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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 11:29

Introduction

 

 

Ce livre a sa genèse dans le Colloque Georges Lapassade lorsqu'en janvier 2002, l'Université de Paris 8 s'est intéressée à son histoire et a demandé à Remi Hess d'organiser une rencontre autour de l'œuvre de G. Lapassade, Ce dernier a exprimé, à son tour, son désir d'évaluer le mouvement qu'il a contribué à créer. J'y ai été invitée à parler des séjours de Georges Lapassade au Brésil. D’ailleurs, quand Benyounès m'a invitée à coordonner ce numéro de la collection Transductions dont il est le directeur, j'ai compris cette invitation comme une commande de partage. L'exigence des franchissements dans le mouvement institutionnaliste devient plus puissante si on connaît le partage.

 

 

Je ne vais pas refaire les chemins tracés par les participants. Les problématiques des textes y incitent. Mais elles sont trop essentielles à la réflexion des transductions de l'analyse institutionnelle au Brésil pour mériter d'être atténuées par le zèle d'une participante impliquée depuis 1974 dans ces chemins.

 

 

Pourtant, je voulais faire quelques considérations sur l'histoire de l'analyse institutionnelle au Brésil. Ce livre fait partie de cette histoire, Il s'agit d'une manière de faire histoire, une histoire avec les historiens. Je m'explique. Il s'agit d'une histoire où les historiens s'impliquent dans son écriture. L'écriture, dans une perspective institutionnaliste, est une écriture autobiographique, d'après R. Hess (Delory-Momberger et Hess, 2001), L'écriture comporte l'acte de la restitution d'une recherche. Nous sommes toujours chercheurs si nous sommes des désireux connaisseurs de la réalité. L'écriture parle directement de l'implication du chercheur dans la recherche et de son implication dans l'acte de l'écriture.

 

 

 

Comme disait R. Lourau (1997), l'implication (1) dans l'acte de l'écriture est la problématique de l'écriture de l'implication.

 


L'implication intervient dans le sens hégémonique de l'historiographie, essayant, dans le sens d'éprouver une force, d'avoir une com-préhension éthique de l'homme ouvert à la contingence dans le monde, qui expérimente les pertes, les finitudes, mais qui, en même temps, découvre et crée son infinité. Ce livre raconte une histoire où les historiens - chercheurs participent avec les autres acteurs, à une certaine production de vérités, multiples qui connaissent la transduction (2).

 


Dans cette construction historico-critique des pratiques, nous comptons sur la participation de psychologues et d'un sociologue, G. Lapassade. Il nous apparaît que cela vaut la peine de suivre, un instant, le cheminement de cette réflexion. Cette remarque ne veut pas renforcer la spécialisation. Au contraire, elle veut affirmer une démarche historico-critique des sciences humaines qui veut interférer dans l'arrogance des spécialistes qui veulent dissoudre le co-vivre, qui manipulent la diversité, qui renforcent les privilèges et considèrent mineurs quelques savoirs. Comme a écrit René Lourau (1978) la psychologie et la sociologie, par leurs objets d'études et par leurs techniques d'intervention, malgré leurs particularismes et rivalités, proposent depuis bien longtemps l'exportation de la domination, de la reproduction et la légitimation de l'Etat. Parmi leurs stratégies, elles ont du mal à considérer l'immanence entre la génèse sociale et théorique de la production de la connaissance de la réalité Ce compromis avec les bases matérielles de la production de la connaissance, sa matière première, rend évidemment suspect aux yeux des scientifiques aimants du dogmatisme cartésien qui conditionne l'université de résultats, les approches technicistes qui conduisent les recherches vers les intérêts du marché.

 

 

(1) L'implication est l'ensemble des rapports idéologiques, libidinaux, institutionnels, etc., conscients et inconscients du sujet dans une certaine situation (Lourau, 1997), Sur le concept de l'implication, parmi les auteurs, je cite : R. Lourau : 1980 ; 1988 ; 1997 ; R, Hess:1989 ; 1993 ; G, Lapassade : 1971 ; 1997 ; L. Ozorio, 1994, 2001 ; H. B. C. Rodriques. 1992 ; 2001 ; C.Coimbra, 1995 ; S. Altoé, 1990.

 

(2) La transduction est un concept emprunté à plusieurs auteurs. J. Piaget l'utilise. Cette utilisation est reprise par le philosophe et psychologue G, Simondon (1964). En 1955, Mandelbrojt l'utilise dans son livre Lecture de l’expérience (PUF, 1955). Cet auteur sera lu et repris par H Lefebvre (Critique de la vie quotidienne II, 1962, p. 121-122). Cette notion a été introduite dans l'Ai par R.Lourau (1997) dans les années 1990, Il la reprend à la fois à G. Simondon et à H, Lefebvre. Celui-ci suggère dans ses travaux sur   la   dialectique,   un   dépassement   de   la   logique formelle (déduction/induction) pour la transduction. Pour Gilbert Simondon (Aubier, 1989), la transduction, c'est un concept clé de la logique et du réel. Il est la «propagation » et « déphasage » d'éléments qui se propagent de proche en proche à partir d'un centre, à partir de la singularité d'une situation de recherche, de la vie quotidienne.., (Ozorio, 2004).

 

 

Lúcia Ozório

 

 

Mis en ligne par Benyounès et Bernadette Bellagnech

 

 

 

voir aussi : http://journalcommun.overblog.com

 

et : http://lesanalyseurs.over-blog.org

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