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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 11:52

2.2.8 La place de l’œuvre

 

Pour Henri Lefebvre, l’oeuvre prend une place prédominante dans la construction de l’Homme. Il représente l’oeuvre comme l’accomplissement et l’épanouissement de la volonté de l’homme à se produire. Lorsqu’il écrit Contribution à l’esthétisme, il pense que ce livre ne pourra pas survivre dans le système formé par le Parti. Ainsi, il use d’un subterfuge en tirant deux citations, l’une de Marx et l’autre de Jdanov pour que l’art soit aussi l’expression de la politique marxiste. « L’art est la plus haute joie que l’homme se donne à lui-même (Karl Marx) [et] la musique ne donne du plaisir que lorsque tous ses éléments - la mélodie, le chant, le rythme - se trouvent dans une certaine union harmonieuse. L’attention unilatérale accordée à l’un d’eux aux dépens d’un autre, aboutit à détruire l’interaction correcte des divers éléments… (A. Djanov, Sur la littérature, la philosophie et la musique, p 86.) (H. Lefebvre, 1953², p. 3) ». Bien entendu, devant le nombre de personnes l’interrogeant, Henri Lefebvre avoue la supercherie.

 

La présence et l’absence est un livre écrit en 1980, dans lequel un chapitre montre la grandeur de l’oeuvre. Henri Lefebvre cherche à définir pour qui ce livre est écrit. Peut-être pour ceux qui se perdent dans la non-oeuvre, la décadence du monde moderne. Dans sa description de l’Homme total, l’oeuvre a une place prépondérante, elle est l’aboutissement. Henri Lefebvre cherche donc à spécifier le concept de représentation et de moment, pour comprendre : comment se construit l’oeuvre de chacun ? « Aucune oeuvre - ni l'oeuvre d'art proprement dite, ni la ville et la nature seconde. Etc. - ne peut s'accomplir sans réunir tous les éléments et moments, sans constituer une totalité. Dans toute oeuvre on retrouve donc un moment technique et un moment du savoir, un moment du désir et un moment du travail, un moment du ludique et un moment du sérieux, un moment social et un moment extra-social, etc. Les capacités, oeuvres en puissance, cessent d'être créatrices quand elles s’autonomisent ; elles ne peuvent plus que produire et reproduire les conditions de leur autonomie, en rendant celles-ci de plus en plus réelles, c'est-à-dire de plus en plus destructrices (H. Lefebvre, 1980a, p. 197) ». Dans ce mémoire, j’ai repris de nombreux passages de ce livre, me permettant ainsi de comprendre le sens qu’Henri Lefebvre pouvait donner à sa propre oeuvre ou le fait de se construire comme oeuvre.

 

Sandrine Deulceux

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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