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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 14:14

C).- Les monographies

 

Une monographie se donne pour objet la description d'un moment de la vie personnelle ou institutionnelle. Elle peut se donner comme objet la relation pédagogique. La monographie, en décrivant un cas, une situation du quotidien, indique quelque chose d'universel. Ainsi, les cas de Sigmund Freud : en nous décrivant 5 cas d'hystériques, Freud nous donne, dans Les études sur l'hystérie, cinq moments de l'hystérie. Mais le rapprochement de ces descriptions lui permet de constituer l'hystérie. La monographie donne à voir un moment. Elle indique quelque chose qui la dépasse. On nous parle d'une situation, mais en même temps, c'est d'un moment dont on nous parle.

 

Ponctuations

 

Dans son livre Ponctuations, moments institutionnels, Gérard Chalut-Natal, nous donne une idée de la posture de l'auteur de monographies (1). Présentant son livre qui restitue des moments de la vie en établissement d'éducation, il écrit: «Ponctuations est un recueil de textes construits dans le mouvement d'interventions auprès de certains établissements. Destinés à ouvrir sur des moments institutionnels, ils sont comme des contretemps qui marquent la croisée du chemin tracé et des sentiers désirés (p. 9)...»

 

Et plus loin, parlant de ces textes, il écrit: «Mais s'ils ponctuent, c'est parce qu'ils sont comme les silences qui donnent sens à la parole qui s'écoule. C'est à travers les silences que l'on peut deviner le ton, l'humeur, l'ambiance, ce qui se trame entre les personnes qui fait la vie institutionnelle. Cette vie-là est de l'ordre de la chronique, d'une histoire à raconter de cette histoire dont chaque ponctuation a vu le moment : là où les «gens» réunis en groupe, que ce soit autour d'un repas ou dans une «grand-messe», célébraient leur collectif, c'est-à-dire leurs façons d'être en accord, et d'être en désaccord, d'être les mêmes et d'être différents, de s'aimer et de se haïr, de persuader les autres ou de.leur faire allégeance, etc.. Ces textes parlent de tout cela sous couvert de mots «professionnels», parce qu'il est des choses qui ne se disent que dans le taire. C'est cela le sens du moment où se manifeste ce qu'on a le plus besoin de dire. La cérémonie et le fait même d'y être, signent l'appartenance au collectif, le partage des contradictions et le faire avec les autres» (p. 10). L'intérêt de la démarche de Gérard Chalut-Natal, c'est qu'elle ne cherche pas à rendre compte d'un mode d'intervention, ni à théoriser sur un ou des thèmes particuliers à propos des établissements, dans lesquels ce socianalyste travaille, mais plutôt qu'elle nous invite à penser sur le moment. Ses textes laissent deviner «ce qu'ils disent des moments, dont ils sont les témoins» (p. 10).

 

On ne peut guère trouver une meilleure définition de la posture qui préside à la rédaction de monographies. La monographie appelle au moment et à sa définition(2).

 

(1) Gérard Chalut-Natal, Ponctuations, moments institutionnels, Coriance éd., Paris, 2003, 284 p. (www.corianceediteur.com).

(2) R. Fonvieille intitule l'une de ses monographies: «Le moment de l'instauration de l'autogestion», in R. Fonvieille, Face à la violence... (1999), pp. 29-44.

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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