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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 08:29
 
Armand Ajzenberg
Armand Ajzenberg
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LE « LOBBYING » DU MONDE POUR RÉHABILITER DES COLLABORATEURS 
NOTOIRES DU RÉGIME NAZI SOUS L’OCCUPATION (suite 2) 
Précédents : Max Bonnafous (ministre de Laval), Louis Renault (fournisseur des armées nazies). Aujourd’hui : Jean Jardin (directeur de cabinet de Laval). 
« … Le jeudi 16 juillet 1942, dès 4 heures du matin, la police Française, listes et adresses en main, frappèrent presque en même temps à la porte de milliers de foyers juifs. Les hommes, femmes et enfants sont arrachés de leurs lits. On accorde aux malheureux quelques minutes à peine pour rassembler et emporter des vêtements et quelques provisions dans une petite valise ou un sac. 
Beaucoup de gens sont témoins de ces scènes déchirantes. Des mères avec leurs jeunes enfants, des vieillards, des malades et des infirmes sont entassées dans des cars de police. Ne furent épargnés ni des invalides de guerre ni des malades traînés sur des civières. Les rafles se sont poursuivies toute la journée et le lendemain. Tous sont emmenés au Vélodrome d’Hiver dans des conditions inhumaines, sans hygiène, sans rien à manger, sans lait pour les enfants. 
Parmi eux, il y avait deux de mes sœurs, Céline Ajzenberg et Sarah Goldfain […] Nous apprenons que parmi les internés au Vélodrome d’Hiver se trouvent aussi la sœur de mon mari, des cousines et des cousins et tant de proches. Au bout de 48 heures, ils sont tous transférés à Drancy et de là, après un séjour de misère et de famine, ils sont emmenés en wagons plombés vers la déportation. 
Des braves gens ont ramassé les bouts de papiers que des déportés ont jetés des wagons pour prévenir leurs proches. Ma sœur, Céline, en a adressé un à notre sœur Rose. Son fils Armand, alors âgé de 9 ans se trouvait à ce moment chez elle. 
Voici ce que contenait ce mot : « Moi, je suis perdue. Tu as trois enfants. Avec le mien tu en auras quatre. Et, je t’en supplie, fais avec mon enfant, ce que tu feras avec les tiens ». La personne qui a ramassé ce mot a eu la gentillesse de l’envoyer à l’adresse fournie ». 
Ces faits sont connus et, s’ils sont ici rappelés, ce n’est pas pour apitoyer les lecteurs sur le sort de ma mère et du mien. Céline, c’est en effet ma mère et Armand, c’est moi. C’est simplement pour mettre les lecteurs en situation à propos de ce qui va suivre. Le texte en gras ci-dessus est tiré, comme celui du précédent billet, du journal d’une de mes tantes : Marie Kalinsky. Je tiens à rappeler que celle-ci, qui n’était pas historienne, fut sous l’Occupation résistante à la M.O.I. De parti pris donc. Elle fut aussi après la guerre ma seconde mère. Descendant en quelque sorte d’une résistante, et pas plus historien qu’elle, je suis donc moi aussi de parti pris. 
Des dizaines de milliers de parisiens avaient assisté à l’enlèvement des juifs par la police parisienne les 16 et 17 juillet 1942. Des dizaines de conducteurs de bus aussi, qui les amenèrent au Vél’d’Hiv. Des dizaines de cheminots, un peu plus tard, qui ramassèrent les billets jetés des wagons plombés par ceux qui partaient pour Auschwitz (dont celui me concernant), et qui pour beaucoup les firent parvenir à leurs destinataires, savaient donc également. Certains billets, probablement, ne furent pas remis à ceux à qui ils étaient destinés mais à la Direction des chemins de fer, qui savait alors elle aussi dès le premier convoi. Beaucoup de juifs cependant avaient été prévenus de cette rafle et avaient réussi à échapper à celle-ci. Ma tante, Marie, raconte : « Nous avons été prévenu la veille du 16 juillet 1942 par un ami agent de police et avons passé la nuit chez la concierge, Mme Poirier, qui a été bien gentille de nous cacher pendant 3 semaines ». Bref, beaucoup, beaucoup de monde savait… sauf Jean Jardin, chef de cabinet de Pierre Laval. C’est ce qu’a soutenu l’historien Pierre Assouline. 
POUR LIRE LA SUITE, OUVRIR LE FICHIER JOINT. 
POUR LIRE DES COMMENTAIRES SUR CET ARTICLES, ALLER À : 
http://blogs.mediapart.fr/blog/armand-ajzenberg/080515/le-lobbying-du-monde-pour-rehabiliter-des-collaborateurs-notoires-du-regime-nazi-sous-l-occupa 
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