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  • : Le blog de Benyounès Bellagnech
  • : Analyse institutionnelle : Théorie et pratique au sein des institutions politiques, éducatives et de recherche. L'implication des individus et des groupes dans la vie politique et sociale.
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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 15:01

 

Le 18/02/11 5h49

Danger Mouse & Sparklerhouse, Dark Nigth of the soul

 

Je viens de finir de travailler sur le chapitre 2 du livre de Cifali qui a pour titre L'enfant adjectivé. J'avais déjà lu ce livre en partie lors de ma formation de formateur de terrain en 2006 et j'en avais souligné certains passages. Je suis surprise de voir que ce qui retient aujourd'hui mon attention a changé. C'est logique, mais cela me surprend quand même. On lit en relation avec nos préoccupations du moment. Aujourd'hui, je suis occupée par Lapassade, l'inachèvement, le journal et ma lecture alimentent ces préoccupations. Combien de fois peut-on lire le même livre de manière différente? Ce serait amusant de faire l'expérience de tenir un journal de lecture d'un même livre à des années d'écart.

 

Ce livre est excellent et c'est intéressant de voir comme je l'avais oublié et comment cependant il a marqué ma pratique. Je retranscrirai mes notes plus tard mais, entre autre, Cifali dit qu'on ne connaît pas l'autre de manière extérieure mais dans sa relation avec soi, que l'objectivité c'est de faire sa place à sa subjectivité. Cela a des liens avec la théorie de l'implication.

 

Souvent, les travailleurs sociaux ou autres professionnels me regardent avec un peu de condescendance lorsque j'exprime ma subjectivité lorsque j'évoque la situation d'une personne, d'un patient.

 

Je me souviens ainsi d'une formation sur les abuseurs sexuels durant laquelle la formatrice nous avait demandé si nous en avions rencontrés. J'avais parlé de ce jeune patient qui est maintenant depuis 4 ans hospitalisé et qui avait sodomisé quatre petits garçons de 5 ans. Toute l'équipe a du mal à travailler avec lui, d'une part car nous avons lu le détail de la façon dont il a procédé et d'autre part car il se présente et entre en relation avec nous de manière très dérangeante, qu'il nous serre la main après l'avoir retirée de son pantalon, qu'il se colle à nous, tente d'établir en permanence une relation intime, que lors des entretiens il sort sa langue en permanence et se la passe sur ses lèvres, qu'il se penche sur le bureau en se rapprochant de nous. Il provoque le rejet et nous sommes en permanence en train de le fuir. Il nous dégoûte. Il me dégoûte. C'est dur à dire, c'est pas professionnel paraît-il, de le dire.

 

En attendant, si je ne travaille pas ce dégoût, qui est le mien et non le sien, comment puis-je travailler avec lui? Si je ne reconnais pas ce qu'il provoque chez moi, je vais rationaliser toutes mes attitudes, vouloir tenter d'objectiver mon comportement subjectif.

 

Mon job c'est la relation d'aide, mettre de côté ce que l'on ressent, c'est nier la relation, et en se niant soi, on nie l'autre en même temps.

 

Je crois qu'il en est de même dans la relation pédagogique.

 

Ça me fait penser qu'en lisant l'introduction d'Augustin, je n'ai pas l'impression de mettre la même signification sous cette expression.

 

Ce qui m'intéresse chez Cifali, c'est cette attitude clinique et elle me pousse dans une idée de tenter de coucher dans ce journal l'influence du comportement des profs en relation avec moi et avec le savoir, dans cette formation. Observer cette triangulation de la place où je suis, conserver ce souvenir, cette trace. Un peu comme savoir reconnaître et donner sa place à l'enfant qu'on a en soi.

 

Ce sera censuré pour la validation, mais cela restera tout de même écrit, pour moi. Tenter de comprendre en quoi l'autre a pu me motiver, m'entraver. 

 

 

Hélène M.

 

http://lesanalyseurs.over-blog.org

http://journalcommun.overblog.com/

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commentaires

L
J'ai beaucoup apprécié votre (ton) papier d'aujourdhui...Le problème d'avoir à traiter avec la subjectivité est sans doute le grand problème qui n'est jamais vraiment abordé... Nous pourrions en<br /> parler, si tu le veux..<br /> Michel Lobrot Mail: michel.lobrot@orange.fr
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