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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 07:40

Bonsoir tous,

 

Avant tout, je souhaite remercier Remi pour la transparence tant attendue quant à ce qui se passe au niveau d'Experice en matière de gestion et d'évolution. Ensuite je souhaite intervenir par rapport à certaines informations fournies dans la lettre destinée à Bertrand (que je souhaite voir bien tôt dans le rang des doctorants) et dont les enjeux me semblent importants.

 

Cette réponse, je tiens à le préciser, n'a pas pour but de m'immiscer dans un débat entre collègues et amis puisque je suppose que leurs malentendus ne regardent qu'eux! Mais vue que le message à été diffusé à un assez large public, et qu’il contient des éléments qui n’impliquent pas que Bertrand, Hélène, Remi ou encore Jean-Louis, je me suis autorisée à intervenir sur un plan réflexif:en tant qu'engagée dans une recherche sur le devenir professionnel des parcours universitaires, le message de Remi à suscité en moi certaines interrogations de plusieurs ordres :

 

- D’abord institutionnel : se peut-il que les titre d'HDR (habilité à Diriger les Recherches) et celui de professeur soient délivrés à un enseignant qui n'a produit que 64 pages en 22 ans de carrière (c'est à dire au rythme de 3 pages par an)? Cette dernière information diffusée sur mon directeur de recherche (Pr Jean-Louis Le Grand) et provenant d'un autre Professeur (institutionnalise) a eu un effet explosif sur moi ! Si l'information est vraie, Jean-Louis ne peut être ni HDR ni professeur, si elle est fausse d’autres questionnements d’ordre éthiques seront légitimes. Ce doute m'a donc poussé à faire des recherches (non approfondies) et le résultat est le suivant:

 

 Mon directeur de recherche a produit bien plus que 3 pages par an en 22 ans de carrière. En réalité, en cliquant son nom «bêtement» sur la fenêtre de recherche sur le site de notre bibliothèque, j'ai pu recenser au moins 20 contributions entre articles, actes et co-productions d'ouvrages, chacune variant de 12 à quelques centaines de pages et ce depuis 1991. D'autres recherches ont été réalisées par lui mais n'ont jamais été publiées notamment en 2000. Ce fait me rassure donc sur sa productivité intellectuelle et sur le bien fondé de son exercice de la fonction de directeur de recherche surtout qu'en lisant ses contributions, je me suis rendue compte que leur qualité et leur niveau sont incomparables à ce que pourrait rendre un étudiant pour valider un séminaire, aussi «bon» puisse-t-il être! Mais ce débat soulève d'autres questionnements d'ordre :

 

 - épistémologique:la valeur du chercheur est-elle réellement dans le nombre de pages qu'il produit par an? Que signifie produire en sciences humaines et sociales? Quelle est la pertinence scientifique et sociale de ce que produisent les chercheurs en sciences de l'éducation? Quel pouvoir décisif ont ces productions sur le déroulement de la recherche en sciences de l'éducation? Et que signifie faire de la recherche en sciences de l'éducation? 

  

 - Pédagogique:Quel est l'objectif de l'évaluation à l'université? Quels sont les dispositifs d'évaluations qui pourraient être pratiqués dans le but de faire développer les compétences et les connaissances de l'apprenant? Existe-t-il de bons et de mauvais étudiants à l’université? Que signifie «accompagner» à l’université pour l’enseignant(accompagnateur) et pour l’apprenant (accompagné)? Quelles sont les limites de cet accompagnement?

 

- déontologique et éthique:Jusqu’où peut aller un enseignant universitaire dans son intervention dans le choix des dispositifs pédagogiques d’un autre enseignant universitaire? Quelle éthique dans la critique en Sciences de l’éducation? Quelles sont les règles et les codes déontologiques du savoir-faire et du savoir vivre ensemble à l’université?

 

Il y a là, me semble-t-il, matière à méditer et peut-être de réaliser un numéro ou pourquoi pas un ouvrage de quelques centaines de pages, de quoi relever le défit des 10 pages qui semble être une épreuve insurmontable !

 

En attendant, merci à tous ceux qui on pu provoquer en moi ce « Big-bang » et souhaite qu’un jour notre équipe fasse preuve de plus de solidarité et de professionnalisme afin d’honorer la spécialité qu’elle représente aux yeux du monde entier !


Fadila 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

M
<br /> Chère Fadila, chers tous,<br /> J'aime bien ce que tu as écris là, tes interrogations et clarifications. Le ton aussi qui pousse à la réflexion plutôt qu'à la bataille.<br /> Les enjeux pour EXPERICE (et ses membres) sont tels que nous ne pouvons pas nous permettre de nous entredéchirer. Par contre, nous avons tout intérêt à développer une éthique de la discussion et<br /> une ambiance de - bien sûr toujurs relative - sérénité qui nous permettra de nous concentrer sur les recherches que nous menons.<br /> Dans cet esprit, amicalement, Marlis.<br /> <br /> <br />
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