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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 11:14

L’identité: Question métaphysique (3)



2 – Identité et idéologie


L’idéologie en soi, l’idéologie pour soi et l’idéologie pour les autres, représentent le triptyque opérationnel pour décrire la tentative de l’Etat de s’approprier une question qui ne lui est pas posée et à laquelle il n’est pas habilité à apporter une réponse. Le problème est donc posé avant le débat, car le fait de créer un ministère alignant l’identité à l’immigration suppose un préalable, un a priori ou un postulat consistant à affirmer, comme on l’entend souvent, qu’un ministère est là pour résoudre les problèmes des citoyens; autrement-dit l’immigration pose problème à l’identité nationale, ce ministère est censé s’en occuper. L’idéologie en soi dans ce cas consiste à affirmer, du moins au début du mandat de ce gouvernement, que l’identité en soi ne pose pas de problème et n’est pas en question; l’identité nationale est en revanche menacée par le problème de l’immigration.


L’initiative de lancer le débat sur l’identité intervient à mi-mandat. Pourquoi? Probablement parce que le ministère cherche une légitimation, un plébiscite, une adhésion à sa thèse farfelue réduisant l’immigration à un soi-disant malaise identitaire. Chacun sait qu’il n’y a pas besoin de faire de longues études dans les grandes écoles pour comprendre que l’immigration, l’émigration, les migrations sont le propre même de l’humain. Qui peut imaginer une histoire ou une civilisation humaine sans ces phénomènes de déplacements des êtres humains sur la planète- terre devenue village? Ce débat sur l’identité, initié, orienté et dirigé par un ministère et des préfectures, n’est ni plus ni moins qu’une manœuvre d’autojustification et de production imaginaire de l’idéologie pour soi, pour l’Etat lui-même.


Ce débat est une sorte d’idéologie pour les autres qui intervient également après avoir aligné l’immigration à la solidarité, dans le cadre de la même invention ministérielle. Cette invention consiste à mettre une touche humaniste pour maquiller le fond moins idéologique et aussi vieux que l’apparition des classes sociales et qui se résume dans les rapports entre les riches et les pauvres. Les premiers se sont toujours méfiés des derniers, que ceux-ci soient étrangers ou non. Cette idéologie pour les autres, cache mal la cible première, c’est-à-dire la chasse aux pauvres venus des pays du sud. Le bouclier de l’identité est dressé contre eux et non pas contre les étrangers riches même venant du sud.


La mystification, la falsification des données réelles tant quantitatives que qualitatives, sont des caractéristiques de l’idéologie fondée sur des préjugés de toutes sortes. Si on y ajoute les moyens faramineux dont dispose un Etat comme celui de la France, on se rend bien compte à la fin comment l’idéologie s’institutionnalise avec les conséquences sur la vie des humains. Le procédé utilisé par le ministère de l’immigration donne l’impression de l’attachement à la liberté d’expression en appelant les citoyens à la réflexion, ce qui en soi ne peut déplaire qu’aux ennemis de la liberté d’expression. Toutefois, et c’est là où l’on peut mesurer la dangerosité de la démarche, c’est lorsque l’Etat impose le sujet de réflexion et les modalités du déroulement du débat qui devrait déboucher sur des mesures concrètes. En effet, enfermer la question de l’identité dans la relation avec l’immigration est une démarche idéologique à laquelle il ne faut surtout pas adhérer au risque de sacrifier le principe fondamental de la liberté de la pensée.


Benyounès Bellagnech 
http://lesanalyseurs.over-blog.org

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28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 12:59

L’identité: Question métaphysique

 


1 - Une approche parmi d’autres :


Avant d’essayer de répondre à la question posée de savoir ce que pourrait être l’identité, le philosophe doit prendre une série de précautions se traduisant par d’autres questions préalables: Quelle est l’origine du terme? Quels étaient ou sont les différents usages du mot? Dans quelle discipline et pour quels objectifs? Est-ce que le mot peut être remplacé par l’égalité, la similitude ou l’équivalence? D’entrée de jeu, les questions posées renvoient aux grammairiens, linguistes, philologues et autres spécialistes de la langue. On constate que, plus on avance dans le questionnement, plus le recours à d’autres disciplines et à d’autres approches s’impose à ceux ou à celui qui ne souhaite(nt) pas s’enfermer dans la démagogie, la propagande ou l’idéologie.


Autre question que le philosophe ne peut pas s’empêcher d’évoquer quant à l’auteur ou plus précisément l’initiateur de la question sur l’identité? Là aussi, il se tourne vers les historiens, les ethnologues, les anthropologues, les sociologues, les psychologues, qui abordent les uns comme les autres les questions relatives à l’identité; chacun y apporte un éclairage partiel, certes, mais utile à l’appréhension globale de la question posée.


Une fois n’est pas coutume, ce n’est ni dans le cadre du savoir et encore moins dans le cadre du savoir profane que la question est posée, mais dans un cadre politique et circonstanciel que le débat est enclenché. Dans l’état actuel des choses, nous avons la réponse à la question posée précédemment sur l’initiateur de la question:
C’est L’Etat.


L’Etat, ce monstre froid, qui habituellement, nous dit: la vérité c’est moi et toi tais-toi (René Lourau), cette fois-ci nous dit: la vérité c’est moi et toi tu dois la répéter. Les deux versants de cette posture de l’Etat sont connues différemment selon les degrés de dictature des régimes connus ou moins connus. L’histoire récente a montré que même les régimes démocratiques ont recours à des méthodes peu scrupuleuses pour engager des nations entières dans des aventures ou des guerres comme l’invasion de l’Irak ou la guerre en cours en Afghanistan. Il faut rappeler que certaines figures du gouvernement français actuel étaient favorables à la guerre en Irak, sous couvert de lutte contre le terrorisme. Il n’est pas à exclure qu’elles puissent envisager une aventure d’une autre nature avec des conséquences dramatiques rappelant du déjà vu ou connu. C’est une hypothèse à ne pas négliger, notamment lorsqu’on examine quelques éléments du contexte dans lequel ce gouvernement glisse par petits pas vers des dérives droitières extrémistes telles que cette tentative de se réapproprier la question de l’identité.


Paradoxalement, alors que tout plaide en faveur de l’ouverture, de la globalisation, de l’élargissement de l’Europe, de la préoccupation mondiale de l’environnement, l’Etat français se lance dans un délire identitaire que rien ne légitime, ni le contexte international, ni le contexte national dominé par des questions économiques et sociales et non pas par des interrogations infondées sur l’identité nationale. Beaucoup voient dans cette initiative une manœuvre politicienne de type électoraliste et mettent en garde contre d’éventuels dérapages, mais rares sont ceux qui vont jusqu’au bout dans la logique de dénonciation en remettant en question le principe démocratique de la liberté individuelle et collective d’interroger l’essence de l’Etat et la limitation de son rôle.

Benyounès Bellagnech 
http://lesanalyseurs.over-blog.org

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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 15:34

A l'occasion de la sortie de son livre

Un demi-siècle d'utopie
mémoires d'un dirigeant de la gauche libanaise

(éditions Téraèdre)

Nous vous invitons à un débat entre
l'auteur,
Karim Mroué
et Alain Gresh, directeur adjoint du Monde Diplomatique

lundi 7 décembre à 20 heures
Maison de l
Amérique latine (salle Brasilia - 1er étage)
217, boulevard Saint-Germain 75007 Paris


Avec le concours des Editions Téraèdre
de L’Observatoire du livre et de l’écrit en Ile de France : Le Motif
et  le Conseil régional d'île de France
  

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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 09:26

L’identité : Question métaphysique


Préambule:


Tout professeur de philosophie passionné par sa discipline et ayant à cœur de transmettre la méthode du raisonnement à ses élèves, sait que la pire des manières de faire fuir les apprenants de la philosophie est de leur poser des questions dites métaphysiques du genre : qu’est ce que l’être, Dieu, le bonheur, le bien, le mal, etc. En effet, des questions posées ainsi dans l’absolu visent davantage à bloquer la réflexion qu’à l’activer, car le raisonnement et l’analyse supposent une démarche, une méthode, comme par exemple la méthode régressive progressive: partir de l’ici et maintenant vers le passé avant de se projeter vers le futur.

La méthode analytique qui consiste à démonter un texte par exemple et à le reconstruire à partir des connaissances acquises dans le parcours d’apprentissage, de lecture ou de l’expérience. La méthode synthétique consiste à faire une synthèse, autrement-dit à réduire un ensemble de données éparses à un minimum représentatif de ces données qui deviennent facilement compréhensibles et accessibles. Il est à noter que cette méthode est très utilisée dans les médias de vulgarisation ainsi que dans le domaine de l’information et de la communication. Reste la méthode commune aux précédentes que l’on désigne par l’interprétation ou encore la traduction qui contient une part de trahison non assumée mais néanmoins nécessaire – compte-tenu, parfois, du contexte de chaque langue et de sa structure - à la transmission de discours ou de messages d’une langue à une autre ou d’une source à une cible.


Loin de moi l’intention de minimiser ou de sous-estimer l’apport de la métaphysique en général à la pensée humaine, car depuis les Grecs, la métaphysique a permis à la civilisation de franchir un pas vers l’abstraction, la complexification et le raisonnement en lieu et place de la mythologie et des modes de pensée qui dominaient auparavant. Toutefois, les formes discursives de la métaphysique appellent une réflexion qui va à l’encontre d’une idée reçue, selon laquelle la métaphysique se présenterait comme un discours fermé, circulaire et totalisant.

Bien au contraire, l’une des caractéristiques principales du discours métaphysique est son ouverture sur l’infini sous forme de dialogue ou de récit, notamment chez les Grecs présocratiques, et il n’est pas nécessairement théologique bien qu’il puisse être instrumentalisé par la religion. Une certitude s’impose: la métaphysique, de même que les autres modes de la pensée, subissent la loi de l’évolution qui ne tend pas à la disparition définitive et à l’irréversibilité. Mais il en reste toujours des résidus qui reprennent des forces et ressurgissent avec des nouvelles forces. On peut constater cela avec le retour du religieux dans certaines régions du monde.


Le développement technique et scientifique, dont notre époque est l’héritière, au cours de l’histoire humaine, a conduit les humains à privilégier les méthodes scientifiques qui se renouvellent sans cesse, par rapport aux approches anciennes telle que la métaphysique. En effet, chaque découverte en appelle d’autres, tant dans le domaine de l’infiniment petit que dans celui de l’infiniment grand, s’accapare petit à petit les espaces de méditation réservée naguère à la métaphysique. Par conséquent, le recours à cette dernière s’enferme dans le cadre de la philosophie, bien que souvent les philosophes eux-mêmes s’en défendent.

Benyounès Bellagnech 
http://lesanalyseurs.over-blog.org
  

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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 16:44

Vendredi 27 novembre 2009 de 11h30 à 13h,

Zones d'attraction recevra
des membres du collectif Jeudi noir, pour parler des pratiques et des perspectives de lutte aujourd'hui sur le terrain du droit au logement.


Collectif Jeudi noir, "Le petit livre noir du logement", aux éditions La Découverte, 2009.



Retrouvez l'ensemble des émissions en accès libre sur le site : www.zonesdattraction.org, rubrique SYMPHILOSOPHIE.


ZONES D'ATTRACTION

Une émission présentée par Charlotte Hess et Valentin Schaepelynck

sur RADIO LIBERTAIRE (89.4)

Le vendredi de 11h30 à 13h (tous les 15 jours).

 

Contact radio:radio@zonesdattraction.org


Ecoute en différé:www.zonesdattraction.org - Rubrique Symphilosophie

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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 16:31

Vendredi 1er février 2008


Lorsque l’on devient addictif à la lecture, passer des journées entières sans lire est insupportable. J’ai eu ce sentiment au cours de cette semaine à plusieurs reprises. J’arrive de temps à autre à trouver du temps pour lire, mais cela ne suffit pas pour aller au bout d’un chapitre ou d’un ouvrage entier.


Je viens de terminer à l’instant la lecture de Jacques Hardy, Les collectivités locales, Paris, Ed. La Découverte, coll. «Repères», 1998, 190p.


Je n’ai plus de souvenir de la date où j’ai commencé la lecture de ce livre. Ce journal ne me renseigne pas davantage sur cette date. Ce livre fait partie du lot dont j’ai parlé auparavant. Il a un intérêt circonstanciel pour moi. Il traite des collectivités locales. En ce moment, je suis engagé dans la campagne électorale pour les élections municipales et cantonales. L’ouvrage tombe au bon moment et me permet de voir un peu plus clairement pourquoi la collectivité locale est importante dans la vie quotidienne.


Ce matin, après avoir terminé la lecture de ce livre, je me suis interrogé sur la possibilité de proposer à Téraèdre un livre sur cette expérience de campagne. La collection «Anthropologie au coin de la rue» me semble adaptée à ce que je peux produire : journal, compte-rendu, analyse, observation, anecdote, vécu, perçu et conçu. «Le local infiniment grand» pourrait être le titre de l’ouvrage. Je dois continuer à creuser cette idée avant de la proposer à Jean Ferreux.


J’avais évoqué une fois la relation entre le centre et la périphérie, le local et le global, j’ai l’impression que la pratique que je mène en ce moment me permet de penser ce lien. Lorsqu’on parle avec Henri Lefebvre du mode de production étatique, le local permet de vérifier l’Etat sur le plan local. Je suis tenté de répondre oui. Cependant, le maire qui est le premier magistrat de la ville est un élu au suffrage universel sur un programme politique en principe approuvé par la majorité des habitants de la commune. L’incarnation de l’Etat dans ce cas précis est d’ordre démocratique.


Le livre que je viens de lire ne pose pas ce genre de questions. Il se limite à la description du rôle de la collectivité au regard de la loi. Il fait référence sans cesse aux différentes lois relatives aux collectivités. Celles-ci appliquent la loi et tentent de répondre aux aspirations et aux intérêts des habitants. Bref, elles sont en charge d’une partie de la vie quotidienne des gens, elles gèrent au jour le jour le temps, l’argent et l’espace public.


Benyounès Bellagnech

Mis en ligne par Bernadette Bellagnech

http://lesanalyseurs.over-blog.org

 

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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 10:07

Mercredi 9 janvier 2008


Suspendu la lecture du Gai savoir depuis le 7 décembre, mais j’estime que j’ai beaucoup lu depuis, dans le désordre, sans raison apparente. En feuilletant ce cahier, je me rends compte que cela est en train de devenir une habitude. Faut-il s’en plaindre?


Bref, je note ce qui me reste des lectures effectuées depuis vendredi 7 décembre.


Concernant Le Gai Savoir, je me suis arrêté à la page 308, Platon page 178, Sociologie de l’urbain page 56, la moitié du livre. En revanche, j’ai lu entièrement Les trois rois, Ignace Dalle, Fayard, 2007, 830 pages. Bernadette m’a fait cadeau de ce livre à Noël, avec un autre livre sur mai 68. J’ai commencé la lecture de l’ouvrage le soir même de Noël. Le lendemain matin, j’avais rendez-vous à l’hôpital. J’ai lu un peu dans la salle d’attente. J’ai évoqué cet épisode dans une lettre envoyée à Remi Hess. En effet, à la sortie de l’hôpital, je trouve des livres et j’en choisis une trentaine. Je reviens de l’hôpital avec deux sacs. Je les feuillette un peu, je les mets sécher et je suis content de ce cadeau destiné auparavant à la poubelle.


Le fait d’avoir de nouveaux livres, dont la plupart me sont inconnus me donne envie de me disperser entre sciences humaines, littérature, roman ou poésie et ouvrages institutionnels. Je ne cède pas à la tentation et je poursuis la lecture des Trois rois. Je vais jusqu’au bout du livre. Son auteur est un journaliste de l’AFP, il a vécu cinq ans au Maroc et porte un regard extérieur sur ce pays. Cela m’intéresse car il m’apporte de la fraîcheur.


L’histoire contemporaine du Maroc ne m’est pas étrangère. Je peux dire que je la connais assez bien. Les sources de l’auteur ne me sont pas non plus étrangères, bien que la dimension journalistique: dépêches, articles, etc. me fait défaut. Il faut reconnaître que c’est le métier de l’auteur et avouer qu’il le fait bien, si l’on se réfère à ce livre.


En parlant de ce livre, j’ai écrit à Remi que j’avais fait une lecture de ce livre avec la grille des sentiments et de l’éducation. Le livre fait allusion de temps à autre à l’éducation reçue et parfois administrée par les trois rois, soulignant les différences et souvent les points communs des trois.


C’est un livre d’histoire et pour l’histoire. Il s’inscrit dans une série d’écrits qui ont paru en France comme au Maroc, avec un retard, que l’auteur interroge.


Ce livre m’a apporté des choses que j’ignorais et c’est là aussi son mérite. Il a fallu beaucoup de temps pour le lire. Je ne regrette pas de l’avoir lu entièrement.


Stefan Zweig, La confusion sentimentale, Ed Stock, 1998, 190 pages. Je sais pourquoi j’ai choisi de lire ce livre. Cela fait un peu plus d’un an que les IrrAIductibles ont décidé de faire un numéro de revue sur l’éducation sentimentale. Le thème a été maintes fois évoqué dans les différentes rencontres et réunions de ce groupe. J’ai constaté que le groupe peine à avancer dans ce travail collectif. Des idées et des pistes de recherche ont été évoquées ici ou là. Sur l’éducation sentimentale en tant que telle, on trouve très peu de références.


«L’éducation sentimentale» est l’ouvrage qui vient en premier à l’esprit. J’ai relu ce livre et j’en ai tiré quelques idées notamment sur l’amour. Ma conclusion est que l’amour est l’un des sentiments qui figure le plus souvent dans les écrits et particulièrement en littérature. Pour approfondir la réflexion sur la question, je songe aux écrits philosophiques et aux essais qui traitent en général. Je songe à Rousseau, Fourier, Kant…


Je me souviens que j’ai lu L’imaginaire de Sartre. J’ai suggéré, lors d’une réunion, aux camarades présents de jeter un coup d’œil sur cet ouvrage. Il permet en effet d’élucider la part de l’imaginaire dans les sentiments.


Lors de cette réunion, j’ai proposé aussi que l’on travaille sur nos propres sentiments : l’amour, la haine, la compassion, la pitié, le dégoût, etc. Tâche d’introspection difficile, mais nécessaire, me semble-t-il.


Dans la boite à outils conceptuelle de l’AI, il y a l’analyse de l’implication et le libidinal. On peut les utiliser comme entrée dans l’approche de l’éducation sentimentale. Ceci, je ne l’ai pas encore dit.


La confusion des sentiments est un livre important. Il traite de la difficulté à exprimer ses sentiments et de les vivre. C’est un ouvrage qui traite des livres entre le savoir et les sentiments. L’envie du premier débouche sur le néant des seconds. C’est la confusion. Celle-ci est la caractéristique des sentiments. Ils se manifestent à travers elle. A partir de cet ouvrage, on peut définir provisoirement les sentiments par la confusion. Ceci explique probablement le fait que l‘expression se fait davantage par le biais de l‘écriture et de l‘art en général que par la science.


Est-ce que les sentiments peuvent faire l’objet d’une approche scientifique? Je laisse en suspens pour l’instant cette question.


«C’est en vain que je cherchais à me tranquilliser comme cousu dans le sac noir d’un cauchemar sans issue, je luttais de toutes mes forces pour trouver une explication et pour sortir de la confusion mystérieuse de ces sentiments contradictoires»pp107-108.


«Comment, sans raison, ni motif, il se montrait dur envers moi-bourreau auquel, malgré tout, j’étais attaché avec amour, que je haïssais en l’aimant et que j’aimais en le haïssant»pp135-136.


Les mythes fondateurs des sciences sociales, Paul Claval, PUF, 1980, 264pages.


C’est après avoir croisé une page où l’auteur affirme que son livre est le résultat de trente ans de travail, que j’ai commencé à avoir un autre regard et une autre lecture de l’ouvrage.


Ma curiosité me conduit, dans ce genre de livre, à m’intéresser aux sources, aux références, afin de déterminer ou plutôt de situer l’auteur dans une sphère ou un champ épistémique. Ce livre est riche de références françaises, allemandes et anglaises (américaines). Il s’attèle à l’histoire des sciences sociales; d’où le titre Les mythes fondateurs des sciences sociales. Il évite dès le début de situer sa recherche dans les relations entre la philosophie et les sciences sociales; ce qui l’exonère de parler des Grecs et des Arabes.


Il commence son investigation au Moyen Age, à la Renaissance et remonte à l’époque contemporaine.


Qu’est-ce qu’il y a d’original dans ce livre? Probablement rien, comme c’est souvent le cas dans les écrits des professeurs, qu’ils soient universitaires ou non.


Une idée a attiré mon attention concernant l’AI. L’auteur cite Lourau et Lapassade à deux reprises et les met à côté de Nietzsche.


«Les idéologies antirépressives condamnent sans appel toutes les formes d’organisation sociale dans la mesure où elles charrient toujours pouvoir et oppression. Il n’y a donc pas de place, dans les sociétés qu’elles appellent, pour la moindre application pratique des savoirs sur la vie collective. Il n’y a pas lieu non plus d’y introduire une pédagogie des relations instituées, puisque le bien consiste à refuser ce qui est déjà figé et à privilégier ce qui garde trace de l’intuition créatrice : un monde qui insiste sur l’instituant n’est pas fait, comme l’avait bien vu Nietzsche, pour les individus trop dociles que produisent l’école et la morale».


L’auteur cite en bas de page Clefs pour la sociologie, Lourau, Lapassade, Seghers, 1971, 239 pages.


Benyounès Bellagnech

Mis en ligne par Bernadette Bellagnech

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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 13:08

Vendredi 7 décembre 2007


Nietzsche, Le gai savoir, UGE, coll. 10-18, rééd. 1981.


Je prends le risque de me répéter chaque fois que je lis un texte de Nietzsche. J’avais souligné quelque part que l’écriture fragmentaire de ce philosophe interdit toute tentative de systématisation de sa pensée. En effet, si je le compare à Hegel, je le trouve en opposition totale avec Nietzsche. Par exemple, on prend n’importe quel livre de Hegel et on constate une linéarité dans le texte. On y trouve un point de départ et un point d’arrivée; ce que l’on appelle une synthèse, c’est le cas de La phénoménologie ou de La raison dans l’histoire. Chez Nietzsche, on n’a pas de synthèse, on a des fragments, petits ou grands, des idées qui se superposent dans le même chapitre ou encore dans le même livre.


Avant de commencer la rédaction de ma thèse, j’ai sorti tout ce que j’ai de Nietzsche et sur lui. Mon intention fut de bien l’utiliser dans le corps du texte. Le caractère anti-pensée de la thèse ne m’a pas permis de l’utiliser comme je le souhaitais. Après avoir terminé cette thèse, j’ai repris entre autres la lecture de Nietzsche, commencé par Le gai savoir, dont j’ai piqué un épigraphe-ou fragment- intitulé «Des buts de la science». En lisant cet ouvrage, je cherchais à m’arrêter sur la problématique des sentiments en lien avec le débat en cours chez les IrrAIductibles sur la question.


Ce matin, en entamant le «Livre troisième»p191, je tombe sur le Bouddha et Dieu et sur la théorie du chaos, je décide donc de m’arrêter pour écrire le journal et accompagner cette lecture.


Benyounès Bellagnech

Mis en ligne par Bernadette Bellagnech

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 18:05

Un article récent sur Henri Lefebvre :

Lefebvre, penseur du vivre en mouvement

Lire sur le lien suivant :  

http://www.humanite.fr/2009-11-20_Idees-Tribune-libre-Histoire_Lefebvre-penseur-du-vivre-en-mouvement  


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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 10:32

Dimanche 2 décembre 2007


Parcourir ou lire un roman. Cela fait longtemps que je n’ai pas lu un ouvrage de fiction, un roman. Cette interrogation s’est imposée à la fin de cette lecture de Flaubert, L’éducation sentimentale, Gallimard, coll. «Folio», Paris, 1987.


Je m’intéresse à l’éducation sentimentale depuis un an; depuis que les IrrAIductibles ont décidé de faire un numéro de revue sur l’éducation sentimentale. Il y a eu des échanges entre nous, qui sont restés verbaux, hormis un texte d’une page rédigé par Estelle et Kareen; un courrier électronique adressé à René Barbier, lequel n’a donné aucune suite au courrier.


Jusque-là, je n’ai pas pris le temps de travailler sur l’éducation sentimentale. La lecture de Flaubert est un début.


Puisque je travaille sur ordinateur, je m’autorise à commenter le roman tout en entamant l’article que je dois écrire pour la revue.


Benyounès Bellagnech

Mis en ligne par Bernadette Bellagnech

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