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14 juin 2015 7 14 /06 /juin /2015 07:58

L'article de Paulo Rosas parle du moment de la fin de la décade 1950 et du début de la suivante, jusqu'en 1964, où la dictature s'est installée au Brésil mettant fin à, - comme le dit l'auteur, à Recife ( capitale de Pernambuco), où Paulo Freire vivait à cette époque, - une des plus riches expériences de la participation populaire dans la construction de la culture. Il s'agit de l'époque pendant laquelle Miguel Arraes a été maire de Recife en 1959 et gouverneur de l'Etat de Pernambuco en 1963. C’est à cette période que le Movimento de Cultura Popular, Mouvement de Culture Populaire ( MCP) a pris de l’ampleur.

Paulo Freire, en 1959, se préparait à concourir pour la Chaire de l'Histoire et Philosophie de l'Éducation à l'Ecole des Beaux-Arts de Pernambuco, concours pour lequel il a présenté sa thèse Educação e Atualidade Brasileira, Education et Actualité Brésilienne. Il a obtenu la seconde classification, avec un sujet qui traitait de la problématique de l'éducation brésilienne à cette époque, transversalisée par le poids de l'autoritarisme, mais aussi par des mouvements sociaux qui auraient pu contribuer à la construction d'un savoir démocratique. Selon Rosas, le travail qui avait obtenu la première classification avait comme sujet la contribution philosophique et historique du peuple hébreu pour une théorie de la formation humaine.

Malgré cet « échec », comme le nomme Rosas, avec la préparation de cette thèse, Paulo Freire a eu l'opportunité de systématiser et d’organiser ses idées, idées qui prennent en compte les influences de l'éducateur brésilien Anísio Teixeira qui a, à son tour, travaillé avec les contributions de John Dewey. Le français Jacques Maritain, qui vivait aux Etats Unis, et les intellectuels de l'Instituto Superior de Estudos Brasileiros, l'Institut Supérieur d'Etudes Brésiliens (Iseb) ont aussi inspiré la pensée freireènne[1].

Par contre, après cet « échec », Paulo Freire s’est mis à travailler avec le Mouvement de Culture Populaire (MPC). Et Rosas se demande si Paulo Freire se serait exilé et si toute son oeuvre pédagogique aurait existé s’il avait réussi le concours.

Educação e Atualidade Brasileira, Education et Actualité Brésilienne

Ce travail de Paulo Freire comporte une introduction suivie de trois parties, une conclusion et deux annexes.

Paulo présente sa conception de l'homme comme être transitif, comme il dit, «éminemment relationnel »[2] ( P. Freire, 2001:10). Cette compréhension de l'homme comme être actif, ouvert aux transformations, va servir de base à sa pédagogie libertaire. Dans sa critique à la verticalité, à l'autoritarisme de l’éducation brésilienne sont présentes les idées d'Anísio Teixeira, un éducateur qui pense que, pour qu'on puisse réaliser un projet éducatif, il faut d’abord considérer le local, le régional oubliés par le centralisme de l'éducation au Brésil.

Paulo Freire propose la décentralisation, en donnant une importance particulière à l'expérience, matrice du « …savoir démocratique » (P. Freire, 2001:15)[3].


[1] Sur la contextualisation théorique de l’œuvre de Paulo Freire, il y a le livre de Rui Beisiegel Política e educação popular: A teoria e a prática de Paulo Freire no Brasil. São Paulo:Ática, 1989.

[2] "…eminentemente relacional."( P. Freire, 2001:10)

[3] "…Saber democrático."( P. Freire, 2001:15)

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