (10), site qui fait la liaison entre les trois séminaires...

 

 

L'un des travaux étudiés fût celui de notre ami et compagnon institutionnaliste Eduardo Losicer, de Rio de Janeiro, travail autour de son intervention institutionnelle sur la plate-forme pétrolière P36, appartenant à la Petrobras, qui finit par sombrer dans l'océan, suite à des « accidents » pendant son exploitation, causant la mort en 2001 de plus d'une dizaine d'ouvriers et techniciens.

 

 

Les textes de Gregorio Baremblitt sur « Autogestion et autoanalyse » et « Trois images du désir », ainsi que les expériences d'autogestion pendant la guerre d'Espagne, celles du millier des « quilombos » afro-brésiliens autogérés au XVIIIème siècle et celle des cinquante ans d'autogestion dans la coopérative intégrale de la Comunidad del Sur (Montevideo) furent approfondies et potentialisées avec des dynamiques de groupe.

 

 

En quelques lignes, l'analyse de cette expérience en cours nous montre la fermeture des oeillères de la transversalité - imposée par l'Etat inconscient - en relation avec la problématique de l’écologie sociale et mentale ; en effet, seule une vision très partielle et partiale de l'écologie de l'environnement, presque exclusivement réduite à un préservationnisme conservateur, était de mise, au niveau plus général de la société. Les influences immanentes et les déterminations transductives entre les Trois Ecologies furent une surprise et une découverte heuristique et politique pour beaucoup des participants.

 

 

Les   conflits   des   groupes   assujettis, le processus d'institutionnalisation (si bien étudié par René Lourau) et le rôle de l'Etat inconscient dans la vie quotidienne prirent aussi de l'intérêt tout comme les conditionnements que celui-ci fait aux ONG, partis, à l'université, etc. par le biais de chantages financiers, de promotion/capture de cadres supérieurs, d'intégration dans le nouveau gouvernement, de menaces de licenciement... Ces processus d'exclusion évoqués plus haut furent approfondis et les échanges ouvrirent des voies instituantes intra-universitaires intercommunautaires, avec un tissage de liens instituants pour y faire face et sortir de la plainte instituée et stérile.

 

 

Nous avons remarqué aussi comment, -même au milieu des groupes alternatifs «radicaux», arborant une base idéologique écologique, voire anarchiste déclarée-, la modification de la base matérielle n'est pas suivie par la base libidinale. Le besoin d'un chef et/ou d'un serf, d'un Etat, d'un salaire, d'un marché, d'une reconnaissance sociale, d'un statut juridique, d'un compte en banque de numéros et de numéros... nourrissent en permanence notre imaginaire appauvri et verticalisé. Des conflits de groupe sont présents dans les tentatives autogestionnaires les plus authentiques sans pour autant avoir -presque jamais - de dispositif d'auto-analyse institutionnel pour y faire face. Ce grave problème (autant pour les militants de base que pour les « analystes ») mérite toute notre attention et sera le motif d'une communication postérieure.

 

 

 

(10) vvww.ceamecim.furg.br/mea

 

 

 

Alfredo Martin

 

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

 

 

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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 14:06

Entre le marteau du néolibéralisme et l'enclume de l'Etat

 

Quelques réflexions transductives sur des interventions socianalytiques au Brésil (6)

 

 

Récit d'interventions (3)

 

 

 

3) Au rouge vif : l'autogestion et l'économie solidaire à « l'Ecole syndicale de Minas Gérais

 

 

Sous la forme d'un premier séminaire intensif d'initiation à l'économie solidaire et à l'autogestion, organisé par cette école (l'une des sept centres de formation syndicale au Brésil, liés à la CUT, Centrale Unique des Travailleurs, de gauche et proche du PT et du MST), ce séminaire a accueilli quelques soixante-dix syndicalistes de toutes les branches (y compris ruraux) de trois départements (Rio de Janeiro, Espirito Santo et Minas Gérais). Je fus convié pour y participer, tant à l'organisation qu'à l'animation du premier atelier.

 

 

C'était toute une nouveauté, compte-tenu des formations traditionnelles (Droit du Travail, Gestion, questions spécifiques aux branches, réclamations salariales, etc.) aussi bien pour les formateurs que pour les assistants. Il est vrai que les dédales administratifs et légaux n'aident pas, que la crise économique est grave, avec un chômage croissant (autour des 20 %) et sans retour possible, que les usines ferment les unes après les autres, que la Réforme agraire n'en finit pas de sortir du papier, que les occupations de terre sont évacuées par la police, que la dette extérieure cancérise l'économie, etc. Et il est vrai aussi que les militants cherchent une issue au capitalisme par tous les moyens, que les reprises des usines en faillite sont de plus en plus nombreuses... que les modèles traditionnels de la gauche se sont plus ou moins effrités... et que le Forum Social Mondial a entrouvert des portes nouvelles et donné une dimension planétaire aux mêmes défis.

 

 

Lors des premières scènes, les participants ont montré avec leurs corps un Brésil arrêté, immobile ou faisant marche arrière, une économie capitaliste génocidaire et dévastatrice, tout comme une économie alternative fraternelle et solidaire. Dans cet élan collectif, nous avons proposé, avec mon collègue Enio Dutra, militant syndical autogestionnaire expérimenté et analyste institutionnel, une méga­dramatisation relative à la naissance d'un projet coopératif. Celle-ci devait inclure tous les participants simultanément, divisés en sous-groupes définis par eux-mêmes en fonction du déroulement de l'action et des problèmes rencontrés.

 

 

L'exemple d'une usine métallurgique vouée à la faillite fut retenu, exemple pris de la réalité proche vécue par certains d'entre eux ; un groupe d'ouvriers voulait sauver leur source de travail et prendre en charge la production. Pour cela, ils devaient négocier avec les anciens patrons (un deuxième groupe se forme alors), qui dissimulent aux ouvriers les plans techniques, et résistent autant que possible pour saboter la nouvelle entreprise. Une recherche désespérée de fonds commence, d'abord en se tournant presque automatiquement vers l'Etat (un autre groupe forme la préfecture, le ministère...), puis vers les banques... Rentrent aussi en jeu les fournisseurs et les clients potentiels, chacun avec son groupe et ses stratégies pour donner ou non des crédits, des commandes, des matières premières. Les médias ne pouvaient pas en être absents, ni les partis politiques ; tous jouaient leur rôle d'une manière très engagée et vraie, avec des positions, des arguments forts, des manœuvres de pouvoir qu'ils avaient déjà bien connu dans leur propre chair. La dramatisation arrivait à son final, non sans peines et difficultés, grâce aux efforts tenaces du groupe d'ouvriers qui voulaient autogérer leur entreprise, tentative qui fut couronnée de succès au milieu des applaudissements de tout le collectif debout.

 

 

Dans le dispositif socianalytique, nous avons proposé un observateur interne dans chaque sous-groupe, lequel, avec l'un de nous comme observateur externe de l'ensemble était chargé de recueillir tout le matériel possible sur le processus de mise en marche de l'autogestion. Au moment de l'analyse, on a commencé à voir les entrefilets étatiques ; ici est apparu, avec force, et à la grande surprise de tous, le fait que le dernier des derniers « alliés » à être perçu comme tel et à être convoqué, fut... le propre syndicat et la propre CUT!!! Pris dans les représentations traditionnelles -étatiques - de la fonction sociale du syndicat, ils n'avaient pas vu que celui-ci, dans cette nouvelle situation de création d'une entreprise coopérative autogérée par des licenciés économiques, ne pouvait plus continuer à fonctionner comme auparavant en se voyant exclusivement comme le relais des employés qui payent leurs cotisations et cherchent des augmentations de salaires.

 

 

Plusieurs résistances et difficultés étaient là : comment travailler sans patron qui nous paie un salaire ? Comment faire un syndicat si les ouvriers sont licenciés et ne peuvent plus payer leur cotisation ? Le syndicat, lui, est pour les employés, pas pour les « nouveaux patrons»... et les coopératives, peuvent-elles avoir un syndicat ? La législation en vigueur (rédigée par la dictature) ne permet pas tout cela... Quelles seront les différences avec les fausses coopératives (celles qui sont organisées par les anciens patrons pour ne plus payer les droits sociaux des employés) ? Où et comment se former à l'analyse et à la prise de décision collective ? Comment trouver des alliés dans un réseau d'entreprises autogérées ? Le troc peut-il fonctionner au niveau d'entreprises ? Peut-on produire avec une autre idée qui ne soit pas la sacro-sainte plus-value de la bourgeoisie ?

 

 

Bien que quelques organismes, dans les domaines industriels et ruraux, commencent cette tâche herculéenne de former, d'accompagner, d'analyser les projets autogestionnaires, de mettre sur pied des associations de crédit solidaire, de susciter des réseaux alternatifs, tout reste à faire, surtout au niveau international... Ce n'est plus le moment de la plainte, ni celui de la critique. C'est celui de l'ardente patience à inventer et à construire un monde nouveau, chaque jour, dans le quotidien...

 

 

 

Alfredo Martin

 

 

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