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Essais de sociologie institutionnaliste
Denis Laforgue
Collection Logiques Sociales
L'Harmattan
Et si, à contre-courant des discours convenus, on cessait de voir l’action de l’État comme le résultat de décisions prises par des acteurs publics plus ou moins rationnels ? Et si on cessait d’attendre de l’action publique qu’elle soit la cause de réformes et transformations sociales en tout genre ?
Et si, conjointement, on cessait de considérer l’État comme un appareil de domination contribuant avant tout à une reproduction de l’ordre social ?
Proposer un autre regard sur l’origine et les supposés effets des interventions publiques, c’est bien là l’objectif de cet ouvrage. Pour cela, la genèse, la mise en œuvre et la réception de politiques publiques variées (scolaires, sociales, énergétiques) sont examinées à l’aune du concept d’institution. Il en ressort des éclairages originaux sur des débats sociaux, politiques et sociologiques d’actualité : qu’est-ce qu’une action publique légitime ? Comment comprendre les rapports des citoyens ordinaires à l’action de l’État ? Ou encore quels liens existe-t-il entre intervention publique, vivre-ensemble et reconnaissance des personnes ?
Denis Laforgue est sociologue, enseignant chercheur à l’Université Savoie Mont-Blanc.
Ses travaux portent sur les rapports, qui se nouent et se dénouent, entre des acteurs publics, œuvrant dans différents secteurs d’intervention (école, travail social, développement durable), et des acteurs ordinaires, évoluant dans différents mondes sociaux.
Chapitre introductif. Qu’est-ce qu’une sociologie institutionnaliste de l’intervention publique ?
Chapitre 1. Comment les interventions publiques survivent-elles ?
-L’intervention publique à l’aune du concept d’institution
-Des interventions publiques sous tension
-Comment avoir prise sur un environnement problématique?
-Ouverture
Chapitre 2. Les acteurs ordinaires face à l’intervention publique
-Les interventions publiques et leur public-cible : vers la question de l’institution
-Les usages ordinaires de l’énergie au croisement d’institutions plurielles
-Ouverture
Chapitre 3. Intervention publique et domination.
-Vers une lecture institutionnaliste de la domination
-Domination et évènements qui font suite
-Les interférences entre institutions comme mises en intrigue d’évènements qui font suite
-Ouverture
Chapitre 4. Pour une ethnographie institutionnaliste
-L’administration publique comme institué ouvert et séries d’évènements qui font suite
-L’administration publique comme machine institutionnelle
-Vers une description institutionnaliste du monde scolaire
Chapitre 5. Vers un déclin de l’asymétrie ?
-La question de la symétrie : portée et limites d’une approche actionnaliste
-De la symétrie dans l’interaction à la symétrie entre institutions
-L’émergence de la symétrie institutionnelle
-Ouverture
Chapitre 6. Intervention publique et ordre social
-L’intervention publique territoriale et la question de l’ordre social local
-L’institution de l’intervention publique comme concrétion de mouvements instituants
-Le pouvoir d’instituer du politique à l’épreuve
-Ouverture
Chapitre conclusif. Sociologie institutionnaliste et renouvellement de l’action publique
Bibliographie
- Armand Ajzenberg : Seule la vérité
est révolutionnaire (à propos d’Anthony Giddens) 2
- Armand Ajzenberg : Informer, c’est donner
à comprendre 6
- Jean-Pierre Garnier : Une vision urbanocentrique 9
Lectures pour les vacances :
I- Hugues Lethierry : Agir avec Henri Lefebvre 14
II- Edward P. Thompson : Misère de la théorie 15
III- Henri Lefebvre : Les paradoxes d’Althusser 17
Vient de paraître:
Ahmed LAMIHI : Les pédagogues institutionnels, théories et pratiques des fondateurs, Publications des Dossiers Pédagogiques, 2015.
LES PEDAGOGIES INSTITUTIONNELLES
« La pédagogie institutionnelle, nous explique René Lourau, est la méthode qui consiste à aménager, par une analyse permanente des institutions externes, la marge de liberté dans laquelle le groupe classe pourra autogérer son fonctionnement et son travail, assurer sa propre régulation par la création d’institutions internes ».
Ahmed LAMIHI, directeur du « Laboratoire Marocain de Recherche en Sciences de l’Education » est professeur de pédagogie à l’Ecole Normale Supérieure - Tétouan (Université Abdelmalek Essaâdi).
Il prépare un ouvrage sur : Cinq leçons de Sciences de l’éducation (à paraître en 2016).
Bonjour,
Je vous prie de trouver en fichier ci-joint un texte intitulé :
RETOUR SUR LE CORBUSIER… ET ALEXIS CARREL
ET SOUS-TITRÉ :
DE « L’HOMME NORMALISÉ » POUR LE CORBUSIER
À L’HOMME « ÉPURÉ » POUR ALEXIS CARREL
C’est au moment où une exposition lui était consacrée au Centre Georges Pompidou que son passé ayant failli ressurgissait. Scandale.
Je ne suis ni spécialiste en architecture ni en urbanisme. Je ne traiterais donc pas, ou peu, de ces aspects du personnage. Qu’il révolutionna, paraît-il. Céline aussi révolutionna l’art du roman. Il avait failli, moralement. Comme Alexis Carrel, qui en 1913, décrocha le Nobel de médecine.
Le rapprochement des noms, Le Corbu-Carrel, n’est pas fortuit. Il m’est venu à l’esprit via les mêmes arguments, troublants, utilisés par certains pour défendre et Carrel et Le Corbusier. Cela passant, dans les deux cas, d’abord par une relativisation des faits : l’adhésion à un régime collaborant avec des armées nazies s’entend. Ensuite, par des maquillages ou de tricheries quant à leurs positions idéologiques vis à vis de ce régime. Enfin, par le prétexte du contexte. Et conduisant aujourd’hui à leur accorder l’absolution en raison de leurs exploits professionnels……
POUR LIRE LA SUITE : FICHIER JOINT (FORMAT PDF)
On peut également lire cet article, avec des commentaires, sur :
http://blogs.mediapart.fr/blog/armand-ajzenberg/160615/retour-sur-le-corbusier-et-alexis-carrel
Armand Ajzenberg
Paulo Freire remarque une antinomie qui se manifeste par « …d'un côté, l'inexpérience démocratique… » (P. Freire, 2001: 26)[1] effet de l'idéologie colonisatrice encore présente au Brésil et « …de l'autre côté, l'émergence du peuple dans la vie publique nationale, provoquée par l'industrialisation ».(P. Freire, 2001: 26)[2]. A travers l'action éducative, l'homme passe d'une position d'expectative, chère aux propositions assistentialistes en éducation, à la participation, en avançant d'une position d'intransitivité de la conscience vers la conscience transitive critique, processus favorisé par la relation dialogique qu'il va établir avec l'autre, avec ses circonstances. La pédagogie proposée par Paulo Freire vise un savoir démocratique, comme il dit, « …vital à la démocratie » (P. Freire, 2001: 31)[3].
Certains penseurs de gauche ont critiqué le travail de Paulo Freire, traversé selon eux par une certaine trace de naïveté, un certain optimisme démocratique. Comme dit Romão, cette naïveté provenait de la contradiction structurale du pacte populiste qui avait besoin de la participation populaire et en même temps, réglait, contrôlait cette participation. Il s'agissait d'une participation dans laquelle le peuple n'avait pas le droit à la parole. Mais, il me semble que Paulo, marxiste, s'était aperçu de cette contradiction quand il a proposé le concept de conscience transitive critique, à laquelle on accède à travers un processus, tout un mouvement, comme il disait, qui incluait l'indispensable lecture critique de la réalité. Donner la parole au peuple, établir le dialogue existentiel à travers la parole est une façon d'exprimer et d’élaborer le monde. D'ailleurs, son oeuvre veut construire un processus éducatif qui donne des outils à l'homme pour la transformation sociale.
De toute façon, Paulo Freire admet des fragilités dans ses premiers écrits. En effet, il dit que son oeuvre passe par « …une longue et lente évolution… » (C.Beisegel, 1989 : 22). Mais il comprend sa pratique comme dialectique dans laquelle le peuple assume son rôle de transformation dans le processus historique. Dans cette oeuvre, il commence à systématiser une pédagogie en rupture totale avec l'enseignement traditionnel.
Paulo parlait du « difficile apprentissage de nommer le monde », en montrant que dans le processus éducatif, il faut considérer une solidarité entre langage-pensée et réalité. La parole, à travers le dialogue, est praxis : elle transforme les choses. Il est intéressant de remarquer qu'il parlait d'apprentissage. L'homme apprend à réaliser sa liberté, à réaliser son projet historique.
Lúcia Ozório
Socianalyste, Professeur-chercheuse à l'Université de l'Etat de Rio de Janeiro
[1] "… de um lado, a inexperiência democrática…"(P. Freire, 2001:26)
[2] "…de outro lado, a emersão do povo na vida nacional, provocada pela industrialização." (P. Freire, 2001:26)
[3] "…vital à democracia…". (P. Freire, 2001:31)
Il faut tenir compte des expériences qui ont un rapport avec la culture du peuple. L'expérience prend la place qu'elle a dans la pratique sociale à travers la relation dialogique.
L'auteur veut intervenir dans l'assistentialisme, une version de l'autoritarisme brésilien dans l'éducation. Avec le dialogue, il cherche que l'homme ait « …une posture consciemment critique devant ses problèmes et ceux de la communauté » ( P. Freire, 2001:16)[1]. Pour accéder à la compréhension de cette posture, Paulo Freire parle d'un « mouvement » ( P. Freire, 2001 : 116) qui va de la conscience intransitive à la conscience transitive critique. La genèse de ces concepts est transversalisée par l'actualité et la réalité brésilienne de l'époque, d’où le titre de l’œuvre. La pensée de Paulo Freire s’est enrichie à la suite de différentes expériences de travail avec des ouvriers, d’abord dans la communauté urbaine de Recife, puis dans d’autres centres brésiliens, et ce pendant environ une dizaine d’années. Alors, nous pouvons parler d'une genèse sociale qui transversalise la genèse théorique de ces concepts.
Sa thèse a été faite dans un moment où le pacte populiste initié par Getúlio Vargas a été rétabli par le gouvernement Juscelino Kubistchek de Oliveira dont le vice-président était Jango Goulart (1956-1961), dans une coalition des partis PTB (Partido trabalhista Brasileiro, Parti Travailliste Brésilien) et PSD (Partido Social Democrático, Parti Social Démocratique). Le premier parti présentait des tendances gauchistes et le second attirait l'attention des votes conservateurs.
Il s'agit d'un moment historique assez contradictoire traversé par de fortes tendances de conciliation avec plusieurs intérêts étatiques dans le pays. Le nationalisme du président Vargas, dont le suicide a accentué une crise politico-institutionnelle, ne répondait pas aux intérêts des représentants du capital. Par contre, la servitude de Carlos Lacerda, - principal opposant à Vargas-, aux intérêts des Etats Unis, qui voulaient faire de l'Amérique Latine leur satellite, était connue de tous.
Paulo Freire se trouvait à l’époque à Recife, Etat qui avait un gouverneur de tendance gauchiste, Miguel Arraes, qui voulait renforcer les bases populaires, les mouvements sociaux. L'auteur affirmait à Recife, pas seulement sur le plan des idées, mais aussi sur le plan des pratiques, une éducation qui voulait la transformation sociale. Son concept de conscience transitive critique affirme l'importance de la relation dialogique qui va donner un support à l'action.
En faisant une analyse de ce moment, Paulo Freire dit : « Ce qui nous intéresse directement est l'analyse de notre actualité, (…) de ce que nous pouvons nommer antinomie fondamentale de notre actualité (…) et la « position » de notre agir éducatif face à cette antinomie fondamentale ». (P. Freire, 2001: 26)[2]
[1] "… uma postura conscientemente crítica diante de seus problemas e dos da comunidade." ( P. Freire, 2001:16)
[2] O que nos importa diretamente é a análise (…) do que chamamos de antinomia fundamental de nossa atualidade, (…) e a "posição" que deve assumir o nosso agir educativo face a esta mesma antinomia fundamental. (P. Freire, 2001:26)