L'an 4 des analyseurs

L’an 4 des analyseurs

Le 11 janvier 2009 ce blog a vu le jour, neuf ans après la disparition de René Lourau et quelques mois après le décès de Georges Lapassade. L’une des missions fixée à cette initiative était de faire exister le courant que ces deux pionniers ont créé. Ce courant existait certes mais très peu dans le nouveau monde virtuel. Je me souviens qu’à l’époque on tapait les mots clés de l’analyse institutionnelle sur les moteurs de recherche et on avait que très peu de résultats.

René Lourau est parti sans connaître ce nouveau monde virtuel, il avait même été effrayé par la vitesse avec un grand V qui commençait déjà à l’époque à envahir la vie à l’aube de ce siècle.

Georges Lapassade quant à lui, s’est mis très tôt à l’informatique en essayant pendant des années de se familiariser avec cet outil qui commençait à envahir nos vies ; il déployait beaucoup d’effort malgré son état de santé, sans parvenir finalement à maîtriser complètement l’outil qu’il a fini par détester à la fin, si l’on juge par sa réaction lorsque Patrice lui a acheté un ordinateur.

Michel Lobrot n’a eu aucun mal à introduire l’outil informatique dans sa démarche de chercheur et penseur en créant très tôt son site Internet et en participant activement aux réseau sociaux. Il est très actif notamment sur ce blog et j’en suis très reconnaissant.

Une des conquêtes majeure du numérique réside dans la mise à plat des canaux d’expression dominée par des institutions élitistes entourées par des douaniers de filtrage et de surveillance du savoir. En effet, avant, pour publier ses idées, il fallait passer par des commissions universitaires ou éditoriales d’évaluation. Celles-ci étaient dotées de pouvoir de vie ou de mort sur les auteurs et les écrits. Cela, et pas seulement, explique la domination pendant plusieurs décennies des courants de pensée tels que le marxisme orthodoxe, la psychanalyse freudienne ou encore le structuralisme et la marginalisation de tous les autres courants dont l’analyse institutionnelle entre autres. Cette époque est donc révolue et le moment est venu de faire valoir de nouveaux arguments pour exister.

Les irrAIductibles sont des enfants de l’analyse institutionnelle et du numérique et grâce à ce dernier, depuis leur irruption, ils ont réussi à tisser des liens planétaires. Ce blog s’inscrit dans cette mouvance, qui a connu quelques turbulences, mais les nouvelles générations sont en train de relancer la machine. Des livres, des textes courts ou longs peu importe, des impressions, des amabilités, des simples bonjours, tout cela circule entre les irrAIductibles et les autres. Ce qui compte, c’est le mouvement !

Le quatrième anniversaire des analyseurs s’inscrit dans ce mouvement.

Benyounès Bellagnech

httpp://lesanalyseurs.over-blog.org