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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 09:24

17 h 30

 

Des amis conseillent alors à Pestalozzi d'écrire et il s'y met. Il a 34 ans. Après quelques écrits, il rédige Léonard et Gertrude, une fable qui sera éditée en 1781 et fut un succès. Il écrit ensuite en 1782, Christophe et Else, mon second livre pour le peuple qui est un commentaire de son premier ouvrage qui n'aura pas le même succès que le premier.

 

Pour s'assurer des ressources régulières Pestalozzi se lance dans la création d'un journal qu'il publiera hebdomadairement durant l'année 1782. Le contenu en est divers, contes, essais moraux ou politiques, dialogues. C'est l'époque où il éloigne son fils du domicile familial pour faire procéder à son éducation.

 

Pestalozzi continua les années qui suivirent à écrire et notamment la suite en 3 autres volumes de Léonard et Gertrude. L'accueil en fut moins chaleureux et notamment car ils contiennent des propositions de réformes des lois et de la société.

 

Pestalozzi veut alors tenter de mettre en pratique ce qu'il a conçu en matière d'éducation dans ses écrits et échange avec le ministre autrichien Zizendorf sur ses projets. Mais le ministre reste sourd à ses demandes.

 

Plus ou moins ignoré en Suisse et en Allemagne, Pestalozzi a cependant été remarqué en France pour ses idées et il fut distingué par un décret d'Aout 1792, comme ayant pris part à l’oeuvre de l'émancipation de la France et de l'humanité. Il se met alors à travailler à l'écriture d'un ouvrage de philosophie sociale et rédige parallèlement une « Défense de la Révolution Française » qu'il ne publiera pas, redoutant les réactions des pouvoirs de son pays.

 

Il passe l'hiver de 1793/1794 sur les bords du lac de Zurich chez un cousin et c'est là qu'il y rencontre Fichte dont les idées rejoignaient les siennes. Ils devinrent amis et Fichte, dans son Discours à la nation allemande, en 1807 rendra hommage à Pestalozzi.

 

Le 2/01/2011 8 h

 

La situation politique en France et en Europe désespère Pestalozzi qui voit s'enfuir ses rêves de liberté pour les peuples. Sa situation financière est à nouveau très compromise et c'est à cette période qu'il publie son Traité Philosophique et un recueil de fables. Il a 50 ans.

 

En 1798, à nouveau, l'Histoire modifie le cours de sa vie, lors de la création de la République Helvétique qui mit au pouvoir un certain nombre d'amis ou d'admirateurs de Pestalozzi. Il écrivit plusieurs brochures et devient également rédacteur d'un journal populaire destiné à éclairer l'opinion et à instruire le peuple.

 

Certains cantons helvétiques étaient opposés à la nouvelle République Helvétique, et commencèrent à se rebeller contre le pouvoir. L'un d'eux, celui de Nidwald, se révolta et cette révolte fût réprimée violemment laissant des enfants sans parents.

 

Pestalozzi, défenseur de cette répression sanglante, proposa cependant au pouvoir de monter un orphelinat pour y accueillir et éduquer ces orphelins. Le Directoire accepta et Pestalozzi partit fin 1798 s'installer à Stanz. Il est plein d'espoir et d'enthousiasme et son projet est d'alterner le travail manuel et l'éducation élémentaire des enfants.

 

Durant 6 mois, avec très peu de moyens, il travaille dans cet orphelinat, en partageant la vie des enfants et en les instruisant. Mais il est un piètre gestionnaire et la population de Stanz lui est hostile. A nouveau, l'Histoire influe sur les projets de Pestalozzi. Des troupes autrichiennes viennent aider les cantons à se révolter contre la République Helvétique et celle-ci a besoin des bâtiments de l'orphelinat pour y installer ses troupes. L'orphelinat est fermé.

 

Pestalozzi apprend qu'un de ses amis va ouvrir une école au château de Burgdorf et il demande au directoire la possibilité d'y travailler notamment pour y développer une méthode d'apprentissage de la lecture. Sa demande est acceptée, et il commence à mettre en pratique ses méthodes et à rédiger des manuels. Entre-temps, la République Hélvétique est tombée, un nouveau pouvoir se met en place qui conserve tout de même sa confiance à Pestalozzi et notamment au vu des résultats obtenus auprès des enfants. Pestalozzi se sent enfin reconnu.

 

En 1800, il est nommé instituteur d'un établissement accueillant de nombreux orphelins. C'est à ce moment qu'il rédige à la demande du gouvernement ce qu'il appellera sa méthode et dans laquelle il dit chercher à psychologiser l'éducation. Pratiquement, les résultats de sa méthode s'avèrent positifs et le travail de Pestalozzi est à nouveau reconnu.

 

Cela lui permet d'obtenir les fonds nécessaires à la création d'un Institut. Pour formaliser sa méthode, il écrit alors Comment Gertrude instruit ses enfants. Il devient le directeur de cet institut mais n'y prend guère plaisir, sa préoccupation principale étant de finaliser sa méthode. Il continua alors à publier des ouvrages de pédagogie tout en dirigeant l'établissement notamment avec l'aide de sa belle-fille dont le mari était mort.

 

L'établissement accueille de plus en plus d'élèves et la renommée de Pestalozzi grandit.

 

15 h 52

 

J'ai dormi, dormi, dormi.....

Voilà, je me suis laissée happée par la vie d’Henri Pestalozzi, pleine de rebondissements, un vrai roman d'aventure qui ferait un bon sujet pour un feuilleton télévisé. Je me suis basée sur la lecture du site du dictionnaire de la pédagogie de Ferdinand Buisson, mais comme je n'avais plus d'encre pour imprimer et que les boutiques sont fermées j'ai du travailler sur écran et là je n'en peux plus. Je suis obligée de laisser de côté ce que j'ai commencé. J'y reviendrais demain dès que j'aurais de quoi imprimer les pages du site et du cours.

 

Je suis contente d'avoir découvert ce personnage, il m'est très sympathique, avec son comportement non conventionnel, sa ténacité, son engagement politique qui ne ressort peut-être pas assez de mes notes. Cela est du, je pense, à mes lacunes en histoire et en histoire de la Suisse en particulier. Quelle période de turbulences européennes, tout change tout le temps, révolutions, guerres, contre-révolutions, les idées qui foisonnent aussi et puis ceux qui subissent, qui ne mangent pas à leur faim, qui meurent. Maintenant, ici nous vivons dans un milieu assez protégé, même si ce n'est pas le cas de tous, les sans papiers, les sans logements des grandes agglomérations, mais ailleurs, c'est souvent dramatique, la guerre et la misère sont partout.

 

C'est ce qui me touche chez Pestalozzi, il aurait pu certainement, en lâchant ses objectifs politiques et pédagogiques vivre tranquillement, en évitant autant que faire se peut les tumultes de son temps, mais non, il s'y est plongé, avec obstination. Est-ce cela qui donne un sens à une vie ? La vie a-t-elle un sens en dehors d'un engagement ? Quel engagement ?

 

Hier, j'ai fait une pause et regardé Rue Case Nègre sur la chaîne LCP. Cela m'a rappelée les 5 années durant lesquelles j'ai vécu en Guadeloupe et la période où j'ai travaillé comme Assistante Sociale dans le ghetto de Boissard de Pointe à Pitre. Pour en revenir au film, cette Grand-mère qui fait tout pour que son petit fils réussisse à l'école, c'est aussi un engagement.

 

Un engagement anonyme de tous les jours, sans publicité, mais c'est un engagement politique aussi, celui de penser que par l'éducation et l'école, on peut se sortir d'une condition misérable.

 

L'engagement est-il synonyme de sacrifice?

 

Bon, mais je pars sur autre chose là et le temps passe. Je garde Pestalozzi au chaud (je commence à en avoir beaucoup au chaud) et je passe à Herbart.

 

Hélène M.

http://lesanalyseurs.over-blog.org

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